jeudi 23 mars 2023

Genèse, le grand récit des origines de Guido Tonelli



 Le pitch :

 

La curiosité et l'émerveillement face à l'origine de l'univers sont au cœur de notre expérience du monde. Depuis le Chaos décrit par Hésiode dans son poème sur la naissance des dieux grecs, Théogonie, jusqu'aux théories les plus actuelles sur le multivers, les humains ont poursuivi une quête incessante pour trouver une réponse à cette question essentielle : Que s'est-il passé exactement pendant les tous premiers instants ?
Dans ce best-seller international, le physicien Guido Tonelli, figure centrale de la découverte du boson de Higgs (la "particule de Dieu"), fait le court récit des sept moments décisifs de l'histoire extraordinaire de notre genèse : des origines de l'univers à la naissance de la vie et l'émergence du langage humain. S'appuyant sur les dernières découvertes, il nous révèle les incroyables défis auxquels les scientifiques sont confrontés pour éclairer ses mystères.
"Des trous noirs à la matière noire et à la particule de Higgs, (...), ces pages accompagnent le lecteur passionné et curieux dans un voyage fascinant, toujours en cours." Extrait de la préface de Carlo Rovelli, Physicien, Auteur des Sept brèves leçons de physique.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

J’ai toujours été fascinée par les grandes questions scientifiques sans jamais avoir eu le potentiel ou le bagage de connaissances suffisant pour tout saisir. Aussi suis-je très contente de trouver des documentaires, des articles, des expositions, des conférences ou des ouvrages me permettant d’approcher un peu ces savoirs. 

 

La version audio bénéficie d’un lecteur (Philippe Sollier) que j’apprécie grandement car j’aime beaucoup son timbre de voix, sa diction et son implication. 

Là où c’est peut-être un peu moins bien par rapport à la version classique, c’est qu’une seconde d’inattention et hop, on peut se retrouver perdu dans des détails qui deviennent vite ardus par moment. La physique quantique ne s’approche pas avec un esprit qui vagabonde qu’on se le dise, même quand l’auteur a voulu être limpide pour les néophytes. 

Mais que cela ne vous décourage pas car voilà…

6 h 55 de savoirs à écouter et réécouter. Cela ne se refuse pas quand c’est extrêmement bien fait (lecture et écriture).

 

Aujourd’hui à la pointe, les énoncés seront peut-être à remettre en question dans quelques temps en fonction des prochaines découvertes, mais qu’importe. L’auteur le sait lui que dans ces domaines, rien n’est vraiment acquis et qu’il faut accepter de changer les angles de vue pour progresser. La vie est ainsi faite qu’elle le soit au niveau micro ou macro. 




jeudi 16 mars 2023

Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon


 

Le pitch : 

 

Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.
Prix Décembre 2022

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Anne Frank, tout le monde la connaît et on la relit forcément à son journal dont nous avons tous lu au moins quelques passages dans notre adolescence soit en cours de français, soit d’Histoire. A ce patronyme, on associe également les termes de guerre, juifs, persécution, cachette, déportation, mort… 

D’Anne Frank, on a tous aussi un vague souvenir d’une ou deux photos d’une adolescente pour l’éternité. 

En bref, Anne Frank est devenue un symbole, voir une icône, mais qu’on connaît assez peu en réalité. Parce qu’on a oublié, parce que le message fut parfois tronqué, dénaturé…

Mais Anne Frank voulait vivre, devenir écrivain, pas devenir un porte-drapeau ou presque une marque. 

C’est l’un des points de départ de la démarche de Lola Lafon pour l’écriture de ce livre. Elle va explorer la personnalité d’Anne Frank, mais aussi d’autres membres de sa famille par ricochet. Elle demandera à passer une nuit entière dans le musée consacré à l’Annexe (en Hollande) qui servit de cache pour la famille Frank et d’autres personnes qui sont venues les rejoindre.

Une nuit pour être au plus près de ce que l’on peut ressentir aujourd’hui de l’expérience de ces clandestins que l’horreur nazie à tout de même rattrapée. Une nuit pour tenter de comprendre Anne Frank et ce qu’elle est devenue aujourd’hui. 

 

L’histoire des Frank fait écho à l’histoire de la famille de Lola Lafon. Elle débordera du cadre strict qu’elle s’était peut-être fixé au départ, même si justement, elle ne savait pas trop comment elle allait écrire sur cette thématique qui était pourtant devenue un besoin. Pas après pas, les morceaux des puzzles de ces existences brisées, marquées, vont se compléter. 

Une écrivaine actuelle va rencontrer une écrivaine en devenir qui traverse les époques d’une manière qu’elle n’aurait peut-être pas souhaité. 

Puis le souvenir d’un autre personnage va prendre le pas sur tout cela car l’Histoire semble être un éternel recommencement. Un autre destin plein d’avenir fut brisé par les Khmers rouges cette fois, mais qu’importe les bourreaux. Le résultat est là. Des gens manquent à l’appel et pourtant, ils sont encore là car ils vivent à travers les autres et ont laissé des traces indélébiles.



mardi 14 mars 2023

Le crime d'Orcival d'Emile Gaboriau


 

Le pitch : 

 

Un meurtre a été commis au château d'Orcival, propriété du comte de Trémorel. Alors que la police est persuadée d'avoir trouvé les coupables et réglé cette sanglante affaire, l'agent de sûreté Lecoq arrive de Paris et remet tout en question. Ce dénouement rapide lui paraît en effet bien illusoire. Il redémarre l'enquête avec ses méthodes d'investigation très personnelles, examine soigneusement les circonstances du crime, rassemble des détails, découvre des mobiles, relie d'improbables protagonistes et fait éclater la vérité à la surprise générale. 
Après Dossier 113, Monsieur Lecoq et L'affaire Lerouge, Gaboriau nous emmène une fois de plus à la suite de son agent de sûreté Lecoq, le premier policier professionnel de la littérature.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Je n’ai pas lu, ni écouté les précédents romans où Monsieur Lecoq nous fait part de tout son talent pour démêler les intrigues. Je l’ai donc découvert à travers le crime d’Orcival et je ne le regrette pas. 

La version audio que j’ai eu le loisir d’écouter était de très bonne facture. Le lecteur avait une voix très agréable et qui collait bien au récit. Pas de fioritures, mais c’était très bien ainsi, le texte regorgeant lui de multiples détails propres à une écriture un peu désuète, typique de l’époque (1867), mais non dénuée de charme. Un vrai classique qui est certes un peu long (toujours énormément de détails cités), mais qui est un régal à écouter. Et si le diable est dans les détails, il est partout dans ce roman.

 

Comme un bon film d’époque, c’est un ravissement que de découvrir comment Monsieur Lecoq, qui inspirera tant d’autres personnages de la littérature policière à venir, va nous expliquer comment toute l’affaire s’est déroulée. 

C’est méthodique, carré, mais avec aussi un brin de romantisme là encore parfaitement désuet, mais qui est agréable à retrouver là. 

C’est théâtral avec un art consommé de la mise en scène. 

 

Ne boudez pas votre plaisir, vous pourriez être fort surpris. 

jeudi 9 mars 2023

Gisèle Halimi, une jeunesse tunisienne de Sylvain Dorange et Danièle Masse


 

Le pitch : 

 

Très tôt confrontée au racisme et aux inégalités, Gisèle Halimi comprend que seules les études la sauveront d'un destin tout tracé. Le récit de cette jeunesse tunisienne l'illustre de la résistance de Gisèle Halimi enfant puis adolescente face aux diktats tant familiaux que politiques, résistance qui porte en germe les engagements futurs de cette femme d'exception.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Un bel album BD pour découvrir l’enfance et la jeunesse d’une femme qui marquera son époque et qui même aujourd’hui continue d’y laisser son empreinte. Tout était déjà là. 

Si son œuvre force le respect, sa détermination dès le plus jeune âge est tout aussi magnifique. 

 

Je n’ai pas été fan des dessins, mais pour autant, c’est très efficace. Les couleurs sont en revanche à mon sens très réussies et reflètent très bien la lumière ou au contraire les ténèbres du pays, des situations personnelles ou politiques. 

Les personnages en dehors de Gisèle elle-même sont bien campés. Certains vont nous horripiler à minima, d’autres vont nous attendrir. On ne restera pas de marbre et c’est preuve que l’ensemble de l’album est une réussite. 

On pourrait dire que c’est parfois un peu trop manichéen et en cela je trouve que le père de Gisèle apporte énormément de nuances. Il est en effet plutôt un soutien pour sa fille tout en ne reniant pas des pratiques patriarcales. 

 

Une excellente première approche pour les plus jeunes adultes qui n’auraient pas trop entendu parler de Gisèle Halimi ou qui auraient un peu de mal à la replacer dans notre Histoire récente. Ensuite, je conseillerai plutôt de lire d’autres ouvrages plus complets et allant au-delà des dix-huit ans de Gisèle. Dans l’album, on a quand même une belle postface qui donnent quelques grandes lignes, mais c’est plutôt un « apéritif » qui pousse à creuser plus tard, ailleurs. 

A découvrir et à faire découvrir.