Le livre :
Salutem de Vincent Robert aux éditions
Librinova, 540 pages, 19€90 ou 1€49 suivant le format choisit.
Disponible en version ebook ou papier.
Publié le 6 juin 2017.
Pourquoi cette lecture :
Il s'agit d'un partenariat avec les éditions
Librinova.
Le pitch :
Le germe de la réponse se niche
toujours au cœur de la question. Quel est donc cet ouvrage anonyme, bien réel
et tant controversé ? Que peuvent bien contenir ses pages enluminées qui
défraient la chronique depuis le 15ème siècle ? En toute bonne foi, nul ne le
sait ! Hormis l'encre et la salive qu'il fait couler, ce manuscrit écrit sur
parchemin demeure une énigme, un mystère ! Pour dissiper les brumes ? Un seul
recours ! Un jeune Curé atypique, expert en extrême-onction, véritable virtuose
des derniers Sacrements, grand mécène pourvoyeur en âmes fraîches, docteur ès
sciences en châtaignes variées et fin connaisseur en requiem pour les gisants,
ouvrant sous l'égide d'un Pape peu orthodoxe et d'un Cardinal encore plus
étrange. D'aucuns diraient ? Pas très catholique ? Un faible lumignon fiché
dans sa main d'ancien mercenaire ayant reçu l'illumination, le Prêtre se lance
sur les traces d'une organisation séculaire dont les membres se sont juré la
perte du genre Humain. Le chef, le gourou de cette cohorte de démons n'est autre
que le fils d'un célèbre alchimiste dont le nom à lui seul évoque encore le
soufre et l'alambic. Au fil de son enquête mouvementée, le Père Jonas Gabriel
pourra compter sur l'aide indéfectible de Sœur Angélina ; religieuse au passé
tumultueux nantie d'une rare beauté, ainsi que sur deux agents du Mossad venus
leur prêter main forte pour démêler l'écheveau. A croire qu'il existe des
domaines, des circonstances, où l'ignorant est plus sage que l'érudit ?
Ce que j'en pense :
Vincent Robert met en garde ses lecteurs avant
de les lâcher dans le vif du sujet et rien que cette petite aparté m'a bien
plu. Disons qu'il y a les formules consacrées et puis le franc parlé d'un
auteur qui livre son travail, qui espère que son lectorat passera un bon moment
avant toute autre chose et que les jamais contents / pinailleurs passent outre.
Il a bien raison car la fiction peut certes faire passer des messages
importants, mais aussi détendre, nous faire vivre des aventures plus
palpitantes que le métro, boulot, dodo.
Avec la belle brochette de protagonistes que
nous offre l’auteur, on a de quoi faire. On pourrait même dire que l’on en a
des bien gratinés. J’ai trouvé qu’il y avait un petit côté « Les tontons
flingueurs » dans l’humour. Même quand on est dans un instant sérieux, il
y en a toujours un ou une pour lancer ou penser une connerie. Et si ce n’est
pas un humain, qu’importe ! Même la race canine ne s’en laisse pas compter
pour si peu.
Les références à la culture dite populaire
sont nombreuses et renforcent l’aspect potache.
A noter également, le côté Jason Bourne, James
Bond, du récit. On sauve le monde, mais on n’en reste pas moins humain. Enfin
on essaie.
L’Eglise s’est beaucoup modernisée ces
dernières années, mais je doute que l’on croise de sitôt des prêtres, des
cardinaux ou des religieuses aussi spéciaux que ceux présents dans
« Salutem » … Dommage dans un sens, on les aimerait encore plus.
Casser les codes pour mieux les reconstruire, c’est jouissif. Le lecteur ne
s’ennuie pas.
Quelques belles références culturelles plus
pointues montrent si besoin en était que Vincent Robert n’est pas qu’un auteur,
mais aussi un lecteur pour ses sources. L’imagination bien documentée est
décuplée.
Mon seul bémol serait que le roman aurait
peut-être gagné à être un poil plus condensé. Il y a quelques redites, petites
longueurs… Rien de vraiment rébarbatif, juste que nos héros sont d’une
efficacité telle que dès que l’auteur se relâche une demie seconde, c’est de
trop, mais qu’il ne se décourage pas, c’est en forgeant qu’on devient forgeron,
on ne peut que devenir meilleur avec toujours plus de rigueur et de travail.
N’oublions pas qu’il est très difficile d’écrire facile (dixit Jean
d’Ormesson).
Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20
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