lundi 7 octobre 2013

Conspiration à Venise de François Lanzi


Rentrée littéraire 2013


Le livre : 

Conspiration à Venise de François Lanzi aux édition Nouvelles Plumes, 321 pages, 15 € 95.


Pourquoi cette lecture : 

A chaque grand évènement, il y a toujours son pendant en version OFF. 
La rentrée littéraire ne fera pas exception et c'est donc le cadre de cette version off avec des auteurs auto-édités et des petites maisons d'édition que j'ai pu lire cet ouvrage. 
C'est la Bookinity Team qui est à l'origine de cette opération et j'avoue que je trouve l'idée excellente. Oui, il y a les grands, mais les petits ne sont pas moins bons !!!! (enfin pour ce titre, on va voir, mais dans l'idée générale, c'est ça). 


Le pitch : 

Venise au XVIIIe siècle. 

Lorenzo se glisse par le balcon dans la chambre de sa bien-aimée Chiara, mais leur nuit de tendresse est interrompue par le retour anticipé du père de la jeune fille. Avant de laisser partir son amoureux, celle-ci lui donne un petit portrait d'elle. Alors que Lorenzo s'enfuit, il est poursuivi par les hommes de main du père de Chiara mais aussi par les archers du Doge. Cherchant à comprendre l'intérêt soudain des hautes autorités, il découvre une lettre derrière le tableau de Chiara. 
Quel secret renferme ce document si convoité ? Le preux Lorenzo se retrouve pris dans le tourbillon d'une machination aussi complexe que dangereuse...


Ce que j'en pense : 

Mon siècle de prédilection en histoire est le XVIII ème siècle et quant à la ville de Venise, j'en suis tombée amoureuse dés ma première visite. J'ai eu la chance de m'y rendre  à trois reprises et je compte bien y retourner un jour. Mon dernier séjour est bien trop lointain !!! 
Tout cela pour dire que ce roman ne pouvait que m'attirer et donc j'ai inconsciemment mis la barrière assez haute. 

L'auteur est un passionné également, j'espère que l'on va avoir plus que cela en commun.

Et cela commence plutôt pas mal car François Lanzi dans un soucis de coller au mieux à l'atmosphère si particulière qui règne dans la Sérénissime truffe son texte de mot en italien et propre à la cité des Doges. On est complètement plongé dans le bain même si les eaux des canaux ne sont pas les plus propices à la baignade (que ce soit aux XVIII ème ou au XXI ème siècle).

L'action débute immédiatement et sous des aspects très classiques, on sent bien que tout va bien vite devenir plus complexe. 
Tant mieux.

Oui mais voilà... Je trouve que l'intrigue s'enlise un peu. Cela manque de rythme ou en tout cas, c'est soutenu dans un faux rythme. Je veux dire qu'on a l'impression qu'il y a de l'action, des évènements et en réalité, c'est assez plat.
Il y a beaucoup de redites, les phrases s'allongent, mais sonnent plutôt creuses. J'ai l'impression qu'on a voulu faire du remplissage.
La syntaxe est correcte, mais l'ensemble est pauvre au final. Comme pour le carnaval, le costume est magnifique, mais, mais voilà, ce qu'il y a en dessous a perdu de son mystère et donc de son charme.

Dommage car j'avais beaucoup aimé le début, très classique encore une fois, mais tout à fait correct. Ensuite, je me suis ennuyée dans cette narration que j'ai trouvé poussive.
Ceci étant dit, il s'agit d'un premier roman et il est assez normal d'y trouver encore des maladresses de style, voir de mise en forme. L'écriture est un travail de patience et le lecteur toujours très exigent ne se rend pas toujours compte des efforts fournis.
Un auteur à suivre pour voir sa progression dans le temps car il y a du potentiel pas encore pleinement exploité. 


Et s'il fallait mettre une note : 10 / 20

jeudi 3 octobre 2013

La nostalgie heureuse d'Amélie Nothomb



Rentrée littéraire 2013




Le livre : 

La nostalgie heureuse d'Amélie Nothomb aux éditions Albin Michel, 162 pages, 16€50. 


Pourquoi cette lecture :

Depuis des années, la rentrée littéraire débute toujours par la lecture de l'ouvrage signé par Amélie Nothomb. 
C'est hélas de moins en moins vrai dans les faits car  depuis deux ans, je commence à recevoir dés le mois de juin des épreuves des futurs titres qui envahiront, de manière tout à fait pacifique, les rayonnages et les tables de présentation des librairies. 
Cependant, même si ce n'est plus avec cet auteur que je me lance dans la découverte des crus de cette année, je n'en prends pas moins de plaisir à le dévorer dés que cela m'est possible. 


Le pitch :

Amélie Nothomb revient au Japon après 16 ans sans y avoir posé un orteil. Le prétexte à ce retour est un tournage de documentaire sur elle-même et ses racines japonaises durant sa petite enfance. 


Ce que j'en ai pensé : 

Le Japon est un pays qui me fascine car il est multiple. Il possède aussi un pied dans le passé et la tradition, mais également un pied dans le présent, voir le futur ainsi que la modernité. Amélie Nothomb y a vécu ses premières années, puis y est retournée une fois à l'âge adulte. Mais depuis 16ans, elle n'y a plus remis les pieds. C'est assez fou quand on sait son attachement pour ce pays. 

Elle nous a déjà offert des livres plus ou moins autobiographiques sur des thèmes variés, mais en rapport avec son passé japonais : "Stupeur  et tremblement" (le monde du travail et de l'entreprise), "La métaphysique des tubes" (son enfance, la nourriture et ces notions de vases communiquants ou non), "Ni d'Eve, ni d'Adam" (sa relation avec Rinri, son fiancé japonnais).

Elle revient de nouveau au pays du soleil levant pour des raisons professionnelles et cela ouvre bien des portes sur le plan personnel. J'aime quand elle nous décrit son Japon, son vécu, ses expériences là-bas. On n'est jamais déçu par sa vision au prisme si particulier. 

Sans doute, est cela qui donne alors des intrigues qui possèdent ce côté authentique  qui font que le lecteur ne pas alors lâche pas  le livre. On sent le vécu, l'expérience unique. 
Et puis le reportage qu'Amelie évoque, je l'ai vu lors de sa diffusion sur France 5. Il était très intéressant et même émouvant. Avec ce livre, j'ai l'impression d'avoir accès aux coulisses du tournage. Et ce n'est pas peu dire car il y a des moments que même la caméra ne peut pas saisir. Il y a aussi des rencontres que l'on ne nous montrera pas en images, mais qu'Amelie veut bien nous faire partager avec sa prose inimitable.  

J'ai parfois souri car c'est fou comme l'un de mes auteurs favoris peut se dénigrer dans cet opus. Comment est-ce donc possible ? Tous ses succès ne l'ont pas rassuré ? Il faut croire que non. 
Elle est nature et impayable. Elle se retrouve dans des situations peu confortable et pourtant... Je ne peux que l'apprécier davantage. Elle doute autant que je peux le faire de moi-même avec une grande dose d'auto-dérision. 
Elle est déjantée, mais sa vie peu ordinaire depuis sa naissance fait qu'elle ne pouvait pas être dans la norme. Rien n'est plus logique.  

Ce récit est un délice pour qui apprécie Amélie Nothomb. Pour les autres, c'est une occasion de la découvrir. 


Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20