Rentrée littéraire 2014
Le livre :
Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler aux éditions Les Arènes, 316 pages, 20 € 00.
Pourquoi cette lecture :
C'est le livre événement de cette rentrée et pas seulement littéraire.
On a tout dit, tout entendu sur cet ouvrage et ce même avant sa parution.
Je ne suis pas du tout portée sur les ragots, le voyeurisme ne m'intéresse pas plus.
Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler aux éditions Les Arènes, 316 pages, 20 € 00.
Pourquoi cette lecture :
C'est le livre événement de cette rentrée et pas seulement littéraire.
On a tout dit, tout entendu sur cet ouvrage et ce même avant sa parution.
Je ne suis pas du tout portée sur les ragots, le voyeurisme ne m'intéresse pas plus.
J'ai voulu lire ce livre pour mieux comprendre ce qui cloche dans notre société actuelle au sens large car ce qui se passe chez nous ou dans la classe politique, c'est bien bonnet blanc et blanc bonnet. Tout est lié.
Je ne vais pas tout prendre pour argent comptant, mais je pense y trouver un son de cloche qui s'il n'est pas neutre (et pour cause), saura néanmoins ne pas sonner totalement faux. C'est de l'histoire immédiate et les sources valent ce qu'elles valent. Prendre du recul après la lecture sera indispensable, mais je pense en être capable car je n'ai pas tout oublié de la méthodologie universitaire, de l'analyse et de l'interprétation des sources en tant qu'historienne.
Le pitch :
Un jour, un amour violent a incendié ma vie. Il avait quatre enfants. J'en avais trois. Nous avons décidé de vivre ensemble. Mais la politique est une passion dévorante. Parti de très loin, François Hollande a été élu président de la République. J'ai été aspirée dans son sillage. Le pouvoir est une épreuve pour celui qui l'exerce, mais aussi pour les siens. A l'Elysée, je me sentais souvent illégitime. La petite fille de la ZUP en première dame : il y avait quelque chose qui clochait. J'ai appris l'infidélité du Président par la presse, comme chacun. Les photos ont fait le tour du monde alors que j'étais à l'hôpital, sous tranquillisants. Et l'homme que j'aimais a rompu avec moi par un communiqué de dix-huit mots qu'il a dicté lui-même à l'AFP, comme s'il traitait une affaire d'Etat. Tout ce que j'écris dans ce livre est vrai. Journaliste, je me sentais parfois à l'Elysée comme en reportage. Et j'ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour.
Ce que j'en pense :
Valérie Trierweiler ne compte pas semble-t-il vouloir tout déballer de sa vie privée après avoir assez farouchement tout verrouillé, mais donner juste ce qu'il faut pour faire taire les rumeurs, les allégations les plus folles etc. Pourquoi pas, mais l'exercice est passez-moi l'expression "casse gueule". On l'attend au tournant et vu les réactions avant même la sortie de son livre, puis lors de sa diffusion, j'avoue que je reste un peu perplexe devant autant de haine et propos réducteurs. Encore une fois, on juge sans connaître, on se barricade d'idées préconçues. C'est tellement plus commode.
J'ai décidé de lire sans prendre parti.
Je lis, mais surtout j'écoute une femme qui témoigne. C'est une femme comme les autres. À un détail prés, c'est notre ancienne première dame de France, mal aimée pour diverses raisons dont surtout celle-ci : elle n'était pas dans le moule. Sa vie, on la voulait en place publique, alors après avoir pris elle-même quelques temps de recul, elle déballe pour remettre les pendules à l'heure.
Cela reste bien formulé néanmoins. On sent que sa formation de journaliste n'y est pas pour rien. Ouf, on échappe au pire (?).
Il est évident que Valérie Trierweiler ne va pas noircir à dessein sa narration des faits la concernant. On se tire rarement une balle dans le pied volontairement. Elle reste la "victime", mais garde une certaine lucidité car elle admet avoir fait des erreurs également.
Ses propos sur notre actuel président sont assez cliniques, propres, mais l'effet sur son image déjà fortement dégradée sont dévastateurs. Quand un navire prend l'eau et coule, c'est juste une question de temps après tout. Cependant dans ce cas précis, des dégâts collatéraux sont possibles.
Déjà à l'époque des faits, j'avais trouvé que l'on avait traité le cas Trierweiler comme un simple dossier. Une déshumanisation que l'on retrouve de plus en plus dans notre administration. Celle de l'Elysée bien que supérieure ne fait pas mieux.
Je trouve donc le ton de Valérie Trierweiler assez posé, bien loin de ceux d'une femme ivre de colère. Alors oui, il y a de l'amertume, des regrets, de l'aigreur aussi et même un peu de colère, mais n'importe quel individu passant par un tel parcours en ressentirait. Ce qui choque, c'est vraiment la manière de faire même si certains points mériterait d'être vérifiés, d'autres sont des faits attestés.
Même si elle connaît bien les rouages de la vie politique, on n'est pas forcément fait pour cela. Elle est armée, mais les vagues sont énormes et les écueils sans doute trop nombreux. Et puis, il faut être épaulé, aidé, soutenu... Sinon on ne peut pas lutter éternellement. On s'épuise.
Valérie Trierweiler possède un caractère bien trempé et j'apprécie cela. Après... On n'est pas obligé d'être en accord sur tout.
Elle ne se lamente pas. Elle raconte une épreuve. Elle dira elle-même que ce n'était point un drame, que d'autres ont souffert bien plus encore.
Sa maîtrise du monde politique, de ses codes et de ses manières l'aideront indéniablement comme je l'ai déjà souligné. Dans cet univers, les règlements de compte sont courants et avec plus ou moins de classe. Les hommes sont lâches et les présidents ne sont pas plus courageux en matière d'histoire d'amour et de fins de relation.
Le ton est dur envers les ennemis, mais chaleureux pour les autres. Les mots ne sont pas mâchés. Ça pique, ça tranche, ça dégomme.
Reste qu'elle aura aussi des propos tendres envers François. Elle lui reconnaît des qualités, mais aussi des failles.
Je la trouve même encore douce envers celui qui l'a tant fait souffrir. Je n'ai pas eu le sentiment qu'elle était injuste, ni hystérique, ni calculatrice. Au contraire ! On est loin de l'assassinat politique d'un homme de pouvoir comme on le martèle dans les médias. C'est pour moi un procès d'intention qui n'a pas lieu d'être. On critique, on fait du bruit parce que c'est plus vendeur.
J'ai noté que le style général est bon. Sans trop de fioritures, on y reconnaît la griffe journalistique, mais aussi l'amoureuse des livres. Valérie Trierweiler a depuis des années troqué la rubrique politique contre celle moins polémique (encore que la preuve) des pages littéraires.
C'est un livre témoignage comme on en trouve tant d'autres dans les rayonnages de nos librairies. Ce n'est pas du déballage gratuit. Valérie nous donne des informations afin de mieux comprendre ce qui s'est passé, mais rien de impudique, juste l'essentiel.
À lire au calme...
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20
Je ne vais pas tout prendre pour argent comptant, mais je pense y trouver un son de cloche qui s'il n'est pas neutre (et pour cause), saura néanmoins ne pas sonner totalement faux. C'est de l'histoire immédiate et les sources valent ce qu'elles valent. Prendre du recul après la lecture sera indispensable, mais je pense en être capable car je n'ai pas tout oublié de la méthodologie universitaire, de l'analyse et de l'interprétation des sources en tant qu'historienne.
Le pitch :
Un jour, un amour violent a incendié ma vie. Il avait quatre enfants. J'en avais trois. Nous avons décidé de vivre ensemble. Mais la politique est une passion dévorante. Parti de très loin, François Hollande a été élu président de la République. J'ai été aspirée dans son sillage. Le pouvoir est une épreuve pour celui qui l'exerce, mais aussi pour les siens. A l'Elysée, je me sentais souvent illégitime. La petite fille de la ZUP en première dame : il y avait quelque chose qui clochait. J'ai appris l'infidélité du Président par la presse, comme chacun. Les photos ont fait le tour du monde alors que j'étais à l'hôpital, sous tranquillisants. Et l'homme que j'aimais a rompu avec moi par un communiqué de dix-huit mots qu'il a dicté lui-même à l'AFP, comme s'il traitait une affaire d'Etat. Tout ce que j'écris dans ce livre est vrai. Journaliste, je me sentais parfois à l'Elysée comme en reportage. Et j'ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour.
Ce que j'en pense :
Valérie Trierweiler ne compte pas semble-t-il vouloir tout déballer de sa vie privée après avoir assez farouchement tout verrouillé, mais donner juste ce qu'il faut pour faire taire les rumeurs, les allégations les plus folles etc. Pourquoi pas, mais l'exercice est passez-moi l'expression "casse gueule". On l'attend au tournant et vu les réactions avant même la sortie de son livre, puis lors de sa diffusion, j'avoue que je reste un peu perplexe devant autant de haine et propos réducteurs. Encore une fois, on juge sans connaître, on se barricade d'idées préconçues. C'est tellement plus commode.
J'ai décidé de lire sans prendre parti.
Je lis, mais surtout j'écoute une femme qui témoigne. C'est une femme comme les autres. À un détail prés, c'est notre ancienne première dame de France, mal aimée pour diverses raisons dont surtout celle-ci : elle n'était pas dans le moule. Sa vie, on la voulait en place publique, alors après avoir pris elle-même quelques temps de recul, elle déballe pour remettre les pendules à l'heure.
Cela reste bien formulé néanmoins. On sent que sa formation de journaliste n'y est pas pour rien. Ouf, on échappe au pire (?).
Il est évident que Valérie Trierweiler ne va pas noircir à dessein sa narration des faits la concernant. On se tire rarement une balle dans le pied volontairement. Elle reste la "victime", mais garde une certaine lucidité car elle admet avoir fait des erreurs également.
Ses propos sur notre actuel président sont assez cliniques, propres, mais l'effet sur son image déjà fortement dégradée sont dévastateurs. Quand un navire prend l'eau et coule, c'est juste une question de temps après tout. Cependant dans ce cas précis, des dégâts collatéraux sont possibles.
Déjà à l'époque des faits, j'avais trouvé que l'on avait traité le cas Trierweiler comme un simple dossier. Une déshumanisation que l'on retrouve de plus en plus dans notre administration. Celle de l'Elysée bien que supérieure ne fait pas mieux.
Je trouve donc le ton de Valérie Trierweiler assez posé, bien loin de ceux d'une femme ivre de colère. Alors oui, il y a de l'amertume, des regrets, de l'aigreur aussi et même un peu de colère, mais n'importe quel individu passant par un tel parcours en ressentirait. Ce qui choque, c'est vraiment la manière de faire même si certains points mériterait d'être vérifiés, d'autres sont des faits attestés.
Même si elle connaît bien les rouages de la vie politique, on n'est pas forcément fait pour cela. Elle est armée, mais les vagues sont énormes et les écueils sans doute trop nombreux. Et puis, il faut être épaulé, aidé, soutenu... Sinon on ne peut pas lutter éternellement. On s'épuise.
Valérie Trierweiler possède un caractère bien trempé et j'apprécie cela. Après... On n'est pas obligé d'être en accord sur tout.
Elle ne se lamente pas. Elle raconte une épreuve. Elle dira elle-même que ce n'était point un drame, que d'autres ont souffert bien plus encore.
Sa maîtrise du monde politique, de ses codes et de ses manières l'aideront indéniablement comme je l'ai déjà souligné. Dans cet univers, les règlements de compte sont courants et avec plus ou moins de classe. Les hommes sont lâches et les présidents ne sont pas plus courageux en matière d'histoire d'amour et de fins de relation.
Le ton est dur envers les ennemis, mais chaleureux pour les autres. Les mots ne sont pas mâchés. Ça pique, ça tranche, ça dégomme.
Reste qu'elle aura aussi des propos tendres envers François. Elle lui reconnaît des qualités, mais aussi des failles.
Je la trouve même encore douce envers celui qui l'a tant fait souffrir. Je n'ai pas eu le sentiment qu'elle était injuste, ni hystérique, ni calculatrice. Au contraire ! On est loin de l'assassinat politique d'un homme de pouvoir comme on le martèle dans les médias. C'est pour moi un procès d'intention qui n'a pas lieu d'être. On critique, on fait du bruit parce que c'est plus vendeur.
J'ai noté que le style général est bon. Sans trop de fioritures, on y reconnaît la griffe journalistique, mais aussi l'amoureuse des livres. Valérie Trierweiler a depuis des années troqué la rubrique politique contre celle moins polémique (encore que la preuve) des pages littéraires.
C'est un livre témoignage comme on en trouve tant d'autres dans les rayonnages de nos librairies. Ce n'est pas du déballage gratuit. Valérie nous donne des informations afin de mieux comprendre ce qui s'est passé, mais rien de impudique, juste l'essentiel.
À lire au calme...
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20
8 commentaires:
Le style de T. n'est, contrairement à ce que dit ce texte, n'est pas bon du tout. Toujours entre platitude et cliché. Une écriture "blanche" de mauvais journaliste.
Le texte correspond fort bien. Il "analyse" à grandes louches de certitudes déjà abondamment déversées par la presse papier et télé, entre célébration du "caractère" de T. et méditation sur les coulisses du pouvoir, enfer pour la pauvre fifille de ZUP - quand même parvenue à bosser pour un des grands journaux, à un poste prestigieux; comment ?..-.
Bref, si c'est de la critique littéraire ou de la réflexion originale, moi je suis directeur des Archives Nationales.
Effectivement, le grand événement littéraire de cette rentrée 2014 et il est savoureux de voir, justement, quel fut le traitement de la part des médias a l'encontre du livre de Valérie Trierweiler qui, bien entendu, fut traiter, au mieux, comme un vulgaire torchon - mais bon, on se protège dans les hautes sphères du pouvoir parisien...
Accesoirement, plus le temps passe et plus elle me plait bien cette dame là : je trouve que dès le départ, certains furent assez injustes envers elle et même si elle n'est pas une sainte - mais qui l'est ? - ne serais-ce que pour la façon dont le Président normal l'aura quitter, cette réponse par livre est plutôt amusante...
D'un point de vu personnel, je travaille depuis des années dans une Mairie d'arrondissement a Paris, de gauche, et plus je cotois le milieu politique, plus ce dernier me dégoûte, le pompon ayant été atteint depuis mai 2012 alors qu'a la base, j'étais plutôt a gauche et surtout, anti-Sarko... mais avec un type qui fait pire et une classe politique complètement décrédibilisée, comment les gens peuvent encore avoir de l'espoir dans celle ci?
Enfin bon....
Chacun pense ce qu'il veut de ses lectures.
Je ne suis pas critique littéraire professionnelle, je suis une lectrice qui dit ce qu'elle pense de ce qu'elle a lu.
On a le droit d'aimer ou pas.
On a le droit de trouver que c'est mauvais ou bon.
On a le droit de croire en l'ascenseur social par la force du travail ou pas...
Bref liberté d'expression et de pensée.
PS : Facile quand même de poster un commentaire en mode anonyme pour mieux descendre ceux qui ose publier leur avis à visage découvert.
Merci pour ton commentaire Feanor.
Oui, je crois que l'on peut percevoir ce livre de différente manière.
Je suis d'accord, Valérie Trierweiller n'est pas une sainte, elle a des défauts comme tout le monde, des parts d'ombre aussi, mais même si ce livre ne peut pas plaire à tout le monde, est-ce une raison pour enfoncer encore plus son auteur avec des arguments qui parfois n'en sont pas ?
Après oui, on a le droit de ne pas aimer.
"Bref, si c'est de la critique littéraire ou de la réflexion originale, moi je suis directeur des Archives Nationales"
Ouaouh, je viens de lire le premier commentaire et franchement, il y va fort le bougre mais bon, je crois que c'est les joies d'internet et qu'il est tellement facile de critiquer les autres derrière son écran... Ça me rappelle une fois où quelqu'un m'avait dit que mon blog ne servait a rien (ce qui, techniquement parlant, est exact comme tout un tas de choses mais bon...) suite a une critique négative d'une revue...
Enfin bon, continue comme ça, il est excellent ton blog ;-)
T'inquiète pas, je ne me formalise pas plus que cela. On a le droit de ne pas aimer ce que je fais, ce que je lis et autre. La critique peut même être constructive quand elle est argumentée ou qu'elle soulève un point faible qui pourrait être amélioré. ça donne aussi des idées.
Je tiens mes blogs pour le plaisir depuis des années maintenant et j'ai en général plus de retour positifs que négatifs donc c'est que cela n'est pas si catastrophique.
Merci pour tes messages Feanor et continuons d'être inutile à notre façon !!!
Je ne le lirai pas, comme je n'ai pas lu ceux des autres "dames" car je n'aime pas ce genre
Mais c'est tout à fait ton droit et puis on ne peut pas tout lire...
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