mercredi 26 octobre 2011

Le pacte des vierges de Vanessa Schneider


Le livre :

Le pacte des vierges de Vanessa Schneider, aux éditions Stock, 190 pages, 17 €


Pourquoi ce livre ?

La rentrée littéraire est toujours extrêmement chargée et peu de livres tirent véritablement leur épingle du jeu.
Certes, il y a les inconditionnels qui liront jusqu'à plus soif et même au-delà. Il est fort probable que j'en fasse parti, même si je me réserve toujours pour la forme.
Il y a aussi les incontournables, c'est-à-dire les ouvrages que vous ne pouvez pas manquer sinon cela signifie que vous vivez sur mars ou jupiter au bas mot ! Même moi qui regarde peu la télévision (pour ne pas dire jamais en dehors de mon émission littéraire ou si peu), je ne peux y échapper. Ok, je concède que je lis la presse spécialisée.
Il y a les publications sur la Toile et certaines opérations spéciales comme celle à laquelle j'ai participé pour la première fois cette année, organisé avec le site Priceminister. Elle concernait les blogueurs littéraires et pour une fois je me suis lancée car je rentrais dans cette catégorie de public et puis voilà deux années de suite que je participe à des jury donc…

Le deal était le suivant :

"La rentrée littéraire 2011 bat son plein en ce début de mois de septembre : 654 romans ont été annoncés par les éditeurs, et déjà la question se pose aux bibliovores : quelles œuvres choisir cette année ?
L’année dernière, PriceMinister proposait à la blogosphère littéraire un match entre les gagnants du prix Goncourt et du prix Renaudot, La Carte et le Territoire de Houellebecq et Apocalypse bébé de Virginie Despentes. Cette année nous vous proposons de recevoir chez vous et de critiquer pas moins de 12 ouvrages de la rentrée littéraire sélectionnés par les blogueurs, pour les blogueurs."
J'ai été sélectionnée et j'ai reçu l'ouvrage que j'avais choisi soit "Le pacte des vierges" de Vanessa Schneider.

Le pitch :

2008, Gloucester, États-Unis.
Dix-sept jeunes filles d’un même lycée tombent enceintes en même temps. Stupeur dans la ville. La rumeur publique fait état d’un pacte. Les gamines se seraient concertées pour faire et élever leurs enfants ensemble. Qu’en est-il exactement ? À une journaliste venue enquêter sur l’événement, quatre d’entre elles se racontent. Il y a Lana, la meneuse, dont le père a disparu un jour, la laissant seule avec une mère devenue mutique, abrutie de médicaments, d’alcool et de télévision.
Placée un temps dans un foyer, elle y a rencontré Cindy dont la mère a quitté le domicile pour s’enfuir avec le plombier et que sa tante a ensuite recueillie. Il y a Sue, coincée entre ses parents puritains et bien-pensants, et Kylie, qui partage la passion de sa mère pour Kylie Minogue et enchaîne les concours de Mini-Miss depuis toute petite. Leurs voix se succèdent pour évoquer le « groupe », leurs relations, le mystère de leur grossesse multiple et ce pacte, qui leur permet d’échapper au quotidien d’une ville portuaire où le chômage et ses conséquences déciment les familles et laissent peu de place à un avenir meilleur. À travers la narration croisée de ces quatre vies d’adolescentes, à travers le récit de leur enfance et de leurs blessures, de leurs espoirs et de leurs bonheurs, Vanessa Schneider nous raconte avec tendresse et non sans humour une certaine société américaine entre désoeuvrement, rêves et réalité.



Ce que j'en ai pensé :

Lana a 15 ans (ou presque) et dit avoir déjà pas mal vécu. C'est notre premier contact et elle va nous mettre tout de suite dans le grand bain. Elle se sent plus âgée, peut-être plus mûre que d'autres jeunes filles. Elle est directe et ne mâche pas ses mots, elle joue la dure comme elle se définit elle-même. Elle n'a pas eu vraiment d'autres options.
C'est avec elle que l'on donc débute la lecture de ce roman. Elle qui ne s'adresse pas vraiment à nous les lecteurs, mais à la journaliste qui est venue la rencontrer, ainsi que les autres lycéennes tombées enceintes au même moment.
Une sacrée affaire ! Pensez donc, 17 jeunes filles d'un coup dans une bourgade où rien ne se passe d'ordinaire.

On poursuit avec Sue. Radicalement différente comme une fille. Presque tout le contraire de Lana.
Chaque chapitre est dédié à une de ces adolescentes qui accepte de parler et on en comptera quatre sur les dix-sept qui poursuivent une grossesse alors. Un découpage simple, mais nous permet de bien suivre l'évolution, qui dit quoi. On ne se perd pas.

Cindy prend ensuite la parole. Encore une autre façon de s'exprimer, de penser, de voir cette aventure car oui, c'en est une et avant toute chose : humaine.
On découvre peu à peu la communauté qui entoure ces jeunes filles. La religion est importante. Elle l'est toujours assez aux USA, mais plus dans certains états que d'autres. Elle modèle les âmes, mais pas seulement.
Tout le monde se connait et a des opinions sur les autres. Voilà typiquement un climat d'ambiance que je détesterai (pour avoir déjà connu cela à plusieurs reprises. Les petites villes, c'est la plaie côté commérages). Et puis que dire des histoires familiales de ces ados qui ont encore un pied dans l'enfance, mais l'autre dans le monde sans pitié des adultes ? Brrrr c'est pas le pays des Bisounours.

Vient le tour de Kylie.
Niveau culturel, on reste un peu au ras des pâquerettes, mais bon, ce sont des gosses quoi. La maturité n'a pas frappé à toutes les portes non plus, enfin ce n'est que mon avis (et il changera au fil des pages), mais je ne suis pas là pour les juger ces jeunes filles. Je suis là à les écouter comme la personne qui recueille leurs propos, pour savoir, pour comprendre peut-être.
Et puis, et puis… Le temps va passer et les choses vont évoluer tout comme ces jeunes filles qui vont se poser mille et une questions. Elles vont se livrer, vivre leur grossesse ensemble, mais aussi individuellement. Il y aura des mutations, des changement et tout ne sera pas dû aux hormones. Les chrysalides vont se fissurer…
Ce livre est bien un roman car des éléments ont été modifiés, arrangés, changés. La fiction est présente dans un tableau réel. Où est le vrai, le faux ? Un peu ici, un peu là et encore là. Est-ce si important ? Oui et non. Tout est sujet à interprétation et l'essentiel est bien présent. Le reste n'est qu'enrobage et autres fioritures.

Les faits sont durs. On nage dans des eaux plus ou moins troubles, la réalité sociale aux Etats-Unis, on se la prend en pleine figure. Certes, ce livre n'est pas un portrait sociologique de toute l'Amérique, mais quand même, il y a des éléments qui font frémir, qui ne me plaisent guère, qui me révoltent même. Cela me fait également penser que ce n'est peut-être pas plus reluisant en bas de chez moi. et je dis cela en connaissance de cause puisque mon mari est proviseur d'une cité scolaire. Il ne faut pas croire, dans le milieu scolaire, on en voit des choses et qui ne sont pas toutes directement lié avec l'éducation…

L'écriture donne l'impression que l'on regarde un documentaire avec essentiellement (exclusivement) des interviews montées les unes à la suite des autres et qui ainsi nous livre toute ou presque l'histoire. C'est très télévisuel, c'est troublant, c'est parlant et touchant.
Le dénouement, du moins la fin de cet ouvrage m'a laissé sans voix. Je m'y attendais un peu, mais non, je ne voulais pas y croire. Je l'avais sentie depuis l'intérieur, je le vivais presque en même temps que Lana. J'avais envie de la bouger, de la prévenir, mais c'était impossible.

Cet ouvrage de 190 pages, je l'ai lu d'une traite. Je n'ai pas pu m'arrêter, je ne voulais à aucun moment couper la parole à ces jeunes adolescentes presque mère qui avaient tant à dire au fond, même dans ce  qu'elles ne nous livraient pas. Parfois, ce sont les silences les plus éloquents !
On ne ressort pas tout à fait indemne de cette lecture. Je n'ai pas pu dormir après avoir reposer le bouquin terminé sur ma table de chevet. Cela tournait dans ma tête. J'avais une foule de sentiments qui m'assaillaient, j'étais bouleversée et le terme n'est pas trop fort. Je ne pleurais pas, mais pas loin.
J'ai forcément repenser à ce que je voulais, souhaitais à leur âge même si forcément les époques étaient quelques peu différentes (je ne suis pas une mammite, je n'ai que 36 ans, mais quand même et puis, je suis française et elles américaines. Qu'on le veuille ou non, même avec la mondialisation, il y a une différence de culture indéniable.). Il est clair qu'à 15/16 ans, je ne pensais pas vraiment trop à avoir des enfants. Je voyais cela pour plus tard et une grossesse aurait été la pire des catastrophe pour moi à cet âge. J'avais une amie qui en parlait et elle se sentait prête. Moi, pas du tout.
Ensuite, j'ai repensé à mes grossesses, mes filles, ce bébé qui n'est pas venu au monde et tant d'autres choses encore. Pour le coup, c'est une lecture qui m'a bousculé et pas que dans mon côté hormonal !
C'est un coup de coeur, même si j'ai du mal à le définir ainsi. C'est plus viscéral…
Voilà un livre qui bouscule sous dans airs de presque pas y toucher.


Et s'il fallait mettre une note : 18 / 20



Les bonus :

Gloucester, c'est aux U.S.A, très bien, mais pour en savoir juste un peu plus, il y a aussi la Toile, car il est bon de savoir un peu mieux de quoi on vous parle quand on lit un ouvrage et aussi d'avoir une idée un peu plus précise du cadre, surtout car l'intrigue se rapporte à des faits ayant une large part de vérité :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gloucester_%28Massachusetts%29
http://www.gloucesterma.com/
http://gloucester-ma.gov/

Un lien qui va voue renvoyer vers un article du magazine Elle qu'on ne présente plus et qui va vous présenter dans les grandes lignes les faits réels :
http://www.elle.fr/Societe/News/L-etrange-pacte-des-ados-enceintes-664995

Même chose avec cet article alors publié dans "20 minutes" :
http://www.20minutes.fr/monde/238407-Monde-Dix-sept-ados-font-un-pacte-de-grossesse-collective.php


les matchs de la rentrée littéraire

L'écologie en bas de chez moi de Iegor Gran


Le livre :

L'écologie en bas de chez moi de Iegor Gran, chez P.O.L, 180 pages, 15 € 50


Pourquoi ce livre ?

J'ai choisi de lire ce livre pour deux raisons essentiellement.

La première, c'est encore mon émission littéraire du jeudi soir qui est responsable. J'ai suivi l'intervention de Iegor Gran dans la Grande Librairie sur France 5 lors de la sortie de ce titre (en février dernier). J'ai ensuite rencontrer l'auteur lors du salon du livre à Paris en mars 2011 et si je n'ai pas acheté cet ouvrage à ce moment là, c'est juste parce que j'ai dû faire des choix sur place et me raisonner afin de ne pas partir avec la quasi intégralité de ce qui se trouvait sur les stands !

La seconde, c'est que ce bouquin est revenu me taquiner alors que je l'avais un peu reléguer dans mes priorités de lecture. On l'a évoquer lors de ma dernière réunion littéraire à la médiathèque en bas de chez moi (ben oui, y a pas que l'écologie justement en bas de chez-moi !) et voilà, je suis repartie avec le parallélépipède de papier sous le bras.

Il y a même une troisième raison, plus personnelle encore.
C'est le fait que l'écologie est importante pour moi car je suis une amoureuse de la nature et que je trouve inadmissible que pour des raisons aussi futiles que dévastatrices, on détruise notre planète en pensant à faire du profit pour aujourd'hui, sans penser à demain qui n'est pourtant pas si loin. Après moi le déluge ? Non merci, on m'a appris toute petite à respecter les affaires communes donc quand je prends quelque chose, je le rends impeccable. On ne peut pas faire de même pour notre environnement ?
Un roman/essai sur ce thème ne pouvait que me toucher et même s'il ne va pas forcément dans mon sens, je ne suis pas fermée aux arguments d'autrui pour peu que cela soit justifié. Je pense toujours que c'est de nos différences (de mode penser) que l'on peut apprendre et ainsi obtenir une vision plus globale, plus large, plus complète.


Le pitch :

Un voisin durable, c'est un voisin qui trie ses déchets et me surveille pour que j'en fasse autant.
Une amitié durable, c'est une amitié où l'on ne met pas en danger l'avenir de la planète, même en paroles. On évite d'aborder les sujets qui fâchent. On gobe le discours moralisateur avec le sourire. On accepte l'opportunisme marchand en ouvrant son portefeuille. On se garde de penser sans gourou, sans nounou. On se retient. Ce livre raconte comment je ne me suis pas retenu.


Ce que j'en ai pensé :

L'ironie, le ton plein de sarcasme de l'auteur sur un sujet tellement actuel, à la mode oserai-je même dire, ne se fait pas languir.
Dès les premières phrases tout le monde en prend pour son grade et les premières victimes seront les voisins. En même temps qui n'a jamais eu envie de maudire un peu ce compagnon de palier non choisi, mais plutôt subi et qui est parfois envahissant, d'autre fois agaçant, sans gène, pas discret, bruyant même etc… Et l'écologie évoquée dès le titre ne tardera point. Elle va être centrale et ne sera pas épargnée via ses "gourous".
Ensuite, on rentre dans le plus personnel, ciblé. Les noms tombent comme des mouches. C'est sanglant ! On est dans le règlement de compte pas prémédité, mais bien orchestré.
Tout cela est bien entendu à ne pas prendre au pied de la lettre, même si on sent qu'il y a bien un fond de vérité dans tout ce bazar. L'auteur aime la polémique, il n'en fait pas mystère et il n'a pas la vocation d'un mouton de Panurge et se méfie comme de la peste des effets de mode, du bien pensant et de tout ce que l'on veut lui imposer par le biais la société au nom du politiquement correct.

Car oui l'auteur a choisi son camp, celui du siège de l'avocat du diable.
L'écologie et tout son marketing, son matraquage de bonnes intentions, son formatage et même son côté sectarisme va être battu en brèche par Iegor Gran tel un chevalier isolé, mais qui ne se laisse pas démonter, qui cherchera presque sans relâche des arguments pour justifier sa prise de position.
Il usera et abusera des notes en bas de page au point de se moquer de lui-même (et oui, il ne s'épargne non plus), mais à chaque fois, il citera ses sources, les développera et argumentera encore.
Force est de constater que tout n'est absolument pas idiot et même l'écologiste que je suis en train de devenir et même de renforcer au fil des années apprend des choses. Comme quoi, il est toujours bon de diversifier ses sources, même avec un roman/essai qui comporte une base autobiographique et qui se veut aussi provocateur.
Le doute est souvent salutaire pour ne pas aller trop loin, pour ne pas se mettre des oeillères et oublier ce qui fait la vie réelle. Il ne faut pas prendre pour parole d'Evangile tout ce que l'on nous dit dans les médias. Je ne vais pas vous l'apprendre. Tout comme, il faut également garder un oeil critique pour tout ce que l'on peut lire ici ou là. "L'écologie en bas de chez moi" est une vision assez personnelle et provocatrice qui mérite que l'on s'y attarde, mais là encore, forgez-vous votre propre opinion. Personne n'a la science infuse, personne n'a jamais totalement raison ou tort, car la vie est teintée de nuances de gris, mais rarement de blanc éclatant ou de noir profond.

Le ton est assez exalté. On sent bien la fougue de l'auteur, sa détermination à nous prouver que l'on fonce tête baissée vers une illusion de plus, une chimère ? Peut-être pas vraiment, mais du moins les méthodes ne sont pas toujours les plus recommandables, tout n'est pas baigné de bonnes intentions. Bref, à nous aussi de réfléchir un peu avant de mettre les pied dans cette "secte" qu'est l'écologie. On ne doit pas tout prendre pour argent comptant encore une fois et parfois même un peu de bon sens serait plus écologique que tout ce miroir aux alouettes que l'on nous présente partout. En ce sens, je suis assez d'accord. On veut nous vendre trop souvent une "bonne conscience" écologique alors que par d'autres méthodes bien plus simples, on pourrait faire mieux encore.
Mais que voulez-vous, on vit dans une société consumériste avant tout, même si parfois les mentalités changent, mais cela prend du temps, beaucoup de temps et ce n'est pas toujours en profondeur car l'Homme est ainsi fait, il aime la facilité et ce qui l'arrange avant tout autre chose.

Ce livre est le cri (du coeur) d'un homme qui ne veut pas qu'on lui dicte sa conduite. Il revendique sa liberté, celle de choisir son entrée dans le système, mais aussi ses sorties. Car rien n'est tout blanc ou tout noir dans ce bas monde (je me répète un brin), on le sait pourtant bien, mais on préfère parfois se mentir, se raccrocher à une doctrine qui nous arrange.
Alors oui, il y a de la mauvaise foi, mais Iegor Gran nous livre aussi des chiffres, des informations qui peuvent également avoir leur importance et que pourtant, on méconnait parce qu'elle ne sont pas dans la "tendance verte" du moment.

C'est un livre polémique, qui en a agacé plus d'un et qui continuera, qui est parfois méchant, qui se veut piquant, acerbe, mais je trouve qu'appuyer là où cela peut déranger et faire mal n'est pas une si mauvaise chose. On doit alors réfléchir sur notre engagement pour la planète, pour la nature, pour ce que l'on croit être bon pour nous (c'est global).
Foncer et agir sans savoir réellement ce que l'on fait, pourquoi on le fait, n'a pas de sens, et j'aime donner un sens à ma vie, aussi modeste soit-il. C'est assez égoïstement que j'agis. Je pense à moi, à mes goûts, à mes enfants, à ce que je veux leur donner comme éducation, comme valeur. C'est avec ma conscience à moi que je souhaite être en paix, pas parce que cela fera plaisir à untel ou untel.

Pour ma part, je reste une écolo à mon niveau.
Je ne changerai pas mes positions, mais je serai encore plus vigilante. Je ne veux pas que l'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes. Je suis bien dans ce cadre là, il me correspond bien plus.
D'ailleurs, je ne suis pas une adepte du bio parce que c'est à la mode, c'est juste que j'ai mangé bio dés mon enfance sans savoir que c'était du bio ! Je me nourrissais "nature" avant que cela devienne un marché. Je marchais ou je prenais mon vélo pour mes trajets, ainsi que les transports en commun car c'était plus pratique, moins cher (que de prendre ma voiture) et que cela me faisait du bien de bouger un peu plus naturellement.
Il y a tant de petits gestes dits écologiques que j'avais déjà mis en place avant de savoir qu'ils l'étaient. C'était pour moi du bon sens.
Pourquoi jeter et acheter un autre objet quasi similaire alors que l'autre fonctionne encore très bien ? Pourquoi ne pas recycler, ne pas réutiliser, c'est tellement plus logique, non ? La consommation à tout va n'est pas bonne détoures manière pour mon porte-monnaie et pour l'environnement non plus d'ailleurs !
Alors oui, je pratique l'écologie en bas de chez moi, mais en toute connaissance de cause et vous ?


Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20



Les bonus :  


Le film "Home" qui est à l'origine de ce livre, du moins qui est le catalyseur et le déclencheur d'une réaction pour le narrateur (l'auteur en quelque sorte) est visible ici :
http://www.youtube.com/watch?v=NNGDj9IeAuI

Un libraire comme je les aime, bien connu et qui n'a pas sa langue dans sa poche, mais qui dit ouvertement ce qu'il pense des ouvrages qu'il vend et surtout qui les lis aussi, vous présente ce livre qui assurément dérange et fait polémique :
http://www.youtube.com/watch?v=GM_K8FBwC1c&feature=related

Sur le site de l'éditeur, P.O.L, on peut trouver les réactions de la presse à la sortie de ce livre ainsi qu'en version PDF, les premières page de l'ouvrage :
http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-1334-2

En suivant les liens que je vous mets ici, vous pourrez voir deux vidéos de Iegor Gran qui va nous parler de son ouvrage, du pourquoi il s'est lancé dans cette aventure littéraire qui ne fut pas sans soulever quelques réactions sulfureuses. Il reprendra certains arguments de son raisonnement développés dans son ouvrage. Cela pourra vous faire réagir, parfois violemment car oui, il n'y va pas avec le dos de la cuillère, mais après tout pour élever le débat, c'est parfois nécessaire et permet alors d'aller plus au fond des choses car il faut sans doute raisonner un brin, ne pas se laisser emporter par un mouvement de masse aussi louable soit-il. Après, c'est à vous de vous forger votre propre opinion, de voir comment vous aller vous positionner :
http://www.youtube.com/watch?v=XLw_ZwAM7f8
http://www.youtube.com/watch?v=zp69OyTuHKM

jeudi 20 octobre 2011

Les portes de Nazca de Luc Mérandon


Le livre :


Les portes de Nazca de Luc Mérandon, chez Encres Insolites, 422 pages, 23 €.


Pourquoi ce livre ?

Ce livre m'a été proposé en partenariat. J'étais libre d'accepter ou non.
Je l'ai fait parce que la quatrième de couverture m'avait accroché. Disons que j'en avais eu assez pour aiguiser ma curiosité. Je voulais en savoir plus. C'était donc une bonne quatrième de couverture.
Il y avait aussi le fait qu'il s'agissait d'une maison d'édition inconnue avec un auteur qui l'était tout autant à mes yeux. J'aime avoir la possibilité de sortir un moment des sentiers battus, même en littérature. C'est distrayant et c'est un peu comme partir à l'aventure sans changer de pays (sauf que là, on part pour le Chili quand même). Car si je n'ai rien contre les best-seller, les écrivains qui vendent leurs ouvrages aussi facilement que des petits pains, j'aime varier les plaisirs et découvrir de nouveaux talents.
Non, la curiosité n'est pas toujours un vilain défaut !!!!

Le pitch :

Carole part pour le Chili afin d'y poursuivre ses études.
Ses parents l'accompagnent pour aider à son installation chez les Duarte qui l'accueillent comme jeune fille au pair. Bertrand, son père océanographe, découvre dans la presse locale un article qui l'interpelle. Une anomalie géologique, sous-marine, aurait été découverte lors du sauvetage de marins-pêcheurs près d'un archipel, au large des côtes chiliennes. De leur côté, les autorités du pays décrètent un black-out sur cette affaire qu'un vieil amiral tente de relier à une ancienne et intrigante énigme remontant à une civilisation préincaïque : les Nazcans.
Mais quel message le peuple de Nazca voulait-il transmettre à leur descendance, à travers ces immenses figures ? Et Carole, enfant adoptée avec amour, d'origine chilienne par sa mère biologique, que lui réserve donc la terre de ses aïeux ?



Ce que j'en ai pensé :

Le prologue m'a immergé dans une civilisation pour le moins étrange. On est avec une autre univers qui n'est pas complètement différent du notre, mais quand même qui se distingue par bien des aspects. On sent que l'on est ailleurs sans savoir vraiment où.
J'ai été un peu surprise. Et puis au fil de ma lecture, j'ai vu que ce même prologue se poursuivait. Vous en trouverez un bout au début de chaque partie du livre et forcément, le voile est à chaque fois un peu moins opaque.
Mais pour essayer de vous faire comprendre un peu ce que j'ai ressenti après avoir lu la première partie du prologue, on va dire que je me suis retrouvée un peu comme l'équipe SG-1 (référence à la série TV Stargate SG-1) qui débarque sur une nouvelle planète habitée via la porte des étoiles. J'étais une exploratrice, une chercheuse, une archéologue (?).

Quand on m'a proposé le livre, j'ai pensé à un ouvrage de type ésotérique. Un secret, un trésor, des écritures, des vestiges… Voilà de quoi faire une quête sympathique pour ceux qui aiment, non ?
Quand j'ai vu la couverture, je me suis dit : ah, il est possible que ce soit plus du genre fantasy (voir les codes de couleurs, les étoiles, le mélange des symboles…). Ce n'est pas ce que je préfère comme genre littéraire, mais quand c'est bien écrit, cela peut être très divertissant et apaisant (voyage dans d'autres états, avec d'autres populations, côtoyer des modes de pensée différents, envisager d'autres alternatives…)
Quand j'ai lu le prologue, assez court en fait, j'étais entre les deux. Déroutant non ?
Enfin… J'avoue qu'il m'est assez difficile de vous expliquer les sentiments que j'ai ressenti car c'était un brin confus, mais loin d'être désagréable.

C'était ensuite pour mieux revenir dans notre monde, en 2009 et en région parisienne. Là, j'étais en territoire plus familier même si je vis loin de la banlieue de notre capitale. Je me projette largement plus aisément là-bas que dans n'importe quelle contrée lointaine et je pense que vous feriez de même.
C'est là que l'on fait connaissance avec Bertrand et Judith, les parents adoptifs de Carole. Le lecteur doit très vite se mettre à l'aise avec le passé de cette famille recomposée par le destin pas toujours gai. Rassurez-vous juste ce qu'il faut de malheur pour que le texte possède quand même un peu de relief et que donc l'intrigue se construise peu à peu. On sent que ces détails auront une certaine importance par la suite.
Après, on part très vite au Chili. Cependant le dépaysement n'est pas total car on reste avec des francophones ou alors des hispanophones qui n'ont pas peur du choc des cultures (d'ailleurs y en a-t-il encore un avec cette mondialisation des modes de vie actuels ?). On est sur des soucis classiques de logement, de prises de contacts avec les personnes qui vont entourer la jeune Carole durant son année de Master. L'auteur construit donc petit à petit le décors. Il ne nous brusque pas dans un premier temps.

Dès le deuxième chapitre, on se plonge dans le mystère. On ne sait pas vraiment de quoi il retourne, mais cela sent la légende, l'aventure et prochainement de grandes découvertes. On deviendrait pour le coup impatient. On veut rentrer dans le vif du sujet non d'une pipe ent bois !!!!!
Alors on tourne les pages et doucement, en parallèle de l'installation de Carole, on découvre des éléments. On se fait à l'idée d'être des archéologues qui avec leurs instruments vont remonter à la surface des vestiges d'un passé plus ou moins lointain. Il faut du temps et de la patience. Il nous en faudra même si dans ce cas précis, on aura droit à des moyens plus colossaux.
Forcément, il va y avoir des interactions plus politiques, d'autres diplomatiques. C'est ce qui encre le roman dans la réalité.

J'ai également pris la liberté de me documenter un peu sur les Nascans. J'ai visionné les documentaires que je cite dans la partie bonus.
J'ai beau avoir une formation d'historienne, je l'avoue, cette civilisation m'était pratiquement inconnue. On apprend donc tous les jours pour peu que l'on s'en donne la peine et franchement avec les moyens qui sont à notre disposition, ce n'est vraiment pas compliqué.
J'imagine que l'auteur a fait de même avant de se lancer dans l'écriture de ce roman et même si pour ce que j'ai pu trouver, on nous parle bien peu de la mer, on sait que les Nascans sont probablement venus par ce chemin et qu'ils ont toujours entretenu des liens avec des populations vivant des richesses de l'Océan. Tout n'est donc pas fiction dans le récit. Il y a donc des bases solides qui font références à des découvertes ou des hypothèses scientifiques, même si ensuite l'auteur prend de larges libertés, mais ce n'est pas un document, on lit bien un roman. C'est de la fiction. 

Mais ce n'est pas tout à fait tout. "Les portes de Nazca" sont un roman à tiroirs. Comprenez par là qu'il n'y a pas une, mais plusieurs histoires en une et qui finissent par se rejoindre sur certains points (on voit que les protagonistes ont plus de liens en commun qu'ils ne le croient).
L'avantage est que le lecteur est toujours tenu en haleine, mais il faut que l'auteur soit assez doué pour que chacune des intrigues se valent. C'est globalement le cas ici.
L'autre difficulté dans ce titre, c'est que les périodes, les lieux sont forts disparates. Cela ne nous gène pas en tant que lecteur, mais au niveau du travail d'écriture, cela nécessite encore plus de rigueur pour justement ne pas perdre son auditoire en cours de route.

Certains passages ou directions prises par la narration sont assez évidentes, mais rassurez-vous Luc Mérandon réussira sans doute aussi à vous surprendre. Je l'ai été en tout cas.
Le final, par exemple, est très bien pensé et j'oserai même le comparer à un classique (enfin pour moi, c'en est un) : La planète des singes de P. Boulle. C'est vous dire !

Je mettrai juste deux bémols pour l'évaluation qui n'ont rien en commun avec le contenu de ce roman, mais qui sont pour moi cruciaux car j'attache également beaucoup d'importance à l'objet-livre :
- La couverture : On sait qu'elle est importante car elle attire ou non le potentiel lecteur. Dans ce cas précis, je ne la trouve pas très réussie car elle peut induire un brin en erreur quant au genre même du roman et de plus, je la trouve un peu trop fouillis. M'enfin le goûts et les couleurs, cela ne se discute pas trop.
- La police de caractère : Elle donne une impression de forte densité pour chaque page et même si elle reste claire, elle fatigue vite. C'est un peu dommage.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé très agréable de lire cet ouvrage qui n'a vraiment pas grand chose à envier à d'autres tirages plus important. Il mérite d'être mis plus en avant.
Ce n'est pas un coup de coeur complet, mais une fort belle découverte qui sort un peu de l'ordinaire et ça j'aime vraiment beaucoup !



Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20


Merci aux éditions Les 2 encres et Aux agents littéraires pour ce partenariat.



Les bonus :


Le site de l'auteur, Luc Merandon, très complet : http://www.luc-merandon.com/

Les géoglyphes des Nazca, pour de vrai, voici le lien wikipédia pour en apprendre un peu plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9oglyphes_de_Nazca

Un documentaire très intéressant, mais qu'il faut louer pour voir en intégralité. Je vous mets toutefois le lien pour que vous puissiez voir déjà les 2 premières minutes gratuitement : http://www.vodeo.tv/documentaire/l-enigme-des-nascas
Disponible ici en qualité moindre, mais complet :
http://www.dailymotion.com/video/xd4pca_l-enigme-des-nascas-1-4_webcam
http://www.dailymotion.com/video/xd4orv_l-enigme-des-nascas-2-4_webcam#rel-page-3
http://www.dailymotion.com/video/xd4oe4_l-enigme-des-nascas-3-4_webcam#rel-page-3
http://www.dailymotion.com/video/xd4o81_l-enigme-des-nascas-4-4_webcam#rel-page-2

Un autre documentaire est également visible en plusieurs parties ici :
http://www.dailymotion.com/video/xdfgzx_perou-sur-les-traces-des-nazca-1-3_webcam#rel-page-5
http://www.dailymotion.com/video/xdfgsv_perou-sur-les-traces-des-nazca-2-3_webcam
http://www.dailymotion.com/video/xdfgn8_perou-sur-les-traces-des-nazca-3-3_webcam

mardi 18 octobre 2011

Car ceci est mon sang de Nathalie Rheims






Le livre :

Car ceci est mon sang de Nathalie Rheims, chez Léo Scheer, 157 pages, 15 €.


Pourquoi ce livre ?

J'avais lu dans le passé un ouvrage de Nathalie Rheims et je l'avais apprécié. Son titre était : "Le cercle de Megiddo".
J'avais par la suite rencontré l'auteur lors du salon du livre de Paris et j'avais beaucoup aimé ce moment. Nous avions beaucoup échangé et étonnamment sur tout et rien tellement le dialogue s'était instauré de manière naturelle.
Ensuite, je n'ai suivi que d'assez loin le parcours de Nathalie Rheims car oui, je papillonne pas mal en matière littéraire. Il faut dire que les bons livres sont toujours plus nombreux et mon temps se réduit lui au contraire…
C'est en voyant la couverture de l'ouvrage disponible dans les rayonnages d'une des médiathèques que je fréquente que je me suis dit qu'il serait dommage de laisser passer cette occasion. Après tout, j'avais regardé ce même titre quelques jours auparavant dans une librairie et j'avais hésité. Là, je n'avais rien de plus à débourser.
Et voilà comment je me suis plongée dans la lecture de ces pages…


Le pitch :

Tout a commencé pour elle à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers, par une révélation mystique en forme de coup de foudre amoureux.
Le désir de retrouver celui qui lui est apparu deviendra obsédant. Sa quête lui fera découvrir le monde des Cathares, qu'on pensait éradiqués par l'Inquisition. Ceux qu'elle rencontre défendent-ils ces croyances, cette foi dans la création du monde par Satan ? Celui qu'elle cherche est-il l'un d'eux ? Toutes les pistes convergent vers une abbaye où travaille un savant, spécialiste du cerveau, sur le point de faire une découverte qui peut changer le cours de l'histoire.
Le bien et le mal semblent avoir choisi ce lieu pour s'affronter. L'amour devra peut-être s'effacer devant cet ultime combat. A moins qu'il n'en détienne la clef.


Ce que j'en ai pensé :

Comme je vous le disais plus haut, je n'ai lu qu'un seul autre roman de Nathalie Rheims que j'ai eu la chance de rencontrer lors d'une édition du salon du livre de Paris et il s'agissait de : "Le cercle de Megiddo". Cela m'avait plus, mais j'avais été un peu surprise. Avec ce nouveau titre emprunté en médiathèque allait-il en être autrement ? L'auteur est un personnage tout autant que ceux qu'elle nous décrit sur papier. Un savant mélange conscient et inconscient qu'une forte personnalité nous délivre parfois un peu brutalement.
Nathalie Rheims peut intimider, mais il faut vite dépasser ses craintes car elle est très douce et accessible en fait. Elle a une allure un peu rock et pourtant elle possède un côté très classique.

Déjà le titre et la couverture de "Car ceci est mon sang"sont à la fois traditionnelles et provocatrices. Cette opposition est assez similaire aux sentiments que j'avais éprouvé lors de ma découverte de cet auteur. Cela commence bien.

Une écriture en alternance, un personnage puis l'autre, voilà qui rythme bien notre lecture.
De même, l'emploi de courts paragraphes et le découpage du texte en petits fragments qui se croisent, se décroisent, se mélangent ou non, un mixe des genres, des situations font que l'on maintien un niveau d'attention plus que correcte. On ne s'ennuie pas, on se laisse porter par les mots et les images qui s'impriment devant nos yeux.

Deux visions, deux parcours, parfois un peu plus, qui vont eux-aussi se croiser.
On apprend à la fois peu de choses et beaucoup. On ne sait pas vraiment où cela nous mène. Tout semble disparate, sans autre lien que la religion parfois. On est dans le flou artistique, oserai-je dire, dans tous les sens du terme ? Possible. L'auteur dégage une impression étrange, ses écrits sont imprégnés de cette même essence.
L'ensemble est un peu tiré par les cheveux. Je veux dire par là que certaines ficelles peuvent paraitre un peu grosses quant à l'enchainement des événements. Reste que l'on lit cet ouvrage en attendant je ne sais quoi. Du flou, mais pas désagréable.
Au moins, nous ne sommes pas noyés dans d'interminables descriptions, on est dans le cliché, mais cette fois dans un sens positif, c'est-à-dire dans l'instantané. Les personnages (l'auteur) nous livrent leurs impressions comme cela, sans plus de fioritures. C'est un peu brut, mais là encore pas déplaisant.

La couverture est belle, esthétique et représente un pan entier de ce livre. Ce n'est pas toujours le cas de nos jours, hélas. C'est un plus pour l'objet livre.
Comme en plus je sais que cette belle illustration a été inspirée en partie par le travail de Mylène Farmer et son équipe que j'adore, je comprends mieux pourquoi j'aime cette couverture. Elle me parle, elle m'attire.

Il y a du mystère dans ce roman. Il plane, il est diffus, mais on le ressent. Pour un peu, on voudrait pouvoir en parler, mais les mots ne viennent pas. Nous sommes assez proches de ce que la jeune femme de cette intrigue perçoit. Elle essaie de faire la lumière en elle avec les derniers événements qui ont chamboulé sa vie, cependant ce n'est guère évidemment, la vérité semble toujours vouloir de dérober.

Il nous arrive de faire des bonds dans le passé.
Ainsi les lieux, les personnes, les époques se mélangent. Il faut suivre, mais tout est bien indiqué, je vous rassure. Je ne me suis jamais perdue durant ma lecture.
Un peu de sciences, un peu d'histoire, un peu de psychologie et hop voilà un roman qui pourrait faire penser aux intrigues à la Dan Brown, mais qui reste court car son auteur écrit surtout avec ses sentiments du moment et pas comme un auteur américain qui suit lui des schémas très précis. Cela donne un ton assez particulier à ces livres, une espèce d'immédiateté.
Toutefois, ce récit est érudit. Nathalie Rheims maîtrise son sujet. Ce n'est pas la première fois qu'elle aborde de tels thèmes. Déjà dans "le cercle de Megiddo", il était question de religion, de sacré etc.

Dans l'ensemble, j'ai apprécié cette lecture, elle était courte, je n'ai guère eu le temps de m'ennuyer, mais il n'aurait pas fallut qu'elle fusse plus longue non plus.
Un bon roman, mais essayez d'attendre sa sortie en poche ou trouvez-le en bibliothèque ou d'occasion car il n'est pas inoubliable non plus.



Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20



Bonus :

Le lien vers le site officiel de l'auteur, Nathalie Rheims : http://www.nathalierheims.net/

Une petite vidéo d'interview de Nathalie Rheims qui vous parle de ce roman : http://www.youtube.com/watch?v=f5-EvVkHZ54

La vidéo de Mylène Farmer "Point de suture" : http://vimeo.com/13092453
Cela vous donnera une petite explication sur le pourquoi et le comment de la couverture du livre, mais aussi ce qui a un peu inspiré Nathalie Rheims pour son roman.

mardi 11 octobre 2011

Où on va, papa ?


Le livre :

Où on va, papa ? De Jean-Louis Fournier, chez Stock, 154 pages, 15 €.
Existe en version de poche, chez Le Livre de Poche pour 5 € 50.


Pourquoi j'ai choisi ce livre ?

J'ai choisi ce livre pour différentes raisons et qui toutes ont fait que je n'ai pas hésité plus de quelques secondes à l'emprunter à la médiathèque en bas de chez moi :
J'avais eu de très bons échos sur la Toile en général, mais aussi parce que j'avais vu son auteur présenter son ouvrage lors de sa sortie dans mon émission littéraire favorite : la grande librairie sur France 5.
Enfin, on en a longuement parlé en bien durant ma dernière réunion littéraire organisée dans ma médiathèque.
Avec tout cela, j'avoue que j'en attendais beaucoup.


Le pitch :

Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais parlé de mes deux garçons.
Pourquoi ? J'avais honte ? Peur qu'on me plaigne ? ! Ou cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c'était pour échapper à la question terrible : Qu'est-ce qu'ils font ? Aujourd'hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j'ai décidé de leur écrire un livre. Pour qu'on ne les oublie pas, qu'il ne reste pas d'eux seulement une photo sur une carte d'invalidité.
Peut-être pour dire mes remords. Je n'ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d'ange, et je ne suis pas un ange. Grâce à eux, j'ai eu des avantages sur les parents d'enfants normaux. Je n'ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n'avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu'ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien.
Et surtout, pendant de nombreuses années, j'ai bénéficié d'une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j'ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.



Ce que j'en ai pensé :

J'ai déjà eu l'occasion de lire Jean-Louis Fournier et j'avais beaucoup aimé. C'était dans un autre registre, plus humoristique, pas le moins du monde autobiographique comme cette fois. Cependant, c'est très confiante que j'ai débuté la lecture de cet ouvrage, forte de tous les commentaires enthousiastes des lecteurs que j'ai rencontré sur la Toile ou en réel.

D'emblée, le ton va être donné par la seule personne qui a le droit de railler ses enfants : leur père.
Le sujet ne prête pas vraiment à sourire ou à faire de mauvaises plaisanteries, ce ne serait pas politiquement correct et pourtant, Jean-Louis Fournier ose grâce à son statut paternel. Il sait de quoi il cause, il a connu "deux fins du monde", lui !

Il veut rendre un hommage à sa manière à ses deux premiers enfants qui étaient handicapés et qui aujourd'hui ne sont plus. Il sait trouver de fort belles formules pour nous le dire comme : "Mathieu est parti chercher son ballon dans un endroit où on ne pourra plus l'aider à le récupérer."
J'ai trouvé cela beau, émouvant alors que l'objectif de cet ouvrage n'est pas de nous attendrir, du moins, ce n'est pas un récit qui veut à toute force nous faire pleurer. Non, Jean-Louis Fournier raille, plaisante, se moque sans méchanceté, établit des faits sans faux semblants. C'est l'histoire d'un papa avec deux fils qui n'ont pas eu de chance, qui furent différents, mais qui furent pourtant bien présents et qu'il ne veut pas oublier.

Jean-Louis Fournier ne nous épargne pas dans le sens où il ne nous cache rien. Avoir des enfants handicapés, ce n'est pas drôle. C'est même plutôt lourd et épuisant tant physiquement que nerveusement, même s'il y trouve quelques avantages (si je vous assure). C'est encore dit sur le ton du sarcasme, avec peut-être une pointe d'aigreur, de regret, mais ce fut son lot et celui de Mathieu et de Thomas. Ils ont fait avec et ils s'en sont pas trop mal tirés. D'ailleurs le ton employé dans cet ouvrage cache beaucoup d'amour. Ce n'est pas parce que ce père plaisante sur ses enfants qu'il ne les a pas aimé, c'est sans doute tout le contraire. Il ne les oubliera jamais et nous aussi grâce à ce livre.

On éprouve toutes une palette de sentiments. On sourit, on s'amuse presque, on est touché. Le tragique côtoie le comique avec aisance, un naturel surprenant, mais salvateur. Il y a une tendresse infinie dans ce livre, la douceur est palpable, mais hélas la dure réalité rattrape toujours nos protagonistes comme une certaine fatalité dont il faut s'accommoder coûte que coûte. On n'est pas dans un cauchemar, ni dans un rêve, c'est juste la vie avec son lot d'absurdités.
Je crois qu'il faut absolument livre ce titre pour mieux comprendre les parents d'enfants handicapés.
Ce sont des hommes et des femmes admirables, qui comme nous sont fatigués (plus en réalité, mais ils font face), qui en ont ras-le-bol, qui pensent, qui imaginent des choses horrible, mais à mon sens très saines, car nous ne sommes pas des super-héros, nous sommes juste des êtres humains avec nos limites. Tous les parents me comprendront et Jean-Louis Fournier également.

Il y a tout ce qu'il ne fera jamais avec ses fils, tous ces petits riens qui pourtant ont de la saveur et de la valeur à nos yeux. Non, le handicap va priver Jean-Louis Fournier de ces moments de joie, mais il aura eu d'autres plus cocasses assurément.

Il y a aussi les idées noires qui passent, mais ne restent pas car la vie est ainsi faite. La nature donne de l'énergie même aux plus fatigués de tout. Les parents d'enfants handicapés ne savent pas toujours comment ils font pour toujours aller de l'avant, mais ils le font jour après jour.
Quelle abnégation quand même. Cela force le respect et rassure en même temps sur la nature humaine.

C'est court, bref et incisif.
Jean-Louis Fournier tranche dans le vif et tire sur les pansements d'un coup sec. Ça fait mal, mais cela dure moins longtemps (enfin en théorie parce que lui, ses blessures ne guérissent pas complètement).
Son écriture est concise. J'apprécie de ne pas me noyer dans le superflu.

N"hésitez pas, franchissez le pas et lisez ce court bouquin qui va bousculer pas mal de choses dont nos façons de percevoir les éléments extérieurs. C'est véritablement un ouvrage qui peut aider à faire évoluer les mentalités, même si évidemment c'est une goutte d'eau dans l'océan de ce combat.
Vous ne le regretterez pas (enfin je l'espère).
Je vous concèderai bien volontiers que le dernier paragraphe laisse un petit goût amer, cependant faut-il se boucher les yeux et les oreilles ?
On n'est pas dans le registre du pathos, c'est bien au-delà et je vous assure que même avec tous les sentiments que vous éprouverez en parcourant ces quelques pages (cela se lit en fait très vite car les chapitres sont parfois de simples paragraphes), on en ressort grandi.


Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20



Les bonus :

La fiche de Jean-Louis Fournier sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Fournier

Une petite vidéo avec l'auteur qui avait reçu le prix Fémina en 2008 et certains de ses confrères : http://www.dailymotion.com/video/x7b2xs_prix-femina-2008-jean-louis-fournie_news

samedi 8 octobre 2011

STAR n°3, le retour du retour !


Parce que j'avais participé à la première édition, raté la seconde, je ne voulais pas manquer la number three !!!!

Vous trouverez tous les détails ici, mais en gros sachez que ce concours est ultra simple :
Lire autant que vous le pouvez et aimez entre le 14 octobre et le 13 novembre 2011 minuit.
Au-delà du concours, c'est une ambiance, des échanges, de la convivialité et donc du plaisir ! On le fait pour cela essentiellement (enfin pour moi, c'est ma motivation).
Merci à toi Liyah pour cette organisation !

lundi 3 octobre 2011

La carte et le territoire de Michel Houellebecq


Le livre :

La carte et le territoire de Michel Houellebecq aux éditions Flammarion, 428 pages, 22 €.



Pourquoi ce livre ? :

Un prix littéraire est important pour un éditeur car il le fait connaitre aux yeux du public, mais lui offre également la reconnaissance de ses confrères.
Pour un auteur, c'est la même chose. Ça dope ses ventes et lui assure une excellente couverture médiatique.
Pour un lecteur ? Cela dépend, je vous dirais et personnellement, cela m'indiffère. Si le titre me dit, je le lis, sinon il reste dans les rayonnages.

Michel Houellebecq est un auteur sulfureux. Je ne le connais pas vraiment. Je ne lis pas les actualités de ce genre, l'esbroufe très peu pour moi. Donc quand j'ai enfin pu emprunter "la carte et le territoire", ce n'est pas pour le prix Goncourt, ni pour son écrivain. Je souhaitais lire ce bouquin pour ce qu'il pouvait contenir et éventuellement m'apporter.
Pour découvrir aussi l'auteur, sa plume car même si je suis une grande lectrice, je l'avoue, je n'avais encore jamais lu Michel Houellebecq.



Le pitch :

Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre.
Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passe seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession.
Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accèdera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures. L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.


Ce que j'en ai pensé :

Dés le premier paragraphe, je me suis laissée prendre. J'ai foncé dans cette illusion de réalité qui n'en n'était pas une, mais le stratagème était bien conçu. De la littérature primée quand même, bien que cela ne m'impressionne guère. J'ai d'ailleurs éprouvé plus de sentiments (compassion) pour le pauvre Jed à cause de ses soucis de plomberie que de joie pure pour quelques phrases habillement tournées techniquement même si... Je me suis revue dans pareille situation et oui, ce n'est vraiment pas drôle.

Michel Houellebecq se met aussi en scène comme le fait également assez souvent Amélie Nothomb. Pourquoi pas ? Voilà un protagoniste facile à maitriser pour l'auteur, mais c'est une pratique un peu nombrilisme, non ? Les artistes le sont toujours un peu et les écrivains passent plus souvent que les autres les portes de l'auto-fiction. Par facilité uniquement ?

Le prologue est un peu long, mais pas inintéressant. Il pose les bases essentielles pour ce roman. On comprend fort bien qu'il y a une rupture et que l'auteur va y revenir dessus par un autre angle d'attaque. Plusieurs même.

Jed Martin, c'est le personnage principal de ce récit, mais c'est également notre point de repère.
Ce peintre est notre contemporain, nos yeux, mais aussi l'objet de pas mal d'interrogations. On va le découvrir peu à peu par petites touches (comme celles de ses pinceaux puisqu'il est peintre).
On saura assez vite qu'il est issu d'une famille décomposée (opposition à l'expression : famille recomposée ?), mais pas sans moyens.
L'art, c'est son truc à lui. Il fera plusieurs incursions dedans, par des techniques diverses, mais pas sans liens entre elles.
Assez solitaire, un peu étrange parfois (le coté artiste, cela n'aide pas toujours), le personnage de Jed prend forme.

Le style de Michel Houellebecq est moins fluide que celui d'Amélie Nothomb que j'ai évoqué tout à l'heure.
C'est plus torturé à mon sens. Plus pessimiste également. J'ai noté pas mal de tournures peu joyeuses (voir la famille décomposée qui donne une illusion de pourriture, de chose pas fraiche, qui dégoute ou encore la flaque sociologique peu ragoûtante, stagnante) ou peu aimables. Bref pas toujours gai tout ceci hein ?

L'auteur est assez volubile. On a parfois le sentiment d'un discours, du récit fait par un grand bavard avec des respirations prises rapidement pour ne pas marquer de poses trop longues. Heureusement le lecteur peut quant à lui souffler dans ce grand débit lors des sauts de sous parties. Je trouve que cela tranche assez avec la manière qu'à de s'exprimer Michel Houellebecq à l'oral. Comme quoi, le mode d'expression choisi peut changer absolument tout.
C'était bien, mais comme avec toutes les personnes trop bavardes, j'en ai eu un peu assez. Je ne me suis pas lancée dans une lecture ininterrompue. J'ai eu besoin de marquer des instants de répit, de souffler, fractionner mon cheminement. Cela m'épuisait sinon…

La rencontre entre Jed et Frederic Beigbeder (qui devient lui aussi un protagoniste) est presque trop prévisible. Je veux dire par là que le lieu, l'ambiance est trop parisienne, trop  fêtarde, trop pleine de stéréotypes. Je n'ai pas trop apprécié ce moment. Sans doute ai-je un soucis avec les soirées mondaines, la foule, le m'as-tu ambiant.
Il y avait un côté j'étale ma vision du monde dans ce roman. Presque, tiens, tu as vu, celui-ci je le connais aussi ! Ce ne sont que mes impressions personnelles, sans doute infondées sur le fond, mais cela m'a laissé un léger arrière goût peu agréable à la longue.  Comme une espèce de voile.

Je dois en revanche admettre que le titre de l'ouvrage fut bien choisi et n'est pas seulement le produit d'un choix purement mercantile.  En différents points, il se justifie. C'est une excellente chose. Trop souvent j'ai eu l'impression que certains titres d'ouvrages étaient choisi au dernier moment, dans l'affolement ou dans l'indifférence. Quelques autres fois, ils ont un but purement marketing qui m'agace encore plus. Certes, cela doit attirer le lecteur, mais si cela n'a aucun lien avec le contenu alors je vous le dis : c'est de la tromperie sur la marchandise ni plus, ni moins.

Michel Houellebecq aime conceptualiser. Du moins, c'est ce que j'ai cru percevoir durant ma lecture. Je crois que là, c'était parfois un peu trop poussé pour mon esprit un peu vagabond.
Pourtant il y a aussi des passages très fluides, assez agréables même. Il y a de belles rencontres. Ce sont d'ailleurs ces moments de lecture qui m'ont porté (un moment).
Mais au final, comment j'ai trouvé cette lecture ?
Pour être totalement franche, L'ensemble fut assez soporifique ! J'avoue que je ne sais pas pourquoi, mais avec la lecture de titre, je n'ai jamais aussi peu de mal à m'endormir ! Je n'irai pas jusqu'à dire que je le verrai bien être remboursé par la sécurité sociale, mais presque. Plus sérieusement, j'ai eu un mal fou à le terminer et je ne pense pas qu'il m'en restera grand chose comme souvenirs dans les années à venir. Tout juste une impression d'ennui qui s'est éternisée, mais pour le reste… C'est dommage, il y avait du potentiel, je l'ai bien senti, mais trop peu d'éléments pour une accroche durable. J'ai eu quelques belles approches qui m'ont fait resté, mais à la fin, je n'ai pas eu ce que je cherchais. Je ne suis pas satisfaite. C'est assez difficile d'expliquer véritablement pourquoi, comment car on reste dans le domaine de la littérature. Tout n'est pas automatique, loin de là.
Pour faire simple, je pense que la rencontre entre l'univers de Michel Houellebecq et le miens ne s'est pas faite. On a raté le coche.

Un livre et un auteur primé, ce n'est pas le gage d'un bon moment de lecture garanti. Je le savais bien avant, cela s'est hélas confirmé cette fois.


Et s'il fallait mettre une note : 9 / 20




Les bonus :


7 vidéos / 7 parties, pas moins pour ce petit documentaire sur ce titre primé par un prix Goncourt en 2010. C'est Michel Houellebecq lui-même qui nous parle :

http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-1-mediapart_news
http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-2-mediapart_news
http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-3-mediapart_news
http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-4-mediapart_news
http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-5-mediapart_news
http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-6-mediapart_news
http://www.dailymotion.com/video/xeq4rh_michel-houellebecq-la-carte-et-le-territoire-7-mediapart_news