mardi 27 juin 2023

Le cycle de Lyoness, tome 1 : Le jardin de Suldrun de Jack Vance


  

Le pitch : 

 

Autrefois, sur des îles aujourd’hui englouties sous les flots de l’océan Atlantique, s’étendait une contrée où les créatures magiques vivaient en harmonie avec les humains. Un monde de magnificence, d’aventure et de sombre magie. De ces Isles Anciennes, jadis, les ancêtres du roi Arthur s’étaient élancés pour atteindre les côtes de l’Angleterre. Là vivait Suldrun, une princesse dont la beauté mélancolique déchaînait toutes les convoitises et pouvait servir l’ambition sans limite de son puissant et malfaisant géniteur, le roi Casmir de Lyonesse. Un jour, la jeune fille découvre sur une plage le corps presque sans vie du prince Aillas de Troicinet...

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Voilà longtemps que je ne m’étais pas lancée dans une lecture (même audio) d’une trilogie fantasy. C’est un genre que je délaisse un peu et j’ai tort. Mon âme d’enfant s’y plait : La magie, les créatures fantastiques, les chevaliers, les rois, les princesses…. Et même un fond de véracité si on cherche un peu profondément… Enfin qu’est-ce qui est vrai en ce bas monde… ? On se le demande… N’est-ce point de la poudre aux yeux ?

 

Le roman est riche, les personnages très nombreux et fort heureusement l’écriture est assez méthodique pour que toutes les pièces se mettent au fur et à mesure en place. Pas d’affolement donc au début où franchement, on se dit : Je n’y comprends plus rien, mais qui est qui et qui fait quoi ? Les jeux de pouvoirs ? Laissez-vous guider. 

 

La version audio doit beaucoup au lecteur qu’est Marvin Schlick. Il sait moduler sa voix, la faire changer suffisamment pour que l’on ne confonde pas les divers protagonistes qui interagissent. Il donne corps et vie au texte.

 

Après oui, on pourra dire que c’est assez caricatural. On y trouve bien des poncifs. Certaines ficelles sont un peu grosses, mais en me glissant dans ce récit un peu chaque jour, j’avais l’impression qu’on me racontait justement un conte long et pas désagréable du tout au final. J’ai même envie de poursuivre avec les deux prochains volets. Je suis restée une grande enfant qui aime les histoires.

GILTLa guilde des temporalistes indépendants d'Alisa Kwitney et Mauricet


 

Le pitch : 

 

GILT, c'est Sex in the City + Absolutely Fabulous + Code Quantum, saupoudrés de Twilight Zone ! C'est surtout un envoutant récit de fantaisie et de SF, signé Alisa Kwitney (The Sandman Presents) et du dessinateur belge Mauricet (Harley Quinn).

Hildy Winters est une survivante, une dure à cuire de l'Upper West Side de New York, une sacrée vieille bonne femme qui possède son propre portail lui permettant de voyager dans le temps. Hildy appartient à La Guilde des Temporalistes Indépendantes, des femmes capables de voyager dans le passé (sans le modifier !), tout en bénéficiant de leur expérience accumulée jusqu'à présent.

 

 


 

Ce que j’en pense : 

 

Le résumé m’a titillé et j’ai sauté le pas. J’ai franchi le vortex… Ou plus simplement, j’ai tourné les pages de cet album. 

 

C’est d’inspiration plutôt comics que BD type Belge déjà. Tout y est plus moderne, un peu plus tranché, net, plus froid sans que ce soit désagréable. Je n’ai néanmoins pas pu vraiment me fondre dans le récit. Et pourtant, j’adore la plupart des références citées dans le pitch… Il m’a manqué un je ne sais quoi de supplément d’âme que je n’ai point déniché. 

 

L’ensemble est bien fait, correctement mis en valeur (couleurs, texte, dynamique de chaque page), mais… Je n’ai pas eu de coup de cœur. 

C’était amusant, parfois agaçant, rarement dérangeant. Cela s’est voulu porteur de références et je ne les ai pas toutes retrouvées au top niveau. 

 

A découvrir, à faire connaître, mais pas certaine que cela restera dans nos annales… 

 

 

lundi 19 juin 2023

Le regard invisible tome 1 de Ferrari Elisa



 Le pitch : 

 

Voilà sept ans, cinq amis, adolescents à l'époque, ont vécu une expérience traumatisante lors d'un séjour en montagne. Aujourd'hui, alors qu'ils vivent chacun leur vie mais gardent ce secret enfoui dans leur mémoire, des lettres leur parviennent qui font explicitement référence à leurs souvenirs. Qui connaît autant de détails ?... 
Ils trouveront des réponses mais qu'ils paieront au prix fort...




 

 

Ce que j’en pense : 

 

Ce n’est guère original le scénario du groupe d’amis qui après une expérience hors norme s’éparpille un peu partout, vit sa vie jusqu’à ce que… Le passé refasse surface. Ce qui est plus intéressant, c’est comment on mène la barque une fois la grenade dégoupillée. Et dans ce cas précis, il y a des petits plus qui renforcent la tension autour de l’intrigue principale. J’ai aimé cela car en prime, cela renforce le côté plausible de la chose même si on sait pertinemment que c’est de la fiction. On a plus envie d’y croire et de frissonner.

 

Dans le cas de ce premier volet aussi, tout est très bien fait pour vous mettre l’eau à la bouche. On en montre tout juste assez pour que votre curiosité soit émoustillée et pas trop, pour ne pas éventer le(s) secret(s). Un bon dosage pas si évident. 

 

J’ai particulièrement apprécié également le coup de crayon qui donne à cette bande dessinée véritablement vie. Il y a du rythme, de la variété, du détail, de belles couleurs. On est happé. 

Les protagonistes sont divers et chacun à sa personnalité. Classique, mais bien vu dans l’équilibre de ce groupe que l’on nous présente sans faire un effet : casting. 

 

On va attendre avec une certaine impatience le second volet pour rentrer encore plus dans le dur. Oui, vraiment on n’attend plus que cela. On piétine même ! 

mardi 13 juin 2023

La chair est triste hélas d'Ovidie


 

Le pitch : 

 

« J’ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m’étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n’avais pas joui. À tous ces coïts où j’avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d’épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l’argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d’être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu’on regarde avec pitié. Un jour, j’ai arrêté le sexe avec les hommes. »

Autrice et documentariste spécialiste de l’intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l’a conduite à quatre années de grève du sexe.

Dirigée par Vanessa Springora, la collection « Fauteuse de trouble » articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel. 


 

 

Ce que j’en pense : 

 

Ovidie a plus d’une casquette et pourtant on la retrouve toujours sur des thématiques assez engagées et parfois un peu sulfureuses pourraient dire certaines personnes un peu coincées. Parce que oui, elle a débuté comme actrice dans la porno. Elle a ensuite réalisé des films toujours classés dans cette catégorie, mais avec une vision plus féministe. Elle se tournera vers les documentaires ensuite et l’on peut découvrir avec elle, les faces peu reluisantes de cette industrie très lucrative qu’est devenue la pornographie, ses films, ses plateformes… Si on ne possède pas ces clefs de départ, il est fort possible que l’on passe à côté de l’ouvrage d’aujourd’hui. 

Pour autant, il serait trop réducteur de ne considérer que ces expériences. Ovidie, c’est aussi une femme très cultivée (elle a un doctorat en lettres), journaliste, écrivaine et interlocutrice de choix dans divers médias comme des podcasts. 

« La chair est triste hélas » n’est donc pas un texte isolé, mais qu’il faut prendre comme une pièce de toute son œuvre bien loin d’être achevée. Une étape. 

 

Qu’une personne ayant vécu semble-t-il la sexualité comme un élément essentiel, devienne ainsi une femme retirée du « Game » (les relations avec des hommes seulement car elle ne se déclare pas asexuelle) peut surprendre et pourtant, c’est certainement plus logique qu’on ne le croit car justement, Ovidie sort de sa zone de contrôle et livre un texte rempli de sentiments forts, avec peu, voir pas de filtres. 

Son écriture est vivante. Ce texte n’est assurément pas un essai bien policé. Et cette spontanéité m’a touché. J’ai pu sentir ses émotions voir en partager certaines. Solidarité féminine ? Possible car on a toutes eu des passages qui se ressemblent. Après, je ne suis pas d’accord sur tout, loin de là même. Elle pousse trop en avant pour moi. Je diverge. 

 

Les hommes peuvent aussi lire ce titre. Ils en prennent pour leur grade, mais ils peuvent en ressortir grandis. On apprend de ses erreurs. Nous ne sommes pas parfaites, nous les femmes, mais nous sortons de notre mutisme. Je ne suis pas une féministe, juste une femme. Ovidie est avant tout une femme aussi. Ce livre est un état des lieux et rien n’est absolument gravé dans le marbre. Les choses peuvent évoluer. On ne revient pas sur le passé plus que nécessaire, autant voir aujourd’hui et demain. Alors même si encore une fois, je trouve qu’elle va trop loin pour moi, que je ne partage pas toutes ses idées, ses réflexions, sa logique, sa colère, c’était intéressant de la lire car elle ne semble pas être isolée. 

 



jeudi 8 juin 2023

Sofia, tome 1 : la plage de la chaise rouge de Davide Tosello


 

Le pitch : 

 

Sofia et Tea (17 et 15 ans) sont deux soeurs qui ont grandi près de la célèbre "plage de la chaise rouge".

Les deux soeurs sont très unies mais vivent selon des points de vue différents.

Surfer, lire des livres, écrire, manger sainement, nourrir l'esprit et le corps sont les principes fondamentaux qui animent le quotidien de Sofia. Téa est accro aux réseaux sociaux et passe le plus clair de ses journées à tchater en ligne avec ses amis.

Après une matinée de surf, Sofia quitte la plage avec son skateboard pour aller travailler sur un nouveau programme informatique. Elle se retrouve subitement propulsée dans un monde étrange, peuplé de créatures du cyberespace. Aurait-elle réussi l'impossible, se projeter elle-même dans le web à la recherche d'une vague mystique qui pourrait bien signer la disparition d'internet... ?

 

 

Ce que j’en pense : 

 

A bien y réfléchir, beaucoup de mots pour évoquer notre activité sur Internet possèdent un rapport avec le monde de l’eau. Notez :

-       On navigue sur le Net

-       On se noie sous les spam et autres mails

-       On s’abreuve de contenus en ligne

-       On surfe sur la Toile

Et je pense que l’on peut en trouver d’autres encore. Mais du coup, je trouve que l’approche dans Sofia, la plage de la chaise rouge est extrêmement bien vu. 

 

La lecture de cet album fut agréable et je vais en plus pouvoir le relire avec la playlist complète que j’ai pu trouver justement sur le net… Une excellente idée pour renforcer le plongeon (tiens encore un terme aquatique ?) dans les méandres de cette intrigue à peine futuriste.

 

Le seul bémol que je pourrais trouver, c’est qu’il est un poil complexe de tout saisir au premier abord avec une lecture type détente et que le public jeune, qui pourrait lire cette bande-dessinée, risque d’avaler la tasse (désolée). Et pourtant, je trouve que tellement d’aspects de ce que l’on trouve sur le Net sont abordés avec une justesse exemplaire, qu’il me parait judicieux de partager cette lecture avec le plus de monde possible. 

 

Les graphismes et les couleurs sont magnifiques. On est littéralement submergé. J’avoue en avoir pris plein les yeux. C’était apaisant et en mouvement. Plein de détails et même temps dans des palettes de couleurs très harmonieuses. 

 

N’hésitez pas, venez prendre la vague !