Le livre :
Tuer l'auteur de Khun San aux éditions Les joueurs d'Astres, 92 pages, 9 € 00.
Pourquoi cette lecture :
C'est mon troisième partenariat avec cette petite maison d'édition qui croit vraiment dans le potentiel de ses auteurs et qui donc essaie de les faire connaître plus largement au public qui souvent reste cantonné aux seuls énormes succès d'une poignée.
J'aime sortir des sentiers battus et faire des découvertes.
Nous étions fait pour nous rencontrer.
Le pitch :
Alors que vous ôtez délicatement le papier du petit carré de chocolat que vous aviez conservé pour l’après café, une femme en solex dont le panier avant dévoile l’oblongue extrémité d’une baguette de pain s’enquille dans le bout de vos chaussures. Devant cette flaque de sang qui macule le nubuck beige de vos mocassins vous abandonnez le projet du chocolat et, après un mouvement d’humeur fugace, vous raccompagnez la femme chez elle, dans un appartement qu’elle partage avec une hollandaise exubérante. Dans les lieux vides à cette heure puisque l’expansive hollandaise jacasse en d’autres ailleurs, elle vous confie, au détour d’un splash d’eau boriquée, « j’ai un secret, je vais tuer un homme ». Vous ne voulez pas trop vous attarder, vous avez déjà assez de soucis avec vos propres meurtres sémantiques.
Ce que j'en ai pensé :
Je savais de cette lecture serait très différente des deux autres que j'ai déjà faite dans le catalogue des Joueurs d'Astres. Je n'ai donc pas été trop surprise. Reste que j'ai eu du mal à me faire au style de Khun San, plus ampoulé, très recherché, limite un brin élitiste. Elle place l'auteur (le héros) à la fois dans une position de simple mortel et à la fois dans celle d'un être doué de certains pouvoirs quasi divins.
N'en déplaise à certains, il n'est pas si facile que cela de devenir écrivain. Cela demande du travail en plus de l'inspiration et du talent. Beaucoup d'appelés, peu d'élus.
Le lecteur, il faut le convaincre, l'amadouer, le séduire, le faire rester, le faire revenir.
Je suis restée jusqu'au bout pour ce roman très découpé : 67 chapitres pour 92 pages.
Tout est rédigé à la troisième personne du singulier. voilà un parti pris pas banal et osé. Il installe une distance entre le sujet et le lecteur à mon sens. C'est certainement voulu et recherché, mais pour ma part, mon intérêt est allé en décroissant au fil des pages. Je me suis non pas lassée, mais sentie un peu trop exclue, presque de trop.
Dommage quand même car je n'ai pas été longuement attirée par le fil de la pensé que Khun San a souhaité insuffler dans son livre. Nous n'avons pas été en phase, mais d'autres lecteurs le seront peut-être car cet ouvrage possède une certaine originalité, une différence d'approche qui ne m'a pas séduite pleinement, mais qui mérite d'être soulignée.
Et s'il fallait mettre une note : 9 / 20
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