vendredi 16 octobre 2020

Le goût de vivre. L’anorexie n’est pas un combat sans faim de Sabrina Missègue


 
Rentrée littéraire 2020 

 

 

Le livre : 

 

Le goût de vivre. L’anorexie n’est pas un combat sans faim de Sabrina Missègue aux éditions Favre, 288 pages, 20 € 00.

Publié le 24 septembre 2020

 

 

Le pitch : 

 

Après un séjour linguistique aux États-Unis où elle a intégré une école de danse, Sabrina Missègue ne pèse plus que 27 kilos pour 1,59 m… Elle a perdu 20 kilos en 9 mois. Celle qui dévorait la vie à pleines dents avait fait sa révérence. Avec authenticité et sans fausse pudeur, elle retrace ici sa longue et douloureuse bataille contre une anorexie sévère qui s’est immiscée dans son corps sans aucun bruit. L’histoire révèle aussi ce lien avec Patrick Poivre d’Arvor qui l’a délivrée de cette perversion incrustée dans son souffle et dans sa chair. Une rencontre bouleversante qui lui a permis d’aller puiser, tout au fond d’elle, la force pour terrasser cette « âme sœur » pernicieuse. Les chapitres ne divulguent pas un discours de victime, mais de battante qui s’est guérie par ses propres ressources, sans aucun médicament.

 

 

Ce que j’en ai pensé : 

 

Voici un livre témoignage sur une maladie qui touche essentiellement les femmes et qui peut avoir une issue fatale : l’anorexie.

Ce n’est pas le premier, j’en ai lu plusieurs déjà au fil des années, et ce ne sera pas le dernier. Il se démarque néanmoins de ceux que j’ai parcouru. 

 

Il s’étale plus dans le temps car le récit débute lorsque l’auteur n’est encore qu’une adolescente et il se termine presque 20 ans plus tard. Le combat est donc long, voir jamais terminé. Chassez le mal par la porte, il reviendra par la fenêtre, la porte du garage, la lucarne du grenier. 

 

Peut-être pour la première fois, certaines comparaisons sont posées. L’anorexie ici n’est que rarement nommé, mais on parlera d’elle, on la compare à une tumeur, une jumelle maléfique, une présence tellement envahissante que l’hôte n’a plus d’existence en dehors. 

Le récit de Sabrina est chaotique parfois, comme son existence pour chasser l’intruse, celle qui lui vole sa vie. Il y a des redites, mais c’est comme les multiples rechutes alors qu’elle pensait avoir franchi des étapes cruciales. 

 

Chaque cas est différent et chaque malade doit gérer une version très personnelle du mal qui l’affecte. Les causes ne sont pas unanimes, les manières de s’en sortir sont donc toutes aussi diverses. Sabrina en parle très bien. Tout comme des bonnes intentions des autres qui ne sont pas touchés, qui pensent être gentils, mais qui blessent involontairement l’éternelle convalescente. L’importance d’être simplement présent avec de l’amour est souligné. 

 

De belles illustrations ponctue le récit. Un vrai plus qui renforce les paroles de l’auteur qui conclue avec quelques conseils avisés si on connaît une personne qui lutte contre Elle.

 

 

Et s’il fallait mettre une note : 13 / 20 

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