jeudi 25 juin 2009

Le pouvoir des mots --- "La reine des lectrices" d'Alan Bennett - Livre

La lecture, j’ai envie de dire que j’y suis tombée dedans toute petite.
Dès que j’ai pu avoir quelques contacts avec les livres, je m’en suis emparé, je les ai dévorés, les uns après les autres et mon appétit n’a jamais été comblé. Je prie d’ailleurs pour qu’il ne le soit jamais, mais cette éventualité ne me terrifie pas plus que cela car elle si peu probable que je la garde juste en tête histoire de savourer cette chance de pouvoir lire facilement.

« La reine des lectrices » d’Alan Bennett est un ouvrage, parmi tant d’autres, qui aurait presque un petit parfum de people quand y reconnaît sur sa couverture, le sommet du crâne de la reine Elisabeth II, en costume d’apparat.
Cependant, il ne faut pas se fier aux apparences qui sont le plus souvent trompeuses. Je vais d’ailleurs vous servir de guide pour ce récit captivant et surprenant.

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L’auteur, une découverte : (source principale d’information : Evene)

Peu d’informations sur cet auteur que je découvre, mais juste assez pour éveiller en moi l’envie d’en savoir plus et pourquoi pas à travers ses autres œuvres. J’ai tant à découvrir !

Alan Bennett
Dramaturge et scénariste anglais
[Théâtre et Scène]
Né à Leeds le 09 mai 1934

Auteur pour la télévision britannique, Alan Bennett a d'abord commencé sa carrière en tant que comédien.
Diplômé d'Oxford, le jeune homme se voue dans un premier temps à une carrière d'historien du Moyen Age.
En 1968, il publie sa première pièce intitulée « Forty Years on ». Le succès est immédiat.L'auteur publie par la suite « Habeas Corpus , The Old Country » et « Single Spies », pièce créée au National Theater de Londres.
Au cinéma, le scénariste s'inspire de la vie du dramaturge anglais Joe Orton pour écrire le script de « Prick un Your Ears », long-métrage réalisé par Stephen Frears.
En 1993, la BBC diffuse les six monologues de « Talking Heads ». La série télévisée connaît alors un succès triomphal en Grande-Bretagne. Par la suite, « Talking Heads » fait l'objet de nombreuses adaptations théâtrales, notamment en 1993 au théâtre Paris-Villette et en 2009 au théâtre du Rond-Point.
Récemment, il a publié un roman intitulé « La Reine des lectrices » dans lequel il met en scène la dirigeante d'un pays amoureuse de littérature qui oublie ses obligations politiques. Il s’agit là de son quatrième roman publié chez Denoël.
Auteur d'oeuvres autant humoristiques que controversées, Alan Bennett est un réel chroniqueur des moeurs de l'Angleterre d'aujourd' hui. C’est une star en Grande-Bretagne car son succès n’a jamais été démenti depuis plus de vingt ans.

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Le résumé de l’intrigue : (quatrième de couverture)

Que se passerait-il outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté, la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais.
Henry James, les sœurs Brontë, le sulfureux Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'œil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé et so british de Buckingham Palace s'inquiète : du valet de chambre au prince Philip, d'aucuns grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor. C'est en maître de l'humour décalé qu'Alain Bennett a concocté cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.

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Ce que j’en pense :

Un livre petit par la taille, mais délicieux. On prend un grand plaisir à le parcourir du début à la fin. Sa longueur est un atout, on ne peut pas se lasser. C’en est même presque trop court !!! Seulement 174 pages !
On s’identifie assez bien au personnage central même si peu d’entre nous ont du sang royal qui coule dans leurs veines. Non, ce qui va faire le lien, c’est justement cette nouvelle passion dévorante : la lecture, puis l’écriture. On note des similitudes importantes avec notre propre parcours que l’on soit novice ou non en la matière.

La lecture est un loisir certes, mais elle peut être bien plus que cela. Elle vous ouvre des portes insoupçonnées et du coup c'est toute votre vie qui s'en trouve chamboulée.

Il n'y a pas d'âge pour découvrir ce plaisir si simple et peu onéreux pour peu qu'on se donne la peine de se rendre dans la bibliothèque de notre ville ou village. Les échanges qui en découlent sont un autre moyen de prolonger le plaisir avant de poursuivre plus en avant.
Le plus beau témoignage est l’essor des blogs de lecteurs qui fleurissent sur Internet et qui proposent aujourd’hui des avis plus pertinents que ceux de la presse ou des autres médias même spécialisés. Ces auteurs en herbes n’ont pas de comptent à rendre et peuvent donc exprimer leur ressenti sans aucune pression.

Ces généralités sur la lecture sont valables pour toutes et tous, même lorsque l'on se nomme Elisabeth II. Le sang royal n’y change rien. Alan Bennett en parle si bien sans complexe, sans fioriture, sans protocole royal !
En revanche, ce nouveau penchant très prenant n'est pas du goût de tout le monde et des intrigues de cour vont refaire leur apparition jusqu'au dénouement qui pourrait ravir le prince Charles. Mais chut, je ne peux en dire plus !

À glisser dans votre sac de plage, dans votre sac à main ou même dans votre sac à ordinateur pour le dévorer sans modération !

Ma note finale : 17 / 20

jeudi 18 juin 2009

La fin du voyage --- "Révélation" de Stephenie Meyer (tome 4 de la saga "Twilight) - livre




Voilà le moment tant attendu, mais aussi tant redouté : la lecture du dernier volet de la saga littéraire de Stephenie Meyer : « Révélation ».
760 pages que l’on va dévorer aussi sûrement que nos nouveaux amis les loups garous de la meute de Sam avalent des tonnes de nourriture à chacun de leur repas…
En route pour le dénouement !

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L’auteur : (source wikipédia)

Stephenie Meyer (née Morgan le 24 décembre 1973) est une auteur américaine. Elle est l'auteur du best-seller Saga Fascination pour jeunes adultes, qui tourne autour de la relation de la mortelle Bella Swan et du vampire Edward Cullen. Stephenie a vendu plus de 18 millions de copies de la Saga Fascination dans 37 pays, et plus de 8,5 millions de copies uniquement aux Etats-Unis.

Une adaptation cinématographique de Fascination est sortie aux Etats-Unis le 21 novembre 2008, et le 7 janvier 2009 en France. Stephenie est aussi l'auteur du roman de science-fiction pour adultes, Les Âmes Vagabondes.

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L’intrigue :

Bella va s’unir à Edward et ce qui pourrait être un rêve pour tant de personnes, va être au contraire une épreuve pour la jeune fille.
Enfin, c’est ainsi qu’elle va voir les choses, mais l’enchaînement des évènements va faire qu’elle va affirmer ses choix. Elle veut vivre ses rêves quitte sans doute à y perdre la vie.

Des alliés précieux et surprenants, des ennemis redoutables, voire invincibles, une créature qui charme tout le monde et l’amour de sa vie, voilà ce qui va entourer Bella dans cette ultime bataille pour la survie de sa famille.

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Ce que j'en pense :

Ce quatrième et dernier tome de la saga « Twilight » débute doucement. On est assez loin de toute la tension, de la violence des évènements du volume précédent qui avait été particulièrement riche en révélations et rebondissements en tout genre.

Ici on est dans la continuité certes, mais beaucoup de choses se passe plus en douceur même si dans le livre 1 (découpage de ce volume en plusieurs livres), nous sentons les tensions de Bella à propos du mariage et de ce qui va suivre.
Elle a mûri et prend même du plaisir là où elle redoutait de défaillir. Du coup, ces passages qui auraient pu être un peu trop mièvres ou assez dépourvus de saveur, nous entraînent dans une douceur de vivre (de lire plus exactement) qu’il est difficile de réfréner. On ne lâche pas le livre non pas parce que le suspens est intenable, mais tout simplement parce que les sentiments sont beaux, simples et compliqués à la fois. L’amour nous fait rêver et c’est tant mieux car aujourd’hui on est si vite blasé de tout.

Peut-être que le côté rétro d’Edouard y est pour beaucoup. Il est encore tellement emprunt de principes d’un autre âge (qui collent d’ailleurs à l’éducation reçue par l’auteur, Stephenie Meyer). Il est encore plus merveilleux que tous les princes charmants auxquels nous avons presque toutes rêver étant enfants. Il en devient même un peu trop rigide et comme Bella, on aurait pour une fois bien envie de lui mettre une gifle car il gâche certains instants uniques par ses craintes ridicules.
Il se voit tel un monstre alors que même si son cœur s’est arrêté de battre il y a un siècle de cela, il a bien plus d’humanité en lui que dans certains hommes.

« Twilight » ce n’est pas une version améliorée des « arlequins », c’est juste un ton résolument moderne pour une histoire universelle, qui se moque bien des religions, des différences quelqu’elles soient. L’amour n’a pas d’autre saveur que la passion, la fougue, la tendresse, la douceur et le seul plaisir d’être dans les bras et sous les baisers de l’être aimé.
C’est le seul feu qui nous consume que l’on souhaite ne jamais voir ou sentir s’éteindre. D’ailleurs c’est de cet incendie pas toujours volontaire que jaillit l’étincelle de la vie. Tout est donc dit.

Notons quand même un changement important dans le style d’écriture car le narrateur va changer en cours de route.
Jusqu’à présent, nous voyions cette intrigue à travers le récit de Bella. On découvrait en même temps qu’elle les pans parfois complexes de ce monde où les chimères prennent vie. Or, l’intégralité du livre II est confié à Jacob.
Si cela peut se comprendre d’un point de vue disons technique (Bella ne sera pas forcément disponible pour relater les faits qui se déroulent à ce moment précis), le lecteur est un peu déconcerté. J’ai eu un peu de mal à m’y faire, mais au final, j’ai réussi à m’adapter à cette nouvelle vision des choses.

Des lenteurs dans le récit jurent parfois avec des piques d’activités, cependant, comme pour le deuxième tome de la saga, je trouve que cela nous fait mieux ressentir les sentiments, les impressions des protagonistes qui eux aussi sont réduits à l’impuissance, à l’attente interminable et pourtant trop courte du châtiment qui doit frapper la famille Cullen. (Je n’en dirais pas plus).

Le final est presque trop rapide et l’on se retrouve avec pavé terminé en un rien de temps entre les mains.
Entendons nous bien, la fin est une vraie fin qui laisse juste suffisamment d’ouverture pour que notre imagination s’y engouffre (à l’image de ces fans qui prolongent le récit à travers leurs propres écrits : des fanfictions).
Difficile de passer à une autre lecture ensuite tant nous avons vibré avec ces personnages. La magie ne veut pas mourir et nous voulons la prolonger encore.

La grande « Révélation » de ce dernier tome est que nous sommes devenue totalement accro !


Ma note finale : 15 / 20

lundi 8 juin 2009

Une série, oui, mais littéraire ---- "Doggy bag, saison 1" de Philippe Djian (livre)



Ce n’est un pas un secret, je suis une inconditionnelle des séries télévisées. Je suis aussi une amoureuse des livres et j’adore naviguer dans les différents univers qui s’offrent à moi au fil des pages, des titres et des genres.
Concilier ces deux passions n’est plus impossible aujourd’hui car même les auteurs, les écrivains revendiquent leur engouement pour ces formats courts de 42 minutes environ, mais qui sont des bombes narratives !
Philippe Djian ne s’est jamais caché derrière un paravent politiquement correct et il a même eu l’idée d’adapter les codes des séries américaines à la littérature pour ainsi écrire la première série littéraire. Voilà comment est née : « Doggy bag » et voici mes impressions sur cette première saison.

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Qui est l’auteur ? (sources : Evene et perso)

En savoir plus sur l’écrivain, nous donne les codes pour mieux comprendre certaines de ses œuvres.

Né à Paris le 03 juin 1949, Philipe Djian est un auteur contemporain qui à un CV bien rempli.

C'est à l'adolescence que Philippe Djian découvre les auteurs qui lui feront aimer la littérature (auxquels il rend hommage dans « Ardoise »), en même temps que les filles, l'alcool et les nuits blanches.

Il accumule les petits boulots, et commence à écrire les nouvelles de « 50 contre 1 » alors qu'il travaille à un péage. Gallimard lui en refuse la publication, mais le met en contact avec Bernard Barrault, qui le publie.
Suivent alors « Bleu comme l'enfer » et « Zone érogène ». Mais c'est l'adaptation au cinéma de « 37.2 le matin » par Jean-Jacques Beinex qui lui apporte le succès : le roman est traduit en une vingtaine de langues.

Il rencontre alors Stephan Eicher sur un plateau de télévision, dont il devient un des principaux paroliers (pour les titres francophones).
Les années suivantes, Philippe Djian et sa famille s'installent aux Etats-Unis, puis à Florence ; il y écrit « Crocodiles », « Echines », « Lent dehors », puis « Sotos ». C'est avec ce livre, en 1993, que l'auteur rejoint la maison Gallimard. Il retourne alors en France, où il enchaîne les ouvrages ; il rédige notamment une trilogie, « Assassins »(1994), « Criminels » (1997) et « Sainte-Bob » (1998), « Ca, c'est un baiser » (2002), « Frictions » (2003) et « Impuretés » (2005).
Il traduit également de l'Anglais des pièces de théâtre de Martin Crimp (« La Campagne », 2002, « Tendre et cruel », 2004).
En 2005, s'inspirant des séries américaines, il se lance dans l'écriture de « Doggy Bag »(saison 1) qu'il poursuit jusqu'en 2007, année où sort la saison 4. La 6ème et dernière saison sortira en mai 2008.

Romancier, traducteur, parolier et auteur d'une « série littéraire », Philippe Djian fait évoluer sa plume dans tous les genres et c'est à chaque fois une réussite.

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L’intrigue :

Marc et David Sollens, la quarantaine, plutôt sexy, ont tout pour être heureux. À la tête d'un florissant garage de voitures de luxe, leur vie s'écoule avec ses faiblesses, ses accélérations, ses rencontres d'un soir, ses passions et ses tracas. Une routine bien huilée, mais qui fonctionne plutôt pas mal.
Vingt ans plus tôt, les deux frères avaient pourtant faillit s'entre-tuer pour une jeune femme, Édith, qui était disparue comme elle était venue.
Les plaies furent pansées et les deux jeunes gens avaient enterré la hache de guerre. Mais par un beau matin, la belle pointa de nouveau le bout de son nez. Le tremblement de terre qui s’en suivit fut aussi bien psychologique que physique…

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Ce que j’en pense :

C’est le tout premier livre de Philippe Djian que je lis.
J’entends déjà les hurlements de certains ou certaines, mais c’est ainsi. Je l’avoue, je n’ai pas le temps de tout lire et je pioche mes lectures au gré des occasions ou de mes envies. Je suis une sorte de SDF de la littérature car je ne m’impose aucune limite et je pioche ici ou là ce qui me semble intéressant.
Je me suis rapprochée tout naturellement de « Doggy bag » car l’approche de l’auteur était différente de ce que l’on trouve aujourd’hui dans la fiction littéraire.

On est tout de suite pris par les personnages qui apparaissent et nous livrent d’emblée quelques informations sur eux, mais de manière anarchique, hétéroclite. On se demande un peu qui ils sont vraiment, ce qu’ils font ensemble, si leurs liens sont durables ou non, ce qu’il va en ressortir.
On a droit à un formidable chassé-croisé qui ressemble furieusement à ce que l’on peut voir dans les séries américaines justement (style narratif parfait et qui reprend bien le rythme des images d’une saga télévisée). Des petites tranches de vie, des instants volés deci-delà, mais qui mis bout à bout forme un récit digne d’intérêt.

On se perd un peu au début avec tous ces prénoms, ces situations, mais assez vite, on comprend l’organigramme. Je regrette quand même que certains prénoms soient assez semblables (commençant avec le même son, ce qui est gênant en cas de lecture rapide car l’œil doit alors revenir en arrière pour confirmer une première impression). Je suis du genre pénible, mais j’assume totalement.

Le style est concis, le lecteur n’est pas noyé sous des tonnes de détails car l’important, c’est ce que vit le personnage. On a l’essentiel et avec le cadre donné par Philippe Djian, c’est amplement suffisant. On se fait tout seul notre propre série avec comme scénariste Djian.
C’est totalement nouveau et pourtant quand on dévore les pages, on a l’impression que cela tombe sous le sens.

L’intrigue de départ est assez banale, stéréotypée comme pour les séries télévisées d’ailleurs où chaque héros est en réalité un modèle préétabli de ce que notre société actuelle compte comme citoyen lambda. Seulement voilà, en y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit que cette banalité, cette médiocrité cache en réalité un ou des univers plus complexes, attractifs qu’il n’y paraît de prime abord.

Si vous mordez à l’hameçon, vous êtes fichu, vous aller lire cette première saison d’une traite. Un peu comme si vous pouviez enchaîner tous les épisodes de votre série favorite d’un coup.
C’est la réflexion que je m’étais faite après les 50 premières pages, mais ensuite, je ne sais pas, j’ai commencé à me lasser un peu de cet imbroglio.
Certes, il n’y a pas de temps morts, mais la chronologie est difficile à suivre. C’est comme dans une bonne série, mais le fait de tout transposer sur papier change pas mal la donne. Cela demande beaucoup plus d’effort. J’ai remarqué que lorsque j’étais fatiguée, j’avais très vite tendance à m’embrouiller dans les différents protagonistes. Je parvenais à remettre le tout dans l’ordre ensuite, mais je l’avoue, cela m’a gâché un peu le plaisir.


Note finale : 12 / 20