Le livre :
Matthieu le fils de Jean-Paul Belly aux éditions Les Joueurs d'Astres, 10€, 129 pages.
Pourquoi cette lecture :
C'est encore avec un gentil mail que j'ai été contactée pour ce partenariat. Les petites maisons d'édition doivent se faire connaître et je suis toujours ravie de pouvoir leur donner un peu d'audience sur la Toile, surtout quand elles innovent, prennent beaucoup de risques car elles ont tellement peu de marges de manoeuvre. Il faut aussi dire que cela ouvre notre champs littéraire de belle manière et si leur ligne éditoriale me correspond, alors pourquoi refuser de donner un minuscule coup de pouce.
Je le dis souvent, c'est de la diversité que nait la richesse et en littérature, c'est encore plus vrai !
Le pitch :
"Dans Nardaillac en émoi, un fourgon de la gendarmerie a pénétré. On vient de trouver, au pied des murailles du causse, le corps profané de Blanche. Son assassin, son bourreau – un prédateur, un maniaque, un boucher – a prélevé le cœur de sa victime. Blanche gît, écartelée, la poitrine ouverte, les jambes en croix. Sa peau lumineuse et ensanglantée aveugle ceux qui s’approchent du lieu de son supplice.
Dans Nardaillac incendié, la mère de Blanche court droit devant elle, se cogne aux choses, aux bêtes, aux gens. À la place de son visage il y a un trou, noir, béant, dans lequel, tout au fond, tombent sa beauté, sa jeunesse, ses espoirs, ses rêves.
Dans Nardaillac ravagé l’Autre entre en pétaradant. La fumée que dégage sa pétrolette est noire et oppressante.
Dans Nardaillac ravagé l’Autre entre en pétaradant. La fumée que dégage sa pétrolette est noire et oppressante.
Ce que j'en ai pensé :
Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, j'ai beaucoup aimé ce petit roman.
D'ailleurs petit, il ne l'est que par sa taille car à l'intérieur tout y est grand, nature, presque sauvage, à peine domestiqué et donc si beau.
Durant cette lecture, j'ai souvent repensé à mes vacances annuelles en Lozère, à mes visites sur les Causses pas loin, les plateaux de l'Aubrac… J'ai également ressenti une certaine nostalgie. J'ai retrouvé des sensations que j'avais presque oublié et qui remontait à mes lectures des romans de George Sand avec "François le Champi, "La petite Fadette", "La mare au diable". Et pourtant je ne suis pas très "classique", mais là, les phrases coulent en moi telle une source rafraîchissante.
Rien n'est précipité, on laisse le temps faire son ouvrage. J'aime cette apparente quiétude car au fond même ce qui parait immuable ne l'est pas. La vie suit son cours, il en est ainsi depuis la nuit des temps.
Nous sommes dans l'entre deux guerres et pourtant, on pourrait presque croire que tout ce l'on découvre est ou serait encore possible de nos jours dans une campagne reculée. La course du temps aurait marqué une pause ou aurait été considérablement ralentie.
Les croyances, les légendes y possèdent un écho assez incroyable. D'ailleurs dans ce récit qui ne suit pas tout à fait le court logique de l'histoire (on fait des bonds dans le passé pour mieux revenir dans le présent), on ne sait plus très bien où se situe la frontière entre la réalité et la magie. Elle est ténue, c'est bien notre seule certitude.
L'horreur côtoie le merveilleux, le laid, le beau, les contraires s'attirent autant qu'ils se repoussent.
Ce roman n'est pas passéiste, je lui trouve un caractère très moderne dans le sens où beaucoup souhaite retrouver l'authenticité de l'existence. J'en fait parti et donc je vous recommande chaudement la lecture de ce roman apaisant et vivifiant à la fois.
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20
Merci pour cette nouvelle découverte via le partenariat dans le catalogue des éditions Les joueurs d'Astres.
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