vendredi 27 avril 2018

Une enquête du commissaire aux morts étranges : Le carnaval des vampires d’Olivier Barde-Cabuçon



Le livre :

Une enquête du commissaire aux morts étranges : Le carnaval des vampires d’Olivier Barde-Cabuçon aux éditions Actes sud, collection Actes noirs, 384 pages, 22 € 50.
Publié le 7 mars 2018.



Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec Olivier Barde-Cabuçon et les éditions Actes Sud.
Je suis une fan des récits concoctés par cet écrivain et chaque livre est très attendu à la maison.


Le pitch :

Commissaire aux morts étranges, le chevalier de Volnay a la charge d'élucider les cas de morts les plus mystérieux de la ville de Paris. Mais une affaire précédente l'ayant contraint à fuir la France avec son père et assistant, le moine hérétique, il se réfugie à Venise. Les deux hommes y retrouvent la jeune Violetta, devenue intendante d'un palais vénitien abandonné où de curieux événements se produisent la nuit venue. 
Cependant, des faits bien plus étranges ont cours dans la cité d'ombres et de lumières. Au petit matin, des corps sont découverts vidés de leur sang, et des gens disparaissent. Paniquée, la population profane les cimetières pour brûler des cadavres après leur avoir percé le cœur. Les pouvoirs en place s'inquiètent d'autant plus que le carnaval va débuter... Experte en vampirisme, la belle Maddalena Corvinus en est convaincue : les créatures de la nuit ont envahi la Sérénissime. 
Dans une Venise fantomatique et sa lagune crépusculaire, Olivier Barde-Cabuçon trousse un roman d'atmosphère gothique, original et haletant, et jette ses deux enquêteurs dans leur affaire policière la plus sanglante...



Ce que j’en pense :

Nous en sommes déjà à la septième enquête du commissaire aux morts étranges et c’est toujours avec délectation que je plonge dans ces pages écrites par Olivier Barde-Cabuçon.
Si évidemment, chaque intrigue peut se lire de manière indépendante, je recommanderais vivement à tous nouveaux lecteurs, si cela lui est possible de lire les précédentes aventures du chevalier de Volnay et de son géniteur.
En effet, il est tellement plus agréable d’avoir tous les éléments en tête concernant le parcours de ces deux personnages, mais aussi de bien d’autres qui gravitent autour d’eux car leurs existences sont, un tantinet, mouvementées. Chaque enquête est un petit pan de vie et le laps de temps qui s’est « réellement » écoulé entre la toute première et la dernière est assez court. Par exemple dans ce volet, on est sur une seule semaine riche en émotions.  

Après donc une relative courte absence (quelques semaines), revoilà notre duo d’enquêteurs de retour dans la Sérénissime et comme souvent, ils sont face à des évènements, des faits qui posent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. Incapables de rester comme simples observateurs pour diverses raisons, Volnay et son père Guillaume vont encore devoir affronter des ennemis visibles, d’autres moins et même des êtres surnaturels !?

Je reconnaitrais le style d’Olivier Barde-Cabuçon entre 1000 car il sait parfaitement plonger son lectorat dans un lieu, une époque, une atmosphère jusqu’à lui faire oublier qui il est. Nous ne sommes plus en 2018, nous sommes à Venise, au XVIII ème, deux jours avant le lancement du carnaval et rien ne va plus.
La qualité du travail de recherche fournit en amont par l’auteur se ressent justement dans cette facilité apparente pour s’immerger dans ce roman policier historique de très belle facture. On vit l’intrigue complètement car une foule de détails du quotidien d’alors nous est livrée sans que cela soit pesant. Logique, ce sont des éléments primordiaux qui construisent le décors, l’atmosphère, l’essence même de ce qui va faire que ce livre existe pour de bon.

Les personnages semblent plus tangibles que bien des personnes que l’on peut côtoyer en réalité. Pour moi comme pour bien d’autres lecteurs, ils sont vivants ou l’ont été (même si une infime portion de mon cerveau sait que non). Mêlant protagonistes existants et fictionnels, le récit gagne en crédibilité, en naturel.

Je suis en outre parfaitement d’accord avec Olivier Barde-Cabuçon qui remercie Natalie Shau pour chacune de ses illustrations qui ornent ses couvertures de livre. Leurs univers se marient à merveille et font que l’on ne se lasse jamais de les regarder. Un détail pour certains, un point essentiel pour d’autres.

Plongez-vous dans ce nouvel opus, vous ne devriez pas le regretter et je ne puis que vous encouragez en sus d’aller un jour visiter vraiment celle qui est la plus belle ville du monde à mes yeux : Venise. Le hasard a fait que j’ai justement fait un séjour là-bas après de trop nombreuses années d’abstinence, la magie n’en fut alors que plus grandiose car à l’angle de certaines ruelles, je n’aurai pas été plus surprise que cela de croise le Moine ou bien Violetta, qui sait ?




Et s’il fallait mettre une note : 18 / 20





mercredi 18 avril 2018

François-Joseph et Sissi : le devoir et la rébellion de Jean des Cars




Le livre :

François-Joseph et Sissi : le devoir et la rébellion de Jean des Cars aux éditions Perrin, 544 pages, 25 € 00.
Publié le 2 novembre 2017.



Pourquoi cette lecture :

Je suis de cette génération de femmes qui bien qu’ayant un caractère bien trempé, gardent aussi un côté romantique voir limite nunuche dès que l’on évoque certains patronymes comme celui de Sissi.
Ce livre, rien que dans son titre, a forcément évoqué en moi des choses parfaitement contraires, mais terriblement attirantes. Tel un insecte, j’ai voulu toucher la lumière…



Le pitch :

Pour l'éternité, ils constituent un couple légendaire parmi les plus célèbres de l'histoire. Pour le meilleur et pour le pire, entre quelques joies et d'innombrables tragédies, toutes ancrées dans la mémoire européenne, préludes à la fin d'un monde, celui d'avant 1914, " le monde d'hier " de Stefan Zweig. Etayé sur une nouvelle approche documentaire, cet ouvrage relate l'histoire de ce couple imprévu, donc romanesque. 
Quelle fut leur vie, publique et privée ? Comment fonctionnait cette monarchie conjugale, double elle aussi ? Dans quels domaines furent-ils d'accord ? Savaient-ils la vérité sur la mort de leur seul fils et héritier à Mayerling ? Et cette question simple mais essentielle : se sont-ils réellement aimés à défaut d'être heureux ? De l'union à la cohabitation, des crises à l'entente cordiale, de l'amusement à l'agacement, de l'exaspération à la colère, cette biographie croisée présente le destin exceptionnel de deux têtes couronnées devenues des mythes de leur vivant. 
Celui du " dernier monarque de la vieille école ", amoureux définitif de son épouse fuyante, assassinée par un anarchiste ignorant que sa victime était bien plus révolutionnaire que lui et qu'elle espérait cette délivrance. Une mort qui bouleversa les peuples et laissa son mari inconsolable. Jean des Cars, avec le talent et la finesse qu'on lui connaît, dévoile l'intimité d'un homme de devoir et d'une femme en rébellion.



Ce que j’en pense :

Ce livre n’est pas un roman, mais on le lit tout aussi facilement.
Il se veut être un ouvrage sérieux, de référence, avec des codes et des aspects peu ludiques, presque académique, avec de nombreuses et belles illustrations tout au long du propos de l’auteur qui dresse là presque une double biographie en parallèle. Cet angle d’approche me semble d’ailleurs assez pertinent à la vue des deux personnalités en question. La destinée de l’un étant tellement imbriqué dans celle de l’autre.

J’ai apprécié cette lecture qui m’a permis d’approfondir mes connaissances historiques et biographiques du couple impérial.
J’ai trouvé que c’était un excellent livre de vulgarisation (ceci n’étant absolument pas péjoratif), complet et magnifiquement illustré pour un tarif très correct. L’édition est plus que satisfaisante. Il manque peu de choses pour basculer dans le beau livre.
Les sources sont sérieuses et la bibliographie bien étayée. L’historienne de formation que je suis est pleinement satisfaite sur ce point aussi car cela permet d’aller plus loin si on le souhaite facilement.

Une lecture qui ravira celles qui ont envie de découvrir la véritable Sissi (qui est largement aussi romanesque que son homologue de fiction cinématographique), mais qui pourra plaire à un autre lectorat moins fleur bleue.




Et s’il fallait mettre une note : 13 / 20



mercredi 4 avril 2018

Reine d’Egypte tome 3 de Chie Inudho



Le livre :

Reine d’Egypte tome 3 de Chie Inudho aux éditions Ki-oon, 360 pages,  7 € 90.
Publié le 1é octobre 2017.



Pourquoi cette lecture :

J’avais très envie de poursuivre la découverte de cette saga, tout simplement.



Le pitch :

Parti en campagne à la frontière du royaume de Koush, Thoutmosis Ier reçoit une blessure fatale ! Ivre de vengeance, son fils fait exécuter les prisonniers ennemis de la manière la plus sanglante qui soit et néglige ses devoirs de pharaon... Hatchepsout, qui tente de prendre en main les affaires de l'empire, se rend plus que jamais compte de son impuissance. Mais sa rencontre avec Senmout, le nouveau scribe, va tout changer : devenu son allié, l'homme lui jure de la servir avec loyauté. 
A ses côtés, la jeune reine part inspecter le chantier de Karnak, sans savoir qu'à la cour des intrigues se tissent... L'Egypte ancienne revisitée, à travers les yeux d'Hatchepsout, la première grande reine de l'histoire de l'humanité ! Reine d'Egypte n'est pas seulement un régal pour les yeux, c'est aussi une fresque historique minutieusement documentée sur le combat d'une femme trop libre pour son époque. 
Son charisme, son intelligence et sa volonté sans faille sont ses meilleurs atouts, mais suffiront-ils à provoquer une révolution au pays des dieux ?



Ce que j’en pense :

La saga s’étoffe, les protagonistes prennent de plus en plus d’ampleur et dans les rouages du pouvoir tous les coups sont permis pour parvenir à ses fins. Ce n’est souvent pas glorieux, ni gage de grandeur d’âme, mais les plus bas instincts s’en satisfont. L’Histoire est remplie de faits de ce genre. C’est cyclique et d’ailleurs avec ce troisième volume, nous arrivons à la fin d’une période, un tournant politique qui pourrait être majeur, mais je n’en dirais pas beaucoup plus pour ne pas tout révéler à celles et ceux qui ne seraient pas vraiment versés en Histoire Antique.

Ce manga n’est pas véritablement un cours d’Histoire, mais avec son supplément toujours drôle et  bien pensé, il y a moyen de se cultiver tout en se divertissant. Et puis, même en simplifiant énormément les choses, l’intrigue donne aux lecteurs des bases disons réalistes pour la plupart et qui peuvent permettre d’appréhender l’essentiel.
La culture est comme la construction de grands édifices, elle se fait par strates et par étapes. Même les plus simples ne sont pourtant pas à renier et la fiction n’est pas dénuée d’intérêts.

Graphiquement, ce tome est toujours aussi agréable.
Historiquement, c’est un virage.
Pour l’instant, c’est le meilleur tome de la saga que j’ai lu.




Et s’il fallait mettre une note : 15 / 20