lundi 30 novembre 2015

Chat-Bouboule, chronique d'un prédateur de salon de Nathalie Jomard



Le livre : 

Chat-Bouboule : Chroniques d'un prédateur de salon de Nathalie Jomard aux éditions Michel Lafon, 96 pages, 12 € 95. 
Paru le 13 mai 2015. 



Pourquoi cette lecture : 

J'aime beaucoup le travail de Nathalie Jomard et je suis fan de ses publications sur son blog. J'ai dévoré et adoré ses deux "Précis grumeautique" donc retrouver chat-Bouboule (présent dans la vie de famille au quotidien de cette tribu un tantinet déjantée) dans un ouvrage rien qu'à lui, forcément, je ne pouvais pas rater cela. 





Le pitch : 


Après des millénaires d'évolution des espèces, le mécanisme de sélection naturelle s'échoue dans mon salon pour offrir à l'humanité un chat capable de se lècher l'arrière-train... Par télépathie uniquement. L'album 100 % chat-bouboule... Vous en avez rêvé, vous voilà exaucés ! Un florilège de gags entièrement inédits consacrés au félin le plus célèbre et le plus malmené de la République-bananière-et-autoproclamée-du-Grumeauland. 
Nathalie Jomard livre finalement à la postérité littéraire les chroniques poilantes d'un chat ordinaire au charisme extraordinaire (c'est sa mémé qui le dit). 





Ce que j'en pense : 

Nathalie Jomard est une illustratrice que je suis depuis des années déjà via son blog et ses publications (Précis grumeautique 1 & 2). J'adore son trait de crayons qui croque les situations souvent banales et qui sont autant de petits drames du quotidien. Elle sait en faire ressortir le comique de situation en grossissant un peu le trait, mais au final, on ne peut que s'y reconnaître. Même là avec chat-Bouboule que les fans connaissent déjà fort bien. Et si on a un ou deux chat chez soi alors là... 

C'est drôle et frais. Cela sent le vécu à plein nez et c'est sans doute pour cela que c'est si drôle. Il n'y a pas d'âge pour dévorer encore et encore ce livre. Mes Pestouilles sont aussi fans que moi (10 et 12 ans 3/4, faut être précis à ces âges là).
J'ai ri même quand je connaissais déjà les gags. En fait, on sent que ces situations ont réellement eut lieu donc on imagine trop bien la situation. Et bam, crise de rire. Et cela marche encore et encore. un peu comme les chutes en vidéo. 

À lire et relire donc. 
On en voudrait toujours plus et le seul reproche que je puisse faire à ce livre, c'est qu'il se termine trop vite. Heureusement on peut vite se replonger dedans avec tout autant de plaisir. 
Ceci dit, vivement la suite !!!! 





Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20



jeudi 26 novembre 2015

Charly 9 de Richard Guérineau d'après Jean Teulé



Le livre : 

Charly 9 de Richard Guérineau d'après le roman de Jean Teulé aux éditions Delcourt / Mirages, 128 pages, 16 € 95.



Pourquoi cette lecture :

J'apprécie l'œuvre de Jean Teulé qui sait raconter les histoire et l'Histoire avec une gouaille sans pareille. L'occasion de lire une nouvelle interprétation de son travail par un autre artiste qui  s'exprime via la BD m'a semblé intéressant. 




Le pitch : 

Charles IX fut de tous les rois de France l’un des plus calamiteux. À 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint Barthélemy qui épouvanta l’Europe entière. Abasourdi par l’énormité de son crime, il sombra dans la folie. Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous… Pourtant, il avait un bon fond.


Ce que j'en pense : 

On est plongé dans le vif du sujet, celui de la discorde religieuse qui règne dans le beau royaume de France. La folie est là bien plus que dans l'esprit de Charles IX. On la lit sur les visages de l'entourage du souverain. Les couleurs, les graphismes tout y concourt bien évidemment, mais les propos aussi. Les actes qui suivront n'apporteront pas de démenti et n'aideront pas à rester sain de corps et surtout d'esprit. 

Il y a de l'humour dans cette adaptation, mais je sens que c'est différent de ce que j'aurai pu trouver dans le roman original. Tout ne ressort pas au mieux, question de langage avant tout. Une image ne retranscrit pas exactement les mêmes subtilités, mais peut en revanche mettre en exergue d'autres points. 
L'érudition est présente. Comme dans les ouvrages de Jean Teulé, très bien documentés, on apprend des anecdotes et des faits qui ont toujours court de nos jours.  

Bonne lecture de façon générale. Je ne regrette pas mon choix et je vous invite à y jeter un œil. 



Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20






mardi 24 novembre 2015

Boulimie d'objets, l'être et l'avoir dans nos sociétés sous la direction de Valérie Guillard



Rentrée littéraire 2015



Le livre : 

Boulimie d'objets, l'être et l'avoir dans nos sociétés sous la direction de Valérie Guillard aux éditions de Boeck, 213 pages, 24 € 50. 
Publié le 5 septembre 2015



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat obtenu lors d'une opération masse critique organisée par Babelio (communauté de lecteurs). 



Le pitch : 

Pourquoi accumulons-nous autant d'objets ? Pourquoi sommes-nous aussi boulimiques d'objets ? Et d'abord, accumule-t-on encore aujourd'hui à l'heure du digital, de la mobilité, du nomadisme, du mouvement, du contexte de crise économique et du développement durable ? Oui, répondent les auteurs de ce livre, et plus que jamais ! L'accumulation s'observe partout : au domicile, pendant le temps de transport pour se rendre au travail, au supermarché, dans l'art, dans l'entreprise, etc. 
Le besoin d'objets est prégnant, quels que soient les multiples rôles de l'individu : consommateur, héritier, artiste, travailleur ou encore simple personne passionnée par les objets. Ce livre s'intéresse autant au caractère compulsif de la boulimie d'objets de ceux qui gardent "tout", qu'au raisonnement logique du collectionneur. Il analyse les enjeux sociaux, politiques, individuels ou encore économiques de l'accumulation d'objets dans nos sociétés, analyse qui relève tout autant de la sociologie, de l'anthropologie, de la psychologie, de la philosophie que du marketing. 
Après une présentation du portrait type de l'accumulateur, ce livre interroge autant la pratique d'accumuler, ce qui est accumulé, ce qui est fait de l'accumulation, que les dispositifs de l'accumulation, notamment le sac. L'analyse montre que l'accumulation sert à se délimiter un "territoire minimal" à l'intérieur duquel les individus vont se constituer les preuves de leur propre existence : les objets sont alors à la fois un patrimoine personnel, une mémoire collective ou encore une source individuelle de connaissances en perpétuel mouvement, tout cela alimentant le soi des individus. 
Les frontières de ce territoire sont néanmoins poreuses : en dépit de ses vertus, l'accumulation devient une source de tension dès lors que le besoin d'avoir entre en conflit avec, notamment, les injonctions du développement durable et son prolongement la simplicité volontaire, l'économie fonctionnelle, la substitution du bien par l'usage. En somme, l'objet est un entre-deux, lui et son possesseur ; lui et un autre objet ; lui et deux personnes ; lui entre deux mondes : celui de l'avoir et celui de l'expérience, de l'être.



Ce que j'en pense : 

Voici un livre d'étude, de recherche qui s'adresse aux étudiants, chercheurs, mais aussi au grand public. La thématique principale est l'accumulation d'objets, mais cela implique d'autres questionnements et pistes explicatives. 
On peut se reconnaître facilement dans les cas évoqués car dans notre société de consommation, de sur-consommation, avouons-le, on amasse beaucoup aussi. Je suis la première concernée. C'est une occasion de mieux cerner son mode de fonctionnement, de saisir la portée de certaines de nos habitudes. Ce regard extérieur peut faire beaucoup de bien à mon sens. 

Le langage universitaire en guise de style et retranscription de témoignages québécois (expressions traduites en notes, mais perturbantes) va peut-être en rebuter plus d'un. C'est vraiment une lecture pour apprendre et comprendre, pas exactement de détente. 
Encore que, cela dépend des goûts ! 

Un ouvrage intéressant, avec une approche pas si ordinaire que cela (du moins hors des circuits de recherches ou universitaires). A regarder de plus près. 



Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20 


lundi 23 novembre 2015

On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps de Patrick Pelloux



Le livre : 

On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps de Patrick Pelloux aux éditions Robert Laffont, 230 pages, 19 € 00. 



Pourquoi cette lecture : 

Très simplement : un ouvrage qui prenait la poussière dans mes étagères de bibliothèques depuis si longtemps et que j'ai eu envie de sortir de son sommeil sans rêve. Pour que ces mots ne restent pas lettre morte... ;-) 



Le pitch : 

Délaissant momentanément les urgences de nos maux contemporains qui forment son quotidien, le Dr Pelloux se penche ici sur de curieux patients : quasi morts, et tous illustres. Et si leur agonie en disait plus sur l’époque que l’époque elle-même ? Partant de cette intuition, Patrick Pelloux s’est lancé dans une recherche inédite, à la fois médicale et historique : retracer, au plus près de la vérité clinique et du contexte politico-socioculturel, les derniers moments de ces personnalités qui ont fait l’Histoire. 
Le résultat en est trente chroniques – de Jésus à Churchill dans l’ordre chronologique –, écrites d’une plume aussi précise qu’un bistouri (pour la vérité des faits), mais également pleine de verve, d’empathie et, souvent, d’humour, voire d’une pointe d’ironie. On y croise des rois, bien sûr (Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIV…), des révolutionnaires (Danton, Robespierre), des résistants (Jean Moulin), des savants (Marie Curie), mais aussi des soldats (à Waterloo ou le 6 juin 1944), des écrivains (La Fontaine, Voltaire, Balzac, Zola…), des saltimbanques (Molière, Fréhel, Laurel et Hardy), et même un canard (Satunin) et un faux philosophe (devinez son nom) ! À l’image de son titre emprunté à Molière, un livre très sérieux mais qui ne se prend pas au sérieux, dans lequel on se promène au gré des époques, des thèmes, des personnages, avec le plaisir rare d’apprendre en s’amusant.



Ce que j'en pense : 

Si je connais un peu le personnage public qu'est Patrick Pelloux, j'avoue que je ne savais rien sur son style littéraire. Je n'ai pas été déçue, j'ai appris des choses tout en m'amusant bien que le sujet de l'ouvrage ne soit pas des plus gais, il faut bien le souligner. Ceci dit, on peut présenter les éléments comme on le veut et il a choisit un angle certes médical, mais pas que. Le ton est volontairement désinvolte, piquant, sarcastique parfois, grinçant quelques peu et un brin revêche. Cela lui convient tout à fait et ne gène en rien la présentation de chaque cas. 

Je note que Patrick Pelloux s'est bien documenté et la synthèse restituée est distrayante, mais empreinte d'une indéniable rigueur. Normal, il est médecin et aussi porté sur l'exactitude des faits. Après il y a son jugement propre sur chaque cas, mais dans l'ensemble je le trouve plutôt juste même si quelques fois, il se laisse emporter. C'est un caractère entier, moi aussi donc je ne lui jèterai pas la première pierre. 

Lecture intéressante et enrichissante car chaque cas exploré en dit long sur les époques concernées. Et croyez moi, ce n'est pas souvent glorieux... 



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20




jeudi 19 novembre 2015

Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont-Monod



Le livre : 

Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont- Monod aux éditions Grasset, 236 pages, 18 € 00.


Pourquoi cette lecture : 

Mon mari avait déjà lu ce livre et il m'en avait dit le plus grand bien. Il fallait juste que je trouve le bon moment pour me plonger dans ces pages également. C'est après une longue évocation d'Aliénor d'Aquitaine que j'ai compris que c'était là l'occasion. 
Ahhhh ces historiens ! 



Le pitch : 

Depuis le XIIe siècle. Aliénor d'Aquitaine a sa légende. On l'a décrite libre, sorcière, conquérante : "le roi disait que j'étais diable", selon la formule de l'évêque de Tournai... Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, au côté de Louis VII. Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d'une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d'un amour impossible. 
Des noces royales à la deuxième Croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.



Ce que j'en pense : 

Bien que mon envie de découvrir l'écriture de Clara Dupont-Monod fut forte, j'avoue que j'ai dû apprivoiser son style. Les cinquante premières pages furent un peu longues et peu plaisantes. Ensuite, je me suis habituée, j'ai pris la mesure du récit et des impressions de chacun des deux narrateurs successifs : Aliénor et Louis. 

Ces deux là sont des opposés, des contraires que rien ou si peu pourrait attirer l'un vers l'autre de manière réciproque. Louis est indéniablement subjugué, dominé par Aliénor qui est une force de caractère et de la nature aussi d'une certaine manière. En revanche, la belle est loin d'être charmé par cet époux si différent d'elle. Rien ou presque ne trouve grâce à ses yeux. 
En bref, c'est l'incompréhension et le rejet prévisible qui adviendra. 

Ce livre est une belle vision d'une partie de notre histoire. Clara Dupont-Monod a su redonner vie à nos anciens monarques. Ils sont là avec nous. Ils sont presque étrangement modernes, voir contemporains par instant. 
Magie de l'écriture. 
De plus, c'est un récit riche, très bien documenté. De quoi se cultiver sans s'ennuyer. Jamais pédant, l'ensemble est savoureux. Alors certes, une place immense est faite à l'imaginaire, mais tout reste parfaitement probable, envisageable. L'auteur s'est joué des blancs de l'Histoire. 

Je ne sais pas si j'ai préféré véritablement Aliénor à Louis. 
Certes, la solidarité féminine fait pencher la balance vers elle et puis, je crois que je possède aussi quelques traits de caractère en commun avec elle, mais parfois, elle va trop loin. 
Louis est trop timoré, trop mou, trop dans la parole et si peu dans l'action. Il n'était pas destiné à régner, mais le destin en avait décidé autrement. 

A découvrir car la version en poche va rendre cet ouvrage encore plus accessible. Et non, il n'est pas réservé aux seuls amoureux d'Histoire. On oublie les idées reçues !!!



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20




mercredi 18 novembre 2015

J'ai vu la fin des paysans d'Eric Fottorino



Rentrée littéraire 2015



Le livre :

J'ai vu la fin des paysans d'Eric Fottorino aux éditions Denoël, 224 pages, 15 € 50.
Publié le 15 octobre 2015



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Denoël choisit dans leur catalogue. 
La thématique m'intéressait car si je suis historienne de formation, la géographie et l'économie ne sont jamais bien loin. 


Le pitch : 


L’agriculture fut La première grande rubrique qu’on me confia au Monde au milieu des années 1980. J’y ai appris la France vue du sol, avec ses traditions et ses élans de modernité, ses gestes ancestraux et ses révolutions silencieuses, ses bouleversements profonds alliant l’exode rural à une productivité si performante qu’elle fit craindre pour l’environnement. Au moment de publier ce recueil de textes, je suis saisi d’une sensation particulière face à des événements qui se répètent à l’identique, comme si le monde agricole avait le secret du temps qui ne passe pas. 
Le sociologue Henri Mendras avait fait scandale, en 1967, en annonçant La Fin des paysans. J’ai vu s’accomplir cette prédiction. De crise du lait en crise du porc, c’est un certain visage de la France qui s’évanouit, tandis qu’une agriculture industrielle et financière supplante un ordre éternel des champs désormais révolu. 


Ce que j'en pense : 

Voilà un recueil de textes écrits par Eric Fottorino et publiés pour certains il y a 30 ans, mais qui étrangement gardent un écho contemporain comme si tout changeait pour au final ne pas changer. L'Histoire est un éternel recommencement ? Possible quand on l'observe, mais il y a souvent des nuances. Car oui notre agriculture ne fait ou n'a pas fait pas du surplace pour autant. 
Il y a eu plus d'une révolution technologique, chimique, mais aussi dans les esprits. Ce ne fut pas sans heurts. On a toutes et tous des images de manifestations d'agriculteurs en tête. Aujourd'hui encore, cette filière reste problématique car on ne parvient pas à trouver la voie idéale. 

Les clichés de Depardon sont un plus de ce livre car ils renforcent l'idée que derrière tous ces mots, ces idées, ces mesures, ces politiques, il y a des hommes, des femmes, des familles, des animaux, notre terre, notre France. 

Les problèmes rencontrés aujourd'hui ont des origines plus anciennes qu'on ne veut le croire et donc ces textes nous en donnent la preuve si besoin était et nous aident à y voir un peu plus clair. On peut se perdre si facilement dans les imbroglios politiques et économiques, sans parler des scandales écologiques, de santé publique etc. 
N'oublions pas que l'agriculture représente 54% du territoire français et même jusqu'aux 3/4 si on y ajoute la sylviculture. Ce n'est donc pas un détail. 
Ce livre est un aide mémoire, une piqûre de rappel et en même temps un témoignage sur notre identité française. 

A lire par touche et parfois à feuilleter rien que pour les photos magnifiques. 



Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20 



mardi 17 novembre 2015

Les tribulations d'une parisienne à la campagne de Sophie Bergart




Le livre : 

Les tribulations d'une parisienne à la campagne de Sophie Bergart aux éditions Panthéon, 37 pages, 9 € 20
Paru en février 2015



Pourquoi cette lecture : 

Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Panthéon proposé par leur service de presse. 
Comme j'aime les découvertes et l'humour, la dérision, j'ai accepté avec plaisir. 



Le pitch : 

« ...L’idée a été lancée un jour maussade d’automne par mon compagnon:
" Allons tous vivre à la campagne ! "
Proposer cette expérience – car il s’agit bien d’une expérience à but scientifique – à une citadine comme moi !
Pur produit marketing parisien !... »
Sophie Bergart est une Parisienne, une vraie, jusqu’au bout des ongles : née dans la capitale, elle ne jure que par le jardin des Tuileries, la Comédie- Française, l’île Saint-Louis, les bouquinistes, le métro et la mode. Déménager à la campagne ? Horreur ! Mais comment boire un chocolat chaud chez Angelina quand on habite au milieu de nulle part ?
Avec légèreté et autodérision, l’auteur nous raconte son changement de vie et sa tentative d’adaptation à la vie à la campagne, hostile à certaine futilité. Cocasse et franche, elle nous fait partager ses joies et ses bonheurs, mais également ses peines et ses déconvenues.



Ce que j'en pense : 

Il ne s'agit pas vraiment d'un roman, mais plutôt d'une nouvelle. Cela se lit très vite et c'est parfait lors d'une pause. 
C'est amusant et bourré d'images, de clichés qui sont pour autant assez véridiques. il ne faut pas se voiler la face non plus hein, tout n'est pas rose à la campagne et pour une parisienne, une vrai de vrai, c'est encore pire. 

Oui parfois, on rêve ou on idéalise un peu trop sa nouvelle existence. Le retour sur terre, face à la réalité du terrain n'en n'est que plus cuisant. 
Heureusement l'humour est là pour que la narration soit des plus ludiques. On peut certainement se reconnaître dans certaines expériences pas toutes malheureuse. C'est assez frais avec une écrite simple. On est un peu comme avec une copine qui nous raconterait ses aventures.

Pas révolutionnaire, mais distrayant. 



Et s'il fallait mettre une note : 12 / 20



lundi 16 novembre 2015

L'art presque perdu de ne rien faire de Dany Laferrière



Le livre : 

L'art presque perdu de ne rien faire de Danny Laferrière chez les éditions Grasset, 420 pages, 20€90.  



Pourquoi cette lecture : 

Avec déjà un titre pareil, ce livre titillait la paresseuse qui sommeil en moi ! Remarquez, ma curiosité toujours en éveil aussi. 
Un passage de l'auteur à la télévision (sans lien avec ce livre) et hop me voilà en train de bousculer mon programme de lecture pour me plonger dans ces pages. Je suis faible, je ne le sais que trop. 


Le pitch : 

La nonchalance est une affaire de connaisseur. «J'étais devenu un spécialiste mondial de la sieste», nous révèle Dany Laferrière dès le début de son livre. Cela n'interdit pas de lire et de réfléchir - la sieste y est, au contraire, propice. Elle permet aux pensées de jaillir, s'attachant aux petites et aux grandes choses, aux rêves et aux lectures. Dany Laferrière nous parle d'Obama et de l'Histoire, de ses premières amours nimbées d'un parfum d'ilang-ilang, de Salinger et de Borges, de la guitare hawaïenne, du nomadisme et de la vie - car cet Art presque perdu de ne rien faire est, ni plus ni moins, un art de vivre.



Ce que j'en pense : 

Un livre qui me permet de découvrir un jeune auteur ou au contraire un écrivain reconnu est toujours pour moi un cadeau. C'est une surprise car je ne sais pas trop à quoi je dois m'attendre. Je découvre un style, une écriture, une manière de penser, de percevoir le monde, etc. 
Ici, je plonge et je vois ce qu'il en ressort. 

Ce n'est pas un roman, peut-être un essai, une compilation de réflexions plus sûrement, de pensées sur notre monde actuel où tout va bien trop vite, où l'on nous mâche le travail, on nous coupe l'imagination, le plaisir de perdre son temps pour découvrir ce qui fait vraiment notre univers (pas de courses à la chimère)... 
Ne rien faire, c'est déjà agir puisque c'est savoir qu'on ne fait rien. Et ce rien est souvent riche d'un tout qu'on imagine pas si on est justement toujours occupé à faire quelque chose. 

Le temps est au centre de presque tout. 
Cette entité qui nous sert à décrire, à conceptualiser ... Le temps ? Mais au fond c'est quoi le temps ? Est-ce ce qui nous rapproche le plus de notre fin ? 
Les questions se multiplient, mais des réponses sont possibles pour peu qu'on change un peu notre vision des éléments et de ce qui structure nos existences. 

La mémoire aussi, liée au temps, à notre mortalité... Est évoquée. 
Les pensées, les raisonnements se répondent, s'enchaînent. 
On évoque la nature humaine qui s'égare, qui oublie l'essentiel, qui poursuit des chimère, des objectifs vains, futiles, sans valeur réelle... 

Après, je ne suis pas d'accord sur tous les points soulevés dans cette lecture. Par exemple, les dictatures peuvent très bien s'acclimater dans des régions connaissants des climats rudes, voir très rudes. Par exemple, l'ex URSS. 

Ouvrage sur l'existence, cela pourrait être lu comme un ouvrage de Jean d'Ormesson ( c'est d'ailleurs lui qui a un peu poussé Dany Laferrière a postuler pour un siège à l'Académie  Française), mais le style est un peu différent (normal). J'accroche un petit peu moins car il manque un brin de fluidité à mon sens. C'est aussi plus sociétal comme écrit. Ceci dit, cela se lit aisément et on apprend beaucoup, on réfléchit, on se questionne, c'est une lecture qui a du sens et peut vous amener à changer quelques détails dans votre vision du monde, voir vos actions. 



Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20




vendredi 13 novembre 2015

Kokoro de Delphine Roux



Rentrée Litteraire 2015 



Le livre : 

Kokoro de Delphine Roux aux éditions Philippe Picquier, 114 pages, 12 € 50.
Sorti le 20 août 2015.



Pourquoi cette lecture : 

Un des nombreux livres de cette rentrée Litteraire 2015 certes, mais qui avec son thème, ses personnages et sa localisation géographique m'invitait au voyage, à l'écoute et à la découverte. Une petite parenthèse ? 



Le pitch : 

Koichi et sa soeur Seki tentent de se reconstruire après la mort de leurs parents dans un accident, lorsqu'ils étaient adolescents. Tandis que Seki se réfugie dans la réussite professionnelle, Koichi, fuyant la réalité, est absent du monde. Mais lorsque ce dernier apprend que sa soeur va mal, il décide d'agir pour que tous deux puissent renouer avec kokoro, le bonheur enfoui de leur enfance. 



Ce que j'en pense : 

Kokoro n'est pas seulement un joli titre qui sonne bien à l'oreille pour ce livre épuré et frais. 
Kokoro, c'est aussi le nom d'une poupée, d'une confidente d'enfant puis d'adulte. J'ai trouvé cela poétique, romantique et si vrai. On a toutes et tous encore des doudous (assumés ou cachés). 
Kokoro est un titre parfait pour ce roman, on s'en rend compte après avoir lu la dernière ligne de celui-ci. 

Livre court à la mise en page un peu originale car chaque "chapitre" ou petite tranche d'existence débute par un mot japonais traduit pour nous. Il donne corps au petit développement qui suit. 

L'écriture est simple, rapide, épurée, mais généreuse à la fois. 
Elle est riche de sens, de vérité, de nostalgie, de simplicité. C'est assez typique du Japon même si là l'auteur est bien de chez nous. Delphine Roux a saisi à merveille ce trait là. Je m'en suis  délectée même si j'ai trouvé que les pages se tournaient si vite. Je me suis laissée bercer par la voix du narrateur qui se livrait de manière pudique et naturelle, avec retenue, mais sans rien occulter non plus. 

Belle histoire à découvrir car si l'existence n'est pas toujours rose, il y a souvent des solutions radicales, mais si simple. 




Et s'il fallait mettre une note : 17 / 20 



jeudi 12 novembre 2015

Pour vous servir de Véronique Mougin




Le livre : 

Pour vous servir de Véronique Mougin aux éditions Flammarion, 366 pages, 19 € 90. 



Pourquoi cette lecture : 

C'est dans Elle, le magazine féminin que l'on ne présente plus, que j'ai vu pour la première fois une publicité pour ce livre. Ensuite, c'est en librairie que nos chemins se sont de nouveau croisé et comme j'avais besoin d'une lecture disons pas trop complexe sans être débilitante à ce moment là, mon choix s'est porté sur ce titre. 



Le pitch : 

« Gouvernante : nom féminin. Personne qui gouverne, qui a le pouvoir en main. Tu parles ! C'est le plumeau que j'ai en main, moi. Je suis celle qui repasse les robes sublimes de Madame, celle qui sert les invités de Monsieur. Personne ne me remarque mais dans l'ombre je les étudie, ces drôles d'oiseaux. Au lieu de faire domestique, j'aurais pu travailler au Muséum d'histoire naturelle. » Aristocrates maniaques, héritière hystérique, intégriste passionnée, industriel névrosé, sénateur épicurien. 
Leurs points communs : ils sont riches, très riches, et leur gouvernante c'est Françoise. Après vingt ans d'une carrière silencieuse, la voilà qui raconte sa vie et la leur, avec une réjouissante malice. Des hôtels particuliers de Neuilly aux châteaux du Luberon, elle nous entraîne dans les coulisses de ce théâtre contemporain. Mais quelle mouche a bien pu la piquer ?


Ce que j'en pense : 
 
- Tu voudrais faire quel métier plus tard quand tu seras grand(e) ? 
Les enfants ne répondent que rarement domestique. On peut les comprendre, il y a plus glamour. Ceci dit, la vie n'est pas toujours charmante, ni sexy. Il faut bien gagner sa pitance et on prend ce qui se présente faute de mieux quelques fois. Cette voie, pas choisie de gaité de cœur, réserve bien des surprises, pas toujours agréables (rarement même). 
Expériences véridiques, nous voilà plongé dans le parcours professionnel de notre narratrice qui a évidemment changé toutes les identités pour plus de discrétion. On sourit souvent devant des situations plus ou moins dingues, mais on n'envie guère les protagonistes, surtout Françoise. 

Le style est agréable, on découvre cet envers du décors des riches maisonnées. Ce n'est pas si glorieux. Les ors, les nantis, les manies, les peurs, les méchancetés, tout, vous saurez presque tout. 
Au final, je suis bien dans ma petite vie. 

Un livre instructif, mais qui ne dévoile pas grand chose. Tout juste, on peut penser que le temps s'est figé pour certaines professions. Rien ne semble avoir beaucoup évolué dans ces corps de métier tournés vers le bien-être de nos élites sociales. 
Alors certes, on n'est pas dans du Zola, mais se maintenir la tête droite, hors de l'eau dans ce panier de crabes, faut le faire, avoir les reins solides et les épaules larges. 



Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20