jeudi 12 juin 2014

Le soucis des plaisirs de Michel Onfray




Le livre : 

Le souci des plaisirs, construction d'une érotique solaire de Michel Onfray aux éditions J'ai Lu, 253 pages, 6 € 70. 



Pourquoi cette lecture :

C'est un partenariat avec les éditions J'ai Lu. 
J'ai choisi ce titre car je voulais découvrir l'écriture de ce philosophe que je ne connais que de renom et certaines des idées de Michel Onfray qui ne mâche pas ses propos quand on le croise dans les émissions littéraires. Ce personnage m'intrigue et donc pour mieux le connaître, le lire est déjà une première approche. Ma moitié a aimé d'autres ouvrages de lui alors...  
Ensuite, la thématique même n'est pas déplaisante, voir même carrément intéressante. Et oui, les "intellectuels" ne sont pas toujours des coincés ! 


Le pitch : 

Vingt siècles de christianisme ont imposé une conception du corps déplorable et une sexualité catastrophique, par l'imitation d'un corps qui ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas et n'a pas de sexualité. Si les Pères de l'Eglise ont développé une théologie de l'Eros chrétien avec la souffrance et la négation du corps, Sade et Bataille seront les défenseurs du versant "nocturne" de cet Eros : mépris des femmes, dégoût des corps, volupté dans la mort. 
Quel antidote à ce nihilisme de la chair ? A ce mépris d'un Occident castrateur, Michel Onfray substitue un érotisme solaire, directement inspiré du Kâma-Sûtra et de la spiritualité indienne. Un essai salvateur, qui propose une philosophie des Lumières sensuelle : construire un corps radieux pour une existence jubilatoire.


Ce que j'en pense :

Se plonger dans cette lecture fut quand même rude pour ma part tant j'ai eu du mal à appréhender le style de Michel Onfray. La construction, sa syntaxe m'ont fait peiner, j'avoue. J'ai dû me ramollir de la cervelle... Ou alors, c'est la présentation du texte qui me trouble. Le manque d'aération parfois m'a gêné. Les points virgules auraient étaient remplacés par des tirets à la ligne, cela m'aurait aidé. Oui je suis faible et partisane le plus souvent de la solution de facilité surtout quand outre la ponctuation, une mise en page simple peut me venir en aide. Je plaide coupable ! 
Bon ensuite, je me suis parfaitement adaptée comme quoi, quand on est un peu motivée, on passe bien outre certains désagréments.

On débute par un constat peu reluisant selon l'auteur de la situation. Force est de constater que les arguments se tiennent plutôt pas mal. Mais même avec un tel état des lieux, on se dit que l'on pourrait être moins bête (parce que oui, on n'est pas obligé de jouer les "moutons de Panurge" aussi et se secouer un peu la cervelle de temps en temps, nous montrerait que l'on avale bien les pires couleuvres). On vivrait tellement mieux si on réfléchissait un tant soit peu. Car oui notre "misère, on s'y complaît. On se forge nos propres chaînes en refusant de voir la réalité en face : peu importe que l'on soit croyant ou non (car le christianisme est un peu mis à mal...). Toute notre quotidien est construit sur des bases religieuses fades, ternes, sans joie, sans plaisir ou si limité ! Chez nous, le christianisme est à la base de tout. 
Youpi ! C'est champomy !!! (Ben oui l'alcool, c'est mal !). Et encore, je nous autorise à un moment d'allégresse donc ne vous plaignez pas. On le retrouve même là où l'on n'y penserait pas de prime abord et pourtant. Notre culture en est pétrie. 

La sensualité en a pris pour son grade au fil des siècles. Et ce n'est pas la seule. 
Cela va loin et même dans des registre que l'on ne soupçonnerait pas. Décidément, on va de surprises en surprises quand on active nos cellules grises. 

Des chapitres courts pour bien structurer son raisonnement, voilà le style de Michel Onfray. Ceci dit, cela n'en n'est pas moins dense ou riche. Le philosophe nous offre une analyse rapide, mais largement étoffée.On en ressort grandi. Les références sont multiples et mieux vaut avoir un bon bagage de culture générale pour en saisir un maximum. Ceci étant dit, on peut aussi se servir de cet essai comme d'un tremplin et aller approfondir les éléments qui nous font défauts.  

Le ton est le même que celui qu'il emploie lorsqu'il est invité sur un plateau télé. J'ai pu le voir à quelques reprises et c'est tout à fait cela. Il parle comme il écrit et il écrit comme il parle. 

Ce livre n'est néanmoins pas à mettre entre toutes les mains car outre la thématique un brin spécifique, il est cru et ne se voile pas la face. Il est fou de voir tous les supplices que l'Homme peut inventer ! Tout cela pour quelle raison ? Dominer, contraindre, contrôler, maintenir sous influence etc... Rien de bien nouveau, mais là cela fait plus de 2000 ans que cela perdure !!! 

C'est une lecture exigeante et connotée que l'on réserve à un public averti. 




Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20



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