Le livre :
Patients de Grand Corps Malade aux éditions Don Quichotte, 163 pages, 15 € 00
Publié le 18 octobre 2012.
Disponible en version de poche.
Pourquoi cette lecture :
Ce livre est dans ma PAL depuis longtemps et c'est parce que je devais aller voir l'avant-première du film (le 15 novembre 2016 - Pathé Echirolles) avec la présence de Grand Corps Malade que je me suis dis, qu'il fallait que je le lise. C'était l'occasion !
Le pitch :
Il y a une quinzaine d'années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l'eau n'est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation. Quand il se lance dans une carrière d'auteur-chanteur-slameur, en 2003, c'est en référence aux séquelles de cet accident - mais aussi à sa grande taille (1, 94 m) - qu'il prend le nom de scène de Grand Corps Malade. On connaît l'immense succès qui suit : trois albums plébiscités par le public et la critique, une distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, qui récompense la qualité de sa plume, toujours subtile et surprenante.
Dans ses chansons pleines de justesse, telles « À l'école de la vie », « Roméo kiffe Juliette », « Éducation nationale », ou encore « Rachid Taxi », l'artiste soulève le voile d'une réalité sociale et politique singulière. Chaque année, certains de ses textes sont proposés au baccalauréat de français. Dans son livre, où il se fait pour la première fois auteur d'un récit en prose, il raconte, avec humour, dérision et beaucoup d'émotion, les douze mois passés en centre de rééducation et relate les aventures tragiques mais aussi cocasses vécues par lui et ses colocataires d'infortune.
Ce que j'en pense :
J'ai de la chance. Oui, j'ai toujours un truc de travers, je suis en kit, mais je ne suis pas handicapée. Pas encore du moins car qui peut savoir ? Et je touche du bois comme on dit pour que cela dure. Mais comme Fabien, je suis en galère dans tous les modes de transport (plus ou si peu d'oreille interne que voilà). Donc dès les premières lignes de ce livre qui nous dévoile ses souvenirs d'une période difficile, je suis en totale empathie avec lui.
Le suite sera plus terrible encore. On n'imagine pas tout ce qu'implique tel ou tel handicap. Fabien nous le dira, sans détour car il faut bien appeler un chat, un chat. Cependant, ses propos ne sont jamais trop abruptes. Ils sont parfois directs, un peu crus, mais ce sont les faits qui sont brutaux, la réalité qui est dure.
Reste que l'humain est comme toute créature vivante très tenace, pugnace et entêtée. Il finit par s'adapter quoiqu'il advienne. Pas de manière aisée, non. Cela reste un parcours du combattant. C'est difficile, compliqué, on se cogne contre des murs, on brise bien des rêves, mais on est toujours là, vivant. Amoindri peut-être, mais là.
Ce récit autobiographique est un hymne à la vie.
On n'est pas dans le pathos. On voit à travers les yeux de Fabien, on vit aussi un peu cette expérience même si c'est juste un instant. On sourit aussi car la prose est facétieuse. Il paraît qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Certes, pourquoi pas. La pilule est amère, reste que cela passe tout de même bien. La vie est ainsi faite, pas rose bonbon, mais multicolore avec aussi des nuances de gris, voir plus sombre encore.
Patients ?
Oui ils le sont tous car pris en charge par des équipes médicales.
Ils sont aussi des êtres dotés d'une patience qu'ils ont dû apprivoisé.
Lecture qui remet bien les idées en place.
PS : Allez voir le film qui sort le 1er mars.
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20
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