mardi 30 mai 2023

La femme de chambre de Nita Prose


 

Le pitch : 

 

« Je suis votre femme de chambre. J’en sais tellement sur vous. Mais en fin de compte, vous : que savez-vous vraiment de moi ? »

Bienvenue au prestigieux hôtel Regency Grand, avec ses tapis de velours rouge, ses dorures et ses employés plus rocambolesques les uns que les autres. La jeune Molly, discrète, solitaire et zélée, y travaille comme femme de chambre et en connaît tous les recoins.

Un jour, elle trouve la richissime Mme Black dans sa suite, paniquée, aux côtés du corps sans vie de son mari – une pagaille bien compliquée à ordonner. Mêlée malgré elle à cette étrange affaire de meurtre, Molly mène l’enquête, aidée de quelques précieux collègues et amis. Elle va alors découvrir que, derrière la magnifique façade, le Regency Grand cache bien des secrets.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Molly est une jeune fille de 25 ans, femme de chambre au Regency Grand, donc une personne invisible aux yeux du grand monde, voir même de ses collègues. 

Des amis ? C’est peu dire qu’elle est isolée car elle n’en n’a pas vraiment et en plus, elle a perdu ce qui lui restait de famille, sa grand-mère, il y a quelques mois. C’est pourtant elle qui va nous raconter toute l’affaire à travers son prisme que l’on sent très rapidement biaisé par un trouble du spectre autistique non diagnostiqué et non évoqué clairement par l’auteur, mais pour moi, cela ne fait aucun doute. C’est un peu ennuyeux car pour qui ne connaît rien à ces particularismes, le personnage de Molly peut paraître clairement stupide dans certaines situations, décalée, voir avec « l’électricité, mais pas à tous les étages ». Je trouve dommage de ne pas être aller jusqu’au bout de l’idée. Cela dessert le personnage, décontenance certains lecteurs et c’était pourtant une très bonne idée. 

 

Je ne sais pas si la version livre classique n’est pas un plus pour ce cas car en version audio, Molly peut vite devenir agaçante. J’avoue que la lectrice n’est pas mauvaise du tout (elle fait très bien la voix de la grand-mère qui trotte dans la tête de Molly), mais certaines situations narrées m’étaient insupportables. Le côté spécial de Molly fait que l’on peut avoir envie de la secouer ou au contraire de la prendre sous son aile. Sa façon de voir les choses est déroutante pour le plus grand nombre alors qu’elle est parfaitement logique. 

L’intrigue passe un peu trop au second plan par moment également et je n’ai pas souvent eu l’impression d’être dans un ouvrage policier, mais une adaptation bien pensée à l’écran pourrait être réussie car elle imposerait certainement un autre rythme narratif et un côté visuel à certaines scènes.

 

En résumé, de bonnes idées, de bonnes intentions, mais il aurait été encore plus intéressant de clarifier certains faits pour en faire un excellent bouquin (audio ou non). 




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