vendredi 13 janvier 2012

El ferrocarril de Santa Fives de Robert Rapilly


Le livre :

El Ferrocarril de Santa Fives de Robert Rapilly aux éditions La Contre Allée, 18€50, 212 pages.


Pourquoi ce livre :

Ce livre fait parti de ceux que j'ai pu recevoir dans le cadre de l'opération "Un éditeur se livre" organisé par Libfly. C'est le dernier de la liste.
Ce n'est donc pas un choix, mais une opportunité de lecture, de découvrir encore une fois la diversité des titres disponibles dans le catalogue de cette maison d'édition qui joue le jeu des partenariats.


Le pitch :


1888 – El Ferrocarril de Santa Fives, ou le voyage de Manuel Mauraens pour Santa Fe au départ de Lille.
Manuel Mauraens, ouvrier promu contremaître, s’ apprête à gagner l’ Argentine. Il y supervisera les travaux du chemin de fer ralliant Santa Fe à Tucumán. On le suit à l’ affût des auteurs de son temps, des comptes-rendus industriels, de la presse, des articles encyclopédiques, de tout ce qui annonce la nouveauté de demain. Le récit alterne épisodes en France et visions d’ une Argentine promise, celle où l’ on a redécouvert cent vingt ans plus tard une station ferroviaire baptisée Fives-Lille.
À l’ ombre tutélaire des maîtres oulipiens, l’ auteur s’ est attaché à ajuster la précision des formes poétiques aux techniques de la révolution industrielle.


Ce que j'en pense :

Ce livre n'est-il donc pas un pont tracé entre deux époques peut-être pas si dissemblable que cela ?
Il m'est arrivé de me poser la question car même si entre 1888 et 2012, le fossé est grand dans bien des domaines, il en reste encore des similitudes au niveau humain.
C'est ainsi que j'ai voulu le découvrir ce titre car j'avais été mise en garde par Jacques Jouet, auteur de la préface, cet ouvrage ne se laisserai pas aisément parcourir.
Je me suis donc mise en condition...

Hélas, il avait bien raison.
Le pari lancé par l'auteur était des plus audacieux car il avait pris le parti de mélanger les genres et les styles durant son écriture. Il faut donc au lecteur avoir les yeux et la cervelle bien accrochés pour tout suivre sinon la locomotive partira sans vous.
Je l'avoue sans honte, le livre était plus qu'ambitieux et je l'étais beaucoup moins. J'ai fais des haltes ici ou là, essayant de m'arrêter dans certaines gares pour reprendre mon souffle, mais il y eu des moments où je suis restée devant un mur de mots qui étaient presque inintelligibles (du moins pour mes neurones et ma sensibilité littéraire). A d'autres moments, j'ai pu percevoir des informations pas inintéressantes du tout et j'ai même apprécié quelques passages et autres fantaisies de vocabulaire (je pense par exemple au calligramme intitulé : Où est l'hacienda ?).
Cependant, je suis trop souvent restée à quai pour vous dire que j'ai pleinement apprécié tout cet ouvrage.

Reste toutefois le plaisir d'avoir lu un livre qu'assurément je n'aurai pas ouvert en d'autres circonstances. On apprend tous les jours et même si ce n'est toujours pas ma tasse de thé, cela reste un ouvrage à mettre en avant pour qu'il puisse trouver son public.
Je salue au passage la maison d'édition qui n'a pas choisi la facilité avec ce titre, mais qui au moins change un peu dans le paysage littéraire. On a besoin de ces titres pour ne pas oublier que la littérature est riche et que rien n'est jamais complètement standard, surtout pas l'écriture !


Et s'il fallait mettre une note : 10 / 20




Bonus :

Robert Rapilly écrit de la poésie depuis l'enfance.  Il anime des ateliers d'écriture avec l'association Zazie Mode d'Emploi, et dirige dans la Manche un festival oulipien : Pirouésie. Il écrit sans relâche et imprime parfois lui-même ses poésies aux Éditions du Camembert ou chez LaProPo, Laboratoire de Procrastination Potentielle.

Deux extraits de ce livre lu par l'auteur lui-même :



La fiche Wikipédia de Jacques Jouet, l'auteur de la préface : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Jouet