vendredi 30 octobre 2020

Le village perdu de Camilla Sten


 Le livre : 

 

Le village perdu de Camilla Sten aux éditions Seuil, 432 pages, 21 € 90.

Publié le 1eroctobre 2020 

 

 

Le pitch : 


Comment tout un village peut disparaître sans laisser de traces ?


1959. Silvertjärn. La population de cette petite cité minière s’est mystérieusement évaporée. A l’époque on a seulement retrouvé le corps d’une femme lapidé et un nourrisson.


De nos jours, le mystère reste entier.


Alice Lindstedt, une documentariste dont la grand-mère est originaire du village, part avec une équipe explorer la cité fantomatique, en quête des secrets de cette tragédie.


Mais la piste de l’ancien pasteur du temple déterrera la mémoire d’un sombre passé…

Un passé qui hante encore le présent et semble avoir réveillé les ombres du village perdu.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Quand le mystère et le suspens, voir l’horreur se mêlent habilement, cela peut donner un ensemble qui vous fera frissonner et vous titillera les neurones. Pour ce faire, essayez de ne pas lire le pitch car je trouve qu’il gâche un peu les beaux efforts fait par l’éditeur pour mettre dans l’ambiance le lecteur via une belle couverture : choix des couleurs, de l’illustration…

L’auteur, elle, plongera aussi les lecteurs tout de suite dans le bain. Le décor est rapidement planté et on a envie de faire partie de l’équipe d’Alice pour découvrir ce qui s’est passé dans ce village reculé de tout. 

 

J’ai apprécié le choix des aller-retour entre les faits relatés dans le passé et ceux dans le présent. Ce n’est pas toujours agréables dans certains récits, mais là, c’était la meilleure option. On ne s’y perd pas, au contraire même si on s’enfonce toujours plus profondément dans le cœur du mystère. 

La tension monte, monte et monte encore. On ressent cette angoisse et les protagonistes ne sont pas toujours ce que l’on pourrait croire au premier abord. L’auteur nous distille là aussi petit à petit des éléments qui font que l’on pourra en aimer certains d’emblée et d’autres beaucoup moins, mais rien n’est jamais définitif. 

Laissez-vous surprendre, c’est un bon titre qui va jusqu’au bout alors vous aussi, non ? 

 

 

 

Et s’il fallait mettre une note : 16 / 20


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vendredi 16 octobre 2020

Le goût de vivre. L’anorexie n’est pas un combat sans faim de Sabrina Missègue


 
Rentrée littéraire 2020 

 

 

Le livre : 

 

Le goût de vivre. L’anorexie n’est pas un combat sans faim de Sabrina Missègue aux éditions Favre, 288 pages, 20 € 00.

Publié le 24 septembre 2020

 

 

Le pitch : 

 

Après un séjour linguistique aux États-Unis où elle a intégré une école de danse, Sabrina Missègue ne pèse plus que 27 kilos pour 1,59 m… Elle a perdu 20 kilos en 9 mois. Celle qui dévorait la vie à pleines dents avait fait sa révérence. Avec authenticité et sans fausse pudeur, elle retrace ici sa longue et douloureuse bataille contre une anorexie sévère qui s’est immiscée dans son corps sans aucun bruit. L’histoire révèle aussi ce lien avec Patrick Poivre d’Arvor qui l’a délivrée de cette perversion incrustée dans son souffle et dans sa chair. Une rencontre bouleversante qui lui a permis d’aller puiser, tout au fond d’elle, la force pour terrasser cette « âme sœur » pernicieuse. Les chapitres ne divulguent pas un discours de victime, mais de battante qui s’est guérie par ses propres ressources, sans aucun médicament.

 

 

Ce que j’en ai pensé : 

 

Voici un livre témoignage sur une maladie qui touche essentiellement les femmes et qui peut avoir une issue fatale : l’anorexie.

Ce n’est pas le premier, j’en ai lu plusieurs déjà au fil des années, et ce ne sera pas le dernier. Il se démarque néanmoins de ceux que j’ai parcouru. 

 

Il s’étale plus dans le temps car le récit débute lorsque l’auteur n’est encore qu’une adolescente et il se termine presque 20 ans plus tard. Le combat est donc long, voir jamais terminé. Chassez le mal par la porte, il reviendra par la fenêtre, la porte du garage, la lucarne du grenier. 

 

Peut-être pour la première fois, certaines comparaisons sont posées. L’anorexie ici n’est que rarement nommé, mais on parlera d’elle, on la compare à une tumeur, une jumelle maléfique, une présence tellement envahissante que l’hôte n’a plus d’existence en dehors. 

Le récit de Sabrina est chaotique parfois, comme son existence pour chasser l’intruse, celle qui lui vole sa vie. Il y a des redites, mais c’est comme les multiples rechutes alors qu’elle pensait avoir franchi des étapes cruciales. 

 

Chaque cas est différent et chaque malade doit gérer une version très personnelle du mal qui l’affecte. Les causes ne sont pas unanimes, les manières de s’en sortir sont donc toutes aussi diverses. Sabrina en parle très bien. Tout comme des bonnes intentions des autres qui ne sont pas touchés, qui pensent être gentils, mais qui blessent involontairement l’éternelle convalescente. L’importance d’être simplement présent avec de l’amour est souligné. 

 

De belles illustrations ponctue le récit. Un vrai plus qui renforce les paroles de l’auteur qui conclue avec quelques conseils avisés si on connaît une personne qui lutte contre Elle.

 

 

Et s’il fallait mettre une note : 13 / 20 

mercredi 7 octobre 2020

Mes lectures du mois de septembre


 


  1. « La sirène » de Camilla Laëckberg : Créature légendaire (issue du folklore scandinave pour sa version mi-femme mi-poisson) qui va cette fois charmer et dérouter de son chemin un autre protagoniste de cette saga. Je puis juste vous dire qu’il n’est pas pêcheur, pour le reste, lisez donc… C’est toujours aussi agréable car l’enquête est prenante, mais la vie en dehors de celle-ci avec les personnages récurrents est tout aussi intéressante car on s’attache  à eux un peu plus à chaque volume. 


  2. « On n’est jamais mieux soigné que par soi-même » du Dr Frédéric Saldmann : J’avais détesté son précédent ouvrage (médiocre et franchement indigne d’un médecin selon moi), mais j’ai souhaité lire néanmoins celui-ci (on a tous le droit de se planter après tout ou de ne pas être en accord avec certains propos). Bien m’en a pris, je l’ai trouvé complet, bien pensé, remplis de bons exemples et de bon sens. Un ouvrage qui porte un titre véridique et qui laisse à penser que l’on enfonce des portes ouvertes. Peut-être parfois, mais on oublie bien trop souvent et trop vite les évidences, la sagesse de nos anciens et même les bonnes résolutions. Alors faisons-nous du bien ! 


  3. « Le dernier roi soleil » de Sophie des Déserts : Jean D'Ormesson, l’écrivain du bonheur disait-on ? Oui, possible, il aimait quoiqu’il en dise être au centre de l’attention. Il savait se cacher derrière des citations et des anecdotes racontées des centaines de fois. Il disait ainsi beaucoup sans rien dévoiler. Ce livre permet d’aller un peu plus loin, mais le personnage restera complexe. Je l’appréciais en tant qu’écrivain. Je l’aurais étranglé en tant qu’éditorialiste plus d’une fois.Je l’aurais secoué comme un prunier si je l’avais connu à certaines périodes de sa vie. J’ai été touchée lors d’une rencontre avec lui parce que comme le soleil, il n’est pas toujours agréable quand il brûle la peau, éblouie les yeux, mais il réchauffe en hiver et se fait caressant au printemps…. Une lecture instructive.


  4. « Spy-Family » tome 1 de Tatsuya Endo : Une histoire avec des espions, des tueurs, une enfant particulière… En gros c’est un 007 qui rencontre une Catherine Tramell (Basic Instinct) qui ont pour « fille » une orpheline qui pourrait être issue de la Fondation des X-Men. C’est drôle pourtant. J’adore l’humour grinçant et qui permet d’aborder le sujet : On a tous des cadavres dans le placard ! Une lecture commune avec ma cadette qui nous a rajouté des expressions à notre univers déjà un peu space (pour qui nous observerait) : « Maman n’existe pas » ou « Pas de bras, pas de chocolat. Pas de tête, pas de cahuètes ! ». Vivement la suite !!!! 


  5. « La première enquête d’Agatha » de M.C Beaton : Une nouvelle que tout le monde peut trouver gratuitement sur le net (téléchargement légal) et qui permet de faire la connaissance d’Agatha Raisin que l’on peut suivre ensuite dans une ribambelle d’aventures plus ou moins loufoques qu’il me tarde de lire par épisode. Oui parce que c’est sympathique me semble-t-il avec cette entrée en la matière, mais bon, je ne veux pas d’indigestion donc ce sera avec modération. J’espère aussi que les romans seront un peu plus fouillés car là, cela va vraiment trop vite en besogne même si on sent le potentiel. J’ai mordu à l’hameçon déjà.


  6. « City Hunter Rebirth » tome 6 de Sokura Nishiki : Suite de ces nouvelles aventures de Ryo où l’on fait donc du neuf avec du vieux, mais sans baisse de qualité par rapport à l’original ce qui est assez rare pour être souligné. Graphiquement, c’est toujours un régal. Le scénario est riche tout en suivant sa trame revisitée. Du coup, c’est encore une lecture que je partage avec ma cadette qui apprécie de plus en plus ces personnages venues d’une époque où les dinosaures broutaient dans nos plaines. Non je plaisante !!!! C’était à l’époque de cro-magnon évidement… 


  7. « Neun » tome 3 de Tsutomu Takahashi : Suite de mes lectures de ce manga pas très gai. Ben oui, un récit uchronique avec pour base le IIIème Reich en 1940, on a connu plus fun. On est dans un thriller où l’auteur a imaginé qu’Hitler avait eu une descendance via des clonages de son ADN et des inséminations artificielles. Rien que cela !  Pour le reste, c’est assez réaliste, les dessins sont noirs, puissants. On sent la documentation afin de parfaire le scénario. Il y a des morts violentes, des aspects un peu surnaturels, mais cela colle aussi avec ce fait que certains dirigeants hauts placés du Reich avaient des quêtes plus ou moins rationnelles. Si, si !!! 


  8. « Louis XIV. Le Roi soleil » tome 1 de Max Gallo : Cette fois c’est du véritable roi soleil dont il est question et non pas de Jean d’Ormesson. Première partie de cette biographie en deux volets signée par le regretté Max Gallo. C’est vivant comme récit et vous avez l’impression d’être une entité sans corps qui suit ce destin hors norme. On est aux premières loges et c'est grandiose. Première partie de l'histoire de Louis, la plus glorieuse, la plus héroïque, la plus brûlante… 


  9. « Les aérostats » d’Amélie Nothomb : C’est le dernier « bébé» de l’auteur belge et il va vite, très vite. Ça monte, on sent le malaise et puis pouf, plus rien. Le feu d’artifice est résumé à un bouquet final expéditif. Dommage, je ne retrouve pas le plaisir de lire sa prose complètement barrée. J’appréciais tant cette folie littéraire.