mercredi 2 décembre 2009

Et si on ne souhaite pas gagner ? - "Perdre est une question de méthode" de Santiago Gamboa


Un partenariat avec une maison d’édition, c’est toujours une nouvelle occasion d’aller vers des livres que l’on aurait sans doute pas empruntés et encore moins achetés.
Ce n’est pas que notre curiosité n’est pas piquée, loin de là, mais le choix est si vaste dans les librairies que forcément, on se cantonne un peu dans des registres littéraires que l’on maîtrise un peu plus.
Dernière raison qui explique ce comportement du lecteur, c’est sans doute, le fait que nous n’ayons pas tous des finances sans limites. Nous allons donc vers ce que nous qualifions de valeurs sûres (enfin presque car il nous arrive encore d’avoir quelques mauvaises surprises).

« Perdre est question de méthode » est écrit par Santiago Gamboa. Cet auteur m’est totalement inconnu et je n’ai jamais vu l’adaptation cinématographique de cet ouvrage pourtant réalisé par Sergio Cabrera.
C’est donc totalement vierge de tout préjugé que j’ai débuté la lecture de ce roman dit noir. La couverture ne risquait pas de contredire cette classification des genres. Heureusement que je n’étais pas d’humeur aussi funeste.

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L’auteur : (Source Wikipédia)

Santiago Gamboa est un écrivain colombien né en 1965 à Bogota.

Il a étudié la littérature à l'Université nationale de la Colombie, puis la philologie hispanique à l'Université de Madrid.
Après avoir été journaliste au service en langue espagnole de Radio France internationale et correspondant du quotidien El Tiempo, il est actuellement attaché culturel de l'ambassade de Colombie à l'UNESCO.

L'essentiel de son œuvre traduite en français est parue aux Éditions Métailié.

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L’intrigue :

Victor Silanpa est détective, journaliste à ses heures, un brin escroc et franchement désabusé.
Un matin brumeux, la découverte d'un cadavre crucifié et empalé sur les rives du Sisga ranime sa soif de justice. Aidé de Quica, une jeune prostituée qui le tient sous son charme, il enquête dans les bas-fonds de Bogota, allant jusqu'à déjouer la machination de puissants politiciens véreux...

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Ce que j’en pense :

Dès les premières lignes du roman, j’ai eu du mal à savoir si Victor Silanpa était un journaliste ou un flic.
Ses méthodes sur le terrain, ses attitudes et surtout l’accès privilégié auquel il a droit sur les scènes de crimes, dans la morgue… sont troublantes, voir déroutantes. J’avais sans cesse l’impression d’avoir raté un élément qui aurait pu me permettre de le situer impeccablement. À ce moment, les frontières étaient par trop perméables à mon goût.

« Noir, c’est noir » comme le chante si bien Johnny Hallyday, mais dans ce cas précis, on débute quand même avec un crime particulièrement sordide. Accrochez-vous !

A noter que j’ai eu la désagréable impression au cours de ma lecture que je manquais des étapes. Je relisais donc certains paragraphes, mais rien n’y faisait. Il manquait des phrases, des transitions, que la présentation n’était pas adéquate, que sais-je encore. Des détails, mais qui m’ont un peu agacé car ils me laissaient un arrière-goût d’insatisfaction.
Cela ne m’a pas gêné au point de ne pas pouvoir suivre l’intrigue, mais j’étais moins enthousiaste à poursuivre.

Très vite page 47, on trouve la justification du titre de cet ouvrage. Victor garde certaines citations dans les poches de sa poupée : « J’ai perdu. J’ai toujours perdu. Ça ne m’irrite pas, ça ne m’inquiète pas. Perdre n’est qu’une question de méthode : Louis Sepulveda. »
Cela tient aussi au caractère de ce journaliste pas banal : « Se battre avec une femme, c’est un combat perdu d’avance. Napoléon, qui a réussi à conquérir la moitié de l’Europe, a eu cette phrase pleine de sagesse : « Les batailles contres les femmes sont les seules qu’on gagne en fuyant ».
- Mais je n’ai pas envie de gagner.»
Tout est dit, non ?

Pas mal de vulgarité dans les phrases, parfois même elles me semblaient gratuites et n’apportaient rien de plus au style. Un ton cru donc qui ne m’aurait sans doute pas gêné le moins du monde pour peu que j’en trouve la justification à chaque fois.
Cela noircissait un tableau qui n’en avait pas franchement besoin, même pour un roman noir.

Les vagues traces d’humour n’étaient pas franchement hilarantes, mais j’ai quand même eu quelques petits sourires. Ce sont eux qui ont rendu cette lecture possible jusqu’au bout.

« Perdre est une question de méthode » fut un ouvrage que j’ai lu sans y prendre beaucoup de plaisir. J’ai eu le sentiment de perdre également et je ne parle pas de mon temps, mais de mon énergie.
Cet opus m’endormait chaque soir un peu plus vite.
Je crois bien que c’était devenu mon arme absolue contre les insomnies. Une qualité parfois très recherchée… Enfin, au moins autant que le sommeil alors !
À quand le remboursement par la Sécurité Sociale ?

On ne peut pas plaire à tout le monde, mais cela n’enlève rien aux qualités intra secs de l’œuvre qui trouvera sans doute des preneurs. Je les cherche encore, c’est tout… Mais peut-être que je n’étais pas prête pour ce livre.

Ma note finale : 10 / 20

Merci à Livraddict et aux éditions Points.

4 commentaires:

belledenuit a dit…

finalement vous avez tous le même ressenti sur cet ouvrage et ma LAL ne va pas donc pas s'alourdir :)

Pauline a dit…

"Je les cherche encore, c’est tout" MDR pareil pour moi!

Frankie a dit…

Je me retrouve énormément dans ton avis ! J'ai peiné à le lire même si c'était plutôt intéressant, j'ai eu l'impression aussi de rater des trucs, de devoir revenir en arrière et au final, il ne m'en reste pas grand chose même si j'ai aimé découvrir un auteur d'un pays que je n'ai pas l'habitude de lire (voire jamais ! ^^).

Emeralda a dit…

Je me sens du coup moins seule !!!!