mardi 29 septembre 2009

Jamais 2 sans 3 ---- "L'histoire des 3 adolfs" (tome 1) d'Osamu Tézuka (livre)


Il y a un peu moins de 20 ans, quand vous osiez dire que vous aimiez les mangas, on vous regardait non seulement de travers, mais c’était limite si on ne téléphonait pas dans l’instant à Police Secours ! Les rares boutiques, où l’on pouvait se procurer à prix d’or des titres aussi rares que mal traduits, se trouvaient alors dans des quartiers pas toujours recommandables. J’ai en ce sens des souvenirs assez loufoques, mais ce pas le sujet du jour.
Les mentalités ont pu si ce n’est évoluer, s’habituer au fait que ce nouveau genre dans notre hémisphère était plus qu’une simple passade.
La France est d’ailleurs le 2 ème lectorat au monde de manga !

Tout comme la BD, le manga possède ses classiques. « L’histoire des 3 Adolf » décliné en quatre tomes en fait partie. Aujourd’hui, je souhaite aborder le premier volet de la saga d’Osamu Tézuka.

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L’auteur :

Pour en savoir un peu plus sur ce maître, le « Dieu du manga » dans son pays (le Japon), je vous conseille de suivre ce lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Osamu_Tezuka
Il fut ni plus ni moins que le père du manga et de l’animation japonaise contemporaine.

Retenons aussi cette citation de lui :
« Ce que j’ai cherché à exprimer dans mes œuvres tient tout entier dans le message suivant : aimez toutes les créatures ! Aimez tout ce qui est vivant ».

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L’intrigue :

« Ceci est l’histoire de trois hommes… Tous trois prénommés… Adolf. »
Le récit commence à la mort du troisième et dernier Adolf car leurs destins étaient liés. Sohei Togué est un acteur de cette intrigue, mais il nous sert également de narrateur.
On se replonge alors dans l’ambiance des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. On est à l’aube de la seconde guerre mondiale… Le pire, l’innommable se prépare déjà.

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Ce que j’en pense :

Les classiques du cinéma sont non seulement en noir et blanc, mais aussi parfois muets. Il en va de même pour un classique manga, point de couleurs, des planches uniquement travaillées avec de l’encre de Chine noire, quelques trames et des dialogues bien construits pour donner plus de poids aux dessins.

Je reprocherais à cette édition juste la taille des caractères lorsqu’il s’agit de nous donner des informations historiques, géographiques, politiques ou religieuses. Même avec mes lunettes, je suis limite en train de sortir ma loupe pour les déchiffrer ! Alors imaginez-moi en train de plisser les yeux le soir dans mon lit pour ne rien perdre de ce petit chef d’œuvre.

Dans L'Histoire des 3 Adolf, la rumeur faisant d'Adolf Hitler un juif joue un rôle central. C’est même sur cette hypothèque que se repose Osamu Tezuka. Il s'agit d'une des plus fréquentes questions sur les origines d'Adolf Hitler.
En réalité, tout repose sur un témoignage qui a été fait lors des Procès de Nuremberg. Ce dernier prétend que le père de Hitler était le fils illégitime de la grand-mère de Hitler et de son patron juif lorsqu'elle habitait à Graz en Autriche. Mais Simon Wiesenthal a affirmé que ce n'était pas vrai. (Pour mémoire, il était l'un des rescapés des camps d'extermination nazis de la Seconde Guerre mondiale. Il avait consacré le reste de son existence à la traque des criminels de guerre nazis. Contrairement à beaucoup d'autres, il n'avait pas repris la profession qu'il exerçait avant-guerre, mais s'est consacré à la recherche des criminels nazis, devenant le plus célèbre chasseur de nazis, la conscience et la voix, non seulement des six millions de victimes juives de la Shoah, mais aussi des millions d'autres victimes assassinées également par le régime nazi.)

Le lecteur, même non-initié à la lecture des mangas, va se retrouver plongé dans une intrigue plus vraie que nature. Le récit est prenant, même s’il prend quand même quelques libertés avec la réalité historique. Il a bien fallut simplifier un peu l’ensemble pour rendre le récit plus facile à déchiffrer. Point n’est donc besoin d’être un expert de la période pour tout comprendre.
La nature humaine est au centre de toute cette œuvre. On voit bien comment on peut la manipuler, l’endoctriner, mais il y a toujours des âmes qui sauront y résister. Le fanatisme n’est pas l’arme absolue. La simple volonté de quelques-uns et voilà que le beau rêve qui s’effondre. Il en va ainsi des empires.

Ma note finale : 16 / 20

vendredi 25 septembre 2009

La doc sur la sellette ---- "Scarpetta" de Patricia Conrwell - Livre


Il existe dans tous les genres littéraires des incontournables, des classiques, des profils vendeurs et des auteurs à succès qui se trouvent systématiquement en tête de gondole ou bien mis en évidence tout au long de l’année.
Patricia Cornwell fait partie de ces derniers car, en format de poche ou non, il est bien rare de ne pas la trouver dans le « top ten » des meilleures ventes du genre policier / thriller.
Je ne suis pas une inconditionnelle de la plume de Patricia Cornwell même si j’ai déjà lu plusieurs de ses livres et que j’en garde, de manière générale, un assez bon souvenir. C’est donc avec un plaisir certain que j’ai pu trouver les toutes dernières aventures de son personnage phare, Kay Scarpetta, médecin légiste expert. L’ouvrage éponyme « Scarpetta » me tendait les bras au rayon des nouveautés de ma médiathèque.

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L’auteur :

Voir : www.patriciacornwell.com

Voir : www.patriciacornwell-deuxterres.com

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L’intrigue :

Oscar Bane a exigé son admission dans le service psychiatrique de l'hôpital de Bellevue. Il redoute pour sa vie et prétend que ses blessures lui ont été infligées au cours d'un meurtre ; meurtre qu'il nie avoir commis. Il ne se laissera examiner que par Kay Scarpetta, médecin légiste expert, l'unique personne en qui il ait confiance. À la demande du procureur, Jaimie Berger, Kay se rend à New York City et entreprend cette enquête avec son époux Benton et sa nièce, Lucy. Elle n'est sûre que d'une chose : une femme a été torturée et tuée, et d'autres morts violentes sont à craindre. Kay se lance et très vite une vérité s'impose : le tueur anticipe avec précision où se trouve sa proie, ce qu'elle fait, et pire encore, les avancées des enquêteurs. Kay Scarpetta devra faire face à l'incarnation du mal...

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Ce que j’en pense :

Rien que sur la page de garde, mon regard bloque sur le nom du traducteur de cet ouvrage de Patricia Cornwell : Andréa H. Japp. Ce n’est pas n’importe qui !
Pour le reste, le poids et l’épaisseur de ce nouveau volet des affaires criminelles auxquelles participe le docteur Kay Scarpetta m’inspire plutôt confiance.

Je sais que je ne suis pas au fait de tous les détails de la saga car j’ai beaucoup papillonné et surtout je ne les ai pas tous lus. Pour couronner le tout je ne suis même pas certaine d’avoir lu dans l’ordre chronologique les exemplaires qui m’étaient tombés dans les mains. Cependant, comme pour une bonne série télévisée, je sais que je pourrai apprécier sans encombre l’intrigue principale. Les autres éléments ayant trait à l’évolution des protagonistes récurrents ne me sont pas familiers mais non plus totalement opaques. Patricia Cornwell donne au fil des pages assez d’éléments pour raccrocher notre wagon au train principal même s’il reste quelques zones d’ombres. Cette capacité à faire en sorte de ne laisser aucun lecteur sur le bord de la route permet sans doute à l’écrivain de rallier sans cesse des nouveaux fans à sa cause. Bravo !

Pour vous mettre tout de suite dans l’ambiance et l’univers de Kay Scarpetta, Patricia Cornwell ne tournera pas autour du pot. « Scarpetta » débute ainsi :
« De la matière cérébrale collait aux manches de la blouse maculée de sang que portait le docteur Kay Scarpetta, évoquant des flocons d’ouate. Les scies Stryker stridulaient, l’eau tambourinait dans les éviers et de la poussière d’os s’élevait en volutes comme une farine très fine. Trois des tables étaient occupées. D’autres cadavres allaient arriver sous peu. C’était mardi, le 1er janvier, jour de la nouvelle année. »
Si j’étais mauvaise langue, je rajouterais à ce paragraphe « Bonne année et bonne santé, surtout ! ». Cependant ce serait hors contexte et n’aurait juste pour signification que mon aversion toute personnelle pour les vœux du nouvel an.

Pour en revenir au sujet initial, il faut avouer que le décor est planté en quelques phrases simples mais efficaces. Le reste de l’ouvrage ne perdra jamais ce caractère efficient. L’expérience propre de Patricia Cornwell dans ce type d’affaire n’étant certainement pas étrange à cette caractéristique stylistique. Cela confère toutefois un parfum d’authenticité à « Scarpetta » et n’apporte aucun discrédit à cette saga littéraire.

Les habitués devraient y trouver leur compte mais les novices ne seront pas en reste.
Comme toujours, et je fais appel à ma maigre connaissance de l’œuvre de Patricia Cornwell des sujets d’actualité (pas toujours immédiate à cause du temps d’écriture et de traduction) et de société sont abordés en plus ou grâce à l’intrigue policière au cœur de l’ouvrage. Citons pour exemple pour « Scarpetta » (liste non exhaustive) :
- les problèmes et les conditions des personnes de petite taille
- le cas de « ground zéro »
- la presse et les publications trash people sur Internet
« La photo de Marilyn Monroe et le texte à sensation qu’elle avait rédigé avaient reçu plus de six cent mille visites. En moins d’une heure. Elle repensa à la vidéo sur laquelle Saddam Hussein était raillé avant d’être pendu, mais non. Elle n’avait pas reçu deux cent mille visites dans le même laps de temps. »

Voilà donc un roman qui se lit assez vite et bien. J’oserai presque dire qu’on en a pour son argent mais dans mon cas je puis juste dire que j’ai déjà rentabilité mon abonnement à cette médiathèque. Pour celles et ceux qui apprécient ce genre littéraire et/ou pour les fans de Patricia Cornwell (mais eux cela fait déjà bien longtemps qu’ils ont lu et relu « Scarpetta »), il faut découvrir ce dernier opus.

Ma note finale : 15/20

lundi 21 septembre 2009

Jouer, ce n'est pas gagner ---- "Le jeu de l'ange" de Carlos Ruiz Zafon - Livre


Préambule :

Comme vous le savez déjà si vous me lisez régulièrement sur « Espace temps libre », j’ai eu dernièrement quelques déboires en matière d’informatique. Mon cher disque dur a rendu l’âme au plus mauvais moment (mis en existe-t-il seulement un bon ?). Le résultat est tout bête, j’ai perdu beaucoup de mes données et certains textes déjà rédigés. Parmi eux, il y avait mon billet sur « Le jeu de l’ange » de Carlos Ruiz Zafon.
Je l’avoue, j’ai eu du mal à le réécrire car j’avais la tête déjà préoccupée par d’autres sujets. Je trouve qu’il est compliqué de se replonger dans ses impressions et ses émotions quand celles-ci se sont estompées naturellement.
Quoi qu’il en soit, voici tout de même une seconde mouture de ma critique maison sur cet ouvrage que j’ai pu lire grâce à : http://www.blog-o-book.com/

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Bien que Carlos Ruiz Zafon ait déjà fait couler beaucoup d’encre autour de lui et qu’il vende ses ouvrages aussi facilement que des petits pains, je l’ai simplement découvert par le biais d’un partenariat : « Le jeu de l’ange » s’est écoulé à plus d’un million et demi depuis sa sortie en librairies début avril en Espagne. Je ne vous parle même pas de son précédent roman, sorti en 2001, « l'Ombre du vent », vendu à 10 millions d'exemplaires dans 50 pays. Il est clair que l’on peut alors parler de phénomène littéraire voir même de «Zafonmania».
Je suis rarement impressionnée par les chiffres, mais il est vrai que pour susciter un tel engouement la plume de l’auteur ne doit pas être si mauvaise ! C’est donc avec une vive curiosité que je me suis plongée dans les pages de ce second roman : « Le jeu de l’ange ».

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L’auteur :

Pour en apprendre un peu plus sur cet auteur qui fait tant parler de lui, même en ces temps de rentrée littéraire surbookée, je vous invite à suivre le lien suivant :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlos_Ruiz_Zaf%C3%B3n

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L’intrigue :

Barcelone, dans les années 1920.
David Martin, dix-sept ans, travaille au journal « La Voz de la industria ». Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures et riche héritier, David est choisi contre toute attente. Son feuilleton rencontre un beau succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu’il aime le plus au monde : écrire. Le début d’un rêve ? La vie n’est pourtant pas rose. Ses anciens collègues lui font payer cher cette nouvelle notoriété.
Peu après, David accepte l’offre de deux éditeurs peu scrupuleux et quitte le journal (On l’y pousse d’ailleurs) : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va devoir renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman.
Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec cuisant. David est d’autant plus abattu que la jeune fille dont il est amoureux – et à laquelle le livre est secrètement dédié – va épouser Pedro Vidal (son bienfaiteur ?).
Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l’emmener au Cimetière des livres oubliés. David y dépose le sien.
Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer un texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, " une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d’être tués, d’offrir leur âme ".

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Ce que j’en pense :

Ma lecture avait bien débuté car je trouvais le premier paragraphe très juste :
« Un écrivain n'oublie jamais le moment où, pour la première fois, il a accepté un peu d'argent ou quelques éloges en échange d'une histoire. Il n'oublie jamais la première fois où il a senti dans ses veines le doux poison de la vanité et cru que si personne ne découvrait son absence de talent, son rêve de littérature pourrait lui procurer un toit sur la tête, un vrai repas chaque soir et ce qu'il désirait le plus au monde: son nom imprimé sur un misérable bout de papier qui, il en est sûr, vivra plus longtemps que lui. Un écrivain est condamné à se souvenir de ce moment, parce que, dès lors, il est perdu: son âme a un prix. »
Il m’a beaucoup marqué car, depuis quelques mois, j’essaie d’embrasser tant bien que mal une carrière d’écrivain, même si je ne vise pas le succès avec une détermination sans faille. Je ne cherche pas non plus à figurer dans l’Histoire, ni même à y laisser une empreinte aussi modeste soit-elle, car je ne souhaite surtout pas vendre mon âme. C’est bien tout ce qui me reste sur cette Terre qui ne soit point trop corrompue.
J’avais bien envie de découvrir comment aller s’en sortir le jeune David dans cette carrière qui demande tant pour récolter si rarement. Je me suis accrochée au fil des pages, mais je suis restée assez largement sur ma faim. Beaucoup de promesses, mais peu de révélations en fin de compte.

Il paraît qu’avec ce nouveau titre, Carlos Ruiz Zafon renoue avec un genre qui a toujours fait fureur en Espagne (mais plus seulement depuis la sortie en librairie d’un certain « Da Vinci Code »): le thriller fantastique. Le lecteur lambda (dont je fais partie intégrante) raffole des intrigues où la réalité côtoie le fantastique, et le religieux, l'occulte.
Il est vrai que ce roman a bien des aspects gothiques, mais point trop. Il fait également partie d’une trilogie et il en est le second pilier. Je ne connais donc rien à cet univers lorsque je débute ma lecture car j’attaque là mon premier livre de Zafon, mais peu importe, on peut quand même le lire de manière indépendante et lire « L’ombre du vent » ensuite. L’ordre chronologique étant sans doute inversé et alors rétabli par ce petit manquement.

L’écriture est assez fluide, les descriptions précises permettant de bien s’imaginer les décors traversés par les protagonistes. Cela se lit assez aisément, cependant, cela manque sans doute d’un peu plus de suspens et d’action.
Le héros David Martin est par instants agaçant tellement il est timoré. Ses nombreux malheurs ne nous émeuvent pas plus que cela. On dirait qu’il est fait pour souffrir, que c’est sa véritable nature.
L’intrigue amoureuse est fade et sans grand intérêt. Pourtant le potentiel était bien là.

J’ai lu cet ouvrage avec attention, mais je ne puis pas dire que j’y ai pris quantité de plaisir. Je n’ai jamais pu pénétrer complètement dans l’intrigue, je suis restée à la surface et le phrasé limpide de Carlos Ruiz Zafon a glissé sur moi comme la pluie sur les plumes d’un canard. J’en suis la première déçue car le sujet était passionnant, mais peut-être que j’en attendais trop ou autre chose. L’auteur n’a pas pu m’atteindre avec sa baguette magique, mais cela ne suffit pas pour dire que « Le jeu de l’ange » n’en vaut la chandelle.
Je vais pour ma part tenter l’expérience avec son premier ouvrage « L’ombre du vent » et pourquoi pas, relire par la suite « Le jeu de l’ange ». Je n’aime pas rester sur un demi-échec.

Ma note finale : 12 / 20

jeudi 17 septembre 2009

Paix à l'âme de mon disque dur

J’ai été silencieuse pendant de nombreux jours, mais ce fut bien malgré moi. J’ai été en effet frappée par le décès de mon très cher disque dur foudroyé, alors qu’il n’était que dans la fleur de l’âge. Il a disparu avec ses données et il a emporté dans la tombe nombre de mes articles à venir, ainsi que bien d’autres documents.

Je l’avoue, je suis toujours dans la peine, mais très rapidement, je vais pouvoir publier d’autres billets car j’ai, en effet, repris du service et ma plume, elle, n’est pas encore morte. Je dois toutefois réécrire certains articles irrémédiablement perdus (la faute à une sauvegarde un peu trop ancienne et à un système de sauvegarde automatique alors en réfection intégrale) et c’est sans doute ce qui m’est le plus pénible car jamais, je ne retrouverai les émotions de ces instants d’écriture fort modestes, mais irremplaçables dans mon cœur.

Pour terminer sur une note un peu plus gaie que ce requiem à la mémoire de mon regretté disque dur, nous parlerons donc d’une ère nouvelle, d’un tremplin vers une rentrée pleine de bonnes surprises et surtout bien loin de cette fichue grippe qui veut ma peau, j’en suis certaine !!!

mardi 1 septembre 2009

Le plus grand A de Paris ---- " Le voyage d'hiver" d'Amélie Nothomb - Livre


Mon premier plaisir de la rentrée littéraire est en général de m’offrir, puis de lire le dernier Amélie Nothomb.
Elle publie avec une telle régularité que je sais qu’avant même la rentrée des classes, j’aurai pu me délecter de sa prose. Un petit plaisir simple et qui possède en prime la douceur de ces ultimes fruits de l’été gorgés de soleil.
« Le voyage d’hiver » se savoure car c’est un plaisir éphémère que de le découvrir même si par la suite, on peut toujours le reconquérir. Cependant, la première fois reste magique.

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L’auteur :

Les biographies sur l’auteur sont multiples, mais la meilleure est sans doute celle de Wikipédia dont voici l’url : http://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9lie_Nothomb
On trouve néanmoins quantité de pages Internet sur son compte car elle ne laisse jamais indifférent. Je vous invite aussi à les lire car on y découvre une foule de petites anecdotes comme seule Amélie peut en raconter !

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L’intrigue :

« Il n’y a pas d’échec amoureux ».
Comme souvent, la quatrième de couverture est succincte, mais également pleine de promesses.

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Ce que j’en pense :

Les romans d’Amélie Nothomb n’ont pas pour réputation d’être des pavés indigestes. L’une de ses particularités, en plus de son extrême régularité pour publier son ouvrage chaque année, c’est d’écrire des livres assez courts.
Certains s’en plaignent car en deux bonnes heures, on aurait terminé sa lecture. Et alors ?!! La qualité se mesure-t-elle à la longueur des écrits ? Au poids ? Au nombre de caractères ? J’espère bien que non.

Comme tous les derniers ouvrages que j’ai pu lire d’elle, je me suis tout de suite sentie à l’aise avec le personnage principal. Son nom est étrange pour le commun des mortels, mais pas pour les inconditionnels des titres « Nothombiens » : Zoïle. Encore une signature de la part de l’auteur. Tout à un sens. Elle nous en dévoile la substance, l’essence, mais le reste, c’est à nous de fournir un peu de notre d’huile d’intellect (par opposition à l’huile de coude).

L’intrigue, si mystérieuse après la lecture d’une quatrième de couverture plus que laconique, est en réalité assez simple. Simpliste même diront les détracteurs d’Amélie Nothomb. C’est sans doute qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Les écrits de cet auteur possèdent toujours plusieurs niveaux de lecture. Cette remarque très générale est valable pour bien d’autres auteurs. Ce n’est en rien péjoratif. C’est au lecteur de trouver le niveau qui lui convient. L’écrivain n’est là que pour transmettre un message. On le reçoit ou non. On le comprend ou non, mais lui il a fait son travail.
La lecture d’un ouvrage d’Amélie Nothomb n’est pas toujours aussi aisée qu’il y paraît de prime abord. J’ai longtemps été réfractaire et puis un jour le déclic s’est opéré. Il faut, je crois faire plusieurs tentatives avec ces écrivains qui nous rebutent. Un jour, nos âmes pourraient tout de même rentrer en contact. Il serait dommage de passer à côté d’une telle expérience.
Tout cela pour dire qu’en général, je savoure la découverte d’un nouvel opus « Nothombien ». Je ne me précipite pas même si je me sens happée par les phrases qui s’enchaînent admirablement bien. Je suis transportée par une mélodie, une symphonie de mots, de verbes et de compléments directs ou indirects.
Et pour que vous compreniez bien ce sentiment que j’éprouve avec une telle allégresse, je ne puis que vous citer ce passage issu du livre d’Amélie Nothomb : « Tout lecteur devrait recopier les textes qu’il aime : rien de tel pour comprendre en quoi ils sont admirables. La lecture trop rapide ne permet pas de découvrir ce que cache cette simplicité. »

Avec ce dernier opus, on aborde des sujets graves comme la drogue et son usage qui se banalise parfois au point que l’on ne sait plus trop si ce sont vraiment des substances illicites. Ici il sera question de champignons hallucinogènes dont Zoïle connaît parfaitement l’emploi.
On approche également le sujet délicat de la différence, du handicape. Celui qui nous fait peur, celui que l’on ne sait pas appréhender par que nous ne sommes pas parfaits. Et pourtant, force est d’avouer que ces différences sont quelques fois des forces supplémentaires. Les inadaptés, n’est-ce point nous ? Aliénor atteindra une qualité de trip jamais égalée par Zoïle alors qu’elle en est à son tout premier voyage. Elle était capable grâce à sa différence de faire tomber encore plus de barrières et donc d’aller plus loin dans son expérience.
La drogue trouve sa justification dans le fait que les champignons hallucinogènes ouvrent les yeux sur la réalité du monde qui nous entoure. On y verrait enfin clair.
Le revers de la médaille, c’est que même la perfection d’ici-bas peut nous décevoir. On en arrive alors à des extrémités impensables…

Tout est-il bon pour que le renouveau ait lieu et que l’hiver cède enfin sa place au printemps ? Les femmes aiment-elles vraiment à contre courant ? Si cela est vrai alors pourquoi aiment-elles tellement l’arrivée des beaux jours ???

Un livre a savourer sous la couette bien au chaud car la passion de l’amour pourrait ne pas être suffisante pour vous réchauffer, encore que…

Ma note finale : 17 / 20