Rentrée littéraire 2018
Le livre :
J’irai tuer pour vous d’Henri Loevenbruck aux éditions
Flammarion, 640 pages, 22 € 00.
Publié le 24 octobre 2018
Pourquoi cette lecture :
Il s’agit d’un partenariat obtenu lors d’une opération Masse
critique organisée par la communauté de lecteurs Babelio.
Le pitch :
1985,
Paris est frappé par des attentats comme le pays en a rarement connu. Dans ce
contexte, Marc Masson, un déserteur parti à l’aventure en Amérique du Sud, est
soudain rattrapé par la France. Recruté par la DGSE, il est officiellement
agent externe mais, officieusement, il va devenir assassin pour le compte de
l’Etat. Alors que tous les Services sont mobilisés sur le dossier libanais, les
avancées les plus sensibles sont parfois entre les mains d’une seule personne…
Jusqu’à quel point ces serviteurs, qui endossent seuls la face obscure de la
raison d’Etat, sont-ils prêts à se dévouer ? Et jusqu’à quel point la
République est-elle prête à les défendre ? Des terrains d’opérations jusqu’à
l’Elysée, des cellules terroristes jusqu’aux bureaux de la DGSE, Henry
Loevenbruck raconte un moment de l’histoire de France – qui résonne
particulièrement aujourd’hui – dans un roman d’une tension à couper le souffle.
Pour écrire ce livre, il a conduit de longs entretiens avec « Marc Masson » et recueilli le récit de sa vie hors norme.
Pour écrire ce livre, il a conduit de longs entretiens avec « Marc Masson » et recueilli le récit de sa vie hors norme.
Ce que j’en pense :
Le format gros pavé en découragera peut-être certains en
librairie mais, c’est bien dommage. Je sais que la qualité d’un livre ne se
mesure pas à son nombre de pages. Il y a des merveilles très courtes et des
sommes indigestes tout juste bonnes pour servir de presse papier. Mais l’inverse
est également valable donc passons outre ce détail sans grande importance sauf
si vous devez mettre l’ouvrage dans vos bagages en soute d’avion.
L’avantage avec un texte à qui on donne le temps de s’étoffer,
c’est que le puzzle comporte de multiples pièces qui assemblées donnent à contempler
un tableau fourmillant de détails importants et dans le cas de ce roman, il
assoit le récit dans la réalité d’une époque pas si lointaine, qui résonne même
avec notre réalité contemporaine. L’Histoire, un continuel recommencement ?
Le style est celui d’Henri Loevenbruck indéniablement. Ceux
qui ont déjà lu un de ses ouvrages reconnaîtront sa griffe. J’en fait partie et
cela ne me dérange pas le moins du monde, au contraire. C’est un auteur qui
varie les genres, mais dont on peut suivre le parcours, l’évolution tout en
retrouvant une essence propre.
Reconnaissons que l’un de ses plus grands talents à mon sens
est de rendre digeste, compréhensible des situations qui ne le sont pas du
tout. Inspiré de faits réels, ce roman modifie certaines informations, mais le
gros de la trame est véridique. La période choisie est complexe, les affaires
embrouillées comme rarement et pourtant tout paraît presque limpide. C’est
vraiment facile et plaisant à lire.
La documentation en amont de l’écriture a dû être longue et minutieuse.
Le résultat final est complet, rien à redire. L’ensemble est parfaitement
maîtrisé et restitué agréablement (même si cela n’enlève rien aux faits graves
qui sont évoqués au fil des pages). Aucun risque de se perdre dans ce dédale,
vous avez un guide de qualité.
On s’attache au personnage de Mark, mais peut-être pas
seulement à lui. Tous nous paraissent bel et bien vivant, fait de chair et de
sang. Là encore, c’est lié à une écriture qui n’oublie rien.
Un page turner français qui n’a rien à envier aux grosses
machines américaines (ultra rôdées à l’exercice), régalez-vous si le genre vous
plait, sinon tentez la découverte
Et s’il fallait mettre une note : 15 / 20
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire