lundi 31 mars 2014

L'énigme de la rue Saint-Nicaise de Laurent Joffrin





Le livre :

L'énigme de la rue Saint-Nicaise de Laurent Joffrin aux éditions J'ai Lu, 443 pages, 8 €.


Pourquoi cette lecture :

En premier : J'aime les romans policiers et historiques. 
En second : J'aime les sagas qui permettent de retrouver des héros attachants régulièrement dans de nouvelles aventures. Je sais déjà qu'il y a un second tome...  
En troisième point : J'aime que l'on me propose des partenariats qui me correspondent vraiment (merci J'ai Lu).
Voila donc mon tout pour cette lecture


Le pitch :

Le jour de Noël 1800, une bombe manque de tuer Bonaparte, qui se rendait en carrosse à l'Opéra. Le Premier consul mandate Donatien Lachance, jeune détective à l'intelligence acérée, précurseur de la police scientifique et séducteur invétéré. On accuse d'emblée les républicains, mais Lachance n'y croit pas. Il cherche à protéger Olympe, une jeune républicaine exaltée qu'il a follement aimée et qui apparaît en haut de la liste des coupables potentiels, tout en poursuivant la piste des monarchistes extrémistes. 
Parviendra-t-il à triompher des comploteurs sans tomber dans les intrigues du pouvoir et le piège des grands sentiments, grâce à ses talents d'enquêteur et de galant ?



Ce que j'en pense : 

Belle entame avec Bonaparte alors général, mais aussi premier Consul et toujours plein de fougue avec son pauvre secrétaire Bourrienne mît un peu à mal, mais faisant bonne figure. 
La littérature au cœur du sujet ? J'adore forcément puisque j'aime lire et si possible pas seulement un tas d'âneries même si parfois cela détend mon mono-neurone. 
Reste que cette mise en bouche nous mène vers l'horreur. 214 ans après, cela me fait frissonner car rien n'a changé au fond. 

Côté protagonistes, on est servi, on a du beau monde et limite, il y a foule. 

Donatien Lachance, le personnage principal, est beau, mais son âme est disons plus sombre. Il a beau être dans la police et donc en théorie du côté des gentils, il faut replacer les éléments dans un contexte historique post-révolutionnaire, très sanglant, avec des événements qui feraient frémir même les plus endurcis. Le fait d'abattre de sang froid un enfant par exemple...
Vous l'aurez compris, Donatien n'attire pas d'emblée ma sympathie. 
Heureusement, il est homme de parole, fidèle en amitié et garde un certain idéal. J'apprécie moins son ambition. Il n'est donc point parfait et c'est bien ainsi car rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. 
Le retour sur son passé plus en détail que nous offre l'auteur m'a permis de mieux le comprendre, mais pas forcément de tout lui pardonner. Je pense qu'il aurait pu être différent. 
Et puis au fil des pages, Donatien devient plus sympathique. Je ne peux pas dire que je l'aime beaucoup, mais je le trouve indéniablement plus humain. 

Bonaparte est fougueux, fin stratège même si parfois sa stratégie justement se résume à foncer tête baissée. Il ne veut rien laisser au hasard et épuise son monde. Il faut bien avouer que la tâche est rude pour remettre la France sur les rails. Il a déjà livré bien des batailles, mais celles a venir seront les plus rudes. 
Il reste vif, mais également borné. Enfin, il n'est pas dénué de cœur et de raison...

Joséphine me semble un brin trop frivole avec sa fille Hortense, mais cette vision m'est trop parcellaire. 

Fouché est un animal politique à sang froid. Comment le dépeindre autrement ? Les états d'âmes, il ne connaît pas. 
Son histoire est rude, son caractère le sera tout autant. 

Hyacinthe possède une nature agaçante, mais avec des bons points néanmoins. Avec lui, j'ai souris un peu et il ne manque pas de courage ou de folie. C'est un homme qui a du cœur, de l'esprit et bien d'autres qualités. 

Olympe me laisse de glace par bien des aspects de sa personnalité. Elle est trop rigide, mais j'ai apprécié sa volonté de ne pas vouloir passé à côté de sa vie, de vivre les choses pleinement comme par exemple son amour pour Hyacinthe et son désir pour Donatien. Elle est courageuse également et possède aussi une volonté peu commune. 

D'autres personnages sont à découvrir au fil des pages. Il y en a pour tous les goûts !

Paris est admirablement décrite. On s'y retrouve très facilement pour qui connaît un brin la capitale. J'ai aussi retrouvé d'autres contrées et villes connues comme Saumur, Grenoble, Lyon, Vizille...
Les scènes de manière générale sont tout aussi bien dépeintes et parfois on souhaiterait presque moins de détails sordides. Ben oui, on apprécie de frissonner un peu, beaucoup, mais pas d'avoir la nausée en imaginant certains passages qui deviennent trop présents dans notre esprit. Je ne suis pourtant pas tellement impressionnable, mais quelques fois, je sature. Ceci étant dit, si je réagis autant, c'est également que l'auteur est assez talentueux pour me faire ressentir cela de manière intense rien que par sa prose. Ce n'est pas donné au premier venu. 

L'enquête est parfois mise de côté pour en apprendre un peu plus sur les protagonistes principaux. C'est intéressant car on se doute que ces informations nous seront utiles, mais parfois on aimerait être un peu plus dans le présent d'alors. Faut dire que c'est une période où la politique tient une place plus qu'essentielle. La France se reconstruit, se cherche encore. 

Un roman très riche dans tous les sens du terme qui mérite d'être lu. On y apprend ou revoit pas mal d'éléments de notre histoire en plus de résoudre une affaire policière. 


Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20.



mercredi 26 mars 2014

Salon du livre de Paris 2014


Comme chaque année, j'ai arpenté les allées du Salon di livre de Paris.
Je n'y passe que quelques heures car je déteste les gros bains de foule, mais c'est un passage obligé pour moi qui aime autant les livres. J'y pioche quelques idées, j'y rencontre pas mal de monde et même j'y retrouve des amis : Fabienne Blanchut, Jérôme Doe, Guillaume Prévost... etc, fait aussi quelques rencontres plus "professionnelles" parfois.
En bref, j'hume l'air du temps littéraire.


Enfin cela est possible tant que les allées ne sont pas bondées et donc il faut bien choisir ses heures et ses jours... Mais le plus souvent en 4 ou 5 heures, c'est tout bon. Je suis du genre efficace, je sais ! lol
Je passe certainement à côté de pas mal de choses et/ou d'opportunités, mais je m'en fiche un peu car mon moteur est le plaisir, juste lui ! Je laisse les statistiques, les responsabilités, la notoriété et les projecteurs aux autres. Je blogue depuis des années et juste par plaisir qu'on se le dise !


Je profite pleinement de chacune de mes rencontres et je ne fais pas de photos de toutes les personnalités que je croise. Je ne suis pas là non plus pour la chasse aux dédicaces. Plutôt pour échanger quelques mots, parler de passions communes  avec des éditeurs, des auteurs, des illustrateurs, des journalistes etc...


On discute de sujets parfois très légers ou graves, cela dépend...


On se respecte, on est intimidé...


On oublie les données chiffrées surtout quand on parle alors en dizaine d'années !!!!
Et pourtant, que de souvenirs !!!!
Mais il faut aller de l'avant maintenant.


Croire dans les nouveaux talents...


Même si les valeurs sûres ont toujours leurs place !


Et même les plus fantasques sont acceptés.


Sportif ou avec la fibre écologiste...


Acteur, chanteur, voir même un peu écrivain aussi...

Le salon du livre de Paris, c'est une foire où l'on vend, contacte, touche, parle, échange, s'interroge, rencontre, partage et que sais-je encore...
C'est une fois dans l'année, c'est peu et beaucoup à la fois.
C'est un rendez-vous incontournable qui ravit et agace aussi.
C'est déjà noté dans mes tablettes pour l'année prochaine !!!

lundi 24 mars 2014

Tuez qui vous voulez d'Olivier Barde-Cabuçon




Le livre : 

Tuez qui vous voulez d'Olivier Barde-Cabuçon aux éditions Actes Sud collection Actes Noirs, 378 pages, 22 € 90.



Pourquoi cette lecture : 

Je suis devenue une inconditionnelle des aventures du commissaire aux morts étranges en deux tomes seulement. Quand le talent est là, on le sait immédiatement. 
Ce troisième opus sera-t-il un autre coup de cœur ?! Hum, hum, hum...
J'en tremble d'avance et j'espère bien que cela sera encore de plaisir grâce à la plume d'Olivier Barde-Cabuçon. 


Le pitch : 

Hiver 1759. Alors que s'élèvent les fusées multicolores d'un splendide feu d'artifice donné par le roi à son bon peuple de Paris, un inconnu est assassiné dans une ruelle. C'est le troisième jeune homme retrouvé égorgé et la langue arrachée. Mais cette fois, la victime est russe. Le commissaire aux morts étranges se charge de l'affaire dans une atmosphère aussi singulière que les meurtres dont il a la charge : les miracles se multiplient au cimetière Saint-Médard, et des femmes se font crucifier dans des appartements discrets pour revivre les souffrances du Christ ; les rues de Paris s'enfièvrent à l'approche de la fête des Fous qu'un mystérieux inconnu invite à ressusciter ; la cour, quant à elle, est parcourue de rumeurs au sujet du mystérieux chevalier d'Eon, secrétaire d'ambassade à Saint-Pétersbourg et, dit-on, émissaire du Secret du roi, une diplomatie parallèle mise en place par Louis XV... 
Les tensions s'exacerbent dans les quartiers populaires. Sartine, le lieutenant général de police, craint des débordements car le peuple est seul maître de la rue. Quant au moine, oubliant son âge, il semble se laisser gagner par l'esprit de cette antique fête, où les fous deviennent sages et les sages fous. La royauté est menacée, les interdits transgressés. L'ordre social est-il en train de s'inverser ? Le commissaire aux morts étranges garde la tête froide et mène l'enquête.


Ce que j'en pense : 

Des mois que j'attends la suite des péripéties du commissaire aux morts étranges, du moine, de la pie et des autres personnages issus de l'imagination d'Olivier Barde-Cabuçon et/ou de l'Histoire. Et vlan, voilà t'y pas que mon auteur cabotin (et néanmoins aimé) me sert en guise de prologue une controverse sur les fesses du moine (Qu'il a certainement fort jolies dans mon esprit, mais là c'est moi qui m'égard car encore faut-il parler du seul et unique moine qui vaille la peine d'être évoqué ici...). 
Comment vous dire ? 
J'ai ri intérieurement, mais pas seulement car ainsi, sans même avoir vraiment commencé son récit, Olivier Barde-Cabuçon avait déjà fait très fort. 
Quand on remet tout ceci à plat dans un certain contexte historique et narratif, cette petite provocation n'est pas dénuée de sens. Et le tour de force n'en n'est que plus subtil, c'est ce qui me plait dans cette écriture moderne et travaillée avec soin pour que chaque détail soit plus que ce qu'il est censé être. 

Les protagonistes nous sont déjà familiers pour certains, mais on va avoir la chance d'aller plus loin encore avec eux et ce d'autant plus que seulement deux semaines se sont écoulées depuis la dernière grosse enquête (soit le tome précédent : Messe noire). 
Quant aux petits nouveaux, ce sont de nouvelles facettes de la société d'alors que l'on découvre. 

Quel plaisir de retrouver un petit écureuil malicieux et plein de grâces. Hélas la jeune fille n'est pas toujours à la fête avec Volnay qui est sans doute un peu trop cérébrale et manque de spontanéité. Sa maladresse est touchante, mais aussi agaçante. Quelle patience dans ce petit bout de femme, j'admire. Et quel caractère aussi. 

Le moine, jeune esprit toujours vif prisonnier dans un corps plus mature qu'il ne le voudrait, se pose encore et encore bien des questions. Les réponses qu'il trouve ne sont pas toujours à son goût. Crise existentielle ? Mélancolie ? Je suis volontaire pour le distraire ! 
Il reste néanmoins un puit de sciences et l'écouter est toujours un plaisir car il sait mêler l'essentiel et la bagatelle avec brio. Ainsi apprendre reste une joie. 
Et puis quel cachotier !!!!! 

Volnay se retrouve parfois à jouer les pères face au sien. Un paradoxe ? Oui et non, leur histoire ne fut pas et n'est pas celle d'un long fleuve tranquille. 
Animé de sentiments humanistes, ce dur au cœur tendre est tiraillé de toutes parts. Ses tourments sont hélas très actuels. Trop sans doute. On a envie de l'aider, mais c'est impossible et heureusement que d'autres y parviennent même à son corps défendant. 

Sartine est égale à lui même. Pince sans rire, méfiant même vis à vis de son ombre.  On ne peut pas le prendre pour un imbécile et gare à celui qui oserait essayer !!! Il est seulement englué dans une vision passéiste et c'est bien dommage. Tout comme sa santé, il reste trop sur certaines positions et gagnerait à être plus souple. 

Hélène, la belle et troublante Hélène. Un oiseau rare et mystérieux qui ne s'en laisse point compter. Mi-sorcière, mi-amazone, elle est une créature complexe, forte et fragile. On l'aime et on la déteste pour les mêmes raisons. 

Séverin et Baptiste sont deux petits moineaux. Pauvres, malingres et seuls, ils sauront se rendre utiles et aider Volnay ainsi que son père. La condition d'orphelins peu enviable n'avait encore eu raison d'eux, ni même l'injustice et sa compagne la misère. Mon cœur de maman s'est serré car j'ai deux Pestouilles d'âges similaires. 

Après Casanova, voilà le tour du chevalier d'Eon. On n'est décidément jamais déçu par le "casting". Les apparences sont plus que jamais trompeuses. 

Des veuves libidineuses, des jeunes filles souffrants de handicaps incompris, des valets dévoués, mais sans âmes, des femmes de petite vertu, des diacres ayant vendu leur conscience, des bourgeois, des apothicaires peu regardants, des ministres, etc... voilà encore d'autres personnages peu banals que l'on peut croiser dans ces pages. La population de Paris étant déjà multiples et hautes en couleurs.
Quel beau tableau que voilà ! J'aime vraiment cette diversité de personnages car comme dans la vie, quand on peut connaître un peu les autres, on s'aperçoit vite que nous sommes tous semblables et pourtant différents. Et puis c'est de cette myriade de personnalité que vient aussi l'attrait de cette intrigue. Jamais on ne peut se lasser. 

Comme lors des deux précédents opus, je me suis laissée emporter et j'ai dévoré ces pages. J'étais transportée dans les rues de notre capitale de l'époque. Pour l'arpenter plusieurs fois par an et à pied, j'ai reconnu pas mal de lieux encore facilement identifiables aujourd'hui. C'est aussi cela la magie de ces rues, de ses quartiers qui ont changé, évolué,  mais qui conservent une âme pour qui garde l'œil ouvert. 
Voilà donc un roman "policier" historique qui conserve par bien des aspects un caractère très contemporain. Sans doute notre monde a-t-il pas mal évolué depuis le XVIII ème siècle, mais pas tant que cela sur le fond et même parfois la forme... Hélas ! 

A peine refermé, j'ai envie de poursuivre avec le commissaire aux morts étranges, le moine, la pie et tous leurs acolytes car je sens bien qu'ils ne sont au bout de leur peine et que l'humanité leur réserve bien des aventures a vivre encore. 

Je sais bien que l'esclavage a été aboli, mais ne peut-on point y soumettre son auteur fétiche ????! 
Non hein, c'est hélas ce que je craignais... Zut !!!! Tu ne perds rien pour attendre Olivier... 



Et s'il fallait mettre une note :  18 / 20



jeudi 20 mars 2014

Le Horla de Guillaume Sorel



Le livre : 

Le Horla d'après l'œuvre de Guy de Maupassant de Guillaume Sorel aux éditions Rue de Sèvres, 64 pages, 15 €.


Pourquoi cette lecture :

Il s'agit d'un partenariat avec Gilles Paris
Je ne suis pas très portée sur les classiques même si je n'ai absolument rien contre. C'est juste que ce n'est pas mon style de prédilection. En général, je les trouve beaux, mais ennuyeux sur la longueur, même si ce jugement ne vaut pas pour tous.  
L'occasion s'est présentée d'enrichir un peu ma culture donc puisque je n'avais pas lu Le Horla de Guy de Maupassant, j'ai accepté cette lecture avec grand plaisir car l'auteur de cette adaptation n'est pas un inconnu pour moi. 


Le pitch :

Le narrateur mène une vie tranquille dans sa maison au bord de la Seine, lorsque d’étranges phénomènes commencent à se produire. C’est la carafe d’eau sur sa table de nuit qui est bue, des objets qui disparaissent ou se brisent, une fleur cueillie par une main invisible... Peu à peu, le narrateur acquiert la certitude qu’un être surnaturel et immatériel vit chez lui, se nourrit de ses provisions. Pire encore, cet être, qu’il baptise le Horla, a tout pouvoir sur lui, un pouvoir grandissant... 
Du Horla ou de l’homme, l’un des deux doit périr. Le Horla comme les contes fantastiques écrits par Maupassant à la fin de sa vie, alors qu’il sombrait dans la folie, joue délicieusement avec nos nerfs en traitant de thèmes très actuels comme l’angoisse, la hantise du suicide, la peur de l’invisible.


Ce que j'en pense : 

Le moins que je puisse dire, c'est que les éditions Rue de Sèvres ont fait déjà du beau travail car cette bande dessinée est fort bien mise en valeur dans cet album de haute qualité. Le prix est en conséquence, mais franchement, on ne se moque pas du lecteur cette  fois. Papier de belle qualité, habillage soigné, voilà un album que l'on garde précieusement et que l'on relira avec toujours le même plaisir rien que pour l'objet. 

Les dessins sont tous très beaux. Les détails sont soignés par Guillaume Sorel que je connaissais comme auteur de romans, mais pas comme dessinateur. La surprise est de taille et excellente qui plus est. Je ne vais pas m'en plaindre. 
Chaque case est un petit tableau que l'on se plait à admirer. Tout y est dit ou presque. 

Le texte est rare, mais comme je le disais un peu plus haut l'exceptionnelle qualité des dessins compense plus que largement. Les descriptions souvent longues de ce type récit classique sont illustrées avec un soin rare et précis. Rien n'est laissé au hasard. 
Chaque bulle comporte juste assez de mots pour compléter la narration picturale. On est dans le magnifique. 

Cette bande dessinée se savoure. 
Je suis certaine que je n'aurai pas pris autant de plaisir à lire l'œuvre de Guy de Maupassant aussi cette adaptation est une chance pour moi de découvrir ce texte sous une autre forme narrative. 

Le chat, félin domestique qui me fascine car plus facile à observer que ses cousins les grands prédateurs, tient là une place importante dans le début de l'histoire, mais aussi par la suite. Son comportement coutumier, puis inhabituel nous interpelle comme le narrateur, homme paisible qui coule des jours heureux, sans grande fantaisie certes, mais cette routine lui convient. Cependant lui aussi à l'instar de son chat, il sent bien qu'il y a quelque chose qui cloche, qui a changé. Il n'est plus aussi bien. Il a perdu sa quiétude. 
Jean, le majordome, est inquiet de voir monsieur ainsi dépérir. Il ne comprend pas quel mal peut le ronger ainsi. Toute la maisonnée le sera également et comme on les comprend.
Je m'interroge tout autant. Je suis captivée par ce mystère. 

On est comme dans "Le Dr Jekyll et mister Hyde" (un classique que j'ai adoré comme quoi !). Il y a une chose, une autre entité qui est là. 

La fuite n'est sans doute pas la bonne solution, mais quitter les lieux quelques temps était pourtant une possibilité à saisir. Un pèlerinage qui apportera un peu de répit néanmoins à défaut de tout expliquer. Gustave en sera une preuve vivante au retour. 
La folie guette au retour et un nouveau départ semble être la seule solution. 
Le mystère reste toujours entier et il nous happe si ce n'est pas déjà fait. Il ne nous lâche plus. 

Des rencontres, des pistes d'explications possibles, on raisonne pour ne pas divaguer. Et pourtant il y a de quoi. Je frissonne un peu, mais de plaisir car cette bande dessinée est si riche qu'une foule de sentiment m'anime. Je doute, je m'enflamme comme ce final qui n'en n'est pas un car l'univers a-t-il seulement une fin ?

A découvrir absolument !  



Et s'il fallait mettre une note : 18 / 20 



mardi 18 mars 2014

J'arrête de ... stresser ! de Patrick amarres et Silvia André




Le livre :

J'arrête de ... Stresser ! de Patrick Amarres et Silvia André aux éditions Eyrolles, 210 pages, 11 € 90.


Pourquoi cette lecture :

Comme pour J'arrête de râler !, c'est une lecture qui devrait répondre à un de mes traits de caractère que je n'aime pas trop (du tout même). Vu que je râle beaucoup moins qu'avant, j'ai bon espoir de pouvoir être plus sereine après la lecture et la mise en application des conseils prodiguer. 


Le pitch : 

Pression au travail ou à la maison, préoccupations financières, soucis de santé, impression d'être débordé... Le stress prend des formes multiples qui peuvent avoir un impact négatif sur votre qualité de vie. Pourtant, vous pouvez agir ! Psychologues cliniciens et coachs, Patrick Amar et Silvia André ont conçu un programme en 21 jours pour apprendre à gérer efficacement votre stress. Le dispositif est pédagogique, riche et structuré, ce qui facilite la mise en pratique au quotidien. 
21 chapitres pour 21 jours de travail personnel à tous les niveaux : pensées, émotions, comportements, sensations physiques... Des tests pour évaluer où vous en êtes et les axes de développement. Des exercices simples pour gérer votre stress et consolider vos progrès. Des synthèses quotidiennes pour assimiler les idées fortes du programme. Des quiz de fin de semaine pour valider vos apprentissages. 
Mixant théorie et pratique, cet ouvrage accessible et innovant vous donne des clés pour apprivoiser votre stress et transformer positivement votre vie personnelle et professionnelle.


Ce que j'en pense : 

On a toutes et tous envie d'améliorer notre cadre de vie même si on mène une existence plutôt agréable. Je ne connais personne qui refuserait de se faire du bien avec un minimum d'effort : cette collection propose de changer de comportement en 21 jours ce qui est un laps de temps assez court, tout en étant suffisant car c'est le temps nécessaire pour que notre organisme se reprogramme. Des efforts modérés, mais qu'il faudra répéter jusqu'à ce que l'on trouve le bon enchaînement, la où les parades efficaces. 
Corriger ses défauts, ses travers, c'est aussi très gratifiant donc on se sent d'autant mieux. Et puis, faut bien avouer que l'on a des quotidiens très chargés (trop sans aucun doute) et a vouloir trop faire, on finit par être contre productif. Un comble qui amène encore plus de stress. On entre dans la spirale infernale. 
Un peu de stress, c'est bien, mais quand ce dernier tourne à la souffrance, il est temps d'agir. Personnellement, j'ai vraiment envie d'aller de l'avant. 

Lecture agréable, très pédagogique avec des exemples précis, faciles à comprendre et auxquels on s'identifie parfaitement. Un chouïa moins drôle néanmoins que les autres opus de la collection que j'ai pu lire. Plus de sérieux donc dans les propos tenus, mais une mise en page très similaire. On a conservé l'esprit. 

On commence par le BA-BA, c'est à dire à comprendre ce qu'est le stress. Comment combattre un fléau si on ne le connaît pas correctement. Il est vrai que l'on croit vraiment le connaître ce lascar, mais vous verrez, on en apprend encore sur lui rien que dans le premier chapitre. 

Ensuite, on apprend à mieux se connaître soi-même. Là aussi, on a beau croire qu'on n'a plus de secret pour soi, souvent on se trompe ou on se cache certaines vérités. 

Il faut être mûr pour ce changement de vie. Cela prend du temps et passe par des étapes fort bien expliquées. Ne pas brûler les étapes, c'est déjà un premier pas essentiel. 

On sait que l'on va devoir faire des efforts (pas sur-humains non plus). Ils ne seront pas forcément énormes donc, mais réguliers, répétitifs, on rechutera même parfois car l'échec fait parti intégrante de notre apprentissage, des éléments, moyens ou techniques que l'on va mettre en place. Les victoires, même modestes n'en sont que plus belles. 

On essaie ?! 


Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20 

mercredi 5 mars 2014

Marche avant d'Alexandre Poussin




Le livre : 

Marche avant d'Alexandre Poussin aux éditions Pocket, 465 pages, 7 € 60.


Pourquoi cette lecture :
C'est dans le cadre de son opération Masse Critique que Babelio et les maisons d'édition partenaires m'ont fait le plaisir de m'adresser ce titre.


Le pitch :

Après quoi Alexandre Poussin court-il ? Ou plutôt marche-t-il ? Ce journaliste, écrivain et voyageur parcourt la planète à pied. Des milliers de kilomètres à la découverte d'un monde libre et ouvert. A la découverte des autres. A la découverte de lui-même. Ce récit dévoile à tous ceux qui voudraient lui emboîter le pas le pouvoir insoupçonné de la marche. Des mémoires à la fois pratiques et philosophiques, personnelles et universelles. 
Le témoignage d'un homme passionné et curieux. D'un aventurier des temps modernes.


Ce que j'en ai pensé :

Alexandre Poussin a été un compagnon de route de Sylvain Tesson, homme et aventurier des temps modernes que j'aime beaucoup car son regard, ses observations de notre monde ne sont pas pour me déplaire. Les expériences de Poussin ne sont pas moins nobles donc voilà un ouvrage qui devrait effectivement me faire voyager rien qu'en lisant ce livre. S'ouvrir des horizons déjà rien que par la lecture, c'est la magie de la littérature. 

La marche, c'est une pratique simple, qui est à la portée de tous depuis que nos ancêtres se sont redressés sur leurs deux jambes. Après, il est évident qu'il existe plusieurs types de marches. 
Ici, on n'est pas dans une approche sportive, du dépassement des limites de ce qui est humainement réalisable. On est plus dans l'endurance, dans la découverte du monde, des espaces, des habitants, le tout à un rythme lent. C'est une invitation au voyage, au déplacement de soi, mais qualitative et surtout pas quantitative.

On va parler de voyage, mais des vrais, ceux que l'on fait avec ses pieds. Pas question de se couper du monde avec des véhicules de toutes sortes. On en revient aux basiques, aux fondamentaux, à la source de tout. 
On va parler de connaissance de soi, d'autrui, de la nature, de la faune, de la flore...
On va parler, mais on va aussi réfléchir, méditer, apprendre, comprendre, échanger, partager...
On va parler aussi économie, parfois un peu de politique (très général), d'écologie (faut pas non plus faire l'autruche, notre monde actuel et notre planète vont tout droit vers la catastrophe annoncée à plus ou moins brève échéance).

Éloge de la lenteur, de ce qui se mérite, de ce qui se construit petit à petit, modestement, de ce qui se récupère, de ce qui se donne, de ce qui se partage... Voilà ce que l'on va trouver au fil de ces pages. Le ton est juste, véritable. C'est comme la confiance d'un ami. 
J'arrive à me reconnaître parfois, même si je ne suis qu'une très modeste marcheuse. J'ai moi aussi eu des idées similaires. Je suis certaine que je ne suis pas la seule. 

Le récit n'est pas linéaire et c'est un plus pour ce livre. On est plus dans le thématique encore que c'est sans nul doute une vision très réductrice. Ce qu'il faut retenir à mon sens, c'est que cette lecture est agréable, enrichissante et fait aussi du bien. On quitte ce monde consumériste, trop axé sur la vitesse, la rentabilité, l'efficacité, du profit, des gains... On se pose des questions. On entrevoit des solutions à son niveau. L'Homme n'est pas fait pour mener une existence telle qu'on nous l'impose. C'est aussi mon intime conviction, même si je ne partage pas tous les points de vue d'Alexandre Poussin, la différence c'est aussi une richesse. Cela aide même à faire avancer les choses parfois. 

Plus qu'un ouvrage sur la marche, c'est un écrit sur la vie. Sur les choix que l'on peut faire pour mener cette dernière en accord avec nous-même et notre planète, nos semblables. 
A découvrir. 


Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20 

lundi 3 mars 2014

Le royaume, tome 1 : Anne de Benoit Feroumont



Le livre : 

Le royaume, tome 1 : Anne de Benoit Feroumont aux éditions France Loisirs, 47 pages, 10 € 60.


Pourquoi cette lecture :

J'aime les manga, mais aussi la bande-dessinée conventionnelle. La couverture de cet album m'a attiré et voilà, il ne m'en fallait guère plus pour le commander, surtout que c'est typiquement le genre qu'aime ma grande Pestouille. 

J'ai réalisé cette lecture durant le challenge littéraire "un weekend-end à 1000". Ceci dit j'ai pris comme d'habitude tout mon temps pour lire de manière aussi attentive que d'ordinaire. 


Le pitch :

Anne la bonne du château doit quitter son emploi. Elle descend en ville en quête d'un nouveau travail et...


Ce que j'en pense :

C'est une bande-dessinée simple et légère. On n'en demande guère plus pour simplement se détendre parfois, non ?

Les dessins ne sont pas très raffinés, mais peu importe, on s'amuse bien avec ces décors et ces protagonistes qui décidément ne manquent pas de caractère. C'est drôle, avec des petites piques ici ou là, on est avec de véritables caricatures parfois. 

J'aime bien le personnage d'Anne qui possède un sacré caractère et qui n'est pas toujours aidée. 
Les oiseaux qui parlent sont de drôles d'emmerdeurs. Oui, je me lâche un peu sur le vocabulaire, mais c'est parce que c'est véritablement ce qui les qualifie le mieux. 

Le royaume n'est pas si paisible que cela vous verrez. Il s'y passe même de drôles de choses. 


Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20