Rentrée littéraire 2015
Le livre :
Le corbeau de pierre, la jeunesse de Corto Maltese de Marco Steiner aux éditions Denoël & d'ailleurs, 208 pages, 19 € 90.
Paru le 10/09/2015
Pourquoi cette lecture :
Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Denoël.
Comme je ne connais pas du tout l'univers de Corto Maltese (pitié, pas les cailloux, ça fait mal !!!), j'ai eu envie de profiter du fait que les éditions Denoël sortent deux titres avec ce personnage pour le découvrir. Mieux vaut tard que jamais.
Le pitch :
Par une nuit noire et pluvieuse sur la côte de la mer d'Ecosse, un groupe d'hommes charge des caisses de whisky et des armes sur un navire à destination des rebelles irlandais. La police arrive, forçant les hommes à s'enfuir dans la nuit. Parmi eux se trouve le père de Corto Maltese, qui décide alors de confier la garde de son fils adolescent à son meilleur ami, le capitaine Kee. Corto va naviguer avec le fils du capitaine et un groupe de solides gaillards : difficile de deviner jusqu'où les mènera leur voyage car à bord de l'embarcation se trouve une mystérieuse statuette de pierre - un corbeau - qui renferme des secrets occultes et ésotériques.
Au cours de cette incroyable épopée maritime, Steiner parvient à recréer l'atmosphère si singulière qui caractérise l'ouvre d'Hugo Pratt. Truffé de références historiques et littéraires, Le Corbeau de pierre évoque une période fascinante et jusqu'alors inconnue du grand public : la jeunesse de Corto Maltese.
Ce que j'en pense :
Corto Maltese est un héros de bande dessinée, mais le retrouver dans un roman n'est pas sacrilège. Cela laisse plus de place à l'imaginaire de chaque lecteur et pour les novices comme moi (je sais qu'il y a toujours des petits nouveaux et c'est tant mieux), c'est un plus car un texte sans support imagé donne plus de temps au lecteur de s'approprier un univers ainsi que de latitude.
Dans ce livre, on retrouve un Corto Maltese bien plus jeune que celui que l'on connaît ne serait-ce que de loin. C'est donc une nouveauté même pour les connaisseurs.
On voyage, on navigue, mais c'est autant par la variété des pays, des contrés, que celles des saveurs, des odeurs, des senteurs. Ce roman est une ouverture vers tous nos sens.
C'est aussi un voyage initiatique, d'apprentissage. Tout n'est certes pas tendre, mais à vaincre sans combattre, on triomphe sans gloire. On n'en ressort donc point grandi.
Corto Maltese, le plus sage des deux jeunots de cette aventure dans tous les sens du terme, et son ami, plus fougueux, plus tempêtueux, vont vite le comprendre.
Personnages nombreux et riches, très détaillés dans les descriptions, ils sont tous importants dans cette épopée. Qu'importe qu'on ne les voit que bien peu de temps. Ils nourrissent cet univers si particulier. Ils le servent, le rendent plus palpable, plus vivant.
Ce texte est visuel, mais pas seulement. Je l'ai dit un peu plus haut, il éveille les sens.
Cependant j'ai trouvé que l'ensemble manquait un peu de rythme. C'est assez lent, un peu trop. Dommage.
Mais ce que je regrette le plus, c'est d'avoir pu à peine effleurer le personnage de Corto Maltese. Ce dernier est présent, mais très discret. Trop sans doute surtout que l'intrigue tourne un peu court. J'ai donc le sentiment d'avoir fait un beau voyage, mais le retour au port est un peu abrupt.
Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20
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