mardi 30 mai 2023

Grand Louis, tome 1 : Le marcassin de Louis de la Taille


 

Le pitch : 

 

Louis et sa compagne peinent à se trouver de l'espace entre leur job et leurs trois enfants. Mais c'est encore pire lorsque que des animaux sauvages envahissent soudain Paris... dont un marcassin qui s'incruste chez eux. Une vraie pandémie de grosses bébêtes ! Obligée de se confiner, la famille va devoir apprivoiser ce drôle de vivre ensemble, alors que dehors cerfs et blaireaux prennent calmement le contrôle de la capitale...
Une fable confinée, poétique et décalée, premier tome d'une tendre chronique familiale réalisée par Louis de La Taille.

 

 

 

Ce que j’en pense : 

 

On a toutes et tous envie d’oublier les histoires de pandémies, de confinement et autres parce qu’il faut bien le dire, vivre pleinement, c’est le plus important. Néanmoins, avec ce premier tome de bande dessinée, on accepte de replonger dans une ambiance qui n’est pas sans nous rappeler des situations vécues, il n’y a pas si longtemps… A quelques détails près qui n’en sont plus, je vous l’accorde. 

Alors oui, on oublie les virus pour passer du côté des animaux plus ou moins gros, plus ou moins crédibles pour envahir la capitale et en prendre possession. Les habitants ont pris la fuite ou se terre chez eux. 

 

Le graphisme est sympa, mais j’avoue que j’ai trouvé les animaux plus réussis que les humains (un peu trop simple, limite caricaturale par rapport justement aux premiers cités). Les couleurs sont intéressantes et collent bien au récit. Aucun problème. 

Les situations du quotidien sont bien rendues et je pense qu’il y a du vécu là-dessous. 

Après on sent un message plus profond qui se met en place en toile de fond. Franchement, si croiser un lynx en pleine ville peut être hyper perturbant, voir inquiétant car c’est impressionnant, il faut savoir que cet animal est très difficile à observer dans son habitat naturel donc… Mais avoir peur de cervidés ? Il y a un décalage entre les urbains et la Nature qui n’est certes pas douce, ni tendre, mais… 

 

J’ai apprécié cette mise en bouche sans pour autant dire que c’est un grand coup de cœur. La suite me surprendra peut-être et ce sera avec plaisir. 




La femme de chambre de Nita Prose


 

Le pitch : 

 

« Je suis votre femme de chambre. J’en sais tellement sur vous. Mais en fin de compte, vous : que savez-vous vraiment de moi ? »

Bienvenue au prestigieux hôtel Regency Grand, avec ses tapis de velours rouge, ses dorures et ses employés plus rocambolesques les uns que les autres. La jeune Molly, discrète, solitaire et zélée, y travaille comme femme de chambre et en connaît tous les recoins.

Un jour, elle trouve la richissime Mme Black dans sa suite, paniquée, aux côtés du corps sans vie de son mari – une pagaille bien compliquée à ordonner. Mêlée malgré elle à cette étrange affaire de meurtre, Molly mène l’enquête, aidée de quelques précieux collègues et amis. Elle va alors découvrir que, derrière la magnifique façade, le Regency Grand cache bien des secrets.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Molly est une jeune fille de 25 ans, femme de chambre au Regency Grand, donc une personne invisible aux yeux du grand monde, voir même de ses collègues. 

Des amis ? C’est peu dire qu’elle est isolée car elle n’en n’a pas vraiment et en plus, elle a perdu ce qui lui restait de famille, sa grand-mère, il y a quelques mois. C’est pourtant elle qui va nous raconter toute l’affaire à travers son prisme que l’on sent très rapidement biaisé par un trouble du spectre autistique non diagnostiqué et non évoqué clairement par l’auteur, mais pour moi, cela ne fait aucun doute. C’est un peu ennuyeux car pour qui ne connaît rien à ces particularismes, le personnage de Molly peut paraître clairement stupide dans certaines situations, décalée, voir avec « l’électricité, mais pas à tous les étages ». Je trouve dommage de ne pas être aller jusqu’au bout de l’idée. Cela dessert le personnage, décontenance certains lecteurs et c’était pourtant une très bonne idée. 

 

Je ne sais pas si la version livre classique n’est pas un plus pour ce cas car en version audio, Molly peut vite devenir agaçante. J’avoue que la lectrice n’est pas mauvaise du tout (elle fait très bien la voix de la grand-mère qui trotte dans la tête de Molly), mais certaines situations narrées m’étaient insupportables. Le côté spécial de Molly fait que l’on peut avoir envie de la secouer ou au contraire de la prendre sous son aile. Sa façon de voir les choses est déroutante pour le plus grand nombre alors qu’elle est parfaitement logique. 

L’intrigue passe un peu trop au second plan par moment également et je n’ai pas souvent eu l’impression d’être dans un ouvrage policier, mais une adaptation bien pensée à l’écran pourrait être réussie car elle imposerait certainement un autre rythme narratif et un côté visuel à certaines scènes.

 

En résumé, de bonnes idées, de bonnes intentions, mais il aurait été encore plus intéressant de clarifier certains faits pour en faire un excellent bouquin (audio ou non). 




mercredi 24 mai 2023

Harry Dickson, tome 1 : Mystères de Jean Ray


 

Le pitch : 

 

Londres, prison de Hammersmith. Baltimore Harmon, un condamné à mort, est exécuté à l'aide d'un étrange prototype de chaise électrique. Le tout sous le discret regard de la romancière Delphina Cruyshank, qui observe la scène au télescope depuis une luxueuse tour, accessible à elle seule. Le premier va s'échapper à la suite de son exécution. Alors que la seconde va disparaître de ses appartements... Entre mystère, chambre close et surnaturel, la journée d'Harry Dickson s'annonce compliquée...

 



 

Ce que j’en pense : 

 

Harry Dickson est le Sherlock Holmes américain. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est affirmé sur chacun des fascicules des premières publications (178 en tout) de l’œuvre de Jean Ray qui lui-même avait repris le personnage. 

De fait, Harry Dickson possède un physique qui n’est pas sans rappeler son homologue détective, mais je le trouve peut-être plus athlétique. Changement d’époque aussi qui explique cette impression certainement car nous sommes dans les années trente. Il y a aussi ses déductions, ses méthodes… Notons encore qu’il vit au 111 B Backer Street… On est très proche du 221 B Backer Street. Et puis, il y a une gouvernante, un inspecteur de Scotland Yard, le jeune Tom Wills, son acolyte.

Bref, on a tout pour les fans du genre.

 

Cette nouvelle adaptation en bande dessinée assez classique n’est pas à dénigrer. 

Je n’ai pas noté de révolution dans le traitement du sujet. 

Les graphismes me font penser à « Black et Mortimer ». Les couleurs sont toujours celles d’espaces sombres, mystérieux, peu accueillants… Bref assez stéréotypés, mais qui collent à l’ambiance du récit. 

L’intrigue est rétro, surprenante car certains rebondissements sont assez peu crédibles, mais qu’importe, on se laisse entrainer car l’ensemble est de bonne facture et assez fidèle à l’univers de Dickson. 

Mystéras n’est pas le Fantomas de mon enfance, mais il y a ce kitch que l’on aime retrouver. 

A voir pour la suite car nous n’en sommes qu’au premier volet. 

 

 




mardi 23 mai 2023

Tremblez de McSkyz


 


Le pitch : 

 

Quatre amis assassinés au bord d’un lac en Finlande, une famille de fermiers tuée en France, une jeune maman torturée en Grèce, une adolescente disparue en Australie…

Les histoires que vous allez lire sont toutes vraies et ont fait les gros titres des journaux ces dernières années. Pour chacune, découvrez-le déroulé des faits et de l’enquête, la psychologie des protagonistes, les débats pendant les procès et des focus sur les avancées de la criminologie.

Comme il le fait si bien sur sa chaîne YouTube, McSkyz nous tient en haleine au fil de ces 10 affaires de true crime françaises et internationales, ultra documentées et racontées comme si vous les viviez en direct.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Je l’avoue sans peine, je fais partie de ces personnes qui sont fascinées depuis toujours par les affaires criminelles. Ces faits divers, le plus souvent atroces car perpétrés par des gens très ordinaires, comme vous, comme moi. Je mets un peu à part les serial killer et autres affaires plus particulières.

Avant nous avions Pierre Bellemare (oui, les plus jeunes ne savent certainement même pas de qui je parle), puis Christophe Hondelatte qui continue d’ailleurs. Et d’autres podcasteurs et youtubeurs qui se sont lancés avec plus ou moins de succès. McSkyz est ceux-là. Je l’ai découvert avec plaisir avec ce livre audio qui nous fait faire le tour du monde avec dix affaires que je ne connaissais pas.

 

Belle découverte aussi car effectivement chaque histoire est bien documentée, mais aussi bien racontée. McSkyz nous livre aussi par petites touches ses impressions personnelles, certains de ses ressentis et donc cela crée une certaine connivence, empathie plus grande. 

Excellente diction, bonne organisation pour la narration (il suit un schéma logique quasiment identique pour chaque affaire). On n’est jamais perdu et au final, on est troublé par ces cas dont certains sont à ce jour encore non résolus. 

 

Je pense que je vais aller découvrir ce qu’il fait sur sa chaine YouTube car l’expérience Audio-livre fut un réel plaisir. 

 


mardi 16 mai 2023

Dans mon obscurité de Valentin Musso


 

Le pitch : 

 

Et s’il fallait affronter l’obscurité pour trouver sa vraie lumière ?
Ludivine, une lycéenne de 17 ans, tombe amoureuse pour la première fois de sa vie. Mais le garçon étrange et secret qui l’attire fait peser sur elle un danger dont elle est loin de se douter.
Emma, correctrice de 24 ans, mène une vie bien réglée. Jusqu’au jour où des événements étranges viennent bouleverser son quotidien et la plonger dans la terreur. Quelqu’un la harcèle-t-il ?
Ou la solitude et les lourdes épreuves qu’elle a traversées la font-elles sombrer dans la paranoïa ?
Zora, 34 ans, travaille à l’unité des affaires non résolues de la Brigade criminelle de Paris. Dans le dos de ses supérieurs, elle prend le risque de rouvrir un vieux dossier portant sur une disparition inquiétante. Ses recherches officieuses vont la conduire dans sa ville natale, où elle mettra au jour une terrible vérité…
Trois femmes unies par un lien secret, qui devront se battre pour faire face à une menace invisible.
Dans ce roman aux rebondissements plus inattendus les uns que les autres, Valentin Musso tisse un suspense psychologique implacable et nous manipule jusqu’aux dernières pages.

 

 

Ce que j’en pense : 

 

Si un auteur arrive à vous faire sentir proche de l’un ou de plusieurs de ses protagonistes alors la partie est presque gagnée. Je dis presque car évidemment, il y a d’autres facteurs qu’il faudra maintenir dans le vert afin que l’expérience soit concluante. Donc sur ce premier point, Valentin Musso a marqué des points. 

Si je ne suis plus lycéenne depuis très longtemps, j’ai une fille qui l’est encore et donc je me projette assez bien. 

Si je ne suis pas déficiente visuelle et plus âgée qu’Emma, certaines de ses craintes/failles ne me sont pas totalement étrangères. 

Si je ne suis pas enquêtrice, Zora ne me laisse pas de marbre non plus. Son arrivée plus tardive dans l’intrigue va donner encore un petit coup d’accélérateur que j’ai apprécié. Casser les rythmes de narration donne du peps au texte. 

Bref, trois femmes différentes, mais dans lesquelles la lectrice que je suis trouve des aspérités auxquelles je puis me raccrocher. 

 

Style simple en apparence, les pages défilent assez vite et bien. On aurait peut-être pu condenser encore quelques menus détails pour gagner en intensité, mais c’est chipoter un peu. 

 

Il faudra aller vraiment au bout de sa lecture pour tout comprendre et être surpris. C’est de plus en plus rare et j’aime cette sensation de ne pas avoir tout deviné depuis le début ou presque. 

Pas de révolution littéraire néanmoins. C’est juste bien fait, bien pensé, bien construit. Et c’est déjà très bien. 




lundi 8 mai 2023

La sage-femme du roi d'Adeline Laffite et Hervé Duphot


 

Le pitch : 

 

Au siècle des lumières, Angélique du Coudray, sage-femme à plus d'un titre, écrit un Abrégé de l'Art de l'accouchement et conçoit une « machine » aussi efficace qu'inattendue pour transmettre ses précieuses connaissances...

Sage-femme au XVIIIe siècle, Angélique du Coudray a révolutionné l'enseignement de son Art. Jusqu'à cette époque, les morts en couche étaient monnaie courante. Afin de résoudre ce problème de santé publique, elle mit au point une méthode pédagogique innovante qui lui permit de former nombre de sages-femmes mais aussi des chirurgiens, aussi peu experts en obstétrique que les matrones, aux pratiques superstitieuses...

 


 

Ce que j’en pense : 

 

Aujourd’hui accoucher n’est plus synonyme de gros risques à quelques exceptions médicales prés en générale bien identifiées et gérées par nos praticiens. Mais longtemps, mettre au monde un enfant était presque jouer sa vie à la roulette russe. 

Madame de Coudray fait partie de ces femmes qui ont aidé à ce que de nos jours c’est une formalité si j’ose dire au point que l’on critique régulièrement que ce soit devenu trop médicalisé parfois. Mais ceci est un autre débat. 

 

Dans cette bande dessinée de très belle facture, nous suivons la vie de Madame de Coudray. 

Le scénario est sans grande fioritures, mais le propos ne s’y prêtait guère je trouve donc tant mieux. Le choix de la narration fut classique et linéaire, mais au moins, on y gagne en clarté à défaut de fantaisie. 

 

Une belle documentation a dû être faite en amont. On a un beau tableau de la situation à Paris et en province. On saisit aussi toutes les idées préconçues par les différentes couches de la population et les corps de métiers, les penseurs d’alors. 

 

Une lecture agréable, instructive et fort bien illustrée.

A lire et faire lire. 





SHerlock Holmes et les mystères de Londres, tome 1 de Jean-Pierre Pécau, Michel Suro et Scarlett

 



Le pitch : 

Une nouvelle série constituée de récits apocryphes qui, pour la première fois, reflètent la véritable personnalité de Holmes qui fut un véritable anarchiste, ne respectant rien ni personne. Le premier Holmes politique !

Une jeune fille est retrouvée morte, noyée dans la Tamise. Elle porte un masque étrange sur le visage. Aussitôt, les autorités pensent à la communauté jamaïcaine de l'East End, mais le célèbre détective n'est pas d'accord. Pour étayer ses dires, il va faire appel à Felix Fénéon, spécialiste des masques anciens, mais qui est poursuivi pour avoir posé une bombe dans un restaurant parisien !





Ce que j'en pense : 

Une nouvelle bande dessinée avec pour protagonistes principaux Sherlock Holmes et son compagnon d’enquêtes, le Docteur Watson. A priori rien de très novateur et pourtant, ce premier tome devrait ravir les amateurs du genre. 


Outre un graphisme soigné, au tracé précis, au rythme parfois nerveux, l’intrigue est intéressante, inédite et sordide à souhait avec une ribambelle de guest de l’époque. 


Belle recherche historique pour intégrer en sus des faits, des affaires du moment.


On ne connaitra pas le dénouement de cette affaire dans ce premier tome donc vivement la suite que j’espère dans la même veine car j’ai été conquise.