Le livre :
Le bleu de la nuit de Joan Didion aux éditions Grasset, 232 pages, 18 € 60.
Pourquoi cette lecture :
C'est dans le mensuel littéraire Lire que j'ai repéré ce titre. J'ai apprécié la présentation de l'auteur et de ses écrits de manière générale. J'ai eu envie d'aller au coeur même du sujet.
Ensuite, c'est dans la médiathèque la plus proche de chez moi que j'ai pu l'emprunter tout bêtement.
Le pitch :
Après avoir érigé un inoubliable tombeau littéraire à l'homme de sa vie (L'Année de la pensée magique), Joan Didion adresse, dans Le Bleu de la nuit, un vibrant hommage à leur fille, décédée quelques semaines à peine avant la parution de la Pensée magique aux Etats-Unis. Mais qu'on ne se méprenne pas : loin d'en être une "suite", ce récit serait plutôt son image en miroir, une variation inversée. On y retrouve, intactes, la puissance et la singularité de l'écriture de Didion : sèche, précise, lumineuse face à la nuit.
Dans un puzzle de réminiscences et de réflexions (sur la mort, bien sûr, mais aussi sur les mystères de l'enfance, de la maternité, de la vieillesse et de la création), l'auteur mène un combat acharné contre les fantômes de la mélancolie, des doutes et des regrets. Poignante sans jamais verser dans le pathétique, d'une impitoyable honnêteté envers elle-même sans céder aux sirènes de la complaisance ou de l'impudeur, Joan Didion incarne la foi dans les forces de l'esprit et de la littérature.
Ce que j'en ai pensé :
Le bleu de la nuit, c'est un moment réel et très particulier que tout le monde peut observer s'il se trouve au bon endroit et à la bonne période, mais chacun y verra ou non un signe, en aura un ressenti unique. Joan Didion nous donne ici la sienne.
Cette femme que je découvre avec cet ouvrage ne me laisse pas indifférente. Son existence fut riche, mais comme tout le monde, elle a eut son lot de malheur. Je dirai même qu'elle en a eut plus que beaucoup.
Perdre son mari n'est pas facile, mais c'est hélas presque banal. Perdre son unique enfant (même adopté), c'est tout sauf logique, c'est presque contre nature.
Et que dire de la maladie qui lui joue des tours sans cesse, mais sans se laisser identifier. Une partie de cache-cache cruelle et douloureuse.
Ce livre n'est pas larmoyant. C'est plus un récit de vie, un peu décousu certes, mais pas inintéressant.
Le fait que cette lecture soit assez courte est une bonne chose. On ne se sent pas submerger par le malheur, on éprouve de l'empathie sans lassitude. Les mots se perdent parfois, mais les idées directrices restent.
Une écriture est facile à lire, mais Joan Didion cite beaucoup de noms et ces noms qui pour l'essentiel me sont inconnus. Je n'ai sans doute pas une culture américaine assez prononcée.
Une découverte émotionnelle a faire.
La littérature n'a pas fini de nous toucher au cœur.
Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20
2 commentaires:
De la même auteur, j'ai lu L'année de la pensée magique où elle raconte la perte de son mari. Un livre pour le coup très très dense et pas du tout facile d'accès mais qui révèle une femme d'une très grande intelligence que j'ai envie de relire.
Je l'ai lu également, le billet devrait paraître ici même dans quelques jours.
Même impressions que toi. C'est du haut vol !
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