mercredi 31 janvier 2018

Evolution d’Yves Coppens



Le livre :

Evolution d’Yves Coppens, coédition INSEP, Le pommier et Carnets nord, 96 pages, 7 € 50.
Publié le 26 octobre 2017.



Pourquoi cette lecture :

Yves Coppens est une personne que j’apprécie et j’aime beaucoup son parcours, son travail. De manière plus générale encore, j’aime ses écrits qui nous en apprennent tant sur nous alors que nous parlons de nos ancêtres, nos fondations dans ce monde…


Le pitch :

Comment s'est opéré le passage de la quadrupédie à la bipédie ? Qu'appelle-t-on chez les sportifs le syndrome de Lucy ? Quand l'homme a-t-il développé sa capacité à jouer ? Quel avenir envisager pour l'Homo sapiens toujours en quête de performances nouvelles ? Par le prisme du corps et du sport, Yves Coppens nous livre un passionnant petit traité de l'évolution humaine, faisant le point sur les connaissances que nous en avons aujourd'hui et sur le fruit de ses propres recherches. 
Il décrit le passé et questionne l'avenir de l'homme, préférant à un certain pessimisme ambiant une curiosité et un enthousiasme toujours renouvelés.



Ce que j’en pense :

Le sport, on le pratique à notre niveau, plus ou moins modestement.
Le sport, on le regarde, on le suit, sur les divers médias lors des grandes compétitions, mais aussi lors des championnats d’importances variées (locaux, régionaux, nationaux, internationaux).
Le sport est presque partout dans notre vie contemporaine et c’est tant mieux car il participe à notre bonne santé si on ne fait pas que regarder les autres en faire évidemment. Et non, le lever de télécommande n’est toujours pas une discipline olympique !
Le sport, toujours lui, est donc un bon prisme pour étudier, raconter notre société.

Ce titre est court, mais dense.
Il s’agit d’un entretien avec Yves Coppens, paléoanthropologue et professeur au collège de France, qui nous parle de notre passé (nos cousins, nos ancêtres directs), de notre évolution physique (passage à la bipédie par exemple), mais pas seulement, de notre présent aussi avec l’homo sapiens sapiens, mais également un peu de notre possible avenir (évolution de la culture, de la nature).

C’est véritablement passionnant même si le sport n’est pas votre passion première. C’est un point de départ, mais les idées évoquées vont au-delà.
J’y ai redécouvert des notions que j’avais un peu oublié car je ne suis pas seulement plongée dans des ouvrages de paléoanthropologie (même si j’aime cela). J’ai pu aussi saisir le mode de pensée et d’approches d’Yves Coppens sur notre société, ses craintes fondées ou non. J’avoue que cela m’a amené à réfléchir, à échanger avec en premier lieu mon mari qui a dévoré également ce titre.
Ce livre pose des tas de questions plus complexes qu’il n’y paraît et je pense que cela pourrait faire l’objet d’écrits bien plus complets et conséquents, mais c’est déjà une bonne première approche que cette collection-là (Homo Ludens). Je pense d’ailleurs me pencher sur les autres titres disponibles ou à venir, histoire d’élargir encore ma vision des choses.

Petit par la taille, c’est un concentré de réflexions et de savoir qu’il faudrait diffuser beaucoup plus.



Et s’il fallait mettre une note : 15 / 20




lundi 29 janvier 2018

Médicis tome 1 : Cosme l’Ancien - De la boue au marbre de Peru Olivier, Lorusso Giovanni



Le livre :

Médicis tome 1 : Cosme l’Ancien - De la boue au marbre de Peru Olivier, Lorusso Giovanni aux éditions du Soleil, 56 pages, 14 € 95.
Publié le 25 janvier 2017



Pourquoi cette lecture :

C’est une trouvaille faite en bibliothèque. Elle va me permettre de lier mon intérêt pour l’Histoire et la bande dessinée.



Le pitch :

Qui sont les Médicis ? Banquiers, tyrans, humanistes, conspirateurs, visionnaires, artistes, guerriers, assassins. De génération en génération, ils ont façonné la Renaissance, influencé le destin de l'Italie comme de l'Europe, sont devenus l'une des familles les plus riches du monde, ont côtoyé de grands rois, des artistes tels que Michel-Ange et De Vinci, ont donné deux reines à la France et trois papes à la chrétienté. 
Leur maison a marqué l'Histoire ; pourtant, les premiers Médicis n'étaient que de petits usuriers. Voici le récit de leur irrésistible ascension. Le jeune Cosme porte un nom de famille encore inconnu. D'origine roturière, fils d'un banquier de Florence, il ne voit dans l'argent qu'un moyen de s'élever au-dessus des nobles, de sortir sa cité et le reste du monde du Moyen-Age. Il nourrit les ambitions d'un roi. 
Mais en un temps où les grands de Florence, le Pape et les seigneurs d'Italie s'affrontent au moindre prétexte, lui qui n'a jamais brandi d'épée va devoir livrer des batailles nouvelles. Celles qui se gagnent par la patience et l'esprit. Ainsi seulement le nom des Médicis épousera les lumières de l'Histoire.



Ce que j’en pense :

C’est la Florence (la ville en Italie) de 1407 qui prend en quelque sorte la parole et qui nous ouvre ses portes, son cœur et un peu de son âme avant de nous présenter celui qui allait la faire basculer vers une destinée plus éclatante : Cosme Médicis. Le chemin sera semé d’embuches car à toutes les époques, la jalousie, la bêtise, la haine, le pouvoir, la violence dictent leurs lois.
Pour faire paraître un ordre nouveau, il faut tuer le précédent et parfois vendre son âme, oublier ses idéaux de jeunesse, devenir pire que son ennemi…

On se prend donc à aimer, admirer puis détester le « champion ». Inversement, pour son adversaire, on finirait presque par avoir de la pitié pour lui. Bref, en tant que lecteur, nos sentiments seront multiples, changeront, évolueront au fil des années qui s’écouleront durant ce récit.

Les planches sont belles, classiques, mais la thématique l’est après tout.
Un gros effort de documentation a été réalisé et cela se ressent parce que justement on plonge si bien dans cette époque à la fois lointaine, mais si contemporaine sur bien des aspects.

L’histoire d’une vie qui en croisera bien d’autres, qui sera à l’origine de grands changements qui marqueront leur époque, mais plus encore, qui fondera une dynastie qui lancera le mouvement de plusieurs grands courants de pensées, artistiques, culturels, politiques, économiques ainsi que l’essors d’une cité qui va rayonner au-delà des frontières. C’est un tome fondateur que l’on découvre avec grand plaisir.




Et s’il fallait mettre une note : 16 / 20



vendredi 26 janvier 2018

Salutem de Vincent Robert



Le livre :

Salutem de Vincent Robert aux éditions Librinova, 540 pages, 19€90 ou 1€49 suivant le format choisit.
Disponible en version ebook ou papier.
Publié le 6 juin 2017.


Pourquoi cette lecture :

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Librinova.



Le pitch :

Le germe de la réponse se niche toujours au cœur de la question. Quel est donc cet ouvrage anonyme, bien réel et tant controversé ? Que peuvent bien contenir ses pages enluminées qui défraient la chronique depuis le 15ème siècle ? En toute bonne foi, nul ne le sait ! Hormis l'encre et la salive qu'il fait couler, ce manuscrit écrit sur parchemin demeure une énigme, un mystère ! Pour dissiper les brumes ? Un seul recours ! Un jeune Curé atypique, expert en extrême-onction, véritable virtuose des derniers Sacrements, grand mécène pourvoyeur en âmes fraîches, docteur ès sciences en châtaignes variées et fin connaisseur en requiem pour les gisants, ouvrant sous l'égide d'un Pape peu orthodoxe et d'un Cardinal encore plus étrange. D'aucuns diraient ? Pas très catholique ? Un faible lumignon fiché dans sa main d'ancien mercenaire ayant reçu l'illumination, le Prêtre se lance sur les traces d'une organisation séculaire dont les membres se sont juré la perte du genre Humain. Le chef, le gourou de cette cohorte de démons n'est autre que le fils d'un célèbre alchimiste dont le nom à lui seul évoque encore le soufre et l'alambic. Au fil de son enquête mouvementée, le Père Jonas Gabriel pourra compter sur l'aide indéfectible de Sœur Angélina ; religieuse au passé tumultueux nantie d'une rare beauté, ainsi que sur deux agents du Mossad venus leur prêter main forte pour démêler l'écheveau. A croire qu'il existe des domaines, des circonstances, où l'ignorant est plus sage que l'érudit ?



Ce que j'en pense :

Vincent Robert met en garde ses lecteurs avant de les lâcher dans le vif du sujet et rien que cette petite aparté m'a bien plu. Disons qu'il y a les formules consacrées et puis le franc parlé d'un auteur qui livre son travail, qui espère que son lectorat passera un bon moment avant toute autre chose et que les jamais contents / pinailleurs passent outre. Il a bien raison car la fiction peut certes faire passer des messages importants, mais aussi détendre, nous faire vivre des aventures plus palpitantes que le métro, boulot, dodo.

Avec la belle brochette de protagonistes que nous offre l’auteur, on a de quoi faire. On pourrait même dire que l’on en a des bien gratinés. J’ai trouvé qu’il y avait un petit côté « Les tontons flingueurs » dans l’humour. Même quand on est dans un instant sérieux, il y en a toujours un ou une pour lancer ou penser une connerie. Et si ce n’est pas un humain, qu’importe ! Même la race canine ne s’en laisse pas compter pour si peu.
Les références à la culture dite populaire sont nombreuses et renforcent l’aspect potache.
A noter également, le côté Jason Bourne, James Bond, du récit. On sauve le monde, mais on n’en reste pas moins humain. Enfin on essaie.

L’Eglise s’est beaucoup modernisée ces dernières années, mais je doute que l’on croise de sitôt des prêtres, des cardinaux ou des religieuses aussi spéciaux que ceux présents dans « Salutem » … Dommage dans un sens, on les aimerait encore plus. Casser les codes pour mieux les reconstruire, c’est jouissif. Le lecteur ne s’ennuie pas.

Quelques belles références culturelles plus pointues montrent si besoin en était que Vincent Robert n’est pas qu’un auteur, mais aussi un lecteur pour ses sources. L’imagination bien documentée est décuplée.

Mon seul bémol serait que le roman aurait peut-être gagné à être un poil plus condensé. Il y a quelques redites, petites longueurs… Rien de vraiment rébarbatif, juste que nos héros sont d’une efficacité telle que dès que l’auteur se relâche une demie seconde, c’est de trop, mais qu’il ne se décourage pas, c’est en forgeant qu’on devient forgeron, on ne peut que devenir meilleur avec toujours plus de rigueur et de travail. N’oublions pas qu’il est très difficile d’écrire facile (dixit Jean d’Ormesson).




Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20