lundi 16 novembre 2015

L'art presque perdu de ne rien faire de Dany Laferrière



Le livre : 

L'art presque perdu de ne rien faire de Danny Laferrière chez les éditions Grasset, 420 pages, 20€90.  



Pourquoi cette lecture : 

Avec déjà un titre pareil, ce livre titillait la paresseuse qui sommeil en moi ! Remarquez, ma curiosité toujours en éveil aussi. 
Un passage de l'auteur à la télévision (sans lien avec ce livre) et hop me voilà en train de bousculer mon programme de lecture pour me plonger dans ces pages. Je suis faible, je ne le sais que trop. 


Le pitch : 

La nonchalance est une affaire de connaisseur. «J'étais devenu un spécialiste mondial de la sieste», nous révèle Dany Laferrière dès le début de son livre. Cela n'interdit pas de lire et de réfléchir - la sieste y est, au contraire, propice. Elle permet aux pensées de jaillir, s'attachant aux petites et aux grandes choses, aux rêves et aux lectures. Dany Laferrière nous parle d'Obama et de l'Histoire, de ses premières amours nimbées d'un parfum d'ilang-ilang, de Salinger et de Borges, de la guitare hawaïenne, du nomadisme et de la vie - car cet Art presque perdu de ne rien faire est, ni plus ni moins, un art de vivre.



Ce que j'en pense : 

Un livre qui me permet de découvrir un jeune auteur ou au contraire un écrivain reconnu est toujours pour moi un cadeau. C'est une surprise car je ne sais pas trop à quoi je dois m'attendre. Je découvre un style, une écriture, une manière de penser, de percevoir le monde, etc. 
Ici, je plonge et je vois ce qu'il en ressort. 

Ce n'est pas un roman, peut-être un essai, une compilation de réflexions plus sûrement, de pensées sur notre monde actuel où tout va bien trop vite, où l'on nous mâche le travail, on nous coupe l'imagination, le plaisir de perdre son temps pour découvrir ce qui fait vraiment notre univers (pas de courses à la chimère)... 
Ne rien faire, c'est déjà agir puisque c'est savoir qu'on ne fait rien. Et ce rien est souvent riche d'un tout qu'on imagine pas si on est justement toujours occupé à faire quelque chose. 

Le temps est au centre de presque tout. 
Cette entité qui nous sert à décrire, à conceptualiser ... Le temps ? Mais au fond c'est quoi le temps ? Est-ce ce qui nous rapproche le plus de notre fin ? 
Les questions se multiplient, mais des réponses sont possibles pour peu qu'on change un peu notre vision des éléments et de ce qui structure nos existences. 

La mémoire aussi, liée au temps, à notre mortalité... Est évoquée. 
Les pensées, les raisonnements se répondent, s'enchaînent. 
On évoque la nature humaine qui s'égare, qui oublie l'essentiel, qui poursuit des chimère, des objectifs vains, futiles, sans valeur réelle... 

Après, je ne suis pas d'accord sur tous les points soulevés dans cette lecture. Par exemple, les dictatures peuvent très bien s'acclimater dans des régions connaissants des climats rudes, voir très rudes. Par exemple, l'ex URSS. 

Ouvrage sur l'existence, cela pourrait être lu comme un ouvrage de Jean d'Ormesson ( c'est d'ailleurs lui qui a un peu poussé Dany Laferrière a postuler pour un siège à l'Académie  Française), mais le style est un peu différent (normal). J'accroche un petit peu moins car il manque un brin de fluidité à mon sens. C'est aussi plus sociétal comme écrit. Ceci dit, cela se lit aisément et on apprend beaucoup, on réfléchit, on se questionne, c'est une lecture qui a du sens et peut vous amener à changer quelques détails dans votre vision du monde, voir vos actions. 



Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20




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