vendredi 30 novembre 2018

Qu’est-ce qui fait sourire les animaux ? Enquête sur leurs émotions et sentiments de Carl Safina



Le livre :

Qu’est-ce qui fait sourire les animaux ? Enquête sur leurs émotions et sentiments de Carl Safina aux éditions La librairie Vuibert, 556 pages, 24 € 50.
Publié le 20 mars 2018


Pourquoi cette lecture :

Ce titre me faisait de l’œil en librairie. Je l’ai trouvé dans les rayonnages de ma médiathèque, je n’ai pas résisté très longtemps car le sujet m’intéresse. Comment y être indifférent d’ailleurs car comprendre le monde qui nous entoure passe forcément par l’observation de la flore et de la faune même si nos vies actuelles sont trop largement déconnectées de ces réalités très terre à terre.



Le pitch :

Joie, chagrin, jalousie, colère, amour... et si nos émotions étaient aussi celles des animaux ? Pour répondre à cette question, Carl Safina s'est rendu au Kenya, afin d'observer des troupeaux d'éléphants ; dans le parc naturel américain de Yellowstone, où des meutes de loups vivent en liberté; et sur une île de la côte Pacifique, point de rassemblement de nombreux bancs d'orques. Dans ces lieux encore sauvages, où la nature s'exprime sans fard, il a vu des animaux porter le deuil, apprendre à leurs petits comment survivre, partager joies et peines, s'unir ou se faire la guerre, distinguer les humains bienveillants des chasseurs... 
En racontant la vie des éléphants, des loups et des orques avec un luxe de détails extraordinaire, Qu'est-ce qui fait sourire les animaux ? nous dévoile un univers insoupçonnable, où la frontière entre l'humain et le non-humain s'estompe. Carl Safina nous conduit ainsi à réfléchir sur notre place dans la nature.




Ce que j’en pense :

La nature, la vie en générale et celle des animaux me passionne depuis mon enfance. C’est cela aussi d’avoir été biberonner à coup de documentaires animaliers, cela laisse forcément des traces même après quelques décennies. J’assume et même je persiste.

Le livre de Carl Safina n’est pas aussi récent qu’on pourrait le croire. Il a fallu attendre près de deux ans pour avoir une traduction et c’est d’ailleurs son premier ouvrage disponible en France. Il faut donc croire que cette « littérature » ne passionne pas plus que cela dans l’hexagone. Espérons que son succès fera changer un peu d’avis les éditeurs francophones.

Alors oui les animaux ne sont pas nous, mais l’Homme reste un animal qu’il le veuille ou non, c’est une réalité donc on a forcément beaucoup à apprendre en les observant et en tentant de comprendre qui ils sont, comment ils fonctionnent, réagissent.
Les émotions seraient le propre de l’Homme ? Idem pour les sentiments ?
Il aura fallu attendre 2015 pour que le code civil considère, les animaux comme étant des êtres doués de sensibilité. Ce fut long, non ? Certes, il fallait que les scientifiques aient des preuves, mais de là à les considérer comme des meubles puisque tel était le cas auparavant, c’est énorme ! Et cela ne concerne pas les animaux sauvages… L’ouvrage de Carl Safina a donc toute son utilité.

Eléphants, loups, orques, à priori, on est loin de l’Homme et pourtant. Pas besoin d’être aussi proches biologiquement qu’avec nos cousins, les grands primates pour constater que les frontières entre nous et ces animaux sont plus floues, ténues qu’on ne le pense. Sans être pareils, on s’y retrouve.
C’est passionnant, bluffant, surprenant.

Lisez donc et voyez par vous-même…


Et s’il fallait mettre une note : 16/20



A voir aussi en complément :







lundi 26 novembre 2018

Apocryphe de René Manzor



Rentrée littéraire 2018



Le livre :

Apocryphe de René Manzor aux éditions Calmann-Lévy, 400 pages, 19 € 90.
Publié le 3 octobre 2018


Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Calmann-Lévy.
Le mélange de l’Histoire réelle avec la fiction ne me gêne absolument pas du moment que l’intrigue se tient. Le pitch m’avait titillé et j’ai simplement voulu vérifier que cette première impression était le bonne (ou pas).


Le pitch :

Une fresque épique et violente mêlant avec brio fiction et reconstitution historique. Jérusalem, an 30. Sous une pluie battante, trois crucifiés bataillent pour que chaque nouvelle inspiration ne soit pas la dernière. Le déluge achève de disperser les quelques spectateurs présents. Seule une personne reste obstinément sur le Golgotha. Un garçon de sept ans qui a échappé à la surveillance des adultes. 
Il ne quitte pas des yeux l'homme cloué sur la croix centrale. Malgré la violence du spectacle auquel il assiste, l'enfant ne pleure pas. Son expression semble même trahir de la rancune envers ce rédempteur qui a tout donné aux autres et si peu à lui. Son nom est David de Nazareth. Fils du supplicié Yeshua, dit le roi des Juifs. Sept ans plus tard, au cœur du désert de Judée. Le jeune David a grandi dans une ferme isolée, élevé par sa mère Mariamné. 
Lassé de vivre caché, il sent un vent de révolte souffler en lui, qui fait écho aux secousses qui agitent la Palestine, rendue exsangue par deux décennies d'occupation romaine. Poussé par la volonté de s'émanciper et de prendre part aux bouleversements qui s'amorcent, David s'enfuit, dans le but de rejoindre Jérusalem. Débute alors pour lui un chemin jalonné de secrets, de trahisons, d'intrigues politiques et de stratégies guerrières, qui le mènera à la découverte d'une vérité soigneusement dissimulée pendant des années, dans le but de le protéger.



Ce que j’en pense :

Pendant mes études d’Histoire, j’ai surtout appris à ne pas déborder du cadre, à ne pas trop extrapoler, à ne pas jouer avec mon imagination au-delà de limites très claires, strictes même. Le romancier lui peut se le permettre et j’adore cela. Surtout quand il le fait avec intelligence, au service de son intrigue bien construite, plausible dans son univers recrée.
Lire donc un roman avec des bases réelles (plus ou moins ténues, qui divisent encore beaucoup, font débat), mais ensuite avec un récit fictionnel ne me dérange absolument pas.

L’ensemble est sombre, mais cela on s’en doutait. On ne choisit pas cette lecture complètement au hasard.
Le style est ciselé, presque oserai-je dire que l’auteur utilise un scalpel pour nous livrer un texte qui est tranchant, vif, que l’on dévore parce qu’on est happé par ce récit avant tout humain même s’il est noir. Les parts d’ombre sont tellement nombreuses dans l’Histoire que cela ne choque pas au contraire. Cela ne fait que rentre ce livre plus crédible. On oublierait un peu trop facilement que ce n’est qu’une fiction.
Le style est aussi très visuel. J’avoue avoir eu vraiment la sensation de visionner un film plutôt que de lire un livre. Mon cerveau était la caméra guidée par la plume de l’auteur.
Je ressens l’énorme travail qu’il a fallu à René Manzor pour écrire un tel roman. Pour autant cette somme ne se perçoit pas à la lecture. Au contraire, c’est fluide. C’est encore plus remarquable.

Ce plongeon dans le passé est haletant, glaçant, grinçant, vertigineux, audacieux et pourtant, on en redemande car il nous parle de choses essentielles même de nos jours car si les techniques, les technologies, les cadres de vie ont évolués, les hommes restent les mêmes, leur attentes sont identiques, leur ressentis, leurs émotions idem…

A découvrir !


Et s’il fallait mettre une note : 15/20






lundi 19 novembre 2018

Help me ! Comment le développement personnel n’a pas changé ma vie de Marianne Power



Rentrée littéraire 2018




Le livre :

Help me ! Comment le développement personnel n’a pas changé ma vie de Marianne Power aux éditions Stock, 384 pages, 20 € 99.
Publié le 3 octobre 2018


Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Stock.
J’aime beaucoup les ouvrages de développement personnel. Ils me permettent d’y piocher de bonnes idées que j’essaie ensuite de mettre en œuvre avec plus ou moins de succès, sur une durée plus ou moins variable aussi. L’expérience de l’auteur m’intriguait, j’ai donc voulu en savoir plus.


Le pitch :

Marianne Power a testé les 12 bibles du développement personnel. Pour le meilleur ou pour le pire ? "Ce fameux dimanche, une idée m'est venue. Une idée qui, d'épave dépressive, allait me transformer en femme heureuse et efficace : je n'allais plus simplement lire des ouvrages de développement personnel, j'allais les mettre en pratique. Un livre par mois, suivi à la lettre, pour voir si le développement personnel pouvait réellement changer ma vie. 
J'allais m'y tenir pendant un an - soit douze ouvrages au total. Et j'allais m'attaquer à mes failles avec méthode : argent, angoisses, poids... Arrivée à la fin de l'année, je serais... parfaite ! "



Ce que j’en pense :

Le développement personnel a le vent en poupe depuis des années. Dans nos sociétés modernes, c’est assez logique car on oublie ou met de côté de plus en plus l’essentiel pour notre bien-être, voir notre santé au profit de plus de productivité, de rentabilité, de présence sur les réseaux sociaux dont l’usage est plus que détourné au fil du temps.
Je ne fais pas exception, je ne suis pas différente de vous, des autres même si j’essaie quand même de faire au mieux (au moins pire).
L’expérience de Marianne Power ne pouvait que m’interpeller et quoi de plus facile que d’assouvir ma curiosité et qui sait de gagner du temps, de l’énergie en lisant le résultat de celle-ci ?

Le livre est facile à lire, j’imagine en revanche qu’il fut plus compliqué à écrire car on y sent vraiment le vécu de l’auteur. Rien n’est plus complexe que de se mettre à nue, avec ses faiblesses, ses failles, ses ratés, ses erreurs, ses échecs…. Avec humour.
Certes, il vaut mieux en rire car ce ne sont pas des plaies mortelles, mais tout de même, cela peut blesser même si l’on décide un jour de faire partager cela aux autres pour justement les aider et s’aider soi-même avant tout.
Le résultat est hasardeux, mais je gage que l’on sort un minimum grandi de ces expériences. On sait déjà ce qui ne nous convient pas, ne nous correspond pas et cela ne peut qu’aider un jour à trouver une recette plus profitable, plus simple aussi qu’on pourra au besoin adapter car rien n’est jamais figer dans l’existence.
Les modes d’emploi prêts à l’usage, les techniques globales ne sont pas faites forcément pour nous, on doit les modeler à notre caractère, notre personnalité, nos impératifs, nos impondérables, mais on peut y trouver quelques bonnes idées. A nous faire l’effort d’adaptation.

Un excellent livre qui prône surtout cette vérité qu’on oublie trop vite et trop aisément : vivons pleinement et pour le reste, advienne que pourra, on fera au mieux car la vie est si courte et belle qu’on a autre chose à faire que de se la pourrir.


Et s’il fallait mettre une note : 15/20