Lecture rentrée littéraire 2012
Le livre :
Prince d'orchestre de Metin Artidi, aux éditions Actes Sud, 372 pages, 21 € 80.
Pourquoi cette lecture :
Elle s'est faite (en août 2012) lors d'une opération lancée par les librairies Décitre et la communauté Entrée Livre : lecteurs VIP pour la rentrée littéraire 2012.
Le pitch :
Alors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu'il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d'orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s'ensuivent il oppose la certitude de son destin d'exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L'insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder, Les chants des enfants morts, de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu'il voudrait oublier.
La chute est inexorable. Seules l'amitié ou la confiance de quelques proches semblent l'ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme nouveau, dont la personnalité glisserait de la toute-puissance à la compassion, de l'arrogance à l'empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose... Roman haletant, parcours exalté, bouleversé par les véhémences de la musique, Prince d'orchestre est aussi une réflexion sur la part d'imprévisible que contient toute existence, sur la force du hasard et les abîmes de la fragilité humaine, sur les souffrances que convoque, apaise, et souvent transcende l'inépuisable fécondité de l'art.
Ce que j'en ai pensé :
Sur les partitions, on écrit les histoires avec des notes et là, on a un livre qui nous conte une belle histoire avec des mots bien choisis, des tournures qui ne manquent pas de rythme et la mélodie des phrases qui s'enchainent est un ravissement que l'on n'a pas envie de laisser passer.
En effet, on se laisse happer par cette histoire qui forcément va mal se dérouler (sinon pourquoi écrire un livre ?). On se dit que toute la noirceur se présentait déjà dès les premières pages, mais qu'importe, on lit, on tourne les pages. On n'est pas vraiment surpris (tient, on s'y attendait à cela), même quelques fois, on reste un peu sur notre faim (un certain goût d'inachevé ou de trop téléphoné), mais l'ensemble est plaisant. L'écriture agréable ferait presque oublier les petites déconvenues trouvées ici ou bien là.
Tout posséder est-il la véritable finalité de l'existence ? On peut en douter quand on voit combien la vie se retrouve complexifiée par nos multiples activités, nos possessions, nos désirs jamais satisfaits et sans cesse renouvelles.
Quand on a tout, peut-on tout perdre ? Et si au final, nous n'avions rien ? On se bat pour avoir ceci, cela et pourtant on peut ruiner des années de labeur en quelques secondes.
En voilà des questions de fond que semble poser avec gravité ce roman.
Les blessures de l'enfance, même cicatrisées, même refoulées au plus profond de nous, peuvent toujours se rouvrir et saigner. Les cicatrices, même amoindries, restent toujours visibles. Les dégâts sont permanents quiqu'on en dise, quoiqu'on fasse. On peut toujours essayer de se les cacher, mais tôt ou tard qu'un jour, elles referont surface de manière plus brutale encore.
Histoire qui se veut forte, qui souhaite que le lecteur ne reste pas sagement assis dans son fauteuil sans réagir, voilà sans doute le pari de Metin Arditi. Il est réussi car c'est une lecture qui vous fera vibrer : colère, incompréhension, joie, tristesse, révolte…etc.
Un très bon cru pour cette rentrée littéraire 2012 car il ne vous laissera pas de marbre, il y a de la vie dans ce livre et même si ce n'est pas la mélodie du bonheur, cela vaut le coup de ne pas faire la sourde oreille car l'essentiel devrait être notre seule quête dans quelques domaines que ce soit…
Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20
1 commentaire:
Je n'ai pas encore fait la liste des nouveauté que j'aimerais lire cet automne, mais celui-ci est déjà inscrit au tableau! Ta note 14/20 me fait quand même un peu peur...
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