mercredi 3 juillet 2019

Petits meurtres au Caire : Une enquête du commissaire aux morts étranges d’Olivier Barde-Cabuçon



Le livre : 

Petits meurtres au Caire : Une enquête du commissaire aux morts étranges d’Olivier Barde-Cabuçon aux éditions Actes Sud, 365 pages, 22 € 50.
Publié le 5 juin 2019


Pourquoi cette lecture : 

Depuis le premier tome des enquêtes du commissaire aux morts étranges, je n’ai point rater un volet. Je n’allais pas commencer maintenant.
De plus ce livre m’a été gracieusement envoyé par l’auteur et sa maison d’édition en tant que partenariat.


Le pitch : 

Coursés par un navire barbaresque alors qu'ils quittent Venise, le commissaire aux morts étranges et son père, le moine hérétique, font naufrage et sont séparés. Le moine se retrouve prisonnier de l'île de la mystérieuse Calypso, et le chevalier de Volnay est emmené comme esclave au Caire ! Il y est retenu dans l'étrange demeure d'une princesse mamelouke adepte des dieux anciens, et de ses trois suivantes orientales au comportement singulier. 
Tandis que son père fait tout pour se précipiter à son secours, on découvre dans la maison de la princesse les corps de deux amants, visiblement morts au milieu de leurs ébats. Meurtre ou suicide ? Les deux hommes se voient confier l'enquête avec, pour enjeu, l'affranchissement de Volnay. Dans l'Egypte colorée du Coran et sensuelle des Mille et Une Nuits se présente à eux une affaire des plus retorses. 
Au Caire, où les rapports de force et d'autorité sont inversés, maîtres et esclaves ne sont pas forcément ce qu'ils paraissent... A travers la rencontre, toujours actuelle, de l'Orient et de l'Occident, Olivier Barde-Cabuçon nous offre la plus inattendue et la plus dépaysante des enquêtes du commissaire aux morts étranges.



Ce que j’en pense : 

C’est encore bien loin de Paris, de Versailles que nous débutons ce nouveau volet des aventures / enquêtes du commissaire aux morts étranges et de son illustre père, le moine hérétique. 
Comme toujours, chaque tome peut se lire de manière indépendante, mais il manquera au lecteur bien des clefs pour apprécier pleinement ce moment passé en la compagnie de personnages riches et complexes. 
Ce nouveau chapitre de l’existence tout sauf calme de nos deux principaux protagonistes débute juste après leur fuite de la Sérénissime, en pleine mer, et d’emblée, on se retrouve propulsé au cœur de l’action. 

Le titre de ce nouvel opus fait immédiatement pensé à un hommage à la reine du crime : Agatha Christie, celle qui fut tant prolixe et novatrice du genre policier. Le huis clos choisit pour cadre n’est pas neutre non plus car elle affectionnait assez ce type de situation dans ses intrigues. Et que dire aussi de cette (Ancienne) Egypte si présente et plus globalement du Moyen-Orient ? Ce fut un de ses cadres de vie et d’inspiration. 
Vraiment dans cet épisode, il y a une petite touche toute britannique qui n’est pas pour me déplaire, mais elle ne sera pas la seule.
En effet, un autre hommage, à un des textes les plus connus qui soit, est récurent : L’Odyssée d’Homère. On y retrouve des protagonistes et des situations à double lecture. Le moine devenant Ulysse, une prêtresse donnant ses traits à une Calypso plus vraie que nature etc… 
Enfin, jamais deux sans trois avec Les mille et une nuits que l’on retrouvera aussi dans ce récit aux saveurs épicés, douces et piquantes à la fois. 

Je ne souhaite rien vous révéler de l’intrigue si ce n’est que nous avons là deux morts bien étranges dans une maison de femmes vivants plutôt en retrait de la vie politique, économique et même mondaine. Ces dernières se passant fort bien de la présence des hommes en tous points. 
Tout est sensualité, mélange des cultures, des origines, finesse intellectuelle, manœuvres habiles, tromperies, mais aussi jeux de pouvoirs là où l’on ne pense pas en trouver.

Olivier Barde-Cabuçon a choisi cette fois de faire alterner les voix de Volnay et du moine. Parfois, ils sont réunis, mais ce n’est pas si souvent. 
J’ai trouvé que Guillaume était encore une fois mis en valeur, ses tourments, son expérience apportent plus de profondeur au récit, mais relègue peut-être un peu trop son fils. Déjà que je n’ai pas trop aimé sa « passivité » face à sa nouvelle condition. J’ai eu envie de le secouer pour lui faire retrouver un peu plus de combativité, de virilité, d’allant. Heureusement, j’ai été entendue même si je le trouve un peu trop sensible, mais cela fait son charme également. Ahhhh jamais satisfaite ! 

Les autres personnages importants de ce volet sont majoritairement féminins. Forcément de quoi faire tourner la tête au moine ! Comme en prime, ce ne sont pas que des beautés sans cervelle, cela ajoute du piment à un huis clos qui aurait pu être simplement liquoreux. 

Dépaysement garanti avec une plongée dans une autre époque pas si lointaine.
Prédiction de l’avenir offerte par le moine en bonus. 
Et suite des aventures de nos amis l’an prochain, on y tient !!!!



Et s’il fallait mettre une note : 17 / 20

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