jeudi 25 février 2010

Le don ---- "Le prédicateur" de camillia Lackberg


Même avec une PAL contenant des centaines de très bons titres, je trouve le moyen de me dénicher en médiathèque de nouveaux livres a lire. Je sais que c'est sans fin et cette infinie me réjouit plus que tout au monde. Un choix si vaste donne le tournis, mais en même temps il est réconfortant, rassurant voir ennivrant.

C'est donc avec beaucoup de plaisir que je me suis plonger dans un second livre de Camilla Lackberg, "le prédicateur".

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L'auteur : (source Wikipédia)

Jean Edith Camilla Läckberg Eriksson (née le 30 août 1974 à Fjällbacka) est un auteur suédois de romans policiers. Elle est un des plus jeunes auteurs à succès dans son genre. Les romans de Camilla Läckberg se situent tous près de son lieu de naissance, la petite ville côtière de Fjällbacka (Suède).

Dans son pays, les ouvrages de Läckberg se sont classés parmi les meilleures ventes de ces dernières années, au coude à coude avec Millénium de Stieg Larsson. La collection Actes noirs d'Actes Sud a donc traduit et publié le premier volume des aventures d'Erica (La Princesse des glaces), avec l'espoir qu'ils rencontrent autant de succès en France que la désormais célèbre trilogie suédoise. Pour l’instant, cela s’est bien passé.

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L'intrigue :

Dans les rochers proches de Fjàllbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond au même endroit, deux squelettes de femmes...
L'inspecteur Patrik Hedstrôm est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne.
Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont certainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche, Ephraïm, magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons, Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs.
Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent. Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

Une nouvelle fois, Camilla Lâckberg excelle à tisser son intrigue, manipulant son lecteur avec jubilation, entre informations finement distillées et plaisir de nous perdre en compagnie de ses personnages dans une atmosphère provinciale lourde de secrets.

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Ce que j'en pense :

J'avais apprécier le premier livre de Camilla Lackberg, "La princesse des glaces", mais je m'étais attendu a plus de dépaysement et a un peu moins de maladresse de traduction. Cependant, l'ensemble avait été une lecture agréable et j'avais envie de renouveller l'expérience.
Je ne le regrette pas car je suis rentrée tout de suite dans cette nouvelle intrigue. J'ai retrouvé des personnages connus et une ambience "cosy". C'était comme revenir dans un lieu connu. Je me suis sentie très a mon aise.

Il y a des passages assez drôle qui aident également a détendre l'atmosphère : imaginer l'assiette de pâtes sur la tête de Britta m'a vraiment fait sourire pour ne pas dire plus.
Les maux de la grossesse, je connais bien, même si sur mes deux expériences personnelles, une seule a été réellement pénible. Je sais combien on peut avoir les nerfs a fleur de peau. Les hormones ne sont pas que nos amies.

Mais le livre aborde des sujets beaucoup moins amusants et il parle également beaucoup de ressenti, de vies gâchées, de tournants ratés. Il est sans doute le reflet de la réalité, mais parfois cela fait mal de le constater. Cela nous renvoit forcément à nos actes manqués.

L'écriture et la traduction m'ont semblées meilleures que lors du précédent volume. Certains éléments de l'intrigue restent un peu trop prévisibles. C'est un peu dommage... Heureusement on a aussi quelques belles surprises.

Une lecture plaisante et divertissante au final. Ce roman ne restera peut être pas dans les annales, mais j'ai envie de lire le suivant "Le tailleur de pierre" car je passe du bon temps avec la plume de Camilla et c'est bien tout ce qui compte au final.

Ma note finale : 15/20.

mercredi 24 février 2010

Le secret des 3 soeurs ---- "Night World, tome 2 : les soeurs des ténèbres" de L.J Smith

Me revoici plongée dans le Night World avec le second volet signé par L.J Smith : "Les soeurs des ténèbres".
Une lecture jeunesse qui ne me fera pas trembler d'effroi, mais qui peut-être me fera passer un agréable moment de détente comme le précédent. Je serai d'ailleurs ravie de cela.

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L'auteur : (source FNAC)

Lisa Jane Smith est une auteure américaine, spécialisée dans la littérature pour jeunes adultes. Elle mélange plusieurs genres : horreur, science-fiction/fantasy et romance. Elle a écrit plusieurs séries et romans. Ses livres ont pour caractéristiques de faire apparaître des personnages anormalement beaux, humains ou non humains. La plupart d'entre eux sont jeunes, ou du moins paraissent jeunes. Il y a généralement un conflit Lumière/Obscurité, Bien/Mal, évoluant autour d'un personnage central ambigu.

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L'intrigue :

Le Night world ne se limite pas à un endroit précis. Il nous entoure. Ses lois sont très claires : sous aucun prétexte, son existence ne doit être révélée à qui que ce soit d'extérieur. Et ses membres ne doivent pas tomber amoureux d'un individu de la race humaine. Sous peine de conséquences terrifiantes. Découvrez ce qui arrive à ceux qui enfreignent les règles... Les soeurs des ténèbres.

Il y a quelque chose d'étrange chez les trois filles, Roxan, Krestel et Jade, qui emménagent dans une maison en ruine à côté de chez Mary-Lynnette et Mark Carter. Celui-ci développe d'ailleurs un amour obsessionnel pour Jade.
Les trois soeurs ont une grâce presque surnaturelle et semblent cacher un lourd secret. Un soir, leurs voisins décident de les suivre dans les bois et se retrouvent témoins d'un spectacle effrayant : elles sont en fait des fugitives du Night World et sont traquées par leur frère Ash. Leur assaillant est impitoyable, terriblement beau, et il ne reculera devant rien pour ramener ses soeurs dans son monde des ténèbres. Et quand il s'aperçoit de la présence de Mary-Lynnette, il décide de l'emporter, elle aussi...

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Ce que j'en pense :

Je suis une lectrice qui souhaite avant tout prendre du plaisir. Je le recherche donc dans toutes sortes de livres et dans des genres aussi variés que cela m'est possible.
J'ai déjà eu l'occasion de lire le premier volet de la saga "Night World". J'avais bien apprécié même si j'y avais noté quelques faiblesses.
Ce second volume est indépendant et donc vous pouvez très bien entamer sa lecture sans avoir eu connaissance du tome 1. Des liens existent quand même, mais ils sont ténus. Tout au plus quelques brèves allusions ici ou là. C’est un peu dommage d’ailleurs, mais c’est un choix de l’auteur.

On rentre très vite dans l'histoire et c'est un bon point. J'adore les étoiles et leur observation. Là, j'ai été ravie !
Les personnages principaux sont vite identifiés. Agréables, ils restent assez simples. C'est à l'image du livre, tout est rapide, efficace et sans grandes fioritures. Une autre qualité qui a son revers de médaille : certaines situations se débloquent un peu trop vite, des aspects restent par trop prévisibles. Les ficelles sont un peu grosses pour nous lecteur adulte et sans doute même pour un lectorat plus jeune.
Dommage...

On passe néanmoins un moment sympathique avec "Les sœurs des ténèbres". Si vous en avez l'occasion, ne passez pas votre chemin, surtout si vous aimez les intrigues avec les créatures du Night World dont les vampires. On y croise alors des créatures de charme et qui ne laissent que rarement indifférents nos pauvres congénères humains.
J’espère juste en apprendre un peu plus sur cet univers lors de la lecture du tome 3 car j’ai la langue bien pendue par l’envie d’en apprendre d’avantage sur le Night World.

Ma note finale : 14 / 20

Merci beaucoup à Livraddict et aux éditions Michel Lafon pour cette lecture.

jeudi 11 février 2010

Pour que la "Faucheuse" devienne une amie ? --- "Comprendre la mort pour connaître la vie" de Michel Coquet

La mort n'est pas un sujet des plus réjouissants, mais ne pas en parler ne la fera pas disparaître pour autant.
On se voile la face avec nos expressions pour ne pas la nommer. Untel vous dira qu'il est parti bien trop tôt. Un autre vous martèlera qu'il s'en est allé en paix. Enfin un autre qu'il s'est éteint à l'aube de sa seconde jeunesse. Tout cela pour signifier que la grande faucheuse a fait son office quand même.
"Comprendre la mort pour connaître la vie" de Michel Coquet est certainement plus qu'un simple ouvrage, c'est une vision nouvelle sur une réalité immuable.

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L'auteur :

Michel Coquet est un pratiquant d'arts martiaux qui s'est, dans sa recherche, beaucoup intéressé à la spiritualité, plus particulièrement à l'Hindouisme et à la philosophie orientale, notamment le bouddhisme ésotérique japonais (ou Shingon).

Michel Coquet a pratiqué plusieurs disciplines et a écrit de nombreux livres sur la spiritualité et sur les arts martiaux.

Parmi les livres de Michel Coquet, l'on peut citer : Budo, l'esprit des arts martiaux, La Recherche de la Voie, Shingon, Les çakras ou bien encore Le troisième oeil.

Mais Michel Coquet est avant tout un pratiquant de Budo traditionnel.

À la suite d’une expérience spirituelle à l’âge de seize ans, l’auteur entreprit une quête intérieure qui ne cessera plus jusqu’à ce jour.

Épris de connaissances ésotériques, Michel Coquet entre dans plusieurs organisations traditionnelles occidentales. En même temps il s’adonne aux pratiques des yogas hindous (raja et jnana). Puis, pour compléter sa formation, Michel Coquet pratiquera des arts martiaux japonais. Après avoir été gradé dans plusieurs disciplines, il décide de partir au Japon de 1969 à 1973 où il deviendra l’élève de plusieurs grands experts. Il sera initié aux pratiques du zen et dans une moindre mesure, à celles du bouddhisme tantrique (Shingon shû).

Près de quarante années de pratique et d'enseignement, dont cinq passées au Japon, ont permis à Michel Coquet d'accéder à un grade élevé dans les disciplines majeures du Budo telles que le kyudo, le iaï jutsu, l'aïkido et le karaté. Instruit aux sources les plus pures, Michel Coquet a eu le privilège de nombreuses rencontres avec d'éminents experts et quelques maîtres.

Sa démarche étant fondamentalement spirituelle, sa quête l'a conduit vers les philosophies nipponnes dont il a assidûment pratiqué les techniques, qu'il s'agisse de la voie magique des ascètes du Shugendo, des pratiques tantriques du Shingon ou de la contemplation zen.

En France Michel Coquet rédige de nombreux articles pour différentes revues, puis des ouvrages. Il devient conférencier et commence à voyager régulièrement au Moyen Orient, mais plus spécifiquement en Inde et au Tibet.

Ayant enseigné l’art du sabre de l’école Tenshin Shoden Katori Shinto-ryu, Michel Coquet en deviendra en 2002, l’instructeur officiel (kyoshi) jusqu'à sa retraite en 2004.

Parallèlement à sa pratique spirituelle fondée principalement sur la philosophie védantique, Michel Coquet a écrit près d’une quarantaine d’ouvrages sur les grands thèmes de la philosophie ésotérique, de la théosophie et des religions.

Source : Editions Alphée : Michel Coquet


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L’intrigue : (quatrième de couverture)

" La mort touche le monde entier depuis l'aube de l'Humanité, le croyant comme l'athée, le riche comme le pauvre, nul n'y échappe, ce qui est né mourra, car telle est la Loi ! Pourtant, l'homme responsable s'est depuis toujours posé la question : peut-on échapper à cette inexorable destinée ? En fouillant les archives du passé, en comparant le sens de la mort dans les religions, nous avons appréhendé l'essence de la vie, et forcément de son contraire, la mort.
Fort de l'enseignement des sages, qu'ils soient hindous, bouddhistes, soufis ou kabbalistes, nous avons appris les mécanismes précis du processus de l'abandon du corps par l'âme. Cela nous a permis non seulement de répondre à des questions fondamentales comme le coma, l'euthanasie, la réincarnation, la bilocation, etc., mais aussi de savoir ce qu'est la vie post mortem et comment nous y préparer, car la mort est une initiation, non une fin.
En ce début de troisième millénaire, une étude sérieuse s'imposait en vue de créer un lien entre la science et la religion, et d'apporter dans le coeur de chacun bien plus qu'un espoir, une vérité libératrice, une entrée dans la vie de l'âme, le but de toute existence. La mort n'est pas une fatalité car le but même de l'âme est de nous en affranchir. "

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Ce que j'en pense :

Je l'avoue, la mort n'est pas mon sujet de prédilection. Elle me semble trop réelle quand elle n'est pas une simple figurante dans un bon thriller. N'étant pas croyante, je préfère donc éviter
d'aborder le sujet.
Seulement voilà, je me suis retrouvée avec l'ouvrage de Michel Coquet entre les mains : "Comprendre la mort pour comprendre la vie".

Très vite ma lecture découverte s'est transformée en une faim de connaissances que l'auteur a su apaiser au moins le temps de ce livre. Je sais déjà que je vais approfondir plusieurs points abordés ici avec intelligence et méthode. Tout y est expliqué avec une grande pédagogie. J'ai pu suivre les raisonnements de Michel Coquet sans peine alors que ma culture religieuse est très incomplète par exemple.

Un des grands atouts de cet ouvrage est son plan rigoureux. La bibliographie est très complète Un index ici présent s'avère très utile pour retrouver certains passages par thème. J'ai devant moi un ouvrage très sérieux, académique, mais pas ennuyeux du tout.
Le style de l'auteur y est pour beaucoup. Il sait aller loin dans les choses parfois assez complexes sans pour autant vous perdre en chemin sous des monceaux de détails inutiles.
Ce n'est pas un roman, mais cela se lit, se dévore tout autant.

On dépasse rapidement ses propres idées reçues pour appréhender l'ensemble de manière respectueuse, mais novatrice. Enfin, ce fut le cas pour moi.

L'intitulé de ce livre est bien choisi. Après la lecture de cet ouvrage, on ne perçoit plus la mort, mais aussi la vie de la même façon.

Ma note finale : 16/20.

Je n'avais pas choisi ce titre, mais je remercie livraddict et les éditions Alphaée pour ce partenariat plein de surprises pas si noires que cela !

Pierre précieuse du polar d'aujourd'hui --- "L'éclat du diamant" de John Marcus

Voici une nouvelle lecture dans le cadre d’une édition spéciale du Book-Club sur Livraddict : « L’éclat du diamant » de John Marcus.
Il n’y a d’ailleurs pas que le roman qui ait bénéficié d’un cadre un peu particulier, mais sur cela aussi je reviendrai un peu plus tardivement et plus en détail. Sachez juste qu’à livre sortant de l’ordinaire, forcément, il faut adapter sa façon de lire ou de percevoir le message que nous délivre l’auteur par le biais de son éditeur.

Un polar de l’été que je ne découvre que maintenant, mais y a-t-il vraiment une saison pour les livres ?

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L’auteur :

John Marcus, un pseudo ? Certainement, mais l’écrivain lui est bien tangible. J’ai eu la chance de pouvoir bavarder avec lui lors de l’édition spéciale du Book-Club sur Livraddict. Comme quoi, les rencontres ne sont pas toujours aussi virtuelles qu’on veut bien le dire !

Le site officiel sur livre qui va vous offrir de vrais bonus : http://www.leclatdudiamant.fr/index2.html

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L’intrigue : (quatrième de couverture)

« Comment expliquer cette succession étrange de meurtres, un jour ordinaire de 2007 ? Qu'est-ce qui peut bien relier entre eux un couple d'amoureux en week-end dans le Sud de la France, un industriel de la pêche naviguant dans les eaux troubles de Guinée et un passionné parisien de reptiles, araignées et autres créatures vénéneuses ? Et surtout, pourquoi Frédéric Carloni, grand reporter au Matin de France a-t-il été abattu place Pigalle alors qu'il rentrait tranquillement chez lui en moto ? »

C'est sur ces questions que s'ouvre la singulière enquête de ce polar à l'écriture cinématographique. Véritablement immergé au coeur du célèbre « 36, quai des Orfèvres », au sein de l'équipe du commissaire Delajoie, vous serez entraîné, meurtre après meurtre, dans une marche trépidante à travers les hauts plateaux de la publicité, de l'image et de la grande distribution. Une quête de vérité, semée de morts et de fantômes, où la violence des crimes se heurtera à la brutalité ordinaire du quotidien, où les évidences se transformeront rapidement en leurres. Vous voilà donc prévenu : on ne pénètre pas impunément dans la Maison de la mort.

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Ce que j’en pense :

Ma lecture a débuté par la petite lettre adressée au lecteur de la part de l’éditeur, Jean-Marc Bastardy, en préface. Elle précède donc le récit lui-même, mais mérite que l’on s’y attarde un peu.
On a là, non pas une nouvelle méthode de faire de la promotion (encore que dans ce registre « L’Autre » a innové un maximum), mais plutôt un outil de communication plus direct entre le lecteur (celui qui reçoit le livre en fin de parcours) et l’éditeur (celui qui le reçoit en tout début). On peut alors découvrir qu’entre ces deux passionnés, la frontière est très mince car leurs attentes sont identiques ou si proches qu’il faudrait être aveugle pour ne pas les remarquer.
C’est là une lettre à cœur ouvert et je sais que beaucoup de lecteurs sont trop souvent tentés de passer outre et d’aller vers le récit immédiatement. Mais je vous en conjure, lisez ces quelques lignes auparavant. Vous découvrirez sous un autre jour le roman qui suit : « L’éclat du diamant » qui porte alors un intitulé évocateur à plus d’un titre justement !

En quelques pages à peine dans l’intrigue policière, on a déjà assez de cadavres pour deux thrillers au moins, mais ce que j’ai surtout apprécié, ce sont les descriptions à la fois amusantes et graves que John Marcus fait des victimes elles-mêmes. C’est peu banal et donne le ton de cet ouvrage qui veut sortir des sentiers battus tout comme Jean-Marc Bastardy nous le propose si justement quelques pages en amont.

L’écriture est dense, mais on ne se perd jamais. C’est bien construit et la richesse des propos ne vient pas nous noyer.
John Marcus fait la part belle aux sentiments, aux pensées de chaque personnage même si son passage n’est que fugace dans son roman. On apprend à le connaître avant de le quitter, parfois définitivement, quelques pages plus loin, mais au moins il restera de lui, un peu plus qu’une traînée d’étoile filante dans le ciel.
Chaque chapitre part sur un thème, toujours lié à l’enquête en cours (parfois relié un peu abruptement, mais ça fonctionne assez bien). L’auteur se permet juste ici ou là de développer au maximum sa pensée ou un message qui lui tient à cœur par l’intermédiaire de ses personnages ou de leur environnement du moment. Je m’avance peut-être, mais c’est pourtant bien ainsi que j’ai ressenti cette façon d’écrire. Les termes sont bien choisis et les raisonnements indéniablement logiques.

Magnifiques descriptions des espaces, des lieux, de la brigade dans ses moindres détails et sans que cela pèse au lecteur. J’avoue que je suis rarement fan des longues descriptions, mais dans ce cas précis, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. C’était au contraire limpide, précis et m’a permis d’imaginer l’ensemble très aisément.

À plusieurs reprises, on peut trouver des notes en bas de page qui font référence au prochain roman de John Marcus. On y retrouvera le commissaire Delajoie et bien d’autres. Ce second opus devrait apporter un nouvel éclairage sur leurs personnalités. J’ai eu pourtant l’impression d’en savoir déjà beaucoup plus sur eux que dans n’importe quel autre roman policier. L’éclairage sur les protagonistes que nous offre l’auteur me semble assez novateur sans que je puisse réellement déterminer ce qui en fait toute l’originalité.

Le déroulement de l’enquête est très linéaire et suit une chronologie respectée. Je crois même que j’ai eu l’impression de me retrouver parfois dans un épisode de la série « 24 heures chrono » bien que l’action se déroule sur un laps de temps bien plus long. Devant mes yeux pourtant, c’était une organisation assez similaire qui prenait forme.
Loin de me déplaire, je pense que cela a contribuer à me lier encore plus avec l’intrigue.

Voilà donc du nouveau dans le genre du « Polar », j’espère que cette innovation de style va rencontrer assez de succès pour perdurer car je reste persuadée qu’il existe un public pour cette prose revue et revisitée.
Un excellent premier roman avec quelques petites maladresses ici ou là, mais rien n’est jamais parfait en ce bas monde et surtout pas en littérature, c’est ce qui fait toute sa beauté !

Ma note finale : 16 / 20

Merci beaucoup à Livraddict et aux éditions l’Autre pour cette lecture innovante d’un genre pourtant bien connu.

mercredi 10 février 2010

Abracarambar ? Presque... ---- « La fabuleuse histoire des lunes de Pandor, tome 1 : Abracadagascar » de Ménéas Marphil

On dit que durant la morte-saison (l’hiver), notre moral est souvent en berne à cause du manque de luminosité. C’est fort possible, c’est même certain puisque des scientifiques ont travaillé sur ce sujet, mais l’une de mes meilleures armes pour lutter contre la morosité ambiante est de lire un livre qui m’entraîne bien loin de ma grisaille.
C’est pourquoi, si c’est ce que vous recherchez également, je vous demande de bien vouloir me suivre pour découvrir avec moi « La fabuleuse histoire des lunes de Pandor, tome 1 : Abracadagascar » de Ménéas Marphil.

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L’auteur :

Ménéas Marphil, de son nom civil Mario Pimiento, est né en 1952 au Grau du Roi dans le Gard, d'une mère française et d'un père d’origine espagnole.
Après des études en psychologie, il devient éducateur. Il découvre les modes d’enseignement alternatifs, crée un système éducatif basé sur le voyage puis se consacre à l’action humanitaire, avant de se fixer à Madagascar en 1996, sur l’Ile aux Nattes. Là, il enseigne le français et organise des excursions pour découvrir les baleines à bosse. C’est là que se met en place le monde de Pandor. Il commence alors à écrire, et ses notes de voyages deviennent des récits d’aventures.
http://www.abracadagascar.com

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L’intrigue :

Épiphane, jeune orphelin de 15 ans, vit sur l'îlot Nat, au milieu de l'océan Indien. Il a été recueilli par mère Pélagie et sœur Bertille, les deux intendantes de l'orphelinat. Il y mène une vie tranquille, jusqu’au jour où il décide de retrouver son père qu'il sent vivant quelque part.
Bravant l’interdit de mère Pélagie, il fuit d’abord sur l’île voisine dans l'espoir de rejoindre son parrain, Don Mercurio Da Vita. Mais au fil des rencontres, il se découvre les pouvoirs d’un futur grand magicien et embarque avec ses amis pour Elatha, sur l’île fabuleuse d’Abracadagascar.
Elatha est le plus grand centre de magie ancestrale au monde, celle des origines du pouvoir. Epiphane y découvre un univers prodigieux dans une nature luxuriante et nourricière, où arbre immense doté d’une vie propre abrite l’école de magie. Et comme le célèbre Harry Potter dans son école de Poudlard, il y entame son initiation…

Premier tome d’un cycle en quatre volumes, Abracadagascar nous emmène dans un monde où la magie naturelle de l’océan Indien rivalise avec celle des sorciers. Avec une impressionnante et subtile érudition, Ménéas Marphil a su créer un univers où toutes les mythologies connues se répondent de façon troublante pour ré-enchanter notre monde, réel et imaginaire mêlés. Formidable dépaysement, inoubliable récit fantastique, roman d’aventure plein de simplicité et d’humanisme, Abracadagascar est aussi une découverte de nos grandes mythologies fondatrices, grecque, médiévale ou celte.

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Ce que j’en pense :

Un peu de magie ici ou là ne peut pas faire de mal, surtout s’il s’agit de se distraire un peu et d’oublier ses soucis du quotidien en se plongeant dans les pages d’un ouvrage au titre déjà dépaysant : « Abracadagascar ». Le nom en rappel bien un autre, plus terre-à-terre celui-là, mais exotique tout de même : Madagascar. C’est là que vit l’auteur, Ménéas Marphil. Ce n’est donc certainement pas un hasard.
Il s’agit d’un premier volet d’une saga qui devrait en comporter quatre, voire cinq. Les trois premiers sont néanmoins disponibles dans toutes les bonnes librairies.

J’ai pu noter quelques références marquées à l’univers d’Harry Potter, mais comme je ne connais qu’assez mal cette saga (oui, je suis l’une des rares personnes sur cette planète à ne pas avoir encore lu les incroyables aventures d’Harry Potter), je n’ai pas pu en apprécier toutes les subtilités.

Mes articulations ont apprécié à juste titre le climat proposé par l’auteur : la mer, le sable chaud, le soleil, les palmiers, les lagons, la barrière de corail, … Une carte postale de rêve ! Enfin sauf les brumes, je ne les aime point trop sauf peut-être pour planter une ambiance bien particulière. Il en faut parfois et dans cette histoire où la magie est au cœur de tout, c’est parfait.

Les personnages sont attachants. On sait bien que l’on n’apprend pas tout sur eux dans ce titre, mais justement, on sait que notre curiosité pourra être satisfaite par la lecture des prochains tomes de la saga. L’aventure ne fait que commencer !

La lecture est aisée pour nous adultes, mais elle ne devrait poser aucun problème pour le lectorat plus jeune. L’écriture est fluide, dynamique toutefois et nous entraîne dans un tourbillon magique qui nous éblouit.

Une présentation soignée de l’ouvrage par son éditeur complète cette impression d’avoir dévoré ce qui restera sans doute comme l’une de mes découvertes importantes dans la littérature jeunesse de cette année qui n’en est qu’à ses débuts, je le concède bien volontiers.

Ma note finale : 17 / 20

Nota Bene :

Merci à Livraddict et aux Éditions Au Diable Vauvert pour cette lecture enchanteresse.

vendredi 5 février 2010

Wahou, j'ai gagné !!!! Merci deliregirl1 !!!!

Je n'en reviens toujours, j'ai gagné au petit jeu de Delirgirl1 ! Je suis tellement nulle d'ordinaire que je ne tente jamais ma chance et puis là, j'ai osé. Comme quoi ?!

Elle avait organisé un petit concours autour d'un devinette portant sur des livres et à la clef, elle offrait... Des livres !!!!!

Merci à elle encore une fois et n'hésitez pas, allez faire un petit tour sur son blog :

Le blog de deliregirl1

Histoire de famille --- "Un roman français" Frédéric Beigbeder

Frédéric Beigbeder, je ne le connais qu'assez mal. Je sais qu'il a été un noceur, un people et qu'il est un brin provocateur. Il y a du génie en lui, mais il le cache sous une certaine forme de pitrerie qui le dessert plus qu'autre chose parfois.

"Un roman français" est le premier ouvrage que je lis de lui. Non pas parce qu'il a été primé, ni même parce qu'il a bénéficié d’une belle promotion commerciale, mais plutôt parce que le thème m'interpellait. Il s'agit d’un ouvrage plus personnel, a visé moins commerciale au départ. Le résultat final est tout autre, mais si le plaisir littéraire est au rendez-vous, je ne vais pas m'en plaindre.

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L’auteur : (sources Wikipédia)

Frédéric Beigbeder (né le 21 septembre 1965 à Neuilly-sur-Seine) est un écrivain et critique littéraire français. En 2009, il obtient le Prix Renaudot pour son livre Un roman français.

Frédéric Beigbeder naît dans une famille d'origine béarnaise. Sa mère, Christine de Chasteigner de La Rocheposay, est traductrice littéraire (romans de Barbara Cartland, par exemple) et son père, Jean-Michel Beigbeder, est recruteur (« chasseur de têtes »). Son frère, Charles, est le fondateur de la société de courtage en ligne Selftrade, puis de la société Poweo.

En avril 1979, âgé alors de treize ans, il fait une apparition sur TF1, interviewé sur la science-fiction lors de l'émission Temps X des frères Igor et Grichka Bogdanoff.

Il effectue sa scolarité aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand à Paris. Diplômé de Sciences Po Paris (section service public), il achève ses études par un DESS en marketing – publicité au Celsa.

En 1990, âgé de vingt-cinq ans, il publie son premier roman, Mémoires d'un jeune homme dérangé. Il devient ensuite concepteur-rédacteur dans l'agence de publicité CLM/BBDO tout en étant critique littéraire ou chroniqueur nocturne dans les magazines Elle, Paris Match, Voici ou encore VSD. Il fait également partie de l'équipe des critiques littéraires de l'émission Le Masque et la Plume et de Rive droite / Rive gauche sur la chaîne câblée Paris Première.

En mai 1991, il épouse Diane de Mac Mahon avant de divorcer en mars 1996.

En 1994, paraît son deuxième roman, Vacances dans le coma puis, en 1997, L'amour dure trois ans, qui clôt la trilogie de Marc Marronnier.
Suit un recueil de nouvelles chez Gallimard en 1999, Nouvelles sous ecstasy. L'année suivante, Beigbeder est licencié pour faute grave de chez Young & Rubicam, peu après la parution de son roman satirique 99 francs (depuis ré intitulé 14,99 € puis 6,20 €) qui se vend à 380 000 exemplaires, roman qui épingle les travers de la publicité. Le roman est adapté au cinéma par Jan Kounen, dans un film sorti le 26 septembre 2007. L'écrivain, qui a participé activement à l'écriture du film et au tournage, y joue également un petit rôle.

Entre-temps, Frédéric Beigbeder obtient sa propre émission littéraire, Des livres et moi, sur Paris Première. En 2002, durant la campagne présidentielle, il s'occupe de la campagne médiatique du candidat du Parti communiste, Robert Hue. La même année, il accepte de co-animer avec Jonathan Lambert une émission quotidienne d'access prime-time sur Canal+, l'Hypershow, qui compte moins de 500 000 téléspectateurs en moyenne et dure moins de trois mois.

En 1999 naît sa fille Chloé de son union avec Delphine Vallette.

En janvier 2003, Flammarion propose à l'écrivain de passer « de l'autre côté du miroir » et de devenir éditeur. Le premier roman qu'il choisit s'appelle Une fièvre impossible à négocier de Lola Lafon, sur son engagement alter mondialiste et son appartenance au groupe anarchiste des « Black Blocs ». En trois ans, il publie environ vingt-cinq livres pour le compte de Flammarion, avant de quitter ses fonctions en 2006.

Son roman Windows on the World, qui se déroule dans les tours jumelles du World Trade Center durant les attentats du 11 septembre 2001, reçoit le prix Interallié en 2003, et sa traduction anglaise (par Frank Wynne) est récompensée de l'Independent Foreign Fiction Award en 2005. Il publie en 2005 L'Égoïste romantique et, en 2007, Au secours pardon (suite des aventures d'Octave, le héros de 99 francs).

Entre septembre 2005 et mai 2007, il est chroniqueur dans Le Grand Journal, présenté par Michel Denisot.

Frédéric Beigbeder est également animateur de l'émission hebdomadaire de critique littéraire et cinématographique Le Cercle sur Canal+ Cinéma et est par ailleurs chroniqueur à Lire et intervieweur pour GQ.

Le 29 janvier 2008 à Paris, l'écrivain a été surpris par des policiers en train de "sniffer" de la cocaïne sur le capot d'une voiture peu après 3 heures du matin dans le VIIIe arrondissement de Paris. Accompagné d'un ami d'infortune, Fred tente de fuir à la vue des policiers. Mais ils sont vite rattrapés et interpellés. Dans les poches de l'écrivain, la police a trouvé deux sachets contenant l'équivalent de 2,6 grammes de cocaïne, selon TF1/LCI.fr Ils seront relâchés le surlendemain. Cet épisode sera à l'origine d'une polémique impliquant le procureur de la République de Paris : Jean-Claude Marin est, en effet, placé « en détention non provisoire » au chapitre 27 du Roman français de Frédéric Beigbeder, paru le 18 août 2009 chez Grasset. Invoquant la peur des conséquences judiciaires, l'éditeur demande à l'écrivain de retirer certains passages du livre.

Récompensé du prix Renaudot le lundi 2 novembre 2009, Frédéric Beigbeder remercie ironiquement Jean-Claude Marin "pour l'avoir mis en garde-à-vue".

Frédéric Beigbeder fonde le Prix de Flore en 1994 et préside son jury depuis lors. Ce prix a couronné notamment Michel Houellebecq, Virginie Despentes, Amélie Nothomb, Christine Angot et Guillaume Dustan. Il crée également le Prix Sade en 2001 avec Lionel Aracil et siège dans le jury du Prix Décembre.

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L’intrigue :

" C'est l'histoire d'une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres.
C'est l'histoire d'un homme devenu un jouisseur pour se venger d'être quitté, d'un père cynique parce que son coeur était brisé.
C'est l'histoire d'un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d'un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère.
C'est l'histoire d'un garçon mélancolique parce qu'il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l'échec de leur mariage.
C'est l'histoire d'un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu'il les avait gagnés, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance.
C'est l'histoire d'une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j'ai vécu : un roman français. "

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Ce que j’en pense :

Je suis habituée à lire des chroniques de Frederic Beigbeder tous les mois dans le magazine "Lire". J'y prends en général beaucoup de plaisir car il est certain qu'il n'a pas sa langue dans sa poche et il sait se montrer un brin désinvolte, voir il jette un peu d'huile sur le feu.
Dans son livre, j'ai retrouvé cette plume. Il est un provocateur et l'on se demande si on l'adore ou si on lui mettrait bien volontiers une paire de gifles. Sans doute les deux à la fois.

Il sait se moquer des autres, mais il n'est pas avare de bons jeux de mots sur lui-même. Il n'est pas toujours tendre même si charité bien ordonnée commence par soi-même.
Je ne prends pas tout pour argent comptant car Beigbeider sait mêler le vrai et le faux avec brio. Il reste quand même de l'authenticité dans ce récit.

L’inspiration pour ce titre lui est venu d’une expérience peu ordinaire. Il a en effet commencé à « rédiger » lors d’une garde-à-vue pour avoir fait usage de stupéfiants sur le capot d’une voiture en plein Paris ! Pas banal, mais l’homme ne l’est pas non plus…
« J’aurais donné n’importe quoi pour un livre ou un somnifère. N’ayant ni l’un, ni l’autre, j’ai commencé à écrire ceci dans ma tête, sans stylo, les yeux fermés. Je souhaite que ce livre vous permette de vous évader autant que moi, cette nuit-là. »
Je me suis évadée, certes, mais dans mon passé car j’ai retrouvé pleins de petites choses ici ou là qui sentait bon la nostalgie et l’enfance. Je suis pourtant 10 ans plus jeune, mais il y a des choses presque immuables…

La définition que Frédéric Beigbeder nous donne sur ce qu’est un enfant, ce qu’il vit peut surprendre, voir en choquer peut-être certains, mais moi, je lui ai trouvé une vérité crue qui peut faire mal, qui n’est donc pas toujours bonne à dire, mais pourtant…
« On a tendance à idéaliser ses débuts, mais un enfant est d’abord un paquet que l’on nourrit, transporte et couche. En échange du logement et de la nourriture, le paquet se conforme à peu près au règlement intérieur. »

J’ai noté que l’auteur est un provocateur et ce n’est sans doute pas la première fois qu’il ose franchir ainsi les limites, les barrières légales. Il l’avoue lui-même, mais cette fois, il n’en tire aucune gloire personnelle, bien au contraire.
« Cette fois, on allait m’enfermer un peu plus longtemps pour une cause nettement moins humanitaire. »
Pour les détails, je préfère vous renvoyer vers l’ouvrage car c’est un délice que de lire les anecdotes vues et racontées par Frédéric Beigbeder lui-même.
Il ne cherche pas la vérité absolue dans ce récit, mais sa vérité. C’est elle qui sera au rendez-vous en effet, mais elle ne sera pas la seule…
« Je sens que je vais devoir embarquer ici de nombreux proches, vivants ou morts (j’ai déjà commencé). Ces gens aimés n’ont pas demandé à se retrouver dans ce livre comme dans une rafle. Je suppose que toute vie a autant de versions que de narrateurs : chacun possède sa vérité ; précisions d’emblée que ce récit n’exposera que la mienne. »

Sa vision de la vie de famille pourra en faire frémir plus d’un, mais j’en connais qui vont la trouver ravissante. Pour ma part, je ne puis lui donner tort sur tout et même si je trouve que certaines explications sont contestables, il y a aussi un peu de vrai dans ces écrits…
« Une vie de famille est une suite de repas dépressifs où chacun répète les mêmes anecdotes humiliantes et automatismes hypocrites, où l’on prend pour un lien ce qui n’est que loterie de la naissance et rites de la vie en communauté. Une famille, c’est un groupe de gens qui n’arrivent pas à communiquer, mais s’interrompent très bruyamment, s’exaspèrent mutuellement, comparent les diplômes de leurs enfants comme la décoration de leurs maisons, et se déchirent l’héritage de parents dont le cadavre est encore tiède. Je ne comprends pas les gens qui considèrent la famille comme un refuge alors qu’elle ravive les plus profondes paniques. Pour moi, la vie commençait quand on quittait sa famille. »

Un autre moyen de s’évader, même temporairement, reste les livres. Il y a ceux que l’on écrit (quand on le peut) et ceux que l’on lit. La littérature est une alliée. Frédéric Beigbeder vit et respire par elle. Chacun de ses écrits est truffé de quelques bonnes citations littéraires et cet ouvrage n’échappe pas à cette règle silencieuse.
Mieux même, cette fois, il nous offre sa définition des apports de la littérature à la nature humaine : « A ce jour je n’ai pas trouvé de meilleure définition de qu’apporte la littérature : entendre une voix humaine. Raconter une aventure n’est pas le but, les personnages aident à écouter quelqu’un d’autre, qui est peut-être mon frère, mon prochain, mon ami, mon ancêtre, mon double. »
Et que dire de sa définition de la lecture, de cette boulimie que connaît chaque gros lecteur (car le lecteur occasionnel est un lecteur boulimique qui s’ignore voilà tout) : « Le bonheur d’être coupé du monde, voilà ma première addiction. Arrêter de lire des romans exige beaucoup de force. Il faut avoir envie de vivre, courir, grandir. J’étais drogué avant même que d’avoir le droit de sortir le soir. »

« Un roman français » est un récit personnel et plus que cela en réalité.
« Tout le monde pense que j’ai raconté souvent ma vie alors que je viens juste de commencer. J’aimerais qu’on lise ce livre comme si c’était mon premier. Non que je renie mes œuvres précédentes, au contraire j’espère qu’un jour on s’apercevra… blablabla. »
C’est une renaissance, un nouvel auteur qui se livre, qui noircit ses premières pages et avec beaucoup de talent, je trouve.

C’était mon premier Beigbeder, mais probablement pas le dernier car je viens de découvrir un homme et non pas un people. Je pense que l’on pourrait parler des heures ensemble ou alors avoir de longs silences plein de sens. En tout cas, il y aurait de l’échange entre passionnés de littérature, entre un homme et une femme, entre lui et moi, parce qu’un roman français, c’est son histoire, c’est la mienne, c’est la vôtre !

Ma note finale : 17 / 20.

lundi 1 février 2010

Beauté glaciale ------- "La princesse des glaces " de Camilla Läckberg


Les éditions Actes Sud avait misé juste avec la trilogie de Stieg Larsson : « Millénium », mais il leur fallait bien évident continuer et poursuivre de l’avant avec si possible d’autres succès tout aussi retentissants. Voilà qui est chose faite avec une nouvelle saga, elle aussi venue de l’Europe du Nord.

Imaginées par Camilla Läckberg, les aventures de la jeune héroïne, Erica Falk, biographe de 35 ans installée dans un tranquille port de pêche de la côte Ouest de la Suède, ne font que commencer avec ce premier volume : « La princesse des glaces ».

Grand succès en librairie, mais aussi dans les médiathèques car j’ai dû attendre de nombreuses semaines avant d’avoir un exemplaire dans les mains, j’espère que cette attente en valait la peine…

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L’auteur : (source Wikipédia)

Jean Edith Camilla Läckberg Eriksson (née le 30 août 1974 à Fjällbacka) est un auteur suédois de romans policiers. Elle est un des plus jeunes auteurs à succès dans son genre. Les romans de Camilla Läckberg se situent tous près de son lieu de naissance, la petite ville côtière de Fjällbacka (Suède).

Dans son pays, les ouvrages de Läckberg se sont classés parmi les meilleures ventes de ces dernières années, au coude à coude avec Millénium de Stieg Larsson. La collection Actes noirs d'Actes Sud a donc traduit et publié le premier volume des aventures d'Erica (La Princesse des glaces), avec l'espoir qu'ils rencontrent autant de succès en France que la désormais célèbre trilogie suédoise. Pour l’instant, cela s’est bien passé.

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L’intrigue : (Quatrième de couverture)

Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée. Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’oeuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres–, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.
À la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge dans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide.

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Ce que j’en pense :

Je ne fais pas partie de cette immense majorité des lecteurs qui ont lu, voir relu la trilogie « Millénium ». Pour tout dire, je n’ai lu que le premier volet de celle-ci et j’en garde encore un souvenir mitigé. C’est donc vierge ou presque de tout élément de comparaison que j’aborde cette nouvelle saga venue de Suède.

Je l’ai lu sans trop de peine et je dirai même que ma vitesse de lecture n’a eu de cesse d’augmenter au fil des pages.
C’était assez divertissant. L’ambiance générale m’a plutôt fait penser aux classiques britanniques du genre (Agatha Christie par exemple), mais cela n’est pas gênant en soi, juste surprenant. Je crois que je m’attendais à quelque chose de différent. Je ne saurais d’ailleurs pas dire quoi précisément. Enfin, je n’ai pas été trop dépaysée…
De plus, la construction même de toute l’intrigue est presque un cas d’école. Cela fonctionne plutôt pas mal, la technique est donc bien là, il faut juste mieux apprendre à la dissimuler, à la rendre impalpable surtout aux yeux des lecteurs avertis qui connaissent bien les rouages du genre. C’est certainement ce qu’il y a de plus compliqué à faire, mais, mais, mais… On rentre immédiatement dans l’intrigue et ça j’aime !

Ce que j’ai moins aimé en revanche, c’est que je devais être au cœur de la cible du public visé car j’ai souvent eu l’impression que ce titre état assez orienté vers un lectorat féminin. Là encore ce n’est pas foncièrement gênant car je suis une femme et que j’apprécie ce type de littérature, mais je n’aime guère avoir un arrière-goût commercial dans mes lectures et c’est ce que cela m’a laissé penser au fil des pages. J’ai donc varié un peu et j’ai terminé cet ouvrage tout en lisant d’autres. C’est certes une habitude chez moi, mais j’ai encore plus tendance à le faire quand un détail me gêne ou m’agace.
Pour nuancer ce point quelque peu négatif, je dirai toutefois que « La princesse des glaces » ne m’a pas rebuté. J’ai consenti à jouer le jeu et au final, ce n’était pas si mal même si…

Tout était un peu trop stéréotypé ou alors, je commence à avoir un peu trop roulé ma bosse dans ce genre de littérature et je trouve trop peu de renouvellements ?
Dommage, cela ternit légèrement mon plaisir, mais pas assez pour arrêter ma lecture toutefois, car je suis allée tout bout.

À noter quelques petites coquilles dans la traduction, mais cela arrive à bien d’autres, même aux plus grands. Il est difficile, voir impossible d’être parfait quand on n’est pas dans la version originale. Cependant, trop, c’est agaçant. Dommage et à corriger pour les rééditions…

De bonnes intentions et un peu trop d’erreurs ici ou là font baisser ma note, même si je ne regrette pas cette découverte. Je lirai même les autres volets (car la plume de Camilla a été prolixe) pour me forger une idée sur le long terme…


Ma note finale : 13 / 20