Rentrée littéraire 2017
Le livre :
Le tout dernier été d’Annie Bert aux éditions Fayard, 162
pages, 15 € 00.
Publié le 4 octobre 2017 soit après le décès de l’auteur et
selon sa volonté.
Pourquoi cette lecture :
Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Fayard.
J’ai déjà lu plusieurs ouvrages sur le sujet à savoir la fin
de vie de personnes touchées par des maladies incurables et fatales qui
voulaient ne pas aller jusqu’au bout du chemin car cela n’avait pas de sens. Leurs
disparitions devaient comme leurs existences être à leurs images dignes et
volontaires. Je me mets parfaitement dans leur logique.
Le pitch :
"Je
viens de rencontrer mes passeurs. Ces hommes qui font désormais partie de ma
vie puisqu'ils vont m'aider à la quitter. Je les ai sentis rigoureux,
exigeants, prudents. Et engagés à me tendre doucement la main. Une autre
médecine qui, quand elle ne peut plus soigner le corps, se décide à soigner
l'âme." Parce qu'elle aime furieusement la vie et qu'elle est condamnée,
Anne Bert a décidé de choisir et de ne pas subir jusqu'au bout les tortures que
lui inflige la maladie de Charcot.
C'est ce cheminement qu'elle nous raconte ici. Celui de devoir mourir hors-la-loi, et hors-les-murs, puisque la loi française ne l'autorise pas à abréger ses souffrances. Celui aussi de son dernier été. Il faut découvrir le goût des dernières fois et des renoncements, apprendre à penser la mort, dire au revoir à ceux qu'elle aime, en faisant le pari de la joie malgré le chagrin. Un récit poignant, une ode à la liberté et à la vie, permise seulement par sa détermination à dire non.
C'est ce cheminement qu'elle nous raconte ici. Celui de devoir mourir hors-la-loi, et hors-les-murs, puisque la loi française ne l'autorise pas à abréger ses souffrances. Celui aussi de son dernier été. Il faut découvrir le goût des dernières fois et des renoncements, apprendre à penser la mort, dire au revoir à ceux qu'elle aime, en faisant le pari de la joie malgré le chagrin. Un récit poignant, une ode à la liberté et à la vie, permise seulement par sa détermination à dire non.
Ce que j’en pense :
La maladie voulait avoir raison d’Annie Bert. La législation
française était et est toujours (pour les autres personnes condamnées par un
mal incurable et fatale) une adversaire supplémentaire ou tout au moins un obstacle
infranchissable de plus dans le parcours de cette femme qui voulait juste
partir la tête haute. Elle a pu le faire, mais en dehors de nos frontières et
ce livre est son ultime message.
On pourrait craindre de tomber dans le voyeurisme, le pathos
à l’extrême, le larmoyant… Je vous rassure immédiatement, ces écueils sont
évités. Annie Bert nous parle librement de ses réactions, de ses choix, de sa
volonté, de ses plaisirs, de ses craintes, des peines, des instants de vie qu’elle
chérissait tant et qui lui dictent sa conduite car c’est tout simplement la
meilleure issue…
Je l’ai juste perçu comme étant déjà partie avant l’heure. Sans
doute était-ce en lien avec sa pathologie. Je ne saurais vous dire pourquoi
autrement.
La mort, c’est la fin de vie, mais cette dernière continue
tout de même :
« Notre mort ne tue rien du
monde ni de la nature.
Le moment venu, seule notre existence cesse
Les lilas continueront de fleurir. L'été de chauffer le jardin, et l'automne de revenir. »
Le moment venu, seule notre existence cesse
Les lilas continueront de fleurir. L'été de chauffer le jardin, et l'automne de revenir. »
Ces quelques mots résument presque tout. Je les ai trouvés
criants de vérité et essentiels. Annie Bert a indéniablement su trouver à
minima ce qui est primordial à retenir.
Ce livre est un hymne à la vie car si les dernières fois ne
sont pas aussi fortes qu’on pourrait le croire, c’est en réalité l’accumulation
de petits instants qui remplissent toute une existence, qui lui donnent sa
valeur. Annie a eu une belle vie même si elle aurait bien voulu poursuivre
encore un peu la route qui était la sienne. Elle ne voulait pas de ces instants
de trop.
Notre temps à tous est compté. On ne sait pas forcément
comme Annie Bert quelles seront nos dernières fois, aussi vivons tout
pleinement. C’est lui rendre hommage.
Et s’il fallait mettre une note : 15 / 20
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