jeudi 30 mai 2013

Un père en colère de Jean-Sébastien Hongre


Le livre : 

Un père en colère de Jean-Sébastien Hongré aux éditions Max Milo, 222 pages, 18€00. 


Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec Babelio et les éditions Max Milo. Une découverte littéraire. 


Le pitch :
Stéphane, ingénieur, et Nathalie, enseignante, se sont rencontrés au coeur d'une librairie, se sont aimés et très vite installés dans une coquette maison à proximité de Paris pour élever leurs enfants : Fred et Léa. Vingt ans plus tard, les enfants sont devenus deux jeunes adultes. Elevés dans une ville touchée de plein fouet par la crise, ils ont dû s'adapter à la violence croissante de leur environnement et ont choisi de devenir "bourreaux" plutôt que "victimes". 
Ils ont adopté le rapport de force comme mode de communication. Intervient un drame. Stéphane prend alors la parole à travers un blog et, très vite, devient le porte-drapeau des parents déboussolés. La télé-réalité s'empare de son histoire. Les événements, imprévisibles, s'enchaînent. Le prix à payer pour avoir enfreint la loi du silence sera lourd. Léa sera t-elle la seule à incarner l'espoir ?


Ce que j'en ai pensé :

Je ne veux pas juger car je sais très bien que rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. Je préfère m'interroger pour tenter de comprendre comment Nathalie et Stéphane en sont arrivé là. Comment leurs enfants, grands, ont pu prendre un tel ascendant ?! Wahou, c'en devient presque un cliché (citée urbaine, drogue, violence, trafic, alcool, argent...) et pourtant je sais que cela existe. 
Le récit m'a interpellé immédiatement. C'est tout ce que je ne veux jamais connaître et pourtant il n' y a pas que dans les banlieues que la loi du plus fort règne. 

Dans la nature, on parle de la loi de la jungle, mais dans ce cas, il y a un équilibre. Rien n'est gratuit, c'est le cycle de la vie. 
Dans nos villes, au travail,  dans les transports en commun, partout en fait, la société moderne divise, favorise la cassure des véritables liens pour des chimères, des broutilles ou pour la prise de pouvoir sur autrui. C'est horrible et c'est cependant le thème de cet ouvrage riche, humain alors que la tâche a accomplir n'est plus à cette échelle. 

L'écriture est posée, presque calme et donc opposée aux événements, aux situations, aux sentiments évoqués. J'apprécie ce décalage apparent et sans doute nécessaire pour rendre plus fort le message, plus intelligible aussi. 

Des protagonistes un peu clichés, mais n'oublions pas que la réalité dépasse souvent la fiction. 
Des situations parfois drôles, d'autres beaucoup moins. Le drame côtoie le banal, le quotidien. Le déni est voisin de l'indifférence ou encore de l'aveuglement. 
Le réel est cependant toujours présent avec son compagnon le malheur qui quelques fois cède la place à la petite lueur d'espoir. Ouf !

Une lecture enrichissante, pas forcément gaie, mais pas plombante non plus car tant qu'il y a de la vie, l'espoir est vivace malgré tout.  
Un ouvrage a recommander pour savoir, comprendre (un peu)... Notre monde. 


Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20

mercredi 29 mai 2013

Challenge "Week-end à 1 000"


Je ne participe que très rarement à des challenges par manque de temps et pour une foule d'excuses plus ou moins bonnes, mais cette fois, je me suis laissée tenter car même si je serai très occupée durant le week-end, on va dire que la météo fraîche et maussade va m'aider.
Le principe de ce challenge est simple : lire 1 000 pages en un week-end soit du vendredi 31 mai (19 h 00) au dimanche 2 juin (00 h 00).
Peu de chance que j'y parvienne, mais juste pour voir, je me lance !

Pour vous inscrire vous aussi, allez donc chez Lili bouquine, ici. Pas besoin d'avoir un blog littéraire pour ce faire.
Retrouvez-nous aussi sur la page Facebook du challenge, ici.

Je ne sais pas encore quels livres vont "tomber" durant ce week-end, ni même s'ils seront plusieurs, mais je compte bien me faire plaisir avant tout.


lundi 27 mai 2013

Tout s'est bien passé d'Emmanuèle Bernheim


Le livre :

Tout s'est bien passé d'Emmanuèle Berheim aux éditions Gallimard, 206 pages, 17 € 90.


Pourquoi cette lecture :

J'avais pu voir dans la Grande Librairie sur France 5 le passage d'Emmanuèle Berheim pour la sortie de son livre et malgré le thème peu drôle (le suicide assisté), j'ai eu envie de le lire.
Faut croire que je suis dans un cycle après les deux ouvrages de Joan Didion...


Le pitch :

" Papa m'a demandé de l'aider à en finir. " Je me répète cette phrase, elle sonne bizarrement. Qu'est-ce qui ne colle pas ? " Papa " et " en finir " ? Fin 2008, à l'âge de 88 ans, le père d'Emmanuèle Bernheim est hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Quand il se réveille, diminué et dépendant, cet homme curieux de tout, aimant passionnément la vie, demande à sa fille de l'aider à mourir. 
Comment accepter ? Et puis, " aider à mourir ", qu'est-ce que ça veut dire ? Avec Tout s'est bien passé, Emmanuèle Bernheim livre le récit haletant et bouleversant de cette impensable aventure, de cette course d'obstacles dramatique et parfois cocasse. Dix ans après son dernier roman, Emmanuèle Bernheim revient avec ce récit écrit pour la première fois à la première personne du singulier.


Ce que j'en ai pensé :

Comme lors de son passage sur le plateau de télévision de François Busnel pour la Grande Librairie, Emmenuèle Berheim nous prouve, si besoin en était, que l'on peut écrire un livre presque drôle sur la fin d'une vie.
Il est vivant comme rarement le sont les livres. Il tient bien dans nos mains, mais on ne serait pas surpris de le voir sauter ici ou bien là.

Oui, c'est rocambolesque et on se demande même comment cela va se terminer (ok, le suspens est quelque peu cassé par le titre et l'issue que l'on connait déjà, mais...).
Cela sent le vécu, le vrai, l'impensable et pourtant véridique. On se sent pris par ce récit qui va vite et lentement à la fois. Oui, cela aussi, c'est possible par le biais des pirouettes que seule notre perception du temps qui passe, faussée par nos émotions, peut réaliser.

On est de tout coeur avec Pascale et Emmanuèle car leur position n'est pas facile, ni agréable. On frissonne avec elles et on se dit qu'heureusement qu'elles sont deux. Elles peuvent s'appuyer l'une sur l'autre. Et puis, il y a l'entourage, les amis...
Les autres protagonistes que l'on rencontre dans cette chronique d'une mort annoncée et souhaitée sont eux aussi plus vrais que nature. On croirait que ce sont nos proches également tellement au fil de cette écriture qui semble aisée et spontanée, ils sont  tangibles, palpables.

Un livre sur la vie avant d'être sur la mort car oui, une fin de vie, c'est encore de la vie.


Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20

vendredi 24 mai 2013

L'éternel de Joann Sfar



Le livre :

L'éternel de Joann Sfarhttp://www.decitre.fr/auteur/830524/Joann+Sfar/ aux éditions Albin Michel, 455 pages, 22€00. 


Pourquoi cette lecture :

C'est le troisième titre que la communauté Littéraire Entrée Livre m'a proposé de decouvrir dans le cadre de son opération visant à promouvoir les librairies et plus encore le travail, les conseils et autres services irremplaçables rendus par les libraires. En partenariat avec Decitre (librairie) et quelques maison d'édition, c'est une lecture découverte avant tout. 


Le pitch :

Pour son malheur, Ionas, violoniste juif ukrainien, doux-rêveur mort au combat en 1917, ressuscite sous la forme d’un vampire. Il n’a qu’une obsession : retrouver sa fiancée Hiéléna, fille d’un luthier d’Odessa. Mais pour "vivre", il doit boire du sang, ce qui le plonge dans des affres de culpabilité. Il passe outre tout ce que sa douceur naturelle lui interdit et, rongé par sa mauvaise conscience, finit par découvrir que son frère Caïn et sa belle ont convolé en justes noces et attendent un enfant… Près d’un siècle et quelques pogroms plus tard, Ionas, qui a élu domicile à New York, essaie de trouver auprès de la très sexy Rebecka Streisand, psychanalyste tout juste veuve d’une célèbre rock star, un recours pour vaincre sa culpabilité et vivre en harmonie avec ses démons. 
Humour, dérision, sens du romanesque, truculence, sensualité, émotion… on retrouve dans ce Nosferatu revu et corrigé par Woody Allen et Albert Cohen réunis, tout ce qui fait l’originalité et la profondeur des bandes dessinées de Sfar, qui marie ici mieux que jamais esprit ludique et intelligence.


Ce que j'en ai pensé : 

Cela débute assez crûment, mais c'est la guerre (1917) et à la guerre comme à la guerre donc. J'en prends mon parti, cependant je ne comprends pas trop où l'auteur veut nous mener. Et au fil des pages, cette impression ne me quittera pas.
Les horreurs des batailles, la fuite, la trahison, un amour perdu, un nouveau conflit armé etc... Brrrrr j'ai connu plus gai, m'enfin l'avenir sera peut-être meilleur... Faut l'espérer. 

Oui sauf que...

Je n'ai pas apprécié le style narratif. Les protagonistes ne m'ont pas attiré, je n'ai pas éprouvé d'empathie envers eux.
Dans un cas comme cela difficile d'apprécier pleinement sa lecture. Je suis allée au bout, mais avec peine. J'ai traîné cet ouvrage comme un boulet ou comme une de ces munitions lourdes qui voulait couler le bateau à fond plat du début du récit. 

Ce sont pourtant ces conditions particulières qui vont donner naissance à ce vampire pas tout à fait comme les autres. enfin, c'est ce que l'on comprend tout seul car l'auteur n'est d'aucun secours à son lectorat sauf une petite piste... 
C'est un ouvrage plein de couche et sous couche. Il se pèle comme un oignon ou se déshabille comme une poupée russe. Cela aurait pu être un avantage, mais cela m'a assez vite lassé. 

Grosse déception alors que ce titre semble plaire à beaucoup. Je me souviens que lors de sa présentation dans l'émission Litteraire "la grande librairie", je n'avais pas été emballée par l'ensemble. Cette sensation s'est confirmée. 
Tant pis pour moi, je n'ai pas été sensible à ce texte, mais que cela ne décourage pas les futurs lecteurs. Ce n'est pas parce que je n'y ai pas trouvé mon bonheur que pour vous il en sera de même. La littérature est affaire de rencontres qui parfois découlent sur des passions, des coups de cœur, de la joie, de l'indifférence ou sur un rejet. Ça le fait... Ou pas. Cette fois, c'était non pour ma part. 



Et s'il fallait mettre une note : 8 / 20 

jeudi 23 mai 2013

Bad swimmers de Geoffrey Bidaut


Le livre : 

Bad swimmers de Geoffrey Bidaut de aux éditions HQN, 392 pages, 7€99. (format ebook)


Pourquoi cette lecture :

Elle s'est faite tout simplement à la suite d'un partenariat avec les éditions HQN. 
Un peu de curiosité et voilà. Il ne m'en faut souvent pas bien plus pour vouloir découvrir une maison d'édition et son catalogue, qu'il soit traditionnel ou numérique. 


Le pitch :

Ils sont six et mènent des vies d’adolescents plutôt banales. Dans les couloirs du lycée du Lac des Cieux, ils s’aiment, se détestent, s’aident, se trahissent... Mais lorsque leur professeur de français, haï de tous, est brutalement assassiné, tous sont suspects. Et chacun a ses raisons pour se mêler de l’enquête : prouver son innocence, en tirer profit, ou tout simplement éviter d’être le prochain cadavre sur la liste…


Ce que j'en ai pensé :

Je n'ai jamais aimé les paris, je trouve cela assez stupide en général car franchement on n'a rien à prouver à personne si ce n'est à soi-même et encore. En lisant le premier chapitre de cet ebook, je me dis que je vais continuer ainsi. Je ne m'en porterai que mieux, mieux que Sara, c'est indéniable. 

Petit bond dans le passé proche : 1998. Il me semble que c'était hier et pourtant 15 ans sont passés. C'est fou quand même ! 
De l'humour qui m'a fait sourire, c'est le petit plus de cette écriture plutôt banale.  Cela déstresse. Quelques belles références à l'époque, aux succès d'alors. On prend un petite claque dans les gencives ! Aïe !!!!!

Beaucoup de protagonistes sont à noter, il ne faut pas s'y perdre. Heureusement, j'y suis parvenue donc tout le monde pourra en faire de même. 
Merci à la simplicité de la narration et aux stéréotypes qui font que même avec autant de noms, on s'y retrouve : la garce, le sportif beau gosse, la petite nouvelle craquante, etc...

J'ai juste été surprise car entre la disparition de Sara, tout au début de l'ouvrage et la suite, j'ai mis longtemps pour voir le lien qui les unissait. Trop longtemps je trouve (55 pages environ durant lesquelles, je ne savais vraiment où l'auteur voulait mener sa barque et cela m'a gêné car il n'y avait rien à quoi se raccrocher). Dommage...
Et puis, peu après, j'ai trouvé que cela était du déjà vu, lu ou ce que vous voudrez. D'ailleurs, pour la petite histoire, ce roman n'est pas un inédit. C'est une réédition en version numérique. Une seconde vie quoi, même si je ne trouve rien y redire.

Une chance pour ce titre alors que très franchement j'ai trouvé le style narratif moyen, avec un faux air pour se la jouer cool alors qu'à la longue cela devient juste un peu agaçant. Je citerai par exemple le mot genre qui apparait bien trop souvent à la fin de certaines phrases pour donner un petit coup de jeune à la narration. Mais j'écris peut-être cela parce que je n'ai pas complètement réussi à rentrer dans l'histoire. J'ai constamment eu la sensation de me trouver au cœur d'un épisode de "Beverly Hills" ou dans "Scream 1". Sympa, mais je n'ai plus vraiment l'âge de ces bêtises si je l'ai eu un jour... Mais le plus terrible dans tout cela, c'est qu'on le lit ce livre. Comme pour ces trucs débiles, on reste comme hypnotisé, on aurait peur de louper le truc vraiment intéressant sauf que cela ne vient pas vraiment, pas complètement ou alors un peu trop tardivement. 
Je note néanmoins un gros effort pour l'imagination car il s'en passe des choses dans ce lycée, cependant, l'auteur aurait sans nul doute pu faire encore mieux. Le potentiel est là. Je l'ai ressenti, mais pas trouvé pleinement. La faute au style rédactionnel ? Possible, en tout cas pour moi. 

Pas mauvais-mauvais donc, mais "peut certainement mieux faire" serait l'appréciation que personnellement j'ajouterai sur le bulletin de l'auteur,lui-même professeur, à ce que j'ai pu découvrir en faisant preuve de curiosité. 
Ce n'est donc pas l'ouvrage du siècle, il a des faiblesses à mon sens, mais cela se lit sans se fatiguer. Le dernier quart de ce titre est également un peu meilleur. Léger et parfait pour un week-end ou de petites vacances pour peu qu'on ne recherche rien de plus qu'à passer le temps en se faisant peur. 



Et s'il fallait mettre une note : 11 / 20. 

mardi 21 mai 2013

Le braconnier du lac perdu de Peter May



Le livre : 

Le braconnier du lac perdu de Peter May aux éditions du Rouergue (collection Rouergue noir), 311 pages, 22 € 00.


Pourquoi cette lecture : 

Ce titre est la fin d'une trilogie et j'avais apprécié grandement les deux premiers volumes (même si je ne les ai pas lu dans le bon ordre et que je n'ai chroniqué ici que le second volet faute de temps). Il était donc assez logique que je termine ce que j'avais commencé.
Je précise toutefois que rien ne vous oblige à lire les trois volumes, vous pouvez débuter par celui qui tente le plus, ils se lisent aisément même de manière indépendante.


Le pitch : 

Depuis qu'il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Ecosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages des domaines de pêche, il retrouve Whistler, son ami de jeunesse. Le plus brillant des enfants de Lewis. Le plus loyal aussi qui, par deux fois, lui a sauvé la vie. Promis au plus bel avenir, il a pourtant refusé de quitter l'île où il vit aujourd'hui comme un vagabond ; sauvage, asocial, privé de la garde de sa fille unique. 
Et d'entre tous, il est le plus redoutable des braconniers. Quand Fin se voit contraint de le traquer, Whistler, de nouveau, l'arrache à la mort et le conduit jusqu'à un lac qui abrite depuis dix-sept années l'épave d'un avion. L'appareil, que tous croyaient abîmé en mer, recèle le corps d'un homme, assassiné. Dans sa quête pour résoudre l'énigme, Fin opère un retour vers le passé qui le confronte aux trois femmes qui ont marqué sa vie : Marsaili qui a hanté toute son existence, Mairead à la voix pure qui a envoûté ses premières années d'homme, Mona dont l'a séparé pour toujours la mort tragique de leur fils. 
Opus final de la trilogie de Lewis, Le Braconnier du lac perdu en est aussi le plus apocalyptique. Alors que ressurgissent les démons enfouis et que les insulaires affrontent une nature dévastatrice, l'heure des comptes a sonné et les damnés viennent réclamer leur lot de victimes.


Ce que j'en ai pensé : 

On nous présente cet opus comme étant le plus sombre de la trilogie et l'on ne nous a pas menti. Je puis vous l'affirmer après avoir tout lu. 
C'est sombre, un peu à l'image de la météo / du climat rude qui règne sur les îles des Hébrides. Le beau temps, l'été ne dure jamais assez. Ensuite, on passe toute une vie à chercher ces belles journées, douces et insouciantes, pleines de promesses et de rêves. La jeunesse s'envole bien vite...

Les personnages nous sont pour certains très familiers maintenant. Même avec le temps qui s'est écoulé entre les trois lectures, on reprend bien vite ses marques. Peter May nous dresse un tableau peu banal que l'on n'oublie pas facilement. Sa force réside dans les détails qui nous sont donnés qui éclairent notre compréhension globale. Les descriptions ne sont point là pour nous endormir, elles font parties de l'histoire tout autant que le reste. Cette trilogie, c'est un vaste tout de l'existence.

L'écriture qui fait des allers / retours dans le temps est plus perturbatrice, mais là encore le talent fait que l'on replace de soi-même les éléments, les protagonistes et les évènements là où ils doivent être.

L'intrigue policière passerait presque au second plan tellement l'aventure humaine que l'on retrouve dans ces pages est marquante. 
Le braconnier du lac perdu ferme admirablement bien la marche de la trilogie et j'oserai dire que la boucle est bouclée même si la vie continue avec son lot d'absents toujours plus nombreux remplacés par les existences nouvelles qui ne demandent qu'à tracer leur route. 
Une trilogie a découvrir.


Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20 

mercredi 15 mai 2013

Crapoto et la brioche vendéenne de Luc Turlan


Le livre :

Crapoto et la brioche vendéenne de Luc Turlan aux éditions Petit Geste, 14 € 00.


Pourquoi cette lecture :

C'est lors d'une édition spéciale jeunesse de l'opération Masse Critique organisée par Babelio, que j'ai eu l'opportunité de recevoir cet album jeunesse. J'ai beaucoup pensé à ma seconde Pestouille qui du haut de ses 7 ans dévore tous les livres qui lui tombent entre les mains. C'est bien la digne fille à sa mère ! 
J'ai eu envie de découvrir une maison d'édition différente car on y déniche souvent de petites perles. 


Le pitch :

Ventrachou, le petit génie vendéen, a besoin d'aide. 
Tout naturellement, il s'adresse à Peluchon et à ses amis. Crapoto aura aussi son mot à dire. 


Ce que j'en ai pensé :

De très belle facture, cet album est d'un format plutôt très agréable. Ni trop grand (trop encombrant et peu facile à lire ou à ranger dans sa bibliothèque), ni trop petit (illustrations qui ont la bonne taille pour attirer l'œil du jeune lecteur qu'il sache lire ou pas encore).
Son prix, 14€ le place dans la fourchette moyenne des ouvrage de qualité, parfait à offrir aux petits lecteurs en herbe. 
La couverture glacée et cartonnée est solide. Cet ouvrage résistera à maintes manipulations et lectures. 
Le papier est épais, doux au toucher, agréable. 

Pour en revenir aux illustrations, elles sont fort belles, grandes, occupent bien l'espace, très colorées et accompagnent le lecteur (grand ou petit). 

Le texte est plaisant, invite aux voyages dans les belles régions de France avec ici l'évocation de plusieurs d'entre elles. L'air de rien, l'enfant peut se rendre compte de la diversité de chacune et deviner que ce ne sont là que quelques exemples. 
Un peu de magie, de la gourmandise, des personnages attachants, un soupçon de bons sentiments avec un message à caractère écologique (on apprend très tôt les bons gestes), voilà un cocktail qui fonctionne très bien. Un juste dosage de chaque élément rend le tout très digeste.
Le vocabulaire est recherché sans être trop complexe. Il invite lui aussi à aller de l'avant, à aider le jeune lecteur à éveiller et augmenter ses capacités en la matière. 

Un excellent ouvrage qui se termine par la recette de la brioche vendéenne car après avoir nourrit leurs têtes et vécut moult aventures, nos enfants auront certainement un petit creux !


Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20 

mardi 14 mai 2013

Les perles de la Moïka d'Annie Degroote


Le livre : 

Les perles de la Moïka d'Annie Degroote aux éditions Presse de la Cité, 332 pages, 20€.


Pourquoi cette lecture :

C'est dans le cadre d'un partenariat avec Babelio et les éditions Presse de la Cité que l'on m'a proposé cette lecture. Curieuse comme toujours j'ai été intriguée par une quatrième de couverture et voilà. 


Le pitch :

2003. Originaire du Nord, Ana est comédienne. Elle a fui sa famille et particulièrement Sophia, sa mère, une Russe dont elle ne s'est jamais sentie aimée. Elle se refuse à tout contact avec le pays de celle-ci jusqu'au jour où on lui offre le plus beau rôle de sa vie dans une pièce de Tchekhov. 1903. Sur les bords de la Moïka à Saint-Pétersbourg, Tatiana et ses jumelles vont se trouver liées au destin de Raspoutine et de l'illustre famille Youssoupov. 
Séparées par la révolution, l'une exilée en Europe, l'autre en Ukraine, Olga et Natacha auront des vies très différentes. Se retrouveront-elles ? Quel secret porte en elle Sophia, qu'elle a hérité l'histoire de la belle Tatiana, et qui va bouleverser la vie d'Ana ?


Ce que j'en ai pensé :

On débute avec Ana. Ce n'est pas très gai, les jours heureux ou meilleurs de la jeunesse et de tous ses possibles semblent avoir filé et ne plus laisser qu'amertume, regrets et impression que les années ont passé trop vite. Et alors qu'elle décide de ne plus exercer son métier, voilà qu'une opportunité se présente. Ahhh si seulement cela pouvait n'avoir aucun lien avec cette Russie qu'elle ne peut souffrir à cause de sa mère ? Plus slave qu'Ana, c'est compliqué à trouver. Pour moi qui possède un tempérament du Sud (avec des accents limite sicilien ), c'est un peu difficile. Heureusement que du côté de mon mari, il y a quelques Slaves. Je prends donc patience avec ce personnage qui va au-devant de pas mal de surprises et de découvertes. 

Sophia, bien que deux fois plus âgée, m'est presque plus sympathique. Il faut dire qu'elle sait les raconter les histoires (Violette aussi d'ailleurs et elle ne manque pas de culture, ni de suite dans les idées). J'ai plongé tout de suite avec elle en 1903. 

C'est là que j'ai fais la connaissance de Tatiana. Jeune fille belle, mais qui n'en possède pas moins une tête aussi pleine que bien faite et au caractère peu docile. Elle me plaît bien. La vie ne sera pas toujours un long fleuve tranquille pour elle non plus. 

Les liens entre les personnages nous apparaissent progressivement. On les devine néanmoins un peu avant. C'est un peu dommage, mais cela n'enlève rien à la beauté slave de cette intrigue. 

Globalement, ce roman se lit avec facilité, reste fort bien documenté et est écrit avec goût. 
Les atmosphères et les décors sont admirablement bien décrits, mais sans susciter l'ennui. On y est dans ces tableaux aux côtés des protagonistes, nous sommes aux premières loges.  Il n'y à plus qu'à suivre le courant qui va nous porter un peu au-delà de nos attentes. 

À découvrir sans être le roman de l'année, il vaut le détour, donc ne passer pas votre chemin si vous le croiser. 


Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20 

lundi 13 mai 2013

La preuve du paradis du Dr Eben Alexander


Le livre : 

La preuve du paradis du Dr Ébène Alexander aux éditions Guy Trédaniel, 237 pages, 18€.


Pourquoi cette lecture : 

C'est le second partenariat d'une opération organisée par EntréeLivre (communauté littéraire active et réactive), les librairies Decitre et quelques maisons d'édition. 
Le but est de mettre en avant des ouvrages connus ou non que nos amis libraires ont envie de faire connaître. Leur profession n'est pas seulement de vendre des livres au kilo, ce sont des passeurs, des conseillers. Par le biais de communauté littéraire sur la Toile comme avec EntréeLivre, les échanges se prolongent au-delà des simples visites en librairie. Le bouche à oreille peut faire sortir de l'ombre un titre, un auteur, une maison d'édition qui n'a pas forcément un rouleau compresseur comme moyen de communication et de promotion. 
Une lecture découverte sous le signe de la convivialité et de l'échange. 


Le pitch : 

Y-a-t-il une vie après la mort ? Ou plus exactement, est-ce que le Paradis existe ? Eben Alexander, neurochirurgien à l’esprit rationnel, nous en donne la preuve, après avoir vécu une NDE (expérience de mort imminente). Cet homme de 52 ans atteste de l’existence du Paradis dans ce livre témoignage, aussi extraordinaire que bouleversant. L’auteur nous invite à partager son voyage dans une autre dimension, là où il a rencontré des êtres de lumière, très différents de tout ce que l’on peut connaître sur notre planète…Un récit dont l’authenticité a été reconnue par le Dr Raymond Moody, spécialiste renommé de l’au-delà.


Ce que j'en ai pensé :

Voilà un sujet pas si facile à aborder car beaucoup de personnes ne croient pas aux EMI (expérience de mort imminente) ou réfutent les témoignages les targuant de farfelus ou d'invérifiables. Les croyances religieuses peuvent aussi s'en mêler et là encore cela brouille les propos. Mais d'un point de vu personnel, je suis très ouverte et pour peu que le discourt soit étayé, cohérent et avec des propos censés, voir qui s'appuient sur des faits mesurés, pourquoi pas. La science n'en n'a pas terminé avec les découvertes et il y a tant de choses qu'on ne sait pas encore expliquer. 

L'auteur est neurochirurgien autant dire qu'il connait en principe mieux que vous et moi la mécanique de notre cerveau même si ce dernier n'a pas livré tous ses secrets. Il va s'appuyer sur son expérience personnelle, mais aussi professionnelle ainsi que sur celles des autres. On est loin de l'ouvrage qui ne repose sur rien de concret tout en étant abordable par tous les lecteurs. 
L'auteur est un chercheur, un enseignant, bref une personne avec un sérieux bagage intellectuel et au départ sceptique aussi sur les EMI. Cela m'a plu et c'est avec confiance que je me suis plongée dans ma lecture par d'ailleurs agréable car le style était plus que correct. Tout est bien clair, même les précisions d'ordre médical. On ne se perd pas et on lit l'ensemble d'une traite. J'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans une série TV comme "Dr House". 

J'ai craint un moment que les convictions religieuses ne l'emportent sur la clairvoyance scientifique, mais heureusement l'auteur à su faire preuve de raisonnement logique et raisonnable chaque fois que nécessaire. Il évoque lui même le fait que la science avait certainement eu raison sur sa volonté de croire en autre chose. Ouf, ce n'est donc pas un fou de Dieu qui écrit. 
Cependant, j'ai eu du mal à tout saisir dans ses démonstrations, non pas qu'elles ne fussent pas clairement exprimées, mais parce que sentait qu'effectivement traduire son expérience par de simples mots revenait à tronquer cette réalité vécue. 

Même avec un esprit ouvert, j'ai trouvé néanmoins ce récit un peu trop curieux. Cette fois, c'est moi qui ait toutes les peines du monde pour trouver les mots justes. J'avais envie d'y croire, mais c'était un peu trop ou alors pas assez. Bref, l'écho n'était pas satisfaisant. 
Dommage. 
J'ai eu cette impression jusqu'à la sortie du coma de l'auteur et même un peu au-delà. Cependant par la suite, j'ai retrouvé un raisonnement plus étayé, qui pouvait se comprendre. Un cas unique mais avec des similitudes avec d'autres. 

Dire que je suis convaincue, ce serait inexact. Je suis troublée. Cet ouvrage est troublant. Il n'est peut-être pas à mettre entre toutes les mains. 
Reste que l'inconnu n'est peut-être pas si effrayant que cela. 


Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20. 

lundi 6 mai 2013

Messe noire d'Olivier Barde-Cabuçon



Le livre : 

Messe noire d'Olivier Barde-Cabuçon aux éditions Actes Sud (collection Actes noirs), 320 pages, 22€90.


Pourquoi cette lecture : 

Les raisons en sont forts simples :
- J'avais eu un véritable coup de coeur pour la première enquête du commissaire aux morts étranges.
- Olivier Barde-Cabuçon m'a fait l'immense plaisir et honneur de me faire envoyer son nouvel opus. un grand merci à lui et aux éditions Actes Sud.


Le pitch : 

Une nuit de décembre 1759, le corps sans vie d'une jeune fille est retrouvé sur la tombe glaciale d'un cimetière parisien. Pas de suspect, et pour seuls indices : une hostie noire, un crucifix et des empreintes de pas. Un panneau placardé sur la grille d'un autre cimetière donne le ton : "Interdit à Dieu d'entrer dans ce lieu". La tension est à son comble dans la capitale. Sartine, le lieutenant général de police, craint une résurgence des messes noires sous le règne du très contesté Louis XV. 
Volnay, le commissaire aux morts étranges et son non moins étrange compagnon, le moine hérétique, se trouvent rapidement confrontés à des forces obscures et manipulatrices. Toujours aussi mal vu du pouvoir en place, sous la férule d'un Sartine plus méfiant que jamais, le duo d'enquêteurs ne pourra compter que sur lui-même pour démasquer les ordonnateurs du rituel satanique. Dans ce deuxième volet des aventures du chevalier de Volnay, Olivier Barde-Cabuçon reconstitue un Paris pittoresque et inquiétant, où les seaux d'aisance se déversent des fenêtres à toute heure du jour, où les coquins s'emparent des rues à la nuit tombée, et où l'on dit la messe à l'envers sur les tombes. 
A quelques lieues de là, Versailles étale les lignes claires de ses jardins, comme pour mieux dissimuler les troubles pulsions de ses prestigieux locataires. Entre ces deux pôles opposés, Olivier Barde-Cabuçon noue une intrigue diabolique au royaume du détraquement et de l'inversion des règles établies.


Ce que j'en ai pensé :

J'ai mis quelques temps avant de me plonger dans la noirceur de ces pages pour cause de PAL débordante, mais quand ce fut enfin le cas, ce fut avec plaisir et frissons. 
J'ai retrouvé toutes les spécificités de l'écriture si agréable de l'auteur. Je crois même que cette fois le ton était plus aboutit encore. 
Les décors sont finement ciselés. Les ambiances presque oppressantes. On sent le danger qui rôde un peu partout. La misère, l'obscurité, le brouillard et la noirceur de l'âme humaine font le reste. Brrrrrr

Dans ce nouvel opus, je trouve les différents personnages plus intéressants encore. Peut importe qu'ils aient un grand rôle ou non, chacun fourmille de détails. L'auteur nous dresse un tableau des habitants de Paris ou de Versailles en plein XVIII ème avec finesse, mais surtout justesse. 

J'ai eu une tendresse toute particulière pour un petit écureuil de 16 printemps que la bassesse de ce monde n'avait pu encore complètement souiller. D'ailleurs, je pense qu'elle aura su percer un autre cœur déjà meurtri...

J'ai fondu devant le bon cœur de Sophia, la trop jeune victime. Un modèle de droiture et de bons sentiments, mêlé de sagesse précoce. Sa beauté ne laisse personne indifférent et son souvenir ou peut être son âme revient vers les vivants pour les hanter. Ses assassins ne doivent pas rester impunis. Pour cela, on peut faire confiance à Volnay et à son père, même on ne leur facilitera pas vraiment la tâche...

Le fidèle compagnon à quatre pattes de cette enfant était plus vivant que bien des chimères numériques de nos jours. Son intelligence et ses dons pour toujours être là sans bruit, sans haine envers les hommes qui l'ont tellement rejeté m'ont touché. Heureusement que sa route a ensuite croisé celles d'hommes éclairés. 

Le moine égal à lui- même pour ses idéaux nous montre aussi sa face tendre, fragile, on ne peut plus humaine même si j'ai eu envie d'écrire humaniste. Les années passent et il faut croire qu'on regarde plus en arrière et avec l'expérience de l'existence, on prend conscience de nos erreurs, de nos manquements. N'allez tout de même pas croire qu'il se soit ramolli à un point de non retour, mais il est plus touchant, c'est indéniable. Et prenez garde à ne point le qualifier de veux, il vous en cuirait !

Sartine fend lui aussi l'armure par moment (sans jamais se départir de tous ses atouts)comme quoi cette affaire n'est pas anodine. D'ailleurs si elle l'était, nous n'aurions pas eu un tel récit avec le commissaire aux morts étranges. 

Ce dernier n'est pas si aisé à percer au jour, mais sous sa cuirasse bat un cœur sans doute tendre et bon à n'en point douter. Il est tout comme son géniteur en avance sur son temps, possède des idées bien arrêtées et une volonté de fer. Il ne s'en laisse pas facilement compter... Même par la belle Hélène.

Celle-ci est jeune, belle, la tête aussi pleine que bien faite, mais qui s'y frotte s'y pique. Mystérieuse, complexe, mais aussi sensible sous des airs bravaches, je pense que nous recroiserons peut-être sa route lors d'un prochain ouvrage.

J'ai pris un plaisir immense à lire ce livre. Je n'ai pas tout deviné à l'avance et c'est devenu trop rare dans mes lectures ces dernières années. L'auteur a su me captiver, me surprendre et me transporter dans le passé (le XVIII ème étant ma période favorite), j'ai été comblée et je trépigne déjà pour lire les prochaines péripéties de Volnay et de son père. 

Un nouveau coup de cœur pour la plume d'Olivier Barde-Cabuçon. 


Et s'il fallait mettre une note : 19 / 20