Le livre :
Pour vous servir de Véronique Mougin aux éditions Flammarion, 366 pages, 19 € 90.
Pourquoi cette lecture :
C'est dans Elle, le magazine féminin que l'on ne présente plus, que j'ai vu pour la première fois une publicité pour ce livre. Ensuite, c'est en librairie que nos chemins se sont de nouveau croisé et comme j'avais besoin d'une lecture disons pas trop complexe sans être débilitante à ce moment là, mon choix s'est porté sur ce titre.
Le pitch :
« Gouvernante : nom féminin. Personne qui gouverne, qui a le pouvoir en main. Tu parles ! C'est le plumeau que j'ai en main, moi. Je suis celle qui repasse les robes sublimes de Madame, celle qui sert les invités de Monsieur. Personne ne me remarque mais dans l'ombre je les étudie, ces drôles d'oiseaux. Au lieu de faire domestique, j'aurais pu travailler au Muséum d'histoire naturelle. » Aristocrates maniaques, héritière hystérique, intégriste passionnée, industriel névrosé, sénateur épicurien.
Leurs points communs : ils sont riches, très riches, et leur gouvernante c'est Françoise. Après vingt ans d'une carrière silencieuse, la voilà qui raconte sa vie et la leur, avec une réjouissante malice. Des hôtels particuliers de Neuilly aux châteaux du Luberon, elle nous entraîne dans les coulisses de ce théâtre contemporain. Mais quelle mouche a bien pu la piquer ?
Ce que j'en pense :
- Tu voudrais faire quel métier plus tard quand tu seras grand(e) ?
Les enfants ne répondent que rarement domestique. On peut les comprendre, il y a plus glamour. Ceci dit, la vie n'est pas toujours charmante, ni sexy. Il faut bien gagner sa pitance et on prend ce qui se présente faute de mieux quelques fois. Cette voie, pas choisie de gaité de cœur, réserve bien des surprises, pas toujours agréables (rarement même).
Expériences véridiques, nous voilà plongé dans le parcours professionnel de notre narratrice qui a évidemment changé toutes les identités pour plus de discrétion. On sourit souvent devant des situations plus ou moins dingues, mais on n'envie guère les protagonistes, surtout Françoise.
Le style est agréable, on découvre cet envers du décors des riches maisonnées. Ce n'est pas si glorieux. Les ors, les nantis, les manies, les peurs, les méchancetés, tout, vous saurez presque tout.
Au final, je suis bien dans ma petite vie.
Un livre instructif, mais qui ne dévoile pas grand chose. Tout juste, on peut penser que le temps s'est figé pour certaines professions. Rien ne semble avoir beaucoup évolué dans ces corps de métier tournés vers le bien-être de nos élites sociales.
Alors certes, on n'est pas dans du Zola, mais se maintenir la tête droite, hors de l'eau dans ce panier de crabes, faut le faire, avoir les reins solides et les épaules larges.
Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20
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