vendredi 28 novembre 2014

Maria de Pierre Pelot





Le livre : 

Maria de Pierre Pelot aux éditions du Livre de poche, 134 pages,  5 € 60. 



Pourquoi cette lecture : 


Encore un livre que j'ai découvert via "La grande librairie" sur France 5 et que j'ai emprunté dans l'une des médiathèques où je suis abonnée. C'est fort simple et surtout cela me permet de faire de belles économies dans mon budget livre. Et puis vu le nombre de titres de livres que j'ai pu noter sur mes petits carnets, je ne suis jamais à court de solution, ni de piste pour me trouver un ouvrage à lire... Celui-ci aussi remonte à quelques années... 

"Maria" de Pierre Pelot sera pour moi une découverte totale car même si l'auteur est plus que prolifique car il a à son actif plus d'une centaine d'ouvrages, c'est bien la première fois que je le lis (ou alors ma mémoire défaille, ce qui est bien possible après tout).



Le pitch : 

Les Vosges sous l'occupation nazie.
Maria est institutrice. D'une beauté saisissante, elle coule des jours insouciants avec son mari, Jean, patron du bistrot du coin. Lorsque les maquisards viennent la chercher à l'école devant ses élèves, ils promettent de la ramener bientôt, que tout ira bien… Commence alors le calvaire de Maria. Un calvaire qui durera toute sa vie. Car voilà : Jean est un traître, un collabo, et beaucoup sont morts par sa faute.
Pour l'avoir aimé, Maria sera battue, torturée puis violée, avec à jamais gravé en elle la disgrâce et la cruauté de ceux que la France élèvera bientôt au rang de héros. Elle n'en parlera à personne. Cinquante ans plus tard, un jeune homme arrive dans cette vallée par une nuit neigeuse. Il vient rendre visite à l'une des pensionnaires de la maison de retraite. La voix fatiguée d'une conteuse sur les ondes d'une radio locale l'accompagne dans son périple nocturne.
Pour ses auditeurs, elle évoque l'histoire de ces terres où gèlent les eaux de la Moselle. Les fantômes du passé planent sur son récit.



Ce que j'en pense : 

Une histoire assez courte car l'ouvrage ne dépasse pas les 134 pages, mais il n'en reste pas moins que le texte est riche. L'histoire est émouvante, touchante parce qu'elle révèle les tréfonds de l'âme humaine qui n'est pas toujours belle (en prime, on évoque une période assez noire de notre histoire et où les rancunes sont tenaces, les vengeances basses et où l'ignominie n'est pas rare). 
Point de traces de manichéisme pourtant dans ce récit et c'est sans doute un tour de force.

On oscille entre le présent et cette évocation du passé de Maria (personnage aussi réel que fictif puisque Pierre Pelot s'est très largement inspiré d'une Maria ayant vécu une histoire personnelle assez similaire, mais il a changé quelques détails). 
Aujourd'hui, nous côtoyons les derniers contemporains de ces faits-là, cette intrigue a donc toute sa place dans notre littérature pour que nous n'oublions rien et apprenons enfin de notre passé. Car oui, l'Histoire est en marche, rien ne l'arrête et les hommes sont ballotés, malmenés, rarement glorifiés, plus souvent avilis, fracassés, voir même détruits. Cependant, certains se démarquent. 
Maria force le courage et l'admiration. Toute menue qu'elle fut, elle ne se laissa pas faire et résista à sa façon. Elle témoigne d'une force, que je jugerai pour ma part, hors du commun car quand même, ce qu'elle a vécut laisse des traces à vie. Je ne pense même pas que l'on puisse s'en relever véritablement un jour.

On ne sait pas comment classifier ce livre qui est autant un récit historique qu'une enquête. En plus d'être court, l'ensemble se lit fort bien et d'une traite, les temps morts étant absents et les digressions réduites au strict nécessaire.
Ce titre ne devrait pas vous laisser indifférent, il ne peut que faire réagir son lecteur. Un petit livre certes, mais dont les mots, chaque mot, ont un poids lourds de sens.

A lire, à découvrir car c'est un ouvrage qui est en passe de devenir un incontournable de ces derniers mois et qui sait peut-être des années à venir.





Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20



jeudi 27 novembre 2014

La traque de Roderick Thorp



Le livre : 

La traque de Roderick Thorp aux éditions Sonatine, 615 pages, 22 € 00.



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Sonatine.
J'aime les histoires qui font frémir, comme les enfants en somme. J'aime aussi comprendre la nature humaine même si le plus souvent sa logique me dépasse et me déprime un peu. Ce roman offre la possibilité à ces lecteurs de revivre un passage sombre de l'histoire des Etats-Unis dans les années 80 car les faits relatés sont inspirés d'agissements réels. 
La fiction dépassera-t-elle la vérité ? 



Le pitch :

Août 1982. Phil Boudreau, détective de la brigade des moeurs de Seattle, est appelé en urgence dans une des banlieues de la ville. On vient de retrouver le corps d'une jeune femme dans la Green River. Les services de police présents sur les lieux ne lui demandent qu'une chose : identifier la victime, qui semble être une de ces jeunes prostituées que son travail l'amène à fréquenter. Boudreau la reconnaît et pense immédiatement à un suspect possible, Garrett Richard Lockman. 
Mais le rapport qu'il envoie à sa hiérarchie, dans lequel il fait état de ses soupçons, est enterré sans qu'il en connaisse la raison. Bientôt, les victimes se multiplient dans la Green River, presque toutes de jeunes prostituées de la ville. Mis à l'écart des investigations, Boudreau décide de mener seul une enquête clandestine qui va durer près de dix ans, au rythme de surprises et de rebondissements spectaculaires, jusqu'à une conclusion totalement inattendue. 
Face à lui, un tueur aussi manipulateur qu'insaisissable, le pire cauchemar d'une ville aux abois. Inspiré par le tueur de la Green River, qui a fait près de cinquante victimes dans les années 1980, Roderick Thorp nous offre dans ce thriller aussi captivant qu'ambitieux l'une des figures du mal les plus fascinantes depuis Hannibal Lecter. Aussi sommes-nous très heureux, après Au-delà du mal de Shane Stevens et Il de Derek Van Arman, de vous faire découvrir ce chef-d'oeuvre, publié en 1997 aux Etats-Unis, et inexplicablement inédit en France jusqu'aujourd'hui.



Ce que j'en pense :

Même si les années 80 sont loin, c'est une part de mon enfance qui remonte à la surface. Évidemment en 82, j'avais 7 ans et donc j'étais bien loin d'avoir conscience de toutes les horreurs qui se déroulaient dans le monde. Je n'étais pas complètement innocente, mais encore assez naïve. 
Aujourd'hui j'ai grandi et perdu un peu de ma foi en l'Homme. Les premières lignes de ce thriller ne vont pas me la rendre...

Roman, les faits restent inspirés de la réalité. C'est sans doute encore plus troublants, plus inquiétant également. 
Le style de l'auteur est simple, facile à lire et surtout pas trop saccadé, bien linéaire. Tout se déroule dans un ordre donné et il prend tout son temps pour laisser s'installer justement l'angoisse, la tension qui monte. Plus le temps passe, plus on en sait et on se tend encore un peu plus. L'effet est parfaitement dosé. Lenteur calculée. 

Les protagonistes sont nombreux, mais on reste assez resserré autour de quelques uns. On les découvre petit à petit. Cela prend du temps comme dans la vie. 
Tous ne sont pas très engageants. Et de manière générale tous possèdent un côté sombre. Assez logique car personne n'est blanc comme neige et puis leur milieu professionnel pour beaucoup les contraint à fréquenter des franges de population dont l'existence est pour le moins trouble...

Beaucoup de détails ou d'informations nous sont donnés, mais rarement d'un bloc. On a largement le temps de les digérer. Cela complète un tableau déjà bien noir. 
Tout se passe de manière chronologique et même parfois, l'écriture semble clinique. C'est propre, c'est précis, c'est net. Je ne peux pas dire que cela nous rassure, mais en même temps, c'est ce que l'on recherche dans ce genre de livre. Du frisson ! On n'en manquera pas. On sentira même comme un arrière goût amer au fond de la gorge tant ça ne passe pas. 

Excellent ouvrage qui m'a fait pensé pendant un long moment à "Zodiac" (le livre de Robert Graysmith, pas le film que je n'ai jamais eu le temps de voir). Et puis, il s'est un peu détaché de lui pour aller sans doute plus loin encore. 
Voilà un livre qu'on ne referme pas vraiment sereinement. Il vous brasse et bouscule. Il laisse des traces qui vont s'amenuiser avec le temps, mais qui ne s'effaceront pas tout à fait. 



Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20



mercredi 26 novembre 2014

Opération Lupo Rosso deGilles Milo-Vacéri




Le livre :

Opération Lupo Rosso de Gilles Milo-Vacéri aux éditions VFB, 350 pages, 5 € 00.
Version ebook. 



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions VFB et l'auteur Gilles Milo-Vacéri
La gentillesse des deux entités cités ci-dessus a fait que j'ai pu assouvir ma curiosité toujours aussi grande. 



Le pitch : 

Adriano Massarelli et Vito Borghese sont nés en 1924. Vito est le fils unique du capo di tutti capi, le Parrain qui représente Cosa Nostra en Sicile. Adriano, dont les parents sont décédés, est élevé par Zio Marcello et son épouse, métayers du Parrain. La merveilleuse période de l’enfance, faite de défis, de bagarres et des premiers dangers, soudera une amitié indéfectible entre Adriano et Vito. Quand la guerre éclate, les deux amis ont à peine vingt ans et ils prennent la tête d’un groupe de résistance pour lutter contre la barbarie fasciste et nazie jusqu’au débarquement des alliés, en 1943.
Après le décès de Don Alessandro Borghese, Vito devient le nouveau Parrain de Cosa Nostra. Si Adriano lui pardonne son implication dans la mafia, une rivalité féminine, l’assassinat barbare de Zio Marcello par les chemises noires puis des accords sur un trafic de stupéfiants vont avoir raison de leur amitié.
Adriano quitte la Sicile et suit un colonel de l’O.S.S. pour continuer la campagne d’Italie.
Vingt ans après, la French Connection bat son plein grâce à Cosa Nostra, installée en Sicile comme aux États-Unis et la mafia corse, en France. Les Américains identifient l’un des principaux fournisseurs de drogue : Don Vito Borghese, le nouveau parrain de Cosa Nostra.
On demande aux autorités italiennes de faire le nécessaire pour mettre fin à ces exportations dramatiques de stupéfiants. C’est ainsi qu’est mise en place l’opération Lupo Rosso. Mais Lupo Rosso est surtout le nom de code de leur meilleur agent du Service Action… Le colonel Adriano Massarelli !
 L’amitié sera-t-elle plus forte que la guerre entre mafia et justice ? Et Vito Borghese, pourra-t-il choisir entre le serment de l’omertà et une amitié perdue depuis vingt ans ?
De plus, une sombre énigme appesantit le passé déjà bien lourd du clan Borghese.
En Sicile, les squelettes ne restent jamais dans les placards et l’on finit toujours par les déterrer. Même quarante ans après…


Ce que j'en pense : 

L'Histoire passionne Gilles Milo-Vacéri et ses récits sont certes des fictions, mais parfaitement intégrés au contexte qu'il leur choisi. J'apprécie également ses qualités de conteur car mêler le vrai et le faux ne donne pas toujours des résultats cohérents, mais lui y parvient. 
Ses personnages sont très typés, à la limite de la caricature, mais on s'y laisse prendre. Il dose ses effets et même si certains points sont un peu trop ceci ou bien cela (j'aime bien chipoter un peu parfois ou alors, c'est qu'à force de lire, certains détails nous sautent plus aux yeux), c'est contre balancé par d'autres éléments. 

Cette intrigue comme pour ses autres ouvrages reste très visuelle. Le lecteur voit les protagonistes évoluer devant lui, prendre vie véritablement. On est comme des figurants qui découvriraient le tout depuis l'intérieur. On oublie le quotidien pour des aventures plus mouvementées. Après tout, c'est aussi cela que l'on recherche dans la lecture-détente : rêver les yeux ouverts. 

Véritable épopée que voilà, il faudra aller jusqu'à la dernière ligne pour avoir le fin mot de l'histoire. On aura pourtant vibré depuis le début. 
Les plus belles histoires, les plus incroyables restent aussi souvent les plus improbables. On se dit que non, ce n'est pas possible et pourtant si. La nature humaine ne change pas vraiment, mais les liens de l'amitié, ceux du sang aussi peuvent infléchir aussi des destinées toutes tracées. 

J'ai vibré, j'ai rêvé, j'ai tremblé, mais pour le plaisir. 



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20 



mardi 25 novembre 2014

Papillon de Yukio Mishima



Le livre : 

Papillon - suivi de la Lionne de Yukio Mishima aux éditions Folio, 117 pages, 2 €.


Pourquoi cette lecture : 

Ma passion pour le Japon a fait que j'ai eu envie de lire et découvrir un texte court pour commencer d'un auteur presque classique, Yukio Mishima. 
Cet ouvrage simplement posé sur une des tables de présentation de livres à thème dans un bibliothèque m'inspiré et voilà comment je me suis retrouvée à le lire. Une rencontre absolument pas programmée. 


Le pitch : 

Extraordinaire interprète de l'opéra de Puccini Madame Butterfly, la cantatrice Tamaki Miura donne ce soir un dernier récital bouleversant. Parmi les spectateurs, Kiyohara se remémore un autre récital, vingt ans plus tôt, à la Scala, auquel il assista avec la jeune Hanako. Dans ces deux nouvelles sobres et émouvantes, le grand romancier japonais explore différentes facettes de l'amour et de ses tourments


Ce que j'en pense : 

Une note très courte pour vous parler d'un ouvrage tout petit qui pourtant m'a attiré, mais qui m'est ensuite tombé des mains. 

Ces deux nouvelles n'ont absolument pas trouvé grâce à mes yeux et je me suis forcée à les lire jusqu'au bout. Tant est si bien que je ne parviendrai pas à rédiger une note complète comme d'ordinaire. Cela m'a fait me souvenir de certaines lectures obligatoires au collège ou au lycée. Des textes qui parfois m'ennuyaient tant que je les lisais en mode automatique, mais n'en retenais rien. 

J'ai trouvé cela pompeux, ennuyeux et pourtant tout tourne autour de ce sentiment merveilleux qu'est l'amour. Mais, car il n'y a pas un seul mais, mais toute une ribambelle, la mort est trop présente et avec les évènements qui se déroulent au Japon depuis quelques temps, j'avoue que j'ai du mal. 
Ce n'était sans doute pas le bon moment pour cette lecture. Reste qu'en regardant après ma difficile lecture, ici ou là sur la Toile, je me suis aperçue que je n'avais pas été la seule dans la blogosphère littéraire à ne pas accrocher du tout. 


Je suis désolée, mais ayant vraiment détestée ces nouvelles, j'ai bien du mal à en parler. J'ai rarement eu autant de répulsion pour un ouvrage.



Et s'il fallait mettre une note : 7 / 20 



lundi 24 novembre 2014

La femme parfaite est une connasse tome 2 d'Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard




Le livre : 

La femme parfaite est une connasse 2 d'Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard aux éditions J'ai Lu, 160 pages, 5 € 00. 



Pourquoi cette lecture : 

J'ai eu la chance de recevoir le second volet de La femme parfaite est une connasse en partenariat avec Gilles Paris
J'aime bien rire et surtout de moi-même qui veut que tout soit toujours parfait. Cette bonne blague ! 



Le pitch : 

Voici enfin la suite tant attendue de La femme parfaite est une connasse ! Pourquoi une suite ? Mais parce que la connasse ne meurt jamais ! Avec humour et légèreté, les auteurs continuent de s'attaquer à celle qui les fait tant culpabiliser : la "femme parfaite". Vous y découvrirez de nouvelles théories telles que le "frisson de la honte" ou la technique "tiré/décalé", mais vous apprendrez aussi "comment reconnaître l'homme parfait", "comment savoir qu'on ne vit pas dans une comédie romantique américaine", ou le concept universel du "mec à trois bières". 
Bref, tout ce qu'il faut pour assumer enfin votre imperfection !



Ce que j'en pense : 

Alors n'en déplaise à certains, j'ai un assez bon sens de l'orientation. Certes, j'ai mes repères assez typiquement féminins, mais l'important c'est bien d'arriver à bon port, non ?! Et toc dans ta face la connasse (ou le connard). 
Oups, je me laisse aller, mais que voulez-vous j'assume pleinement mon imperfection. Et oui, j'ai eu aussi envie d'égorger mes propres enfants de temps en temps. Et aussi ceux des autres ! 
Je suis également une sociopathe de haut niveau. 
Bref, je suis moi et certainement une des très nombreuses copines d'Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard pour le coup. 

Plus sérieusement, si j'y arrive, ce second opus est aussi bon que le premier. On y retrouve les mêmes qualités et on s'amuse toujours autant. On relativise encore plus. On est souvent d'accord, on rit et perso, ma grande Pestouille m'a piqué le livre à peine l'ai-je refermé. Ça c'est trop top de pouvoir partager ça avec elle. 
Humour, humour pour ne plus pleurer sauf de rire. 



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20



vendredi 21 novembre 2014

Le pavillon des enfants fous de Valérie Valère



Le livre : 

Le pavillon des enfants fous de Valérie Valère aux éditions du Livre de poche, 158 pages, 4 € 90.



Pourquoi cette lecture : 

J'ai découvert ce titre dans une liste de lecture proposée dans le cadre d'un challenge littéraire. Je me suis noté le titre et puis voilà les mois et les années même ont filé. C'est par hasard que je suis tombé sur ce livre dans un rayonnage de bibliothèque.
L'auteur était pour moi une parfaite inconnue, mais après quelques recherches...

Valérie Valère nous a quitté alors qu'elle n'avait que 21 ans. 
C'était une jeune femme, française, qui souffrait d'anorexie et qui avait une sensibilité à fleur de peau. Elle ne semblait trouver sa place nul part et se sentait incapable d'être heureuse un jour. 
Son enfance ne fut pas très heureuse, mais c'est surtout à l'adolescence que tout dérape. Elle sombre véritablement dans l'anorexie et sera internée durant quatre longs mois dans un hôpital psychiatrique parisien. Elle n'en sortira que lorsque ses jours ne sont plus en danger immédiatement. 
Elle sera comédienne après avoir essayer la danse et le cirque, mais là encore, elle ne trouvera pas sa place.
Elle se lance alors dans l'écriture corps et âme. Le succès fut souvent au rendez-vous, mais il y eu aussi des incompréhensions entre les lecteurs et l'auteur. 
Fragile, Valérie Valère décèdera d'une crise cardiaque provoquée par une overdose médicamenteuse.



Le pitch : 

A treize ans, Valérie Valère a été internée au pavillon des enfants fous d'un grand hôpital parisien.
A quinze ans, elle écrit le récit de ce séjour. Son livre n'est pas seulement une vision du monde hospitalier, des traitements pour les malades mentaux, le cri pathétique d'une adolescente de treize ans qui, un jour, a refusé toute nourriture : elle prend conscience des raisons profondes qui l'ont amenée au comportement suicidaire qu'est l'anorexie. Et son récit est avant tout l'histoire d'une guérison.



Ce que j'en pense : 

Ouvrage disponible en poche et à tout petit prix (moins de 4€90), c'est un achat qui ne vous ruinera pas le porte-monnaie, mais qui peut vous bouleverser tout de même. Cela me rappelle le slogan des bonbons, les petits pimousses : "Petits mais costauds !!!"

Lecture qui peut se faire d'une traite car le récit est court : 158 pages en version de poche. 
Cependant, vous devriez mettre un peu plus longtemps à le digérer. 
Oui j'emploie beaucoup de temps liés à la nourriture, mais elle sera très présente puisque Valérie refuse de s'alimenter. Elle est anorexique et même si les faits qu'elle relate remonte aux années 70, c'est hélas un thème toujours d'actualité. Certes, on en parle un peu plus librement, mais combien de drames ont-ils été nécessaires pour que cela se fasse ? 

J'ai été très sensible à cette vision que nous propose l'auteur, si jeune et pourtant si mature dans son raisonnement, même si parfois, son style tient plus du cri que de la prose recherchée. 
Il faut pour le comprendre savoir que Valérie Valère s'est mise un jour derrière sa machine à écrire et a tapé d'une traite ce témoignage. Il parait même qu'elle a refusé de le relire dans un premier temps, tant cette expérience fut douloureuse, même si elle n'a écrit tout ceci que quelques années après les faits. Elle s'était replongée totalement dans cette atmosphère et ses sensations de l'époque. Un retour vers son enfer. 
Les corrections qu'elle y a apporté ensuite furent de pure forme car elle a souhaité que volontairement y reste les répétions de termes et certaines maladresses de style. C'est un témoignage fort et peu importe en fait alors l'enrobage. 

On se rend vite compte qu'elle est dans un environnement qui ne peut pas vraiment l'aider. Il y a le décalage des époques, mais quand même. L'anorexie est une maladie, cependant devait-on la traiter de la sorte ? Certes non. Vous verrez, vous ne resterez pas indifférent à ces portes qui claquent, ces paroles de personnels dit soignants… Cela vous glacera le dos.

On tourne en rond comme Valérie dans cet univers si peu fait pour elle. On se transforme en bête sauvage enfermée qui attend la première occasion pour s'échapper. Seulement voilà, on n'abandonne pas l'anorexie comme cela. Faute de soins, de suivis adaptés, c'est trop souvent le drame qui nous rattrape. 

A lire pour ce qu'il est, ce petit livre est surtout un cri, une histoire humaine triste, mais qu'on ne peut passer sous silence. 




Et s'il fallait mettre une note :  14 / 20



jeudi 20 novembre 2014

Un autre monde est possible de Francis Reitter




Le livre :

Un autre monde est possible de Francis Reitter aux éditions du Chemin Vert, 118 pages sur mon iPad, 4 € 99.
Version ebook 


Pourquoi cette lecture :

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions du Chemin Vert
Le choix de ce titre s'est fait en lisant tout bêtement le pitch et via la thématique. L'envie aussi de découvrir de nouveaux auteurs mis en avant par une nouvelle maison d'édition numérique me plait toujours autant et oriente encore mes choix. 


Le pitch : 

C'est la fin du monde !, un monstrueux tsunami d'origine tellurique profonde a ravagé la planète. Dans quelques sommets ou plateaux épargnés devenus îles, sur des arches immobiles, va s'inventer un monde nouveau.
Comment la petite communauté des survivants va-t-elle évoluer ? Frantz, jeune retraité qui aspirait à un monde nouveau, observe cette évolution sous tous les angles : écologie, énergétique, économie, société, psychologie, philosophie politique...



Ce que j'en pense : 

Je le dis presque tous les jours : "Si on continue comme cela, on va droit dans le mur." L'ouvrage de Francis Reitter ne pouvait que m'attirer. Après rien ne disait que j'allais approuver les idées développées dedans. 

Très actuel (références multiples que le lecteur pourra très vite et aisément replacer dans notre contexte), ce roman propose aussi de très belles descriptions de la nature des Vosges que je ne connais qu'assez mal, je l'avoue. Cependant, elles m'ont justement données envie d'aller les découvrir loin du tumulte des foules et des villes. 
Et puis, il y a La Catastrophe. Je n'en dirai pas plus. Je ne veux pas trop vous dévoiler ce livre court, mais riche. On n'est pas dans l'effet spectaculaire comme dans le film "2012", on est un cran au-dessus.  

Résolument optimiste, ce récit n'oublie pas pour autant l'horreur d'une telle situation (résultat de la catastrophe justement). Reste effectivement l'instinct de survie. D'anciens réflexes refont surface. Mais comment cela va se passer, là le roman prend toute sa dimension. 
Les problèmes, les soucis ne sont pas gommés par l'auteur qui les évoquent, proposant à travers ses personnages des solutions. 

J'ai aimé suivre la construction, puis l'évolution de cette communauté de survivants. Leur nouvelle existence est rude, mais belle et riche. Les valeurs fondamentales reviennent. Presque on arriverait à les envier. 

Écriture agréable et régulière font que ce livre se lit avec plaisir. On se prend à réfléchir à ce que l'on fera à la place de ces survivants. Plus grave qu'il n'y paraît de prime abord, cette lecture nous interroge sur notre vie actuelle et ses valeurs, notre aveuglement, nos erreurs...

Venez donc rencontrer les Utopiens, vous apprendrez forcément quelque chose. 


Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20




mercredi 19 novembre 2014

La femme parfaite est une connasse, tome 1 d' Anne-sophie et Marie-Aldine Girard



Le livre : 

La femme parfaite est une connasse 1 d'Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard aux éditions J'ai Lu, 160 pages, 5 € 00. 



Pourquoi cette lecture : 

J'ai eu la chance de recevoir le second volet de La femme parfaite est une connasse et comme j'aime faire les choses bien, j'ai ressorti de ma PAL le premier tome. Il prenait la poussière et j'étais en retard d'une guerre pour cette lecture. Parfait ! 



Le pitch : 

Ce livre est le guide pour toutes les femmes imparfaites. Vous y découvrirez notamment des théories comme "la jurisprudence de la frange", "la théorie du pot de cacahuètes" ou encore le concept universel du "foutu pour foutu", mais vous apprendrez aussi "comment garder sa dignité quand on est complètement bourrée", "comment réagir devant un bébé laid", ou "les questions qu'il ne faut pas poser à un homme si on ne veut pas entendre les réponses".



Ce que j'en pense : 

Alors oui qu'on se le dise j'aime "The Time of my Life" issue de la BO du film "Dirty Dancing". Je le clame haut et fort, j'assume !
Voilà, ça fait du bien et oui, je suis comme toutes les filles en ce bas monde, je me trouve nulle et j'en ai marre de tout faire bien pour presque zéro résultat, enfin pas ceux espérés. Je ne serai jamais comme Kate Moss, ni même Laetitia Casta, je me suis faite une raison. Et foutu pour foutu, je serai juste Moi ! (Librement inspiré de ce petit manuel de survie)

Petit ouvrage qui fait du bien, à lire, à relire, à offrir sans se ruiner, simple et ludique. 
Bravo les jumelles, ce livre a fait le buzz il y a quelques mois et sans être révolutionnaire, il n'en reste pas moins sympa. 

Ça se lit vite, mais on peut en tirer des petits encouragements au quotidien. Ça booste l'égo et redonne confiance en soi. 
Amusant, ce serait bête de s'en priver d'autant plus que ce livre ne vaut pas plus cher qu'un magazine qui nous mettra en tête de nouvelles idées pour se pourrir l'existence (on ne sera jamais assez ceci et toujours trop cela).

Alors on file se l'offrir !!!!  



Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20



mardi 18 novembre 2014

Marilyn et JFK deFrançois Forestier




Le livre : 

Marilyn et JFK de François Forestier aux éditions Albin Michel, 297 pages, 19 € 80

Ouvrage également disponible en format de poche pour celles et ceux qui seraient intéressés.



Pourquoi cette lecture : 

J'aime l'Histoire et les mythes, l'ouvrage de François Forestier, "Marilyn et JFK" ne pouvait donc qu'attirer mon regard. En le trouvant dans les rayonnages de l'une de mes bibliothèques d'emprunt, je vous certifie que je n'ai pas beaucoup réfléchie pour savoir si je le prenais ou non. De plus, le visionnage récent de la série sur Netflix des "Kennedy" avait rendu ce sujet brûlant pour moi. 

François Forestier, l'auteur donc, est journaliste actuellement au Nouvel Observateur, mais sa plume a déjà été lue dans bien d'autres titres de la presse.
Il publie assez régulièrement des ouvrages depuis 1981 avec une prédilection pour les romans et les biographies.



Le pitch : 

"L'histoire semble connue.
Pourtant, elle n'a jamais été racontée. La star la plus désirée d'Hollywood et le président le plus charismatique des Etats-Unis ont eu une liaison qui a duré dix ans avant de se transformer en love story sous haute surveillance. Enregistrés par la Mafia, mis sur écoute par le KGB, filés par la CIA, les amants n'ont jamais été seuls. Voyeurisme d'Etat, chantage, manipulation, élections truquées, argent sale, tout y passe : Marilyn Monroe, au bord de la folie, et JFK, à la frontière du scandale, se sont croisés.
Et, peut-être même, aimés. Mais, tandis que le Président écoute Marilyn chanter " Happy Birthday ", la guerre de l'ombre fait rage. Il y aura des morts."



Ce que j'en pense : 

La couverture de l'ouvrage est magnifique, originale. On devine plus qu'on ne voit et c'est ce qui rend ce cliché authentique et vrai. On apprend par l'auteur que cette photographie est une rescapée de la chasse aux traces, aux preuves de cette liaison entre deux monstres sacrés des Etats-Unis. 
J'aime la typographie choisie pour le titre, la différence de couleur (le blanc pour Marilyn = innocence de l'enfance ? le rouge pour JFK = le sang de ses combats, de sa fin tragique ?)

Je me doute qu'il fallait un certain cran pour oser écrire ce livre car tant d'encre a déjà été versé pour parler de Marilyn et de JFK, mais l'approche est plus originale, sans complaisance. D'ailleurs, je trouve que tout est dit pour résumer l'ouvrage dans la première phrase de l'avant-propos, ainsi que dans les trois dernières : 
"C'est une histoire que tout le monde connaît, mais que personne ne connaît."
"Pour jeté une petite lumière sur cette nuit-là, il fallait une solide documentation, un éditeur patient et un défaut crucial. 
Le mauvais esprit.
J'ai."

Au niveau du style, on retrouve dans le texte les trois domaines d'écriture où sévit François Forestier : journaliste, romancier et biographe.
La lecture est agréable, précise, mais humaine (donc imparfaite). Les personnages, ici, sont des êtres ayant réellement existés et on les découvre pas forcément sous leur meilleur aspect. L'angle d'attaque est sans filtre réel et il est donc terriblement naturel. Le glamour repassera le plus souvent. 
On peut même trouver quelques détails ici ou là qui sont à la limite du "trash", cependant, ils ne sont que bien rarement gratuits. Ils sont fondés et renforcent un certain malaise chez le lecteur qui peut alors très facilement penser : "Tous pourris !".

Il est certain que l'on évolue dans un véritable nid de vipères. J'ai même été franchement un peu dégoûtée de tout après cette lecture. J'ai conservé une saveur amer en bouche et j'ai eu besoin de me changer les idées. C'est une lecture agréable par la facilité qu'on a de déchiffrer le texte, mais le contenu est bien moins digeste. Ce n'est pas la faute de l'auteur, c'est juste un constat.

A noter que François Forestier n'a pas ménagé ses efforts, ni ses recherches. La bibliographie qui termine ce livre est très étoffées et ravira peut-être les lecteurs anglophones.

A lire donc, mais en toute connaissance de cause.



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20 




lundi 17 novembre 2014

Le poison d'amour d'Eric-Emmanuel Schmitt



Rentrée littéraire 2014




Le livre : 

Le poison d'amour d'Eric Emmanuel Schmitt aux éditions Albin Michel, 156 pages , 15 € 00.


Pourquoi cette lecture : 

C'est un partenariat avec Gilles Paris
Suite sans l'être vraiment d'Elixir d'amour, j'ai encore envie de lire Eric-Emmanuel Schmitt qui me fait du bien sans que je sache comment il s'y prend. 


Le pitch : 

Quatre adolescentes veulent découvrir l'amour, autant par goût que par pression sociale... Tous les soirs, malgré la journée passée ensemble au lycée, elles échangent des messages délivrant leurs désirs, leurs intrigues, leurs réussites ou leur impatience. Jusqu'au jour où le drame a lieu... Y a-t-il une intoxication par l'amour ? Les idées toutes faites sur l'amour ne forment-elles pas un poison qui empêche de vivre ? Si ces jeunes filles n'avaient pas la tête farcies d'histoires sentimentales, elles auraient abordé différemment ce moment ou, pour les autres comme pour elles-mêmes, elles deviennent des femmes.


Ce que j'en pense : 

Exploration de ce sentiment qui nous obsède tant : l'amour. 
Suite de celle-ci déjà abordé dans "L'élixir d'amour" avec ce nouveau roman, autre facette de l'amour... 

L'idée de nous donner à lire des passages de journaux intimes de jeunes filles n'est pas mauvaise, mais peu novatrice. On se doute déjà un peu de ce que l'on va y trouver car un jour, nous aussi nous avons été des adolescentes. Je parle pour les lectrices. Les lecteurs découvriront eux la visions de cet âge de tous les chamboulements par une vision de l'autre sexe. 

Cela ne loupe pas, on n'est pas surpris par les réflexions... Juste je trouve le ton et le style trop parfait, trop lisse pour être celui de ces jeunes personnes. Cela n'est pas crédible à mes yeux. Dommage la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt est trop belle, un comble non ?
De plus, je n'ai pas eu de réel déclic avec un des personnages. Je suis restée comme bloquée, impossible d'éprouver une véritable empathie. Frustration maximum pour moi. J'avais envie de vibrer, mais pas moyen. Grrrrrrrr 
Et pourtant comme dans "Les feux de l'amour", le soap par excellence, il y en a des rebondissements ! C'est logique, rappelons-nous de cette époque. Pas forcément glorieuse d'ailleurs... 

Belle écriture comme toujours, mais bien que l'histoire reste belle et cruelle aussi, je n'ai pas "marché" cette fois. Ceci étant dit, beaucoup devrait trouver dans ce livre un récit qui les transportera dans une tragédie humaine, presque aussi vieille que le monde. Il y a de quoi ravir plus d'un lecteur. 




Et s'il fallait mettre une note : 11 / 20 




vendredi 14 novembre 2014

Sukkwan Island de David Vann






Le livre : 

Sukkwan Island de David Vann aux éditions Folio, 231 pages, 6 € 80.



Pourquoi cette lecture : 

"Sukkwan Island" est encore un livre que j'avais découvert en visionnant "La grande librairie", un jeudi soir sur France 5 (il y a quelques années déjà, 2010), mais j'ai vraiment eu envie de le lire après une réunion de lecteurs à la médiathèque de Chamonix Mont-Blanc ayant pour thème les auteurs du Montana. Il est certain que l'on a un peu élargie cette définition, mais c'était le point de départ en tout cas. On ne le dira jamais assez, mais les échanges avec les autres lecteurs (en réel ou de manière virtuelle grâce à la Toile), c'est fantastique et cela déclenche en vous toujours de nouvelles envies de découvertes. En tous cas, chez moi, cela fonctionne à 200% ! 

David Vann était un inconnu pour moi avant ce titre. 
Ecrivain américain, né en 1966 en Alaska, c'est assez naturellement que "Sukkwan Island" trouve son intrigue située sur une île sauvage du Sud de l'Alaska. On écrit toujours mieux sur ce que l'on connait bien et les thèmes que l'on maîtrise. Les exceptions se comptent sur les doigts d'une main ou alors, c'est au prix d'énormément de travail en amont de la phase d'écriture. 
Bien qu'il ait déjà écrit et été publié avant "Sukkwan Island", c'est cet ouvrage qui va sans doute le faire le plus connaître car il a été couronné en novembre 2010 par le prix Médicis étranger. La médiatisation qui va suivre lui sera très favorable, plus efficace encore que le bouche à oreille.



Le pitch : 

Rien que la quatrième de couverture devrait vous mettre l'eau à la bouche, même si vous n'êtes pas des fervents lecteurs des ouvrages édités en général par la maison d'édition Gallmeister (spécialisée dans le Nature Writing et maison d'édition au départ de ce titre) : 

Une île sauvage du Sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées.
C'est dans ce décor que Jim décide d'emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d'échecs personnels, il voit là l'occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable.
Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable. Avec ce roman qui nous entraîne au coeur des ténèbres de l'âme humaine, David Vann s'installe d'emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan.



Ce que j'en pense : 

Je savais que beaucoup de cette histoire était autobiographique. Je l'ai su en écoutant David Vann en parler sur le plateau de François Busnel pour "La grande librairie" (vive les vidéos du web), mais aussi en lisant un article publié sur "Sukkwan Island" dans le monde (archives). Jugez plutôt : 
"Dans le roman, le fils s'appelle Roy et le père Jim, diminutif de James. Comme dans la dédicace : "A mon père, James Edwin Vann, 1940-1980". James Vann, père de David donc, aimait les femmes, la pêche et la chasse. Quand son fils est né, il était dentiste sur une base américaine au milieu de nulle part, une île du nom d'Adak à l'extrême ouest de l'Alaska. La famille s'installe ensuite à Ketchikan, une petite ville de l'autre côté de l'Etat américain, près de la frontière canadienne. Mais James Vann est un homme infidèle. Les parents se séparent, le père reste dans ces froides contrées tandis que la mère, David et sa soeur s'installent en Californie.
L'enfant aussi aime la pêche et la chasse. Il rejoint son père tous les étés, attrape des saumons plus grands que lui. Un jour, alors qu'il a 13 ans, son père lui propose de venir passer une année en Alaska. Il refuse. Quinze jours plus tard, il est à la plage avec sa mère et sa soeur lorsque la famille reçoit un coup de fil : son père s'est tué d'une balle de pistolet.
Pendant quinze ans, David Vann sera insomniaque. La honte et la culpabilité le rongent. Son entourage ne lui est pas d'un grand secours psychologique : sa mère lui a offert les fusils de chasse de son père ! Il n'a pas vu la dépouille de son père, raconte autour de lui qu'il est décédé d'un cancer. "Je me sentais sale", dit-il avec le recul.
David Vann avait 19 ans lorsqu'il a entrepris le récit de ce traumatisme." (Sources : Le Monde des livres, article publié le 25/06/2010 et mis à jour le 08/11/2010)
Pour en apprendre un peu plus sur l'auteur, je vous conseille sur site : http://www.davidvann.com/

Ce livre est donc celui qui fut une souffrance pour son auteur. Il mit des années à l'écrire, à le réécrire. Il l'a recommencé moult fois car jamais il ne lui convenait. Et puis un jour, il a su trouvé les mots. Cela ne s'explique pas. Le livre s'est offert à lui et David Vann nous propose de partager un peu de sa vie, de son expérience à travers ce récit romancé.
Cela nous est plus facile à nous qu'à lui, au début en tout cas. 

Le style est fluide, on se laisse porté par les paysages, la prose légère de l'auteur qui contraste avec l'ambiance, les relations qui lient Roy à son père. 
Les 112 premières pages sont assez linéaires et c'est cette mythique page 113 qui fait tout basculer. Tout le monde ou presque en a parlé. C'est là le tournant du roman car auparavant, la situation est tendue nerveusement, mais comme cela peut l'être aussi entre un père qui connait relativement peu son fils, qui lui, rentre en plein dans l'adolescence.
Je puis bien l'avouer maintenant, le retournement de situation ne m'a pas véritablement surprise. Est-ce parce que justement j'ai trop entendu dire que c'était horrible, que c'était à couper le souffle ? C'est bien possible. Reste que c'est un moment clef pour le récit. On passe à autre chose ensuite. 

Il parait que la seconde partie se lit d'un trait et pourtant là encore je me suis démarquée car j'ai coupé ma lecture en deux soirées. Cependant, oui, je confirme qu'il faut avoir parfois le coeur bien accroché. On n'est plus dans "Oui-Oui Land" ! C'est d'ailleurs cette seconde partie qui pourrait attirer des lecteurs qui ne se seraient point intéressés à ce titre. Je pense par exemple aux amateurs de sensations fortes, aux forcenés qui enchainent les lectures de thriller. ils devraient y trouver leur compte.
On est bousculé, parfois mis à mal, un peu comme le personnage qui va occupé presque l'intégralité de la seconde partie du roman. On s'en sortira bien mieux que lui, mais quand même, on ne peut pas rester de marbre. Le style est alors cru, efficace et David Vann sait fait mal avec quelques mots seulement, mais aussi captiver notre attention jusqu'à l'ultime ligne de "Sukkwan Island".

Un détail pourra vous surprendre. Les dialogues ne sont absolument pas signalés par la ponctuation et les échanges entre les protagonistes sont insérés dans la corps du texte.  Je vous rassure, on s'y fait très vite et fort bien. 

Un ouvrage que je déconseille aux personnes sensibles, fortement dépressives. C'est fort, brutal et peut déstabiliser. Ce n'est donc pas un livre à glisser entre toutes les mains, mais à lire, à découvrir tout de même pour tous les autres. 





Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20 


jeudi 13 novembre 2014

Le cercle et la fraternité de Christophe Lunetto



Le livre :

Le cercle et la fraternité de Christophe Lunetto aux éditions du Chemin Vert, 198 pages (sur mon iPad), 4 € 99. 
(Ebook)


Pourquoi cette lecture :

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions numériques du Chemin Vert.
J'ai choisi ce titre car j'apprécie les romans policiers et s'ils sont historiques, c'est un plus. Quant en plus, on peut y croiser des auteurs passés de nos jours à la postérité avec leurs héros, c'est bonus ! 
Si cette lecture peut aussi aider à faire connaître une maison d'édition et des nouveaux écrivains alors c'est cerise sur le gâteau !!


Le pitch :

Londres, hiver 1886. Quelques jours avant Noël, le cadavre horriblement mutilé d'une prostituée est retrouvé sur les bords de la Tamise.
Les jeunes et pas encore célèbres James M. Barrie, Arthur Conan Doyle et Bram Stoker se lancent sur la piste des tueurs. Des bas-fonds de la ville au plus profond de la lande écossaise, ils vont devoir dénouer les fils d'une intrigue périlleuse, percer des secrets séculaires et affronter un adversaire redoutable : la Fraternité.
Bien des années plus tard, ils se souviendront de cette aventure horrifique pour leurs créations respectives de Peter Pan, Sherlock Holmes et Dracula.



Ce que j'en pense :

Je me suis sentie dans mon élément dès les premières phrases. J'ai glissée dans cette atmosphère déjà un peu familière de par des lectures passées et grâce aussi aux divers films, séries et que sais-je encore qui m'ont mis en tête des images plus vraies que natures de cette époque. Reste aussi le savoir faire de l'auteur. Ce n'est pas rien. 

Belle brochette de protagonistes. Un casting des plus prestigieux ! Le gratin quoi. J'apprécie ce cadeau d'autant mieux que tout sonne plutôt juste (mêmes certaines maladresses s'oublient aisément tant le reste est bon. On a envie d'y croire). Ils sont comme je pouvais me les imaginer plongés dans une situation semblable. 
En bref, l'auteur devance presque mes désirs. 

Un brin de fantaisie, d'étrange, limite de surnaturel, hummmmm, parfait, je suis bonne cliente quand cela ne fait que renforcer l'intrigue. Et Christophe Lunetto de piocher dans ce qui fera le succès de ses personnages. Vampires, déduction, raisonnement, enquêtes... Tout est là. 
Et il est vrai que cette époque fin XIXème s'y prête admirablement. Allez savoir pourquoi, même l'impensable, l'impossible est crédible pour peu qu'on y mette les formes. 

L'action est présente et on ne s'ennuie pas. Les rebondissements sont nombreux, mais pas à chaque page ce qui aurait pu être lassant à la longue. Non, on sent le rythme nous prendre, nous entraîner, mais pas nous essouffler, nous user avant l'heure. 

Et enfin, un véritable final en douceur après une apothéose d'action, de sentiments et de destinées. C'est fait avec douceur, sans précipitation, on laisse le temps au lecteur de prendre congé de ses compagnons (avec regret). C'est tellement rare que cela mérite d'être souligné ! 


Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20



mercredi 12 novembre 2014

La soupe minceur du Dr Solsona



Le livre : 

La soupe minceur du Dr F. Solsona aux éditions Larousse, version ebook, 10 € 99.



Pourquoi cette lecture : 

Elle est liée à mon histoire personnelle et je vous dis tout cela dans ma critique.
La curiosité aussi, je suis vraiment trop curieuse !!! 



Le pitch : 

Enfin un régime facile et convivial qui permet de maigrir en mangeant normalement, sans se priver et sans effet yo-yo !Un ouvrage qui contient tout ce qu'il faut pour une démarche saine, efficace et durable :- un programme pratique de 150 menus et 100 délicieuses recettes de soupes.- une information complète et sérieuse des explications claires et pertinentes.



Ce que j'en pense : 

Je ne suis pas (plus) une accro des régimes, bien au contraire. Je ne voulais même plus en entendre parler après des échecs cuisants, des rebonds toujours plus importants (le yo-yo, mais toujours dans le mauvais sens hein). J'avais casé la spirale infernale en stoppant pendant des années toute forme de régime et j'avais raison puisque mon poids était alors devenu stable. Cependant, j'avais un soucis, j'étais devenue obèse et ça, je ne le supportais plus, sans parler des problèmes de santé qui sont quand même accentués avec cette masse que je devais me trainer en plus. Ma généraliste de l'époque utilisait l'image suivante : "Vous transportez chaque jour, chaque minute l'équivalent d'un sac de ciment sur votre dos avec cette surcharge pondérale. La perdre, même en partie serait alléger votre organisme, mais peut-être aussi votre mental". Elle avait bien raison même si je vous le dis tout net, même plus mince, mes soucis ne se sont pas envolés et je ne vois pas encore la vie en rose !!! 
Bref, un jour je me suis lancée un ultime défi : perdre enfin ces 35 kg (perte idyllique au pays des Bisounours) qui me pourrissaient l'existence et j'y suis parvenue ou presque. J'ai pu stabiliser mon poids mais malgré 25 kg en moins, il m'en restait disons une petite dizaine dont j'aurai bien voulu me défaire. C'était tout sauf une obligation, mon IMC était devenu tout à fait normal (enfin juste un petit surplus), mais je n'étais pas encore totalement satisfaite. Je me laissais toutefois du temps et ne me mettait pas martel en tête. Ces kilos, je les perdrais au fil du temps (ou pas). 
Et puis voilà ce titre : La soupe minceur. Moi qui prépare des soupe tous les jours durant l'automne et l'hiver, c'était parfait ! 

Ce n'est pas un livre de plus qui va vous proposer un énième régime pour perdre vos kilos en trop avant la belle saison. Non, il s'agit plutôt d'un ouvrage qui va vous aider certes à perdre sans doute quelques cm et kilos superflus, mais dans un cadre non restrictif, compatible avec une vie active, sociale et familiale. D'ailleurs, je trouve que le terme le plus approprier pour qualifier cette perte de poids n'est pas maigrir, mais mincir. Le Dr Solsona vous conseille d'ailleurs de plus vous fier à ce que vous montre vos vêtements (on s'y sent bien, on peut même passer une taille de moins etc…) que les chiffres qui s'affichent sur votre balance ! Un kilo de muscle est bien aussi lourd qu'un kilo de graisse, mais il prend moins de volume donc, on peut ne pas avoir perdu un gramme, voir même prendre un kilo ou deux, mais être bien dans ses fringues, dans sa tête, être devenue plus tonique et être en mesure de se vêtir avec une taille de moins sans problème. Et oui, le diktat de la balance, c'est terminé ! 

J'ai lu avec plaisir ce livre car bien construit, argumenté et avec des propos qui ne vous culpabilisent jamais. 
J'y ai trouvé quelques bonnes recettes supplémentaires pour mes soupes de chaque jour. Varié les plaisirs, c'est encore mieux ! De plus la soupe, c'est économique comme plat et cela plait à tout le monde pour peu que l'on soit inventif. 
Je mettrai en pratique les plus grandes lignes et je verrai le résultat au printemps. Je ne suis absolument pas pressée et puis je cherche plus à me faire du bien globalement sans me couper des miens qu'autre chose. Le reste ce sera bonus !!! 

Un ebook pas idiot du tout ! 


Et sil fallait mettre une note : 14 /20