jeudi 23 mars 2023

Genèse, le grand récit des origines de Guido Tonelli



 Le pitch :

 

La curiosité et l'émerveillement face à l'origine de l'univers sont au cœur de notre expérience du monde. Depuis le Chaos décrit par Hésiode dans son poème sur la naissance des dieux grecs, Théogonie, jusqu'aux théories les plus actuelles sur le multivers, les humains ont poursuivi une quête incessante pour trouver une réponse à cette question essentielle : Que s'est-il passé exactement pendant les tous premiers instants ?
Dans ce best-seller international, le physicien Guido Tonelli, figure centrale de la découverte du boson de Higgs (la "particule de Dieu"), fait le court récit des sept moments décisifs de l'histoire extraordinaire de notre genèse : des origines de l'univers à la naissance de la vie et l'émergence du langage humain. S'appuyant sur les dernières découvertes, il nous révèle les incroyables défis auxquels les scientifiques sont confrontés pour éclairer ses mystères.
"Des trous noirs à la matière noire et à la particule de Higgs, (...), ces pages accompagnent le lecteur passionné et curieux dans un voyage fascinant, toujours en cours." Extrait de la préface de Carlo Rovelli, Physicien, Auteur des Sept brèves leçons de physique.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

J’ai toujours été fascinée par les grandes questions scientifiques sans jamais avoir eu le potentiel ou le bagage de connaissances suffisant pour tout saisir. Aussi suis-je très contente de trouver des documentaires, des articles, des expositions, des conférences ou des ouvrages me permettant d’approcher un peu ces savoirs. 

 

La version audio bénéficie d’un lecteur (Philippe Sollier) que j’apprécie grandement car j’aime beaucoup son timbre de voix, sa diction et son implication. 

Là où c’est peut-être un peu moins bien par rapport à la version classique, c’est qu’une seconde d’inattention et hop, on peut se retrouver perdu dans des détails qui deviennent vite ardus par moment. La physique quantique ne s’approche pas avec un esprit qui vagabonde qu’on se le dise, même quand l’auteur a voulu être limpide pour les néophytes. 

Mais que cela ne vous décourage pas car voilà…

6 h 55 de savoirs à écouter et réécouter. Cela ne se refuse pas quand c’est extrêmement bien fait (lecture et écriture).

 

Aujourd’hui à la pointe, les énoncés seront peut-être à remettre en question dans quelques temps en fonction des prochaines découvertes, mais qu’importe. L’auteur le sait lui que dans ces domaines, rien n’est vraiment acquis et qu’il faut accepter de changer les angles de vue pour progresser. La vie est ainsi faite qu’elle le soit au niveau micro ou macro. 




jeudi 16 mars 2023

Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon


 

Le pitch : 

 

Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.
Prix Décembre 2022

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Anne Frank, tout le monde la connaît et on la relit forcément à son journal dont nous avons tous lu au moins quelques passages dans notre adolescence soit en cours de français, soit d’Histoire. A ce patronyme, on associe également les termes de guerre, juifs, persécution, cachette, déportation, mort… 

D’Anne Frank, on a tous aussi un vague souvenir d’une ou deux photos d’une adolescente pour l’éternité. 

En bref, Anne Frank est devenue un symbole, voir une icône, mais qu’on connaît assez peu en réalité. Parce qu’on a oublié, parce que le message fut parfois tronqué, dénaturé…

Mais Anne Frank voulait vivre, devenir écrivain, pas devenir un porte-drapeau ou presque une marque. 

C’est l’un des points de départ de la démarche de Lola Lafon pour l’écriture de ce livre. Elle va explorer la personnalité d’Anne Frank, mais aussi d’autres membres de sa famille par ricochet. Elle demandera à passer une nuit entière dans le musée consacré à l’Annexe (en Hollande) qui servit de cache pour la famille Frank et d’autres personnes qui sont venues les rejoindre.

Une nuit pour être au plus près de ce que l’on peut ressentir aujourd’hui de l’expérience de ces clandestins que l’horreur nazie à tout de même rattrapée. Une nuit pour tenter de comprendre Anne Frank et ce qu’elle est devenue aujourd’hui. 

 

L’histoire des Frank fait écho à l’histoire de la famille de Lola Lafon. Elle débordera du cadre strict qu’elle s’était peut-être fixé au départ, même si justement, elle ne savait pas trop comment elle allait écrire sur cette thématique qui était pourtant devenue un besoin. Pas après pas, les morceaux des puzzles de ces existences brisées, marquées, vont se compléter. 

Une écrivaine actuelle va rencontrer une écrivaine en devenir qui traverse les époques d’une manière qu’elle n’aurait peut-être pas souhaité. 

Puis le souvenir d’un autre personnage va prendre le pas sur tout cela car l’Histoire semble être un éternel recommencement. Un autre destin plein d’avenir fut brisé par les Khmers rouges cette fois, mais qu’importe les bourreaux. Le résultat est là. Des gens manquent à l’appel et pourtant, ils sont encore là car ils vivent à travers les autres et ont laissé des traces indélébiles.



mardi 14 mars 2023

Le crime d'Orcival d'Emile Gaboriau


 

Le pitch : 

 

Un meurtre a été commis au château d'Orcival, propriété du comte de Trémorel. Alors que la police est persuadée d'avoir trouvé les coupables et réglé cette sanglante affaire, l'agent de sûreté Lecoq arrive de Paris et remet tout en question. Ce dénouement rapide lui paraît en effet bien illusoire. Il redémarre l'enquête avec ses méthodes d'investigation très personnelles, examine soigneusement les circonstances du crime, rassemble des détails, découvre des mobiles, relie d'improbables protagonistes et fait éclater la vérité à la surprise générale. 
Après Dossier 113, Monsieur Lecoq et L'affaire Lerouge, Gaboriau nous emmène une fois de plus à la suite de son agent de sûreté Lecoq, le premier policier professionnel de la littérature.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Je n’ai pas lu, ni écouté les précédents romans où Monsieur Lecoq nous fait part de tout son talent pour démêler les intrigues. Je l’ai donc découvert à travers le crime d’Orcival et je ne le regrette pas. 

La version audio que j’ai eu le loisir d’écouter était de très bonne facture. Le lecteur avait une voix très agréable et qui collait bien au récit. Pas de fioritures, mais c’était très bien ainsi, le texte regorgeant lui de multiples détails propres à une écriture un peu désuète, typique de l’époque (1867), mais non dénuée de charme. Un vrai classique qui est certes un peu long (toujours énormément de détails cités), mais qui est un régal à écouter. Et si le diable est dans les détails, il est partout dans ce roman.

 

Comme un bon film d’époque, c’est un ravissement que de découvrir comment Monsieur Lecoq, qui inspirera tant d’autres personnages de la littérature policière à venir, va nous expliquer comment toute l’affaire s’est déroulée. 

C’est méthodique, carré, mais avec aussi un brin de romantisme là encore parfaitement désuet, mais qui est agréable à retrouver là. 

C’est théâtral avec un art consommé de la mise en scène. 

 

Ne boudez pas votre plaisir, vous pourriez être fort surpris. 

jeudi 9 mars 2023

Gisèle Halimi, une jeunesse tunisienne de Sylvain Dorange et Danièle Masse


 

Le pitch : 

 

Très tôt confrontée au racisme et aux inégalités, Gisèle Halimi comprend que seules les études la sauveront d'un destin tout tracé. Le récit de cette jeunesse tunisienne l'illustre de la résistance de Gisèle Halimi enfant puis adolescente face aux diktats tant familiaux que politiques, résistance qui porte en germe les engagements futurs de cette femme d'exception.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Un bel album BD pour découvrir l’enfance et la jeunesse d’une femme qui marquera son époque et qui même aujourd’hui continue d’y laisser son empreinte. Tout était déjà là. 

Si son œuvre force le respect, sa détermination dès le plus jeune âge est tout aussi magnifique. 

 

Je n’ai pas été fan des dessins, mais pour autant, c’est très efficace. Les couleurs sont en revanche à mon sens très réussies et reflètent très bien la lumière ou au contraire les ténèbres du pays, des situations personnelles ou politiques. 

Les personnages en dehors de Gisèle elle-même sont bien campés. Certains vont nous horripiler à minima, d’autres vont nous attendrir. On ne restera pas de marbre et c’est preuve que l’ensemble de l’album est une réussite. 

On pourrait dire que c’est parfois un peu trop manichéen et en cela je trouve que le père de Gisèle apporte énormément de nuances. Il est en effet plutôt un soutien pour sa fille tout en ne reniant pas des pratiques patriarcales. 

 

Une excellente première approche pour les plus jeunes adultes qui n’auraient pas trop entendu parler de Gisèle Halimi ou qui auraient un peu de mal à la replacer dans notre Histoire récente. Ensuite, je conseillerai plutôt de lire d’autres ouvrages plus complets et allant au-delà des dix-huit ans de Gisèle. Dans l’album, on a quand même une belle postface qui donnent quelques grandes lignes, mais c’est plutôt un « apéritif » qui pousse à creuser plus tard, ailleurs. 

A découvrir et à faire découvrir. 

 

lundi 27 février 2023

Le livre de Liane d'Agathe Lemaître


 

Le pitch : 

 

« Je l’affirme haut et fort : les mots peuvent tuer. »


Louise a quitté Toulouse pour une carrière loin des siens, à Singapour. En 2018, le jour de son anniversaire, alors qu’elle guette l’arrivée du premier texto, les mots de son père rompent la quiétude de la nuit. Liane, sa petite sœur, celle avec laquelle elle rêvait de parcourir le monde, a été retrouvée suicidée dans son studio.


Passé la déflagration de l’annonce, Louise n’a qu’une obsession : retracer les derniers mois de la vie de Liane pour comprendre ce qui l’a menée à ce geste définitif. Ce qu’elle va découvrir, jamais elle n’aurait pu l’imaginer. 

 

Ce roman est inspiré d’une histoire vraie. À partir d’archives policières et du journal intime de sa sœur, Louise a remonté le fil de la tragédie. Cette tragédie porte un nom : harcèlement scolaire. 

 

Liane rêvait de devenir criminologue et écrivaine. Ce livre lumineux écrit à quatre mains, c’est le sien, Le Livre de Liane, pour dire la souffrance, les silences, la solitude. Célébrer aussi : la dignité et le sens du combat des victimes qu’on entend ici à travers sa voix.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Le harcèlement scolaire est trop fréquent et il laisse des traces. Il pousse même un certain nombre de jeune gens à l’irréparable. Je ne l’ai pas connu et si ma fille aînée y fut confrontée, elle a eu le courage de nous en parler assez vite. On lui avait, comme à sa sœur, maintes fois dit que si un jour, un truc ne se passait pas normalement, il fallait en parler à un adulte. A nous, ses parents ou à toute autre personne pouvant l’aider. On a effectivement ouvert d’emblée cette possibilité car il est parfois plus simple, moins intimidant de se confier à un tiers. Le problème fut réglé en quelques semaines car tout le monde a pris les choses au sérieux. Nous avons eu de la chance. 

 

Le roman d’Agathe Lemaitre témoigne que d’autres fois, c’est bien plus tragique. 

Cet écrit traite d’ailleurs à mon sens plus du questionnement sur le mal être qui pousse la victime à ce geste ultime que sur le harcèlement proprement dit. Il traite également du deuil quasi impossible quand on n’a pas vu les signes avant-coureurs du drame. 

Durant ma lecture, j’ai plus été prise par Louise que par Liane sauf quand celle-ci parlait des faits mêmes liés au harcèlement qu’elle a subi des années durant dans une indifférence qui faisait certainement plus mal encore que les brimades verbales, les railleries, les gestes déplacés, les messages insultants… Je pense qu’à un moment donné, il est impossible de se taire ou de ne pas intervenir. Cela peut prendre plusieurs formes et cette absence est assourdissante. Alors quid des autres élèves, adultes ? 

 

Le style et la construction du roman est bien pensée. Elle laisse la possibilité d’entendre Liane, mais encore une fois, en dehors de certains passages évoquant les différentes phases du harcèlement, beaucoup des « extraits » de ses écrits ne sont pas assez forts. Ils ne m’ont pas permis de me sentir plus proche d’elle. Ils étaient pourtant dits plus personnels, moins directement liés à la narration des faits qui l’ont poussé au suicide. Certains m’ont même paru sans intérêt… Pourquoi ? Je ne saurai le dire. 

Louise et son impossibilité de faire son deuil m’a touché aussi, mais ensuite, je ne l’ai plus comprise. Ses proches non plus, qui échaudés auraient dû intervenir dans sa propre chute. 

Le final de l’ouvrage est… surprenant. Barré, mais pourquoi pas. C’est là que la fiction a le plus repris ses droits et c’est une idée. 

 

C’est un livre important qui pourra parler à plus d’une personne. Je pense qu’il serait intéressant que les médiathèques ou les CDI des établissements scolaires en possède un exemplaire. C’est aussi typiquement le genre de texte contemporain que l’on peut étudier en classe français.




mercredi 22 février 2023

Mamie Luger de Benoit Philippon

 



Le pitch : 

 

Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave.
Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Je l’avoue, je tourne autour de ce livre depuis quelques années, mais je n’ai pas pris le temps de le découvrir. La version audiolib est arrivée et là je saute le pas. 

Aucun regret sauf celui peut-être d’avoir tant attendu pour découvrir ce petit bijou.

 

Un coup de cœur !

 

Cela faisait un moment que je n’avais pas été autant surprise, ni émue par un récit qui l’air de rien vous colle quelques baffes bien senties ! C’est revigorant, vivifiant d’être ainsi un peu malmenée. 

Franchement, Benoît Philippon fait très fort. Avec son style qui n’est pas sans rappeler « Les tontons flingueurs », il a su avec sa galerie de personnages dont Berthe est le diamant, nous écrire un roman féministe (oui c’est un homme qui écrit et alors ?!), drôle, mais terriblement émouvant aussi, actuel tout en faisant la part belle à ce passé qui n’était pas mieux.

De 1914 à 2016, on aura une belle fresque de la société française et ce n’est pas joli-joli. Pas de quoi faire les coqs ! 

 

A découvrir de toute urgence car la vie de Berthe n’est pas un long fleuve tranquille. 

Le final est forcément grandiose avec ce petit truc qui va vous vriller un peu l’estomac et les glandes lacrymales. 

 

 

 

Détails techniques : 

 

Auteur

Benoît Philippon

Lu par

Fabienne Loriaux

Collection

Policier / Thriller

Éditeur d'origine

Les Arènes

Durée

8h52

 

 

EAN

9791035411961

Prix du format numérique

22,95 €

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EAN numérique

9791035411961

Date de parution

25/01/2023

Code article

7865311

Format

Fichier audio

Poids

731 (Mo)

 




jeudi 16 février 2023

Celle qu'il n'attendait pas de Luca Casalanguida et Maryko

 


La quatrième de couverture :

 

Camille passe tout son temps libre devant une grande bâtisse sans que personne ne comprenne à quoi elle rêve. Mais un beau jour, le propriétaire Roland Mars, un vieil écrivain discret, l'embauche pour des travaux subalternes. Construite sur le modèle du temple de Louxor, la maison se révèle être un lieu initiatique duquel la jeune femme ne ressortira pas comme elle y est entrée...

 

 

 

Ce que j’en pense. : 

 

Un beau roman graphique en one shot.

La couverture est un appel à la lecture auquel je n’ai pas résisté. Ensuite… 

 

Cet album est un parfait exemple du fait que les planches ne sont pas une simple option, mais qu’à elles seules, elles peuvent en dire tout autant qu’un long texte. On alterne des passages avec des explications plus ou moins longues, des dialogues rapides et des pages sans aucun texte. C’est très bien ainsi. 

 

Graphiquement, c’est pas mal, mais ce n’est pas mon approche préférée. 

Les couleurs cadrent parfaitement avec l’ambiance. 

Les textes sont parfois ou trop courts ou trop longs… Mais franchement, le sujet traité n’est pas aisé. 

 

L’intrigue reprend pas mal d’idées déjà vues ou lues ailleurs, mais l’ensemble ainsi ficelé n’est pas mauvais du tout. Cela se lit globalement très bien et d’une traite. On ne s’ennuie pas. 

Camille est intrigante, plus que Roland Mars à mon goût. Après je pense que j’aurai apprécié encore plus un diptyque pour aller un peu plus loin. Certains passages sont comme les dialogues ou explications : trop rapides.




mercredi 8 février 2023

Le roi et l'horloger d'Arnaldur Indridason


 

La quatrième de couverture : 


Arnaldur Indridason met tous ses talents d’auteur de roman noir mondialement reconnu, sa maîtrise de l’intrigue, du découpage, du rythme de l’action ainsi que du suspense, au service d’un grand roman historique et d’une œuvre littéraire magnifique sur la paternité et sur les relations des hommes qui ne savent pas se parler.

Au XVIIIe siècle, l’Islande est une colonie danoise, gérée par les représentants de la Couronne qui souvent usent de leur autorité pour s’approprier des biens, en profitant en particulier des lois qui condamnent les adultères à la peine de mort. Le roi Christian VII, considéré comme fou et écarté du pouvoir, traîne sa mélancolie à travers son palais jusqu’au jour où il rencontre un horloger islandais auquel a été confié un travail délicat. Une amitié insolite va naître entre les deux hommes. À travers la terrible histoire du père de l’horloger, le souverain va découvrir la réalité islandaise et se sentir remis en cause par la cruauté qui s’exerce en son nom.

Des ateliers du palais aux intrigues de la cour et aux bas-fonds des bordels de Copenhague, nous accompagnons ces héros dans leur recherche tragique et vitale.

Un grand roman captivant et violent qui émeut le lecteur et le trouble en un crescendo qui va le laisser ébloui et inquiet devant la complexité du monde des sentiments que nous révèle Arnaldur Indridason.



Ce que j’en pense :  


Je connais un peu l’écriture d’Indridason avec ses romans policiers. C’est très différent ici. J’avoue que j’avais très envie d’être justement un peu bousculée, surprise par ce changement de registre, de thématique, de catégorie qui est en réalité un retour aux sources pour l'auteur (si on s'en tient à sa formation et ses débuts professionnels). 

Ce fut hélas un peu la douche froide pour moi. 


J’ai été effectivement décontenancée. Là n’est pas le problème en soi. Je le souhaitais, pas de déception sur ce point. 

J’ai été déçue en revanche par certains passages et par le style de l’auteur. Des répétions, des tournures, des situations qui m’ont paru lourdes, pesantes. Envie d’aller plus vite même si une certaine lenteur n’est pas toujours désagréable. Là, cela m’a agacé. 

Et pourtant, j’ai aussi trouvé certains passages très bien. De beaux détails, plus de profondeur (ce qui rendait le reste plus insupportable au final). Bref, une désagréable sensation de déséquilibre. 


Je ne nie pas le travail, ni le soin apporté par son auteur à ce récit. Ce serait lui faire injure. 

Juste, je crois que je ne suis pas parvenue cette fois à me laisser porter par cette histoire qui est pourtant originale, belle et aurait du me faire voyager dans le temps et les contrées. L’Islande tout de même ! Et puis un roi, un personnage de condition plus humble, mais à l’histoire riche, d’autres personnages encore ayant des existences rudes, tragiques, courageuses ou au contraire plus perfides comme leurs ambitions. Il y avait de la matière à...


Le roi a bien rencontré son horloger, son histoire et le reste. 

Personnellement, j’ai raté ce rendez-vous. Décidément, les histoires de timing… 




dimanche 29 janvier 2023

Éteignez tout et la vie s'allume de Marc Levy



Lu par Marc Levy, Marc Levy, Lorenzo Lefèbvre, Odile Cohen

Durée 2 h 39 


Date de parution : 22/11/2022



Quatrième de couverture : 


Elle avait entendu l’histoire de gens qui se sont rencontrés au bon et au mauvais moment, de ceux qui se sont aimés jusqu’au bout, de ceux qui ont aimé sans pouvoir le dire, de ceux qui pensent « au début j’ai tout raté » et puis ensuite..



Ce que j’en pense : 


C’est à Sylvain Tesson (auteur, explorateur/aventurier) que Marc Levy a emprunté l’idée du titre de son dernier roman. Quand une formule est belle, pourquoi ne pas lui faire honneur après tout, en reconnaissant évidemment l’origine de celle-ci. 


Intrigue assez courte, qui s’écoute très bien et très agréablement. Le choix d’avoir Marc Levy comme voix off de lecture et de faire incarner les deux protagonistes (Adèle et Jérémy) par deux autres lecteurs est judicieux. On a ici comme une petite pièce de théâtre. J’ai apprécié le rendu final. 

Le texte n’est pas très long et cela s’y prête également très bien. 


L’histoire en elle-même n’est pas si originale que cela. Je pense que je l’ai certainement plus apprécié en version audio que je ne l’aurais fait en lecture classique. Je m’y serais très probablement plus ennuyée. Dans ce cas précis, je ne doute pas de la plus value de cette version. 


Cela tient peut-être au fait aussi que cette histoire ne pourrait pas vraiment se tenir dans la réalité. Il y a bien des aspects qui sonnent faux, factices, impensables… 

Les protagonistes aussi font penser à des personnages de papier aussi. Pas à de vraies personnes.  

On est dans une histoire. Pas vraiment une fable, mais pas un récit réaliste. Bref, j’ai apprécié, sans aimer totalement. Il m’a manqué une profondeur que je n’a pas trouvé. 


jeudi 19 janvier 2023

Le livre de maître Mô


 

Quatrième de couverture : 

 

Les formidables histoires d’un avocat humaniste, talentueux et attachant. 20 récits extraordinaires de la justice ordinaire, parfois drôles, souvent déchirants, toujours étonnants.
  
Jean-Yves Moyart était avocat au barreau de Lille, sa ville natale. « Avocat provincial », comme il aimait à se décrire, pénaliste dans l’âme, il se donnait corps et âme à son métier. La nuit, il profitait de ses insomnies pour raconter les histoires qu’il avait vécues. Il les publiait sur son blog sous le pseudonyme de Maître Mô.
Les récits les plus forts ont été rassemblés dans un livre – Au guet-apens – qui a suscité bien des vocations. Personne n’a su comme lui raconter l’humanité des prétoires. Ses histoires ont la force du réel. Si la fiction a besoin de vraisemblance pour être crue, la vie est capable de tout. La justice ordinaire est souvent extraordinaire.
Ce livre, aujourd’hui épuisé, méritait une nouvelle vie. Cette édition est augmentée de textes inédits.
  
De nouvelles générations de lectrices et de lecteurs pourront ainsi découvrir le cœur immense de cet avocat humaniste qui « portait la peine des autres, se consumait pour eux et ne riait que de lui », selon les mots de la chroniqueuse judiciaire du Monde Pascale Robert-Diard.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Pour être un bon avocat, il faut bien des qualités. 

Celles liées à l’aisance orale, à la narration des faits sont plus que recommandées, mais elles ne sont pas les seules. Reste que dans l’écriture de récits, ne pas être maladroit avec les mots, la syntaxe et un peu de style, ça le fait. 

J’avoue que je n’avais jamais entendu parler de Jean-Yves Moyart avant cette écoute et je le regrette. Indéniablement, c’était un homme à découvrir et si possible de son vivant. 

Heureusement les écrits restent et Hugues Martel, que j’avais déjà eu l’occasion d’entendre, lui prête sa voix et lui redonne vie à travers ses mots.  

 

Le recueil est celui de chroniques qui ne sont absolument pas rangées par ordre chronologique, ni même par thématique. D’ailleurs la seule qui vaille pour ce document serait : la nature humaine, ses valeurs, ses faiblesses et la vie. 

La justice est elle aussi rendue plus humaine même si l’auteur note aussi bien des aspects qu’il faudrait revoir. Mais rien n’est parfait et il faut faire avec… Mais c’est rude comme pour la toute première histoire qu’il nous livre… 

 

Chacune des affaires relatées est prenante. Elles sont racontées simplement, mais avec humanité. Il n’y a pas un côté binaire : bien, pas bien. Que des destins marqués, brisés, à reconstruire… On se sent concerné car ce ne sont que des hommes, des femmes, des enfants… Des gens bien ordinaires confrontés un jour à un ou des malheurs… 

 

Cette écoute était tout sauf désespérante néanmoins car Maître Mô était un homme d’une nature qui vous pousse à l’optimisme envers et contre presque tout…