vendredi 30 janvier 2009

Oiseaux de proie en vue ---- "Rapaces" tome 1 à 4 - BD

Amatrice de bandes dessinées, j’ai souhaité rester dans une ambiance plutôt sombre (humeur du moment) et j’ai profité du fait que dans la médiathèque en bas de chez moi, l’on puisse emprunter toute une série complète d’une même BD pour l’équivalent d’un seul livre.
Ainsi aucune chance de saturer ma carte d’abonné qui de toute façon l’est en permanence ! lol

Allons ne faîtes pas vos timides ou vos effarouchés, venez avec moi découvrir les « Rapaces » de Dufaux et Marini.

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Les auteurs (sources bedetheque.com et bdparadisio.com) :

J’aurai pu vous en écrire un résumé, mais j’avoue que ce sont maintenant des auteurs et scénaristes qui gagnent à être mieux connu.
Des biographies très complètes sont disponibles sur la toile et voici celles que j’ai sélectionné pour vous sur les sites cités ci-dessus :

- Jean Dufaux :
Jean Dufaux naît le 7 juin 1949 à Ninove. Passionné de cinéma, il s'inscrit à l'Institut des Arts et Diffusion (Bruxelles).

De 1969 à 1973, il s'y familiarise avec les procédés cinématographiques qui influenceront son écriture en bande dessinée. Sorti de l'I.A.D., il devient journaliste à Ciné-Presse, revue destinée aux professionnels du cinéma.

En 1983, il décide de se consacrer en priorité à la bande dessinée. Le journal Tintin est son premier port d'attache. Il effectue de nombreux travaux de commande. Rien de tel pour faire ses premières gammes. En 1983, il co-scénarise (avec Vernal) la série Brelan de dames dessinée par Renaud. Les deux hommes n'oublieront pas cette première collaboration. En 1985, il conçoit les aventures de Melly Brown (dessin : Musquera). En 1986, il fait son entrée chez Dargaud Bénélux avec La toile et la dague (dessin : Aidans) et, surtout, Beatifica Blues. Griffo assure le dessin de cette série post-atomique qui lorgne vers Bilal (il y a pire comme référence). Renaud et Griffo formeront rapidement le "noyau dur" de la "bande à Dufaux" qui fait également son apparition dans le catalogue des éditions Glénat avec Les maîtres de la brume (dessin : Eric). Les éditeurs savent désormais que Dufaux a terminé sa période rodage. Ses grands personnages vont naître. 1987 est une grande année. Il crée Jessica Blandy avec Renaud. La belle demoiselle, derrière un physique parfait, cache une faille que Dufaux révèle par petites touches. Pour la première fois, il donne une étoffe psychologique à un personnage. Cette épaisseur psychologique sera désormais la marque de son travail. Dans la foulée, il lance Giacomo C. Griffo illustre ces aventures vénitiennes librement inspirées de Casanova, donc fort galantes.

En 1988, Les enfants de la salamandre (dessin : Renaud) voit le jour et les tendances "fantastique" qui hantent Dufaux sont mises en scène progressivement et à chaque fois sous un angle différent. Il considère ces tentatives comme un gigantesque puzzle où chaque album, chaque série, est une pièce nouvelle. Dans un autre registre fantastique (tendance Vaudou), il concocte pour Paape et Sohier Les jardins de la peur. À l’aube des années 90, Jean Dufaux met le turbo jusqu'à bientôt mériter l'étiquette de "Jean le prolifique". Chelsy (dessin : Joris), né en 1990, se déroule dans le monde des arts, cuvée sixties (à l'I.A.D., il avait particulièrement apprécié les cours portant sur la psychanalyse de l'art). L'année suivante, il lance trois nouvelles séries : Avel (dessin : Durieux), Fox (dessin : Charles) et Santiag (dessin : Renaud). Il publie le premier volume de sa série consacrée aux écrivains qu'il aime : Sade (dessin : Griffo), Pasolini (dessin : Rotundo), Balzac (dessin : Savey), Hemingway et Hammet (dessin : Malès) suivront. En 1992, Sang de Lune lui permet de lancer Vivianne Nicaise. Il réactive Beatifica Blues, univers qui lui tient à coeur, dans un second cycle : Samba-Bugatti. Un an plus tard, outre le lancement du cycle Les Voleurs d'Empires (dessin : Jamar), il réalise enfin un vieux rêve en travaillant avec Rosinski. Complainte des Landes Perdues est le résultat de leur union.

En 1994, il fait une incursion chez Aire Libre avec un Monsieur Noir développé en 2 volumes. Au dessin : Griffo. Dufaux a décidément la collaboration fidèle. Mais, surtout, il est un des rares scénaristes à pouvoir mettre en scène des univers variés tout en garantissant au lecteur une écriture originale et reconnaissable. Les éditeurs sont à présent demandeurs du "style Dufaux". Mais le scénariste se veut désormais moins prolifique pour polir au mieux les nouvelles pièces de son puzzle.


- Enrico Marini :
Né le 13/08/69 (Suisse).
Tout au long de son enfance, c'est pour son plaisir qu'Enrico Marini dessinera et créera des bandes dessinées. Poussé par ses amis, vers l'âge de 14 ans, il se décidera enfin à participer à certains concours.

Durant quatre années (de 1987 à 1991), il étudiera le graphisme à l'Ecole des Beaux-Arts de Bâle. Son style est alors très influencé par les mangas : Marini avoue être influencé par Otomo mais aussi par Hermann ou Moebius.

Sa carrière débute réellement en 1987 au Festival de la Bande Dessinée de Sierre dans le cadre du concours des nouveaux talents. En effet, Cuno Affolter, journaliste suisse (organisateur notamment de plusieurs expositions à la Foire de Frankfort ou au Festival de Sierre), admiratif devant les planches déjà très abouties de ce jeune dessinateur, le présente à une nouvelle maison d'édition : Alpen Publishers. Marini publie dès lors chez Alpen la série "La Colombe de la Place Rouge" (sur un scénario de Marelle). Ses dessins commenceront par êtres publiés dans « La Tribune de Genève ». Grâce au succès remporté, naîtra le premier tome de la série « Un Dossier d'Olivier Varèse ». Trois tomes d'Olivier Varèse suivront entre janvier 1992 et mai 1993. Puis c'est Georges Pop, journaliste de la Radio Suisse Romande, qui sera le scénariste du dernier épisode de cette première série "Le Parfum du Magnolia".

En 1992, Thierry Smolderen propose à Marini de changer d'univers. Leurs regards se tournent alors vers Gipsy, un vrai héros de chair et de sang, avec des défauts et un passé, mélange de cynismes, de forces grossières et de sensibilité dissimulée. Trois titres paraissent en 1993 et 1995 chez Alpen, le quatrième en 1997 chez Dargaud.

De par sa rencontre avec Stephen Desberg, Marini concrétise un rêve d'enfant : dessiner un western. "L'Etoile du Désert" révèle, à travers un nouveau style, le talent incontestable de deux sommités de la bande dessinée.

En septembre 98, il publie une nouvelle série chez Dargaud : "Rapaces" avec Jean Dufaux au scénario. Et en octobre 2000, c'est "Le Scorpion" qui naît sous ses traits (toujours chez Dargaud) et sous la plume de Desberg.

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Mon avis sur la série complète, soit 4 tomes :

- Le tome 1 :

Cela débute comme un bon thriller. Il y a eu un meurtre au 123 ème étage d’un immense bulding. Le plus étonnant, c’est que l’assassin n’est pas passé par la porte car elle était encore verrouillée de l’intérieur. Étrange donc et le pire, c’est que ce crime n’est pas le premier, c’est déjà le troisième du même genre. On sait que les victimes avaient toutes un point commun : elles avaient un kyste derrière l’oreille droite et elles ont été vidées de leur sang. Brrr !

Je n’ai aucune peine à me mettre tout de suite dans l’ambiance, les dessins sont limpides, les bulles nous donnent les informations nécessaires sans surcharger le tout. En moins de deux pages, c’est bon, je suis dans l’intrigue car les dessins parlent d’eux-mêmes. C’est important quand même dans une bande dessinée, mais hélas, ce n’est pas toujours le cas. Cette fois, pas de problème, c’est sombre à souhait…

À souligner aussi, la première page se déroule dans une église. Tout un présage ?! Cela est bien possible et l’on retrouve aux commandes de cette intrigue, un duo d’une beauté sans pareil, mais cruel, pur, violent et si animal. Nous ne tarderons pas à apprendre qu’il s’agit d’un frère et d’une sœur qui ne ressemblent à personne d’autre.
Qui sont-ils vraiment ?
On ne nous dévoile pas tout d’un bloc, on nous dépeint l’ensemble des protagonistes et l’on comprend vite que les ramifications sont plus qu’étendues.

Les cases sont parées de belles couleurs tantôt chaudes, tantôt froides. Dans les deux cas, c’est vif et violent comme la brûlure d’une flamme ou mordant comme celle du froid.
Le découpage des scènes est tout aussi fluide que les dessins qui ornent ces mêmes cases. On se croirait dans un bon thriller, on est happé par l’intrigue : une enquête pas banale et dont même les plus hautes sphères des forces de polices ne sont pas épargnées.
Ils ne seront que deux à lutter et la guerre ne fait que commencer…

Un premier tome donc qui nous met en appétit.


- Le tome 2 :

De nouveaux personnages entrent en scène comme pour remplacer ceux qui ont disparu dans le premier tome. L’intrigue se corse un peu pour notre plus grand plaisir.

Attention aux yeux chastes, certaines images sont un peu crues, c’est assez sexe, assez gothique et largement placé sous le signe de la domination, de la luxure.
Personnellement, cela ne me gêne pas, c’est en accord avec le récit à la fois très primaire, limite bestiale dans le sens où c’est comme un retour aux sources… Ce n’est donc pas gratuit. Pour moi, rien n’est plus vulgaire que des images osées sans valeur hors contexte, mais là encore, ce n’est pas le cas. Chaque détail compte et c’est très bien amené, c’est sexy et esthétique, on en dévoile juste assez pour aiguiser nos sens. Même le côté incestueux ne parvient pas à me rebuter… Peut-être n’est-il pas assez réel pour que je le rejette comme je le devrais. C’est un récit fantastique.

Le graphisme est donc agréable et je retrouve certaines ressemblances avec une autre bande dessinée des mêmes auteurs : « Le scorpion ». Ce n’est pas pour me déplaire, mais le travail est peut-être moins fin. Il faut bien dire que l’intrigue ne se déroule alors pas du tout dans le même contexte.

Parfois, il n’y a aucun dialogue, pas de bulle à lire, mais tout le message à faire passer se trouve dans les dessins. C’est la magie de la BD et « Rapaces » répond bien à ce critère.

C’est dans ce tome que nous comprenons pourquoi le règne de certains doit s’achever. Ils se sont laissé corrompre par la civilisation qui les répugnait tant au départ. Ils ont pactisé avec le diable en quelque sorte, même si dans ce cas précis, je crois que mes termes sont plutôt mal choisis. Ils ont changé et oublié leur véritable destinée. Un seul membre voulu résister à cette folie : Don Molina. Il protégea ses enfants que nous avons retrouvés depuis le premier tome, mais à l’âge adulte : Drago et Camilla.

J’adore le look provocateur de Camilla et qui en même temps est si féminine. Je ne doute pas que les lecteurs masculins succombent à ses charmes… (lol)


- Le tome 3 :

Ce troisième volet débute avec un maximum de violence et d’intervention, de combat. C’est la suite logique de cette guerre sans pitié. Qui l’emportera ? ça je l’ignore encore, mais il y a suffisamment d’action pour je ne m’ennuie pas durant ma lecture. Je reste sur mes premières impressions, cela ressemble furieusement à un thriller, pour un peu, il ne me manque plus que le son !

Un fait amusant toutefois. C’est l’espèce humaine qui est en voie de disparition, tout comme bon nombre d’espèces animales aujourd’hui. Tout cela pourquoi ? Pour prendre le pouvoir, pour dominer le monde, pour étendre encore son territoire… Rien que du très banal en fait… Une petite anecdote donc qui me fait sourire car rien ne change vraiment…

Comme dans le précédent épisode, il y a des passages assez osés. Le sexe a une dimension importante dans cette saga. Ce n’est pas une bande dessinée pour enfants. On est bien loin de l’univers à la « Boule et Bill » ou encore de « Spirou et Fantasio ».
C’est sombre, on est dans les bas-fonds de l’humanité ou de ce qu’il en reste.

Un opus où les révélations se font plus précises, où l’on ne sait pas encore de quel côté de la balance cela va pencher. On est tenu en haleine !

- Le tome 4 :

Un ultime volet qui m’a semblé presque court et pourtant ce quatrième tome comporte tout autant de pages que les précédents.
Cela va vite, très vite et les actions s’enchaînent à une telle vitesse que je suis presque à bout de souffle.
Le cycle de la vie est ainsi fait. Certains meurent et d’autres prennent leur place. Le chemin est long, parfois terriblement long pour ceux qui restent…
En revanche, le temps ne m’a pas semblé long car cette saga n’aura duré que quatre épisodes. C’est presque trop court.
Le dénouement est un tantinet trop rapide, trop simpliste. C’est un peu dommage, mais cela n’enlève rien au plaisir que j’ai eu à le lire.


Une série à découvrir pour ceux qui ne connaissent pas. À relire pour les autres car il y a certainement des petits détails qui vous auront échappé.
Le monde des vampires n’a pas fini de nous fasciner. Les ténèbres ne sont d’ailleurs jamais bien loin et l’enfer souvent sous nos fenêtres…


Note finale : 16 /20 (pour l’ensemble de la saga)

lundi 26 janvier 2009

Duo en os troubles (saison 2) ----- "Bones" saison 2 - coffret DVD


Je me suis fait vraiment très plaisir avec la première saison de « Bones », aussi j’attendais la seconde avec impatience. Et heureusement pour moi, je n’ai pas eu à attendre car j’avais pu trouver les deux coffrets à un prix très attractif sur la toile.
Et oui, j’adore les série TV et leurs coffrets vidéo, mais pas au point de me ruiner quand même. Pas folle la guêpe.

Bon, ce n’est pas tout ça, mais on a 21 épisodes à visionner, pour la seconde saison de « Bones ».

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La petite présentation du coffret :

Il y a eu un peu de changement depuis la précédente saison et c’est en mieux.
Cette fois encore, nous avons bien six DVD, mais ils sont rangés deux par deux dans un boîtier slim. Le coffret est donc plus mince et les DVD sont plus accessibles, plus maniables et encore mieux protéger à mon sens.

La couleur noire choisie pour cette saison tranche un peu avec la version blanche de la première, mais j’aime bien ce côté Yin et Yang (des polarités opposées)...

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Le contenu :

- 21 épisodes de 43 minutes chacun soit 6 DVD.
- Les bonus (détaillés un peu plus loin)
- Écran 16/9 ème
- Format 1,78
- Couleur
- Durée total : plus de 15 heures
- Pistes audio disponibles en Français et en Anglais (5.1 Dolby Digital)
- Sous-titrages en Français, Anglais et Néerlandais.
- L’accord parental est souhaitable pour visionner cette série car certaines images pourraient heurter la sensibilité des plus jeunes.

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L’intrigue :

Le docteur Tempérance Brennan, brillante anthropologue, possède le don de déchiffrer les indices laissés sur les os des victimes. Sa mission : aider le FBI sur des affaires criminelles trop complexes pour les méthodes classiques d’investigation.
Pour cela, elle fait équipe avec l’agent spécial Seeley Booth, ancien snipper de l’armée qui, lui se méfie de la science, des scientifiques et préfère suivre son intuition. Enfin au début…

Et puis durant cette seconde saison plutôt sulfureuse, l’on va voir apparaître une ancienne maîtresse de Booth. Voilà une redoutable adversaire et rivale pour Tempérance…

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Les bonus :

- Les meilleurs souvenirs de la saison 2 : Un excellent bonus où les acteurs nous font part de leurs bons souvenirs sur le tournage de cette seconde saison, mais attention, ce supplément n’est disponible que version originale, mais sans les sous-titres.

- Les effets spéciaux – l’illusion numérique des os : Un petit point technique sur les effets spéciaux que je juge très bons dans leur ensemble, mais j’émets un gros bémol pour tout ce qui touche les déplacements en voiture et la scène d’apesanteur dans un avion.

- Les scènes inédites avec les commentaires optionnels de Hart Hanson et Stephen Nathan (producteurs exécutifs) : Là encore, ce supplément est disponible uniquement en VO sans les sous-titres. Les personnes fâchées avec l’Anglais vont forcément y prendre bien peu de plaisir.

- Bêtisier : il vous est présenté par un magnifique squelette, mais toujours en VO. Heureusement que certaines crises de rire sont communicatives et universelles.

- Les commentaires audio de certains épisodes : Ce sont des bonus que j’apprécie particulièrement car en fonction du ou des commentateurs, on en apprend beaucoup sur la série. Cependant sans les sous-titres, les non-anglophones n’y prendront aucun plaisir.

- Des bandes-annonces de séries : Il est juste dommageable qu’elles se lancent à peine votre sixième dvd incéré dans le lecteur. Elles ne sont même pas en VF, mais uniquement en VOST. Bien peu d’efforts fournis sur ce plan-ci donc…

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Mon avis :

- « Le choc des Titans » :
Le lien avec la précédente saison est tout de suite évident car on retrouve Seeley Booth et le docteur Brennan dans un véhicule banalisé du FBI roulant à vive allure, sous une pluie battante, dans les rues de Washington, avec les sirènes qui hurlent à tue tête et leur sujet de conversation porte sur le père de Tempérance.
En revanche, l’enquête qu’ils vont devoir mener n’a rien avoir avec ce sujet plus personnel bien que du ressort du FBI. Enfin, des éléments d’ordre privé, il va y en avoir quand même puisque que c’est dans cet opus que nous allons faire la connaissance de Camille, l’ex petite amie de Seeley. Aïe, elle pique !
La tension monte et c’est ce qui fait le charme de cette série qui n’est donc pas uniquement scientifique, ni policière, mais avant tout humaine.

- « La place du père » :
La rivalité entre les jeunes femmes (Tempérance et Camille) est pour l’instant strictement professionnelle, mais à la vue de leur caractère respectif, il n’en faudrait guère plus pour mettre le feu aux poudres.
Tempérance et Camille ont toutefois plus d’un point commun car elles parlent souvent le même langage, celui de la science. Est-ce que cela sera suffisant ? J’ai envie de me fier au vieux dicton qui dit que « les contraires s’attirent ».
Booth est un homme, un individu qui en a vu plus qu’il n’en fallait au cours d’une vie, mais il reste indéniablement le plus sensible de tous. C’en est presque touchant, attendrissant. Les autres ne sont pas inhumains, juste un peu trop scientifiques dans leurs approches.
Le crime qui doit être résolu cette fois est particulièrement horrible d’ailleurs. Il s’agit d’une jeune femme enceinte avec un fœtus viable au moment du meurtre. Mon sang de mère n’a fait qu’un tour.

- « Roméo et Juliette » :
On n’est pas grand chose en ce bas monde, mais finir dans un camion poubelle, c’est quand même extrême, non ? Cet épisode nous propose une version très contemporaine de « Roméo et Juliette ».
Tempérance est un peu à cran car beaucoup de personne portent vite des jugements sur la jeune fille qui a disparu en même temps que la victime car elle était placée dans une famille d’accueil. Elle connaît bien trop le problème. Elle ne veut pourtant pas tirer de conclusions trop hâtives. Son expérience lui sera alors très utile.
Un opus qui nous offre l’opportunité de se dire qu’une idée toute faite n’est pas toujours la bonne, même si les statistiques, les chiffres sont majoritairement contre cela.

- « Tuer n’est pas jouer » :
Voilà un cadavre qui pourrait bien être l’une des victimes d’un tueur en série que Booth et Brennan ont aidé bien malgré eux. Cette fois, ils n’ont aucune envie de lui faire de cadeaux, même involontaires.
J’apprécie ce genre d’épisode qui permet de relier des faits antérieurs entre eux. Cela donne un crédit supplémentaire à une saga car comme dans la vraie vie, rien n’est jamais totalement isolé, sans liens avec le reste.
En parlant de cela, le regard de Seeley est parfois si noir que cela me fait penser invariablement à Angélus (voir la série « Angel » où David Boreanaz tenait le rôle principal). C’est très plaisant comme souvenir et cela me permet de faire le lien entre ces deux séries. Vous voyez tout est relié, même si cela peut être ténu.
Le petit détail qui change tout, c’est ça la clef !

- « Les femmes de sa vie » :
Booth n’est pas un enfant de cœur et ses conquêtes sont nombreuses, mais quelques fois, il « replonge » avec son ex petite amie, la mère de son enfant, Rebecca. Grrrr, je meurs d’envie de la tuer, est-ce normal ? Cependant, un petit conseil à David : enlève ces chaussettes que je ne saurais voir durant un gros câlin !
En revanche si vous avez une grosse nausée en voyant la victime du jour, c’est parfaitement normal !
Le comportement de Booth va quelque peu changer un peu ses relations avec Brennan, mais ils vont rester très professionnels. Et puis, le thème de la sexualité, de la polygamie vont être à l’honneur dans cet épisode. Tout se rejoint encore une fois. C’est bien pensé, c’est bien filmé.

- « Immunité » :
On approche encore une fois le monde de la drogue par le biais des cartels et cette rencontre est disons pour le moins explosive. Les tensions sont palpables car l’ambassade de Colombie est aussi au cœur de l’enquête.
Camille tente toujours de s’imposer par la force et cela se passe plus ou moins bien. Toutes les personnes qui travaillent pour l’institut Jefferson possèdent un fort caractère à sa manière et parfois, cela fait couac.
Cependant, l’équipe tourne quand même et la solution sera trouvée pour cette affaire, comme toujours ou presque.

- « Reine de beauté » :
La victime est une enfant donc c’est toujours plus délicat pour les enquêteurs, mais aussi pour nous spectateurs. Les réactions sont exacerbées.
Cette enfant avait été changé en poupée géante, en singe savant : claquettes, danse, fausses dents, cheveux décolorés, maquillage… Elle avait tout perdu ou presque des attributs de l’innocence et de l’enfance. Elle était entrée dans le monde des adultes, de la compétition. À tout juste 9 ans, est-ce bien raisonnable ? Et encore, ce n’était que pour des concours de beauté !
Les histoires d’amour fleurissent même dans l’univers aseptisé de l’institut, mais toutes ne prennent pas leur envol… Il faut pour cela une balançoire ou un repas thaï devant une pile de dossiers…
C’est un peu comme cette enfant qui est devenue une adulte trop tôt et qui ne verra pas ce que ce monde peut offrir.
J’avoue être perplexe sur les motivations de sa mère… Et sur la nature humaine en général.
Un opus qui prône plus ou moins le retour à l’insouciance enfantine. Je dois signer où ?

- « La chance du débutant » :
Non ce n’est pas un épisode des « Experts de Las Vegas », mais bien un de la saga « Bones » et avec le passé de l’agent Booth (gros joueur), cela va sans aucun doute déménager ! Mais avec deux morts pour le prix d’un, cela commence bien, non ?
On fera une petite descente aux enfers avec ces combats dits modernes, mais qui ne sont ni plus ni moins aussi barbares que ceux des arènes du cirque à Rome au tout début de notre ère. Ave Caesar, morituri te salutant ! Et, c’est vrai qu’il y a des morts…

- « Le fossoyeur » :
Brennan et Hodgins sont enterrés vivants : c’est le début plutôt horrifiant de l’épisode qui nous est proposé ce jour. Il faudra un flash-back pour nous apprendre comment cela a bien pu se produire et qui est le criminel hors norme que nos amis affrontent cette fois encore.
C’est une course contre la montre qui est engagée. Des instants de vérité qui nous ferons vibrer jusqu’au bout. Encore !

- « La sorcière sans tête » :
Vous croyez aux fantômes ? Le docteur Brennan non, mais il y a bien des choses à éclaircir dans cette affaire. Avec en prime une vidéo qui vous fait penser au projet « Blair Witch », c’est certain, cela glace le sang.
Heureusement ce n’est que du cinéma, enfin on veut le croire…
Encore un épisode bien conçu et surtout qui met l’accent sur la relation très étroite quelque peu ambiguë qui lie Booth et Brennan.

- « L’épouvantail » :
Une fois n’est pas coutume, l’épisode commence en nous dévoilant le processus qui mit la victime dans cet état, mais sans nous donner l’identité du meurtrier. Le mystère reste entier jusqu’au bout, même si toute cette affaire à un lien direct avec la famille du docteur de Brennan.
Une petite remarque en passant, je ne pensais pas que l’on pût soutenir un doctorat dans une tenue aussi négligée (voir Zack et son look « je sors de mon lit ou d’une soirée alors que je suis juste un intello de première qui ne fait pas grand cas de son apparence). Donc soit, la série manque de réalisme sur ce point-ci, soit ils sont vraiment peu pointilleux aux USA… C’est encore un détail, mais j’aime mettre le doigt là où cela peut faire mal… Un peu comme l’examinatrice qui ose enfin faire cette remarque. Ainsi je ne suis pas seule à être méchante.

- « Fin de la partie » :
Le tueur en série, qui a déjà utilisé Booth et Brennan pour échapper à la peine de mort une fois et qui aime les faire « jouer » à ses énigmes morbides : Howard Epps, va de nouveau entrer en piste.
Camille et Seeley sont toujours aussi proches, très proches, mais les rapports qu’entretient Booth avec le docteur Brennan sont eux-aussi ambigus au possible.
Le jeu du chat et de la souris va reprendre, mais qui va gagner la partie cette fois ?
Un épisode qui est tendu, mais c’est ce que l’on aime dans ce type de saga, non ? Alors ne boudons pas notre plaisir et profitons-en au maximum.

- « Les nerfs à vif » :
Le titre est très bien trouvé et vous comprendrez parfaitement ce que je veux dire en visionnant la première minute de l’épisode. Et dire que je me trouve un peu à cran ces derniers temps… Ce n’est rien comparé à Booth. Enfin en même temps, je ne suis pas armée et cela vaut mieux. Je ne suis pas aussi bonne au tir que l’est notre agent spécial.
Une affaire tout ce qu’il y a de plus sérieuse et qui possède tout ce qu’il faut pour rendre Booth complètement maboul.

- « Rien ne va plus » :
Il n’y a pas que Zack qui change de look dans la série, il y a Booth également, même si là, c’est beaucoup plus subtile comme des cravates et des chaussettes neutres, limites sinistres quand on a connu l’exubérance d’antan !! (petit souvenir de l’épisode de la saison 1 où les personnages se retrouvent confinés à l’institut Jefferson lors du réveillon de Noël).
Hodgins se rend suspect par son attitude, ainsi que par ses faits et gestes, mais en fait il y a une tout autre explication.
Cet épisode nous permet d’en apprendre un peu plus sur les personnages principaux. On le fait d’ordinaire par petite touche, mais là, c’est un peu plus complet.

- « Roman meurtrier » :
Tempérance est vraiment débordée entre sa nouvelle relation amoureuse, son dernier livre et les enquêtes, elle peut à peine respirer. Cependant l’horreur arrive dès que les cadavres qui sont découverts sont identiques à ceux qui sont relatés dans son thriller.
Booth est un peu tendu même s’il ne veut rien dire à cause de cette proximité (avec son ami et collègue du FBI) et cette histoire de triple homicide plutôt habillement montée.
Un petit clin d’œil amusant est à noter, c’est que lorsque l’on évoque l’héroïne du roman du docteur Brennan : elle se nomme Kathy Reich comme la véritable anthropologue judiciaire et auteur des ouvrages qui furent à l’origine de la saga. On inverse les rôles.

- « Histoire d’os » :
D’ordinaire, nos amis doivent travailler sur les fragments d’os ou mieux encore sur des squelettes entiers, mais là cette fois, il ne reste plus que la peau… C’est spécial, très spécial je dois avouer et j’ai sensiblement la même réaction qu’Angela ou Booth… Je dois donc être encore humaine, ouf !
Tempérance est un peu sur nuage et elle essaie de passer de véritables vacances avec l’agent Sullivan. Enfin, ce n’est pas gagné d’avance… Seeley ne l’avouera toujours pas, mais il est touché par cette relation qui s’installe dans la durée, les changements de comportement de sa partenaire… Cela met un peu plus de piquant dans leur relation qui est déjà complexe et pourtant si simple à la fois.

- « L’enfer pavé de bonnes intentions » :
Booth est susceptible car Brennan est toujours aussi prompte à balayer les explications religieuses. Il s’en sert même de prétexte pour évoquer la possibilité de ne plus travailler avec elle, mais il n’en fera rien. Je pense qu’il est blessé dans son orgueil, mais il devra poursuivre encore sa thérapie avant de trouver les causes réelles de certains de ses troubles. Il poussera même Tempérance à voir son thérapeute. Ah s’il ne forme pas un couple, on n’en est pas si loin quand on en arrive là !

- « Mon père, le criminel » :
Voilà un épisode où le passé de Tempérance est encore mis à jour et ce n’est vraiment pas facile à gérer.
Heureusement que Booth est toujours là, même si cette fois, il souffre dans sa chair (sa peur du dentiste lui vaut une belle rage de dent qui sera soulagée de manière simple, mais un peu brutale --- il sera même torturé).
Tempérance est également toujours là pour lui, son équipier. Ils sont unis comme les doigts de la main.
Limite, je suis jalouse…

- « Perdu dans l’espace » :
Étudier le cadavre d’un homme de 130 ans qui est tombé du ciel, ce n’est pas donné à tout le monde, ce n’est même pas rationnel, et pourtant… Les faits parlent, mais peut être faut-il mieux les écouter.
C’est un peu comme avec les êtres humains. Pour les comprendre, il faut les connaître et les écouter.
Un épisode qui flirte avec le paranormal et les extra-terrestres. Tout ceci est très « X-files » avec les complots, les implants, les vols spacieux… Alors que la vérité est si simple… Un petit bémol lors de la scène d’apesanteur dans l’avion. Les effets spéciaux sont particulièrement mauvais. Cela ne gêne pas l’intrigue, mais c’est juste incompréhensible dans une telle série.

- « La recette du bonheur » :
Les relations si particulière qu’entretiennent Booth et Brennan font sourire tout le monde, même les autres agents du FBI qui y voient là certainement plus qu’une simple coopération d’ordre professionnelle. Enfin à défaut d’un dîner aux chandelles, ils pourront toujours se quereller autour d’un squelette phosphorescent. Cependant, Booth papillonne un peu… C’est sans doute parce que toutes les femmes sentent qu’il serait un excellent reproducteur (dixit le Dr Brennan).
Un opus plein de saveurs et de couleur comme la cuisine de la victime.

- « Par amour » :
L’amour est dit-on le plus doux des penchants, mais ce sentiment peut tout autant vous consumer, vous dévorer. Il est également possible d’agir sans grand discernement ou sous le coup des émotions de l’instant.
En bref, l’amour vous donne des ailes, mais pas toujours le mode d’emploi qui va avec !
En prime, l’amour vous rend souvent gauche ou maladroit. On n’est pas toujours à son avantage, mais la vie n’aurait aucun sens sans l’amour.
Un opus qui pourra faire battre votre cœur et parce qu’on les aime nos personnages de « Bones », on sait d’avance que cela va être dur d’attendre la troisième saison avec un tel final au pied de l’autel pour Booth et Tempérance…


Note finale : 18 / 20

vendredi 23 janvier 2009

Un spectre bien vivant... - Le fantome de l'Opera - DVD

Parfois, quand je n’ai pas le moral, pas trop l’envie de lire car je me sens vraiment fatiguée, je me loue ou je regarde un bon DVD. Juste histoire de me laisser aller, de me faire porter dans un autre univers où mes soucis quotidiens me semblent dérisoires, voire lointains. Et si le long-métrage est véritablement très bon, alors il peut même arriver que j’oublie tout durant deux bonne heures. Je suis certaine que vous faites pareil.

Hier soir, j’ai jeté mon dévolu sur un film déjà un peu ancien (2005) : « Le fantôme de l’opéra ».

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La petite fiche technique :

Date de sortie : 12 Janvier 2005
Réalisé par Joel Schumacher
Avec Gerard Butler, Emmy Rossum, Patrick Wilson
Film américain.
Genre : Fantastique, Comédie musicale
Durée : 2h 20min.
Année de production : 2004
Titre original : The Phantom of the Opera
Distribué par Metropolitan FilmExport

Le site Internet officiel : http://www.lefantomedelopera-lefilm.com/

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L’intrigue :

Durant tout le film, nous allons aller de la fin du XIX ème siècle au début du XX ème. Il y a en effet une vente aux enchères d’objets forts hétéroclites à l’opéra de Paris. Il est délabré, tout est à refaire, il est laissé à l’abandon le plus complet. Pourtant, il n’en fut pas toujours ainsi !

Christine, fille d’un grand musicien, mais orpheline à sept ans et prise sous l’aile d’une danseuse qui fera d’elle une artiste prometteuse dans son art, va voir son avenir basculer.
Un coup de pouce du destin ou plutôt devrais-je dire du fantôme de l’opéra, lui permet de faire éclat de son autre talent, sa voix. Elle a reçu le meilleur enseignement qui soit grâce à l’ange de la musique envoyé par son père.
Du moins, c’est ce qu’elle croit.

Tout commencera à se gâter lorsque que Raoul refera son apparition et se montrera plus entreprenant face à son ancien amour d’enfance. Le fantôme jaloux et exclusif ne le supportera pas….

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Mon avis après visionnage :

J’aime beaucoup ces films fantastiques qui pourtant voient leur intrigue se dérouler dans notre passé assez proche. Je ne sais pas à quoi tient réellement cet engouement, peut-être encore mon aspect d’historienne qui aime les mystères, la petite histoire et pas seulement la grande, les costumes, l’atmosphère particulière de cette époque plus propice aux grandes énigmes que de nos jours… Sans doute un peu de tout cela.
En louant « le fantôme de l’opéra », c’est également tout ceci que je souhaitais retrouver et, dans un sens, je ne fus pas déçue.

Les décors sont inégaux toutefois. Ils sont magnifiques puis sur le plan qui suit, ils sont plus que médiocres. De petites incohérences aussi se glissent çà et là.
Par exemple, un personnage sort de l’eau et ses vêtements sont trempés. Cela est logique. Alors comment expliquer que moins d’une minute plus tard, ils soient totalement secs ? Cela ne gâche pas complètement le film, je vous rassure, mais si moi je le remarque, j’imagine que ce doit être alors des fautes particulièrement repérables car je ne suis pas réellement attentive à cela. Je ne cherche pas la petite bête dans chaque film que je visionne. Au contraire, je recherche l’immersion totale !

La bande originale est des plus présentes puisque nous sommes dans une comédie musicale. Les dialogues se présentent sous forme de chansons. Il vaut mieux le savoir car si vous n’êtes pas fan du genre, ce film va vite vous agacer !
En effet, j’ai eu presque l’impression de me retrouver soit dans un immense clip pour une comédie musicale comme l’on nous en sort régulièrement, soit carrément d’être dans une version live du spectacle de cette dernière. Les paroles sont un peu plus fouillées que pour « le roi soleil », mais on est dans le même registre.
Il y a aussi plus d’effets spéciaux, plus de moyens, il ne faut pas exagérer. Il y a même certains passages qui font penser à des revues de Broadway. Je trouve cela un peu trop. D’ailleurs tant de passages sont ainsi, trop kitch, trop américanisés, trop ceci, trop cela, sans que l’on puisse vraiment dire le pourquoi du comment. Cela reste du ressenti pur.

Certains costumes et coiffures, attitudes m’ont évoqué d’autres souvenirs de mon enfance. J’ai eu parfois l’impression de revoir un peu de « Sissi ». Il est vrai que nous sommes dans une période proche, mais quand même suis-je la seule a avoir fait ce parallèle ?

J’ai aussi trouvé un petit côté mylénien (Mylène Farmer pour ceux qui n’auraient pas tout suivi). C’est une ambiance qu’elle affectionnait tout particulièrement à ses débuts avec la neige dans les cimetières, le côté romantique de la chose, mais aussi dramatique. Des images belles, émouvantes et très stéréotypées que l’on aime ou déteste sans commune mesure. J’avoue que cela m’a plu car je suis une fan de Mylène, mais je pourrais comprendre que cela agace.

Les acteurs sont bons, mais pas toujours au mieux. Parfois on y croit, à d’autres pas du tout. C’est un peu trop mièvre, mais aussi follement dans le style que l’on a voulu donner au film. Tout est poussé jusqu’à l’extravagance et cela encore, on aime ou pas.

Je ne vous parlerai pas des bonus que vous pourriez trouver sur une version du commerce puisque la mienne étant louée, je n’ai eu droit qu’à quelques bandes-annonces et un lien vers le site officiel.
Maigre, très maigre, mais hélas souvent de rigueur. On ne peut pas toujours tout avoir !

J’avoue avoir un sentiment très partagé envers ce film. J’ai à la fois beaucoup aimé, mais également trouvé cela un peu long, trop téléphoné, trop déjà vu et entendu. La faute à cette mode des comédies musicales sans aucun doute.
Je ne puis que vous dire de le voir à votre tour afin que vous vous forgiez votre propre opinion. Je ne parviens pas à trancher, aussi ma note sera-t-elle moyenne. Je ne veux ni l’encenser, ni le plomber. Je vais rester presque neutre donc.

Note finale : 11 / 20

mardi 20 janvier 2009

Dieu, la plomberie et autres découvertes... - "Metaphysique des tubes" d'Amelie Nothomb


Je suis un peu dans ma période découverte d’auteurs et quand j’aime, je lis sans peine à la suite plusieurs titres du même écrivain histoire de confirmer ou non ma passion pour son style.

Me voici donc avec un nouveau roman d’Amélie Nothomb (que je ne vous présenterai pas en détail car sur la toile des biographies très bien rédigées sont disponibles) entre les mains : « Métaphysique des tubes ».

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L’intrigue :

Jusqu'à deux ans et demi, Amélie se décrit comme un tube digestif, inerte et végétatif. Puis vient l'événement fondateur qui la fait chuter dans l'univers enfantin.
Durant six mois s'ensuit la découverte du langage, des parents, des frères et soeurs, des nourrices japonaises, du jardin paradisiaque, des passions (le Japon et l'eau) , des dégoûts (les carpes) , des saisons, du temps. Tout ce qui, à partir de trois ans, constitue la personne humaine à jamais. Car à cet âge-là, tout est joué, le bonheur comme la tragédie.

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Mon avis :

On connaît l’enfant roi, mais avec cet ouvrage, nous franchissons un cap supplémentaire pour atteindre le divin : Dieu lui-même.
Ceci dit, Dieu se contentait d’exister et ne vivait pas à proprement parler. Il était à peu près aussi dynamique qu’une plante verte, mais ses géniteurs ne s’en inquiétaient point trop car c’était déjà à leurs yeux de la vie ! Les bienheureux !

En tant que mère, j’aurais été plus inquiète que cela, mais en même temps comment blâmer ces parents qui décèlent sans plus d’effort tout ce qu’il y avait de positif dans une telle situation ?
Et ce d’autant plus qu’armés des meilleures intentions du monde, ils mirent leur enfant à dure épreuve parfois afin de le stimuler un peu, de le faire réagir et de nouer ainsi un contact plus tangible. Hélas…
J’en aurai fait tout autant voir même beaucoup plus pour sortir mon bébé de son mutisme et de son immobilité parfaite ! Je me connais, cela m’aurait rendue complètement folle !

Est-ce cela qui s’est passé dans l’esprit de Dieu ?
Amélie Nothomb n’a jamais douté de rien et durant ces premières années de vie, qu’elle nous narre avec brio, elle se permet de se comparer à Dieu, rien de moins ! Notons au passage que tous les enfants éprouvent durant leur petite enfance la toute puissance quasi divine du bébé face à ses parents. Nous avons donc tous été plus ou moins des Dieux pendant un petit laps de temps… Sa comparaison n’a donc rien de si osé en fin de compte.
Et qu’est-ce qui va sortir Dieu de sa torpeur ? Un élément simple, mais bien connu de tous les parents : la frustration !!!! Nous y sommes tous confrontés et à l’image de Dieu, nous n’aimons pas cela ! Mais alors pas du tout et pourtant, il fut bien vivre avec…

La vie est déjà si compliquée. Heureusement que de temps à autre nous avons un peu de plaisir (manger du chocolat par exemple) et cela nous aide à endurer les maux du quotidien. C’est d’ailleurs en découvrant le chocolat (!) qu’Amélie calmera sa fureur.
Pour reprendre un slogan publicitaire très connu, pour elle, ce fut « quelques grammes de finesse dans un monde de brute. »

Le plaisir est donc le moteur de la vie et sans lui, c’est le néant, tout au moins rien de bien stimulant (à moins d’être complètement maso). D’ailleurs ne préfère-t-on pas tout naturellement garder en mémoire les bons moments de notre existence et jeter les autres dans les oubliettes de nos mémoires modernes ?

La parole vient ensuite aux enfants, mais le plus souvent après la marche (question de pratique en somme). Là encore, c’est un fabuleux instrument de pouvoir qu’ils acquièrent et dont nous avons peu à peu perdu le sens réel.
Et puis, si les mots ont le pouvoir de renforcer votre supériorité, de vous rendre divin, alors comme Amélie, vous choisirez vite votre camp. Pour une fois, c’est la parole qui est d’or et le silence d’argent !

Mais comme tout pouvoir, il existe des limites. Elles sont parfois dures à accepter (voir la frustration). C’est tout à fait normal, mais pas plus facile pour autant. L’auteur en parle très bien grâce à ses expériences toutes personnelles, mais qui nous sont un peu familières également.
Idem pour ce qui concerne les différences de toute nature qui régissent notre monde. Certaines tombent sous le sens alors que d’autres sont tout bonnement révoltantes.
Qui a dit que notre existence était un long fleuve tranquille ?

La curiosité n’est pas toujours un vilain défaut. Elle peut être stimulante, nous donne l’envie d’aller encore et toujours plus loin dans nos raisonnements, nos questionnements, nos expériences…

La mémoire est quant à elle notre plus belle arme contre la tristesse qui nous submerge lorsque nous perdons un être cher ou un pays qui aurait pu/du être le nôtre. Le souvenir maintient vivant ce qui n’est plus, ce qui a disparu. Notre esprit peut donc vaincre le néant avec une telle facilité que cela en devient déconcertant. Je trouve cela majestueux !

D’après encore le témoignage d’Amélie, il était aisé de céder au doux chant de la mort surtout si elle vous prend sous les eaux, mais la vie avec l’aide d’autrui à pour le moment toujours été la plus forte (et tant mieux pour nous lecteur).
N’est-ce pas la vie rend les « tubes » plus intéressants qu’il n’y paraît au premier abord ?

Un opus qui se lit donc facilement, d’une traite car, il est encore une fois assez court. Il n’en reste pas moins assez dense quant à son contenu si l’on y réfléchit un peu (et si vous avez survécu à ma prose).
J’admire le style de l’auteur qui en si peu de mots parvient à nous faire toucher du doigt tant de vérités si simples, mais je peux également comprendre que tout le monde ne soit pas fan de la plume d’Amélie Nothomb car c’est indéniablement, un cas à part dans la littérature contemporaine.


Note finale : 15 / 20

jeudi 15 janvier 2009

L'amour interdit -------- "Les memoires d'une geisha" - DVD


Je suis assez cinéphile, mais pendant longtemps je n’ai pu me rendre au cinéma et donc j’ai raté beaucoup de très bons films.
« Mémoires d’une Geisha » fait partie du nombre de ceux-ci et même s’il est sorti en DVD depuis déjà pas mal de temps, je n’avais jamais trouvé encore l’occasion de le visionner. Il était donc temps de réparer cet impair.
En route, pour un beau voyage, je l’espère…

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Une petite fiche technique du film :

Date de sortie : 01 Mars 2006
Réalisé par Rob Marshall
Avec Zhang Ziyi, Gong Li, Michelle Yeoh
Film américain.
Genre : Drame, Romance
Durée : 2h 20min.
Année de production : 2004
Titre original : Memoirs of a Geisha
Distribué par Mars Distribution

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L’intrigue :

Nous sommes un peu avant la seconde guerre mondiale. Une famille très pauvre va voir, sa petite fille du nom de Chiyo et sa sœur plus âgée, leur être arrachées car ils ont été obligés de les vendre pour subsister.
Si l’aînée va se retrouver rapidement dans un monde glauque, Chiyo va devoir travailler comme domestique dans une maison de geishas.

Évidemment, les années passent et la fillette grandit. Elle va se plier avec docilité à l’initiation et l’enseignement au combien ardus pour devenir à son tour une geisha. Elle est non seulement très belle, mais aussi maligne et elle saura éviter avec promptitude tous les écueils que pourra lui tendre l’une de ses rivales, Hatsumomo.
À force de travail et de persévérance, elle deviendra la plus célèbre des geishas. On la nommera alors geisha Sayuri.

Sa beauté est légendaire, mais ses autres qualités le seront tout autant et les hommes seront fascinés, même les plus puissants de ce monde terrestre. Personne ne pourra lui résister.
Pourtant l’amour lui est interdit, quelle cruelle punition… Cela va la ravager, ce sera un combat sans merci et d’ailleurs y aura-t-il un vainqueur ?

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Mon avis après visionnage :

Les premières minutes sont intégralement en japonais, mais cela ne gène aucunement la compréhension car tout est dans les gestes et les expressions des acteurs.
Le départ est brutal, la séparation de Chiyo avec sa sœur est déchirante, les images un peu saccadées sont là pour renforcer ce premier sentiment.
Les yeux bleus de l’enfant feront forte impression et elle ira très rapidement dans une école pour devenir elle aussi une geisha. Cependant, elle est sous l’emprise de Hatsumomo. On tremble avec elle, car elle est si fragile à ses débuts.
J’avoue que son regard m’a beaucoup ébloui, tout comme les décors et l’ambiance si parfaitement recréés pour le besoin du tournage.

Les lumières sont parfaites et ne font que renforcer la beauté et l’éclat des geishas. On se entraîner par l’histoire sans faire d’effort et l’on veut savoir ce qu’il adviendra de Chiyo. L’on sait par avance qu’elle aura une destinée hors du commun, mais comment ?

Elle aura des coups de chance étranges, mais il en faut toujours pour avancer et c’est sans doute le propre des personnes aux destinées extraordinaires.
Elle ne deviendra Sayuri qu’avec force de travail et du talent. Sa détermination, sa ruse et ses appuis rares, mais solides lui sauveront la mise. Je l’ai suivi dans ce parcours avec autant ténacité que Sayuri elle-même et ce fut avec un plaisir sans nul pareil.

J’ai adoré les musiques qui ont rythmée ce long-métrage où aucune longueur n’est venue ternir ou amoindrir le récit qui nous était fait. Le jeu des acteurs était juste, sonnait authentique et j’ai éprouvé beaucoup de sentiments différents comme de la colère, de la tristesse, de l’amertume, du désespoir, de la joie, de l’inquiétude, de la lassitude…etc.
J’ai vécu au rythme de cette histoire, de ces mémoires qui nous ont été livrés sans faux-semblants, avec un naturel étonnant. On a entraperçu un peu de cet univers, de ce monde clos qu’est celui des geishas.

Il n’y a eu aucun temps mort et je n’ai ressenti aucun ennui à quelques moments que ce fut. J’ai pu suivre une partie de la vie d’une jeune enfant, d’une jeune femme qui à force d’y croire, de se battre, de persévérer a pu enfin toucher du bout des doigts le bonheur.

Hatsumomo était une peste, une vipère, mais en réalité n’était-elle pas tout simplement une femme brisée, aigrie de ne pas avoir droit à ce bonheur si simple et si inaccessible qu’est l’amour ? J’ai eu de la peine pour elle après l’avoir profondément détesté.
Là encore, il ne faut pas se fier aux apparences tout comme lors du combat de Sumo. C’est une danse, une danse cruelle, mais réelle.

Je suis marquée par ce film et je pense le revoir très prochainement pour découvrir encore des éléments qui m’auront sans aucun doute échappé lors d’un premier visionnage. La passion m’a submergé et m’aura rendue aveugle à d’autres vérités.

Note finale : 17 / 20

lundi 12 janvier 2009

A tout probleme, sa solution - "Le rasoir d'Ockham" d' Henri Loevenbruck - Livre

Plaisir solitaire que la lecture ? Non, je ne crois pas, en tout cas pas exclusivement car quand on lit un très bon ouvrage, forcément, on éprouve le désir d’en parler autour de soi et avec Internet, c’est vraiment très facile.

Il est vrai que je ne vous livre pas toutes mes lectures sinon je passerai ma vie à écrire et non plus à lire ! Je suis bien obligée de faire des choix de temps en temps.

Aujourd’hui, je vais vous parler du premier roman de d’Henri Loevenbruck que je découvre. Ce n’est pas son premier livre publié, mais le numéro un à tomber entre mes mains. Le titre vous met tout de suite dans l’ambiance : « Le rasoir d’Ockham ». Il est d’ailleurs sélectionné pour le prix SNCF polar de l’année 2008 et cela laisse déjà sous-entendre que c’est un bon cru…

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L’auteur :

Il a son propre site sur la toile.
Une vraie mine d’information pour qui cherche à en savoir un peu plus sur cet auteur français qui s’est taillé une part du lion sur le marché international des livres, plusieurs genres confondus. (Thriller et Fantasy)
Voici l’URL : http://www.henriloevenbruck.com
Je vous laisse y aller pour découvrir ou redécouvrir l’homme, l’écrivain.

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L’intrigue :

Ari Makenzie travaille aux RG. Il est un peu un mouton noir car il n’est pas très conformiste. Un matin, sa vie va prendre un nouveau tournant. Paul Cazo, son dernier lien avec l’humanité ou presque, va lui téléphoner. Il veut le voir et ce de manière urgente. Hélas le temps de faire le trajet Paris-Reims, il sera trop tard…

Un crime horrible tant par le mode opératoire que sur le plan personnel.
Ari va tout mettre en œuvre pour découvrir l’assassin et là, les surprises vont non seulement être nombreuses, mais aussi sinistres que macabres…

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Mon avis :

À première vue, encore un thriller ésotérique comme l’on en trouve tant depuis quelques années dans les rayons de nos librairies ou bibliothèques. Reste que le style de l’auteur, assez direct, sans chichi, ni manière vous plonge immédiatement dans l’action et le mystère. Vous n’aurez pas trop le temps de vous poser de questions.

Vous trouverez un avertissement d’Henri Loevenbruck qui ne se targue pas d’écrire un roman authentique. Certes certaines pièces du puzzle le sont, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille croire tout ce qui est écrit et le prendre donc pour argent comptant. Vous voilà prévenu contre tout débordement.
Personnellement, je trouve cela très honnête de sa part car beaucoup surfent sur cette vague très en vogue. Les rayons croulent sous les titres tous plus accrocheurs les uns que les autres et je dois bien l’avouer, je me laisse avoir aussi. C’est un genre que j’aime beaucoup et depuis quelques années, les nouveautés ne manquent pas, mais attention à la qualité. Dans « Le rasoir d’Ockham », je ne fus pas déçue outre mesure.

Il ne manque aucun élément à ce roman et les chapitres, en général assez courts, rythment bien l’action, les pensées de toute cette intrigue. Une syntaxe simple, mais pas si simpliste que cela, donne un réel plaisir au lecteur qui ne lâche plus son livre des mains. Une lecture aisée en somme.

Les personnages ne sont pas des supers héros, ils ont leurs limites, leurs faiblesses aussi, même si parfois il y a un petit côté Jack Bauer dans le personnage principal. Presque jamais mal ou alors tant pis, il fonce quand même ! Ahhh, ces héros !
J’aime bien le côté un peu désuet des manières d’Ari. Son refus systématique d’avoir recours aux nouvelles technologies est assez amusant dans une société où elles ont pris une telle ampleur que l’on se demande presque comment l’on faisait avant leur arrivée.
D’ailleurs, en lisant, j’avoue que je me le suis représenté un peu comme second Bruce Willis. Sans doute pour le côté : « Je fonce dans le tas et ensuite, je verrai bien ce que cela donne ». En prime, il va trouver un complice au moins aussi déjanté que lui. Mais chut !!!!

Le titre n’est pas inspiré du document au centre de l’intrigue : « le carnet de Villard de Honnecourt », mais de la technique qu’utilise Ari pour faire le point sur la situation. J’ai trouvé cela plus malin, plus tordu aussi… Je crois que je n’apprécie que moyennement les raccourcis trop abrupts et là cela me convient parfaitement.

Ayant lu pas mal d’ouvrages dans le même genre, je dirai que cet opus s’en sort pas trop mal, voir même plutôt très bien ! Il y a un peu de suspens, tout n’est pas téléphoné 20 ans avant et l’on se prend au jeu. Après tout, c’est ce que je demande et attend d’un thriller.
Vous y trouverez une bonne dose d’action, quelques sentiments amoureux torturés, de l’amitié et de la tendresse, un zeste de haine, un peu de rivalité, un document ancien renfermant un noir secret, une idéologie à vomir, un peu de sexe et bien d’autres choses encore. Il ne manque rien !
Si vous en avez l’occasion, plongez-vous quelques heures dans ce bouquin qui ne restera peut-être pas dans les mémoires autant que le « Da Vinci Code » (celui qui a relancé le genre), mais qui devrait tout de même vous combler.

Et puis vous savez quoi ? À la toute fin, il y a ces mots magiques qui nous font croire que nous retrouverons Ari : A suivre…

Note finale : 15/ 20.

jeudi 8 janvier 2009

La télévision, c'est mortel ------ "Acide sulfurique" d'Amelie Nothomb - Livre

J’ai découvert véritablement l’écriture d’Amélie Nothomb lors de la rentrée littéraire de septembre 2007 avec son opus : « Ni Adam, ni Eve ».
Cette lecture m’avait énormément satisfaite et comme toujours lorsqu’un auteur me plait à ce point, j’ai envie de découvrir le reste de son œuvre.
J’ai jeté mon dévolu sur l’une des sélections 2007 du prix des lecteurs, à savoir « Acide sulfurique ».

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L’intrigue :

« Concentration » : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme… Tout de suite, le plus haut score de téléspectateurs, l’audimat absolu qui se nourrit autant de la cruauté filmée que de l’horreur dénoncée.

Étudiante à la beauté stupéfiante, Pannonique est devenue CKZ 114 dans le camp de concentration télévisé.Le premier des sévices étant la perte de son nom, partant de son identité. Zdena, chômeuse devenue la kapo Zdena, découvre en Pannonique son double inversé et se met à l’aimer éperdument. Le bien et le mal en couple fatal, la victime et le bourreau, la belle et la bête aussi.
Quand les organisateurs du jeu, pour stimuler encore l’audience, décident de faire voter le public pour désigner les prisonniers à abattre, un tollé médiatique s’élève, mais personne ne s’abstient de voter et Pannonique joue sa vie…

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Mon avis :

Un titre de livre qui n’est déjà pas anodin et qui met immédiatement le lecteur en condition : les pages qu’il va lire risquent d’être pour le moins corrosives. À noter que l’intitulé du roman d’Amélie Nothomb fait également référence à un élément que vous trouverez à la fin du récit. Comme quoi tout est déjà bien pensé, planifié.

Dés les premiers lignes, l’amalgame entre ces camps d’un nouveau genre (les caméras partout, ce sont en réalité des plateaux de télévision) et les camps de concentration nazis n’est pas nié, bien au contraire, il est clairement revendiqué.
Est-ce pour mieux nous choquer qu’une pareille comparaison est faite ? C’est tout à fait envisageable de la part de l’auteur et son propos n’en aura que plus de poids.
Des termes très précis sont donc utilisés et indissociables de cette terrible période de notre histoire : camps, kapo (voir les notes plus bas), baraquements, même l’émission s’intitule « Concentration » ! On ne peut pas être plus clair !

La critique de la dérive des médias, mais aussi celle plus insidieuse de nos mentalités dites modernes n’est guère plus voilée.

Si de nos jours, la télé réalité est en perte de vitesse et d’audience, elle reste présente sur nos écrans. Les producteurs recherchent toujours l’idée, le concept gagnant, celui qui les fera empocher les plus grosses retombées financières.

Une autre question se pose également : qui manipule qui ? Il est aisé de croire que l’on contrôle tout à la perfection, même sa propre image, mais en réalité, rien n’est plus compliqué. La multiplication des modes de communication, des médias ne fait que fausser le jeu, le tronquer. Les messages perçus ne sont pas forcément ceux que l’on a envoyés. Le vent tourne vite et encore plus avec la presse et les journalistes. Tout est monté, orienté pour au final fausser, manipuler les esprits, pour rafler un maximum d’argent…

Je soupçonne Amélie Nothomb d’avoir glissé aussi un clin d’œil à l’un des auteurs du siècle dernier qui avait si bien su dépeindre l’innommable : Primo Levi (devenu sous sa plume Pietro Livi, le matricule EPJ327).

De toutes ces horreurs, il en ressort forcément quelque chose : le pire est ce que l’on remarque en premier. On note toutes les bassesses de l’âme humaine, mais également toute ses plus incroyables ressources. La vie est une dure à cuire, elle est tenace et la mort ne prend pas si facilement le pas sur elle.

Je note également le passage où Amélie Nothomb évoque ses semblables : les écrivains, les romanciers. Ceux qui comme elle noircissent des pages et des pages avec des mots, le plus souvent, vides de sens, de sentiments véritables, de réalisme. Quelques phrases jetées là, mais cette fois, elle sont pleines d’une vérité crue, mais simple à comprendre.
« Acide sulfurique » est court, mais finalement, Amélie Nothomb ne se sera pas perdue en de longs discours creux, elle aura su trouver les mots justes.

Reste que rien n’est jamais immuable, les choses, les éléments quels qu’ils soient, les personnes, leurs actes et leurs conséquences font bouger le monde qui nous entoure. Ensuite reste à savoir dans quelle direction : vers une détérioration ou une amélioration de la situation actuelle ? Personne ne le sait jamais d’avance et d’ailleurs, c’est une tout autre histoire qui s’écrit alors…

Voilà un ouvrage d’Amélie Nothomb qui se lit aisément et rapidement. Préférez la version en livre de poche beaucoup moins onéreuse et que l’on trouve même d’occasion dans les bonnes bouquineries. Cette édition a une police de caractère qui ne vous fatiguera pas les yeux car elle est assez conséquente !
Un très bon cru qui démontre qu’il faut bien peu de chose pour que les périodes les plus sombres de notre histoire refassent surface.
Restons vigilants et n’oublions jamais l’essentiel.

Note finale : 16 / 20

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Notes :

1- Les Kapos :

Dans les camps de concentration nazis, c'était un détenu, généralement de droit commun (un criminel ou un bandit) qui était chargé de commander énergiquement les déportés, résistants ou raciaux, pour les services du camp ou pour les travaux extérieurs.
Le mot vient probablement d'un emprunt, à l'italien capo qui veut dire « chef ». D'ailleurs souvent orthographié "capo".

Ces kapos sont évidemment privilégiés : ils échappent aux travaux forcés et peuvent se procurer plus facilement de la nourriture. Ils logent dans une chambre particulière, à l'une des extrémités de la baraque.

lundi 5 janvier 2009

Zombiland ---- "Shaund of the Dead" - DVD

Je vous ai parlé du film « Hot fuzz » dans un avis précédent et comme je l’ai particulièrement apprécié, j’avoue que j’ai suivi les conseils de plusieurs internautes et je me suis empressée, en fonction des disponibilités dans mon vidéo-club, de louer le premier opus d’Edgar Wright qui n’est autre que « Shaun of the dead ».

Rassurez-vous, vous pourrez les voir dans le désordre car ils n’ont pas de liens ou si peu entre leurs intrigues que cela ne gène en rien.
En revanche, la touche déjantée est bien la même !!!

En route, pour zombiland !

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La petite fiche du film :

Date de sortie : 27 Juillet 2005
Réalisé par Edgar Wright
Avec Simon Pegg, Nick Frost, Dylan Moran
Film britannique.
Genre : Comédie, Epouvante-horreur
Durée : 1h 39min.
Année de production : 2003
Interdit aux moins de 12 ans
Titre original : Shaun of the Dead
Distribué par Mars Distribution, Rogue Pictures

Le site officiel : http://www.paramountpictures.co.uk/romzom/

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L’intrigue :

Shaun est un jeune homme de 29 ans. Il vit encore avec des colocataires tout comme sa petite amie, Liz qui n’en peut plus de son inaction. Elle le pousse à s’engager beaucoup plus et devant le nouvel échec de Shaun, elle décide de rompre.

Londres devient durant ce laps de temps très court un véritable enfer où les zombies se multiplient. Un bien étrange phénomène qui n’empêchera pas Shaun d’agir pour une fois car il veut tout faire pour réparer ses fautes et il tentera de sauver ce qui peut l’être encore…

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Les bonus :

Pour une fois et c’est assez rare pour être signalé, dans ma version de location, je peux enfin profiter d’une bonne dose de bonus. Même dans certains coffrets dits « collector» vous n’en trouvez pas autant !
Voyez-vous même et en prime tout est sous-titrés donc vous ne pourrez même pas vous plaindre de ne pas comprendre tout ce que l’on vous propose :

- Le making-of : Ce bonus est lui-même très riche. On nous y présente les origines de tout le projet, avant même l’écriture du scénario, c’est vous dire ! C’est amusant et présenté de façon assez ludique si vous aimez le second, voir même le troisième degré. C’est typiquement britannique comme humour et dans la même veine que le film. En bref, si vous avez aimé le long-métrage, vous allez adorer ce bonus. Les coulisses sont vraiment sympathiques et l’on y découvre les trucs et astuces qui font de ce film ce qu’il est grâce aux sept sous rubriques (pas moins !!!) : le projet en théorie, le journal de Simon, le journal vidéo de Lucy, le journal de Joe (la journée d’un figurant zombie), les effets spéciaux, le maquillage et enfin le making-of promotionnel.

- Les scènes coupées : Dans ce cas précis, je crois que tout est dit dans le nom de la rubrique. Je vais juste vous préciser que c’est avec ou sans le commentaire d’Edgar Wright et de Simon Pegg.

- Le bêtisier, c’est un classique dans les bonus et dans un film de ce genre, c’est presque un passage obligé.

- Le casting des acteurs, c’est plus rare, mais tout aussi intéressant. C’est là que l’on voit que ce choix est délicat et que dans « Shaun of the dead », il n’y a pas eu d’erreur.

- Le casting des zombies : Ce sont des personnages importants dans l’intrigue et certains auront même droit à des gros plans, des scènes entières. Ils créent à eux seuls une grande part de l’atmosphère dans laquelle vont baigner nos héros. Ce casting n’est donc pas anodin et l’inclure dans les bonus, nous montre bien qu’être un zombie même quelques heures n’est peut-être pas donné à tout le monde.

- Les questions fondamentales sur l’intrigue comme :
Qu’est-il arrivé à Shaun quand il a pris la fuite ?
Qu’est-il est arrivé à Diane quand elle quitte le Winchester ?
Comment ED est passé dans la cave du Winchester à la cabane du jardin ?
Chut, je ne vous dirai rien ici, je ne veux pas vous gâcher tout le plaisir quand même.

- Un extrait de la série télévisée « Spaced » : Ah oui, maintenant je comprends mieux tout le reste…

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Mon avis :

Si vous aimez les films complètement décalés, digues, déjantés même, alors « Shaun of the dead » est pour vous !
Ce n’est pas un long-métrage qui vous fera peur même si des zombies sont là à chaque coin de rue prêts à vous sauter dessus à la vitesse du ralenti de votre lecteur DVD. Non, vous allez rire aux éclats des gags plus ou moins lourds qui vont se succéder. C’est donc plus une comédie qu’un film d’horreur, même si les effets spécieux ne sont pas si affreux que cela. Non tout est dans l’ambiance, le caractère décalé des personnages. Je le disais déjà pour les bonus, c’est même parfois de l’humour complètement british, faut suivre.

Une bande originale pas si mauvaise, des décors encore une fois très britanniques, des dialogues un peu tirés par les cheveux, de la bière à gogo, quelques gags pas toujours très drôles et d’autres à hurler de rire, des zombies en veux-tu, en voilà, vous voilà plonger dans l’univers de « Shaun of the dead ».
Vous aurez votre lot de sang, de tripes à l’air, de pan pan boom boom, de l’action quoi !
Vous aurez aussi des moments de lassitude et d’autres avec d’intenses crises de rire surtout si vous êtes avec des amis. Il y a des détails qui ne pardonnent pas ! Mettez les en pause, revisionnez-les et pouffez de rire encore et encore ! C’est si bon !
Ce film vous fera pleurer dans tous les sens du terme !

Les personnages sont assez caricaturaux, mais c’est pour mieux servir l’intrigue qui elle-même est presque un prétexte pour nous servir sur un plateau d’argent le film le plus « débile » qu’il m’ait été donné de voir.
Cela étant dit, j’ai quand même passé un agréable moment car s’il a tout du navet, il reste un film d’exception car il ne se prend pas assez au sérieux pour ce faire.

Mon mari n’a pas vu la fin, il lui a préféré l’émission « Jour de foot » alors qu’il avait lui-même adoré « Hot fuzz ». Je comprends son choix, mais j’avoue que je suis restée bien calée devant ma télévision car je ne pouvais pas croire que c’était aussi nul ! Et bien si ! Ils ont osé !
Alors que faire ? Vous conseillez de le voir ou non ? Je ne sais pas…
En fait, si, je sais, mais c’est tellement rare de conseiller à d’autres personnes de voir un film qui est « débile », mais unique dans son genre.
Et pourtant, je pense qu’il faut l’avoir vu au moins une fois. Alors certes, ce n’est pas une priorité, mais quand même, si l’occasion se présente, ne boudez pas le film, même si « hot fuzz » lui est largement supérieur, « Shaun of the dead » montrait déjà la voie.

Note finale : 5 ou 15 / 20 je ne peux choisir…

jeudi 1 janvier 2009

Tous mes voeux pour 2009

J'ai certes été un peu absente durant ces derniers jours, mais c'est promis en 2009, les articles ne manqueront pas.

Je vous souhaite à toutes et à tous le meilleurs pour cette nouvelle année qui démarre. Quelle vous soit douce et légère malgré la crise qui nous entoure et parfois nous menace.

Tous mes meilleurs voeux pour 2009 et rendez-vous très vite pour de nouvelles critiques et surtout de nouvelles découvertes toujours plus surprenantes et agréables !