vendredi 25 mai 2018

Chers hypocondriaques de Michel Cymes



Le livre :

Chers hypocondriaques de Michel Cymes aux éditions Stock, 184 pages, 17 € 50.
Publié le 2 mai 2018.



Pourquoi cette lecture :

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Stock.

Je suis intéressée par tout ce qui peut toucher à la santé de manière assez générale et les ouvrages de Michel Cymes sont souvent drôles, remplis de bons conseils et permettent de se coucher moins bête tout en stimulant notre cerveau, ce qui permet d’éloigner le spectre de maladies pas très joyeuses. Ce n’est pas moi qui le dit, mais lui et je veux bien le croire.



Le pitch :

"Avec le développement de l'information santé sur internet et dans tous les médias, l'hypocondrie se porte bien ! Inconvénient : elle déverse des tombereaux d'anxiété sur toutes celles et tous ceux qui veulent vivre mieux et le plus longtemps possible. On est tenté de penser au pire au moindre pépin. Dans l'immense majorité des cas, on se trompe. Et mon expérience de médecin me le prouve : il suffit de se pencher avec un peu de sérieux sur les symptômes que présente le patient pour, très souvent, constater qu'il a surinterprété les choses. 
Ce livre, je l'ai écrit pour vous rassurer, vous convaincre que ce dont vous souffrez n'est peut-être pas si grave, vous dire que oui, vous allez mourir, mais pas forcément tout de suite ! Je ne prétends pas rivaliser avec Molière et son inoubliable Malade imaginaire mais, vous verrez, le décalage qui existe entre vos craintes et la réalité est parfois assez cocasse... " M. C.


Ce que j’en pense :

Les hypocondriaques ont toujours existé, mais il semblerait que leur nombre explose depuis quelques années. La faute à ? Sans doute à un trop plein d’informations. Presque un comble si on y pense. S’inquiéter de sa santé, douter en attendant d’avoir un avis médical professionnel, qui n’a jamais été concerné ? Alors on va chercher dans nos ressources et ces dernières ont été décuplées avec celles du web. Je l’ai fait aussi et je pense continuer à le faire, mais sans doute ai-je la sagesse de prendre du recul (pas toujours facile vous me direz) et de croiser les sources. Là, c’est une manie ou une habitude qui me vient de ma formation d’historienne. Et puis, je ne pense pas toujours au pire non plus. La douleur, l’intensité des maux ou la gêne occasionnée ne sont pas garants d’un mal incurable ou foudroyant.

Dans ce livre, Michel Cymes cherche surtout à rassurer les hypocondriaques, même si c’est difficile car ces personnes sont assurément des patients qui ne vont pas bien du tout, mais heureusement, la plupart du temps, ils se trompent dans leur diagnostic. L’essentiel est dans leur tête et aussi dans leur corps car leur souffrance est réelle.
On l’est d’ailleurs tous plus ou moins hypocondriaque, régulièrement ou occasionnellement, mais ce livre est là pour nous montrer qu’il n’est pas utile de se faire plus de mal que ce que l’on éprouve déjà. Le stress est un facteur aggravant dans la plupart des cas.
Comme tous les autres ouvrages de Michel Cymes que j’ai pu lire, celui-ci est facile d’accès, assez complet puisqu’il offre un tour d’horizon de beaucoup de situations que l’on peut rencontrer dans nos existences. Il y aura toujours des points qui n’auront pas été abordés, mais il serait vain de vouloir tous les traiter dans un seul titre.
On apprend en s’amusant car ce cher docteur a toujours quelques bons mots qui font qu’on le reconnaît entre mille. Son humour me convient et son côté à la bonne franquette aussi. Bref, il est dans ses livres comme à la télévision (même si je la regarde si peu que je ne l’y vois pas souvent du coup).

Un livre intéressant que l’on pourra garder et offrir aussi car il peut apporter un peu de réconfort, rassurer, aider à prendre justement un peu de recul. S’inquiéter et consulter, c’est légitime, mais avec raison et justesse.
« Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent » (Knock)… Mais on peut dire aussi que : « Négliger de s’occuper de sa santé, c’est déraisonnable ; s’en occuper trop, c’est bien pire. » (Chauvot de Beauchêne)




Et s’il fallait mettre une note : 16 / 20




lundi 14 mai 2018

3bis, rue Riquet de Frédérique Le Romancer



Le livre :

3bis, rue Riquet de Frédérique Le Romancer aux éditions Denoël, 288 pages, 19 € 90.
Publié le 12 avril 2018



Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Denoël.
Choisi pour son pitch, mais aussi pour son titre… Etonnant ?!


Le pitch :

3 bis, rue Riquet, Toulouse, un immeuble banal. Enfin pas tout à fait : Cécile, au rez-de-chaussée, traductrice agoraphobe, ne quitte jamais son appartement. Elle surveille les allées et venues de ses voisins par le judas de sa porte et s'invente des vies rocambolesques. Au premier, Lucie aime sortir et boire dans les bars en espérant le grand amour, via Internet. En face, Madeleine, la comtesse Mado des trottoirs, a connu ses heures de gloire dans le quartier. 
L'âge venu, il ne lui reste plus guère de clients et les fins de mois sont difficiles. Seul homme de l'immeuble, Marc est un quadragénaire arriviste qui a spéculé en achetant le dernier étage. La présence d'une prostituée qui travaille à domicile dérange ses plans, il aimerait bien s'en débarrasser. Mais la comtesse Mado a du répondant, et la crudité de son langage cloue le bec du jeune cadre sans scrupule. 
Pourtant, la vieillesse est cruelle, et le métier exige d'avoir les idées claires. Alors Mado bat le rappel de ses amies tapineuses et de ses voisines. C'est le combat de la dernière chance, elle le gagnera !



Ce que j’en pense :

Certains lecteurs peuvent se sentir quelque peu perdus dans la masse de livres, romans, documents qui sortent chaque année en librairie. Il n’est pas toujours évident sans certains conseils avisés de s’y retrouver, de faire le bon choix. Pour les gros lecteurs compulsifs, c’est peut-être un brin plus facile car ils se laissent plus facilement convaincre par une belle couverture, un pitch sympathique, voir juste un titre accrocheur.
Pour ce roman, je l’avoue, mon choix s’est fait après la lecture de la quatrième de couverture, mais aussi à cause de son titre. La rue Riquet évoque bien des souvenirs pour moi, même si celle à laquelle je pense ne se trouve pas à Toulouse.
Bref tout cela pour dire que se retrouver embarquer dans une nouvelle lecture tient à des détails insignifiants pour beaucoup. Mais je n’ai pas regretté d’avoir été faible avec mon côté émotif. Le contenu de ces pages m’en a donné également. C’est sans doute le principal et assurément le moteur qui pousse chaque lecteur à prendre un nouveau titre une fois le précédent terminé.

Immeuble banal, pour décors de base, nous dit-on ? Possible, on en trouve dans chaque centre-ville des comme lui. Idem en fait pour ses quatre occupants qui sont tous différents, mais qui pourraient être votre voisine, l’habitant de la rue en face… Rien de très original au départ sauf qu’à bien y regarder, cette normalité est attachante. On regarde les protagonistes avec un œil plus bienveillant car on se sent proche d’eux tout en étant sans nul doute différent. Il y a là des ingrédients d’un roman facile à lire, des personnages qu’on va aimer détester ou au contraire vouloir défendre. On flirte avec le genre feel good, mais sans y plonger totalement. Il y a aussi des passages plus sombres, qui font mal car vraiment ancrés dans un réel qui remue. La vie, la vraie n’est pas forcément celle que l’on montre aux autres à travers des prismes. Il y a tout ce qui est tut, caché, omit, pas glorieux, peu reluisant, tout sauf vendeur… Le hasard distribue les cartes et heureusement, il a quelques beaux atouts de temps à autre.

J’ai été émue, j’ai rigolé, j’ai vécu un peu la vie de chacun des personnages et c’était facile car c’étaient des gens ordinaires, mais le récit bien fait a rendu leurs existences moins fades et plus prenantes, plus impliquantes.
Venez passez un moment avec Madeleine, Cécile, Marc et Lucie. Leurs vies sont à la fois ordinaires et peuplées de faits, remarques, idées surprenants. C’est tellement mieux et plus intéressant que n’importe quel programme de télé-réalité. Vous ressentirez de véritables émotions grâce à des personnages plus vrais que natures.

Un roman qui ne paie pas de mine, mais qui cache une petite pépite.



Et s’il fallait mettre une note : 14 / 20



vendredi 4 mai 2018

J’ai choisi la bienveillance. Comment la compassion peut changer le monde de Lizzie Velasquez



Le livre :

J’ai choisi la bienveillance. Comment la compassion peut changer le monde de Lizzie Velasquez aux éditions Denoël, 203 pages, 19 € 00.
Publié le 5 avril 2018.



Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Denoël.
J’avais très envie de découvrir le livre de Lizzie Velasquez qui est connue pour justement avoir eu un parcours personnel très compliqué et qui malgré tout met en avant dans des conférences la bienveillance. C’est devenu son métier.



Le pitch :

Atteinte d'une maladie orpheline, Lizzie Velasquez a toujours su qu'elle était différente. A dix-sept ans, elle découvre qu'une vidéo d'elle, tournée à son insu, est devenue virale sur Internet. Son titre est sans équivoque : "La femme la plus laide du monde”. Loin de s'apitoyer sur son sort, elle décide de devenir la porte-parole de toutes les victimes de harcèlement. Très vite, ses TED talks sont suivis par des millions d'abonnés. 
Encouragée par ce succès et par les milliers de témoignages de souffrance qu'elle reçoit, Lizzie décide de raconter son histoire dans cet ouvrage courageux et inspirant. Elle y révèle les forces cachées qui engendrent la perte de confiance en soi, la honte et la cruauté, et donne les clés pour transformer ces sentiments en énergie positive et ainsi réapprendre la bienveillance envers soi-même, mais aussi envers les autres. 
A travers le récit de son propre combat, elle démontre qu'il est toujours possible de surmonter les obstacles et d'avancer, offrant la meilleure des réponses au harcèlement sur les réseaux sociaux. De cette épreuve d'une rare violence, Lizzie Velasquez a su tirer une vraie force.




Ce que j’en pense :

Lizzie Velasquez est une américaine qui aurait pu voir sa vie ruinée de bien des façons. Déjà, il faut savoir que son existence tout entière est déjà perturbée par des soucis de santé depuis sa naissance. Elle souffre d’un syndrome rare qui ne fut identifié qu’après de longues années et qui transforme son apparence physique puisqu’il l’empêche entre autre chose de stocker le moindre gras. Les moqueries et les regards furent lourds à porter dès son plus jeune âge (enfin depuis sa scolarisation car jamais dans sa famille, elle ne fut traitée différemment), mais le pire est survenu alors qu’elle était au lycée. Une très courte vidéo sur elle a fait le buzz à son insu avec un titre qui veut tout dire : « La femme la plus laide au monde ». Elle fut une victime de harcèlement au niveau mondial et c’est devenu son cheval de bataille : la lutte contre le cyber-harcèlement avec maintenant d’autres cordes à son arc.

Ce livre n’est pas son premier, mais il me semble que pour nous si. Les deux autres n’ayant pas été traduits, ni publiés en France.
La méchanceté aurait très bien pu la détruire. Beaucoup de victimes de harcèlement mettent fin à leurs jours. Lizzie Velasquez a beaucoup souffert, mais elle a été plus forte car bien entourée. Elle le souligne souvent au fil des pages et sans l’amour des siens, de ses amis, jamais elle n’aurait pu se construire une personnalité aussi solide.
Elle nous raconte dans ce titre pourquoi la bienveillance est en réalité la seule véritable bonne alternative à son sens. C’est elle seule qui peut faire que la méchanceté ne triomphe pas. J’ai conscience que formulé ainsi, on pourrait se croire dans un film de Disney, mais force est de reconnaître que dans son cas et dans bien d’autres, cela fonctionne vraiment.

Evidemment, il ne s’agit pas d’être simplement sympa, mais surtout honnête, soi-même sans jamais vouloir blesser quiconque. C’est aussi en cela, même si je trouve que le livre, le discours reste trop politiquement correct, trop policé, trop lisse sans doute et indéniablement très américain dans la façon de faire, que toute la démarche de Lizzie Velasquez force le respect. On peut trouver que c’est un peu trop ou pas assez, chacun peut penser ce qu’il veut, mais quand même, quelle force de caractère, quel courage, quelle personne c’est Lizzie Velasquez !

Elle est comme nous. Sa différence est aussi sa chance comme elle aime le croire.
 Je pense qu’elle a raison. Sans elle, elle serait noyée dans une masse trop compacte et se faire entendre serait plus compliqué à mon sens. Mais nous sommes tous différents, nous avons tous des forces et des faiblesses. A nous de les exploiter, de les surmonter et si possible avec bienveillance. Elle nous donne des pistes, des idées, elle nous guide sur le chemin sans jamais dénigrer la moindre action car même les plus insignifiants des gestes/paroles ont un pouvoir énorme.

Pour compléter cette lecture, tentez de visionner le documentaire qu’elle a réalisé sur sa vie : « A brave heart ». On arrive à le trouver sur le réseau et s’il n’est disponible qu’en VO (anglais), les images restent très parlantes d’elles-mêmes ainsi que les expressions des intervenants. Vous comprendrez d’autant plus sa démarche.




Et s’il fallait mettre une note : 13 / 20