lundi 30 novembre 2009

Les lames reprennent du service --- "L'alchimiste des ombres" de Pierre Pevel


La Fantasy est en train de grignoter de plus en plus de place sur les étals de nos libraires. Je ne peux que m’en réjouir, même si au premier abord, ce n’est pas mon style de littérature préféré. Cependant, quand le talent est présent, si la plume est légère et sait nous mener sur des sentiers alors inconnus, pourquoi bouder notre plaisir ?

« L’alchimiste des ombres » est le second volet des aventures des « Lames du cardinal » de Pierre Pevel et vu comme j’avais apprécié cette entrée en la matière, je n’ai pas pu résister à ce nouveau chant des sirènes de la tentation.

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L’auteur :

Pierre Pevel, né en 1968, est l’un des meilleurs écrivains de Fantasy français.
Auteur de 7 romans, il a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2002 pour « Les Ombres de Wielstadt » et le prix Imaginales 2005 pour « L’élixir d’oubli ».

Avec une verve et un talent dignes des plus grandes heures du feuilleton romanesque de cape et d’épée, il s’approprie avec bonheur les codes de deux genres littéraires dans ce roman d’aventure et de Fantasy épique.

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L’intrigue :

Paris, 1633. Les dragons menacent le royaume.
Surgis de la nuit des temps, ils sont avides de pouvoir et décidés à restaurer leur règne absolu. Usant de sorcellerie, ils ont pris apparence humaine et créé une puissante société secrète, la Griffe noire, qui conspire déjà dans les plus grandes cours d'Europe.

Pour déjouer leurs sinistres complots, Richelieu a reformé son unité d'élite, une compagnie clandestine d'aventuriers et de duellistes rivalisant de courage, d'élégance et d'astuce. Six hommes et une femme aux talents exceptionnels prêts à braver tous les dangers et à risquer leur vie pour la Couronne : les Lames du Cardinal.

Mais alors qu'ils ont rendez-vous, par une nuit d'orage, avec une espionne italienne aussi belle que dangereuse qui prétend détenir les clés d'un complot à venir, ils sont loin d'imaginer l'ampleur de la tragédie qui va s'abattre sur la France et les obliger à affronter leur plus terrible adversaire : l'Alchimiste des ombres...

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Ce que j’en pense :

On peut lire indépendamment les deux volets de ce début de saga, mais les avoir lu dans le bon ordre est indéniablement un plus pour la compréhension de certains détails.

J’ai noté que Pierre Pevel souhaitait toujours faire de réguliers clins d’œil à ses « maîtres » littéraires et l’on retrouve des apparitions de personnages connus et rencontrés dans d’autres ouvrages que nous ne vous ferons pas l’affront de présenter.
D’Artagnan compte parmi eux. C’est juste épisodique, mais je trouve que cela donne plus de poids, de valeur à l’aventure que nous découvrons au fil des pages de ce nouvel opus.

Le style général est facile à décrypter et l’ensemble est fort agréable à lire.
Les actions sont très bien décrites. On ne peine absolument pas à imaginer les combats, les duels et autres moments où nos nerfs sont mis à rudes épreuves.
Quelques répétitions ici ou là parsèment un peu ce texte, mais elles ne sont pas gênantes. Elles peuvent même rendre service parfois. Cependant, il est vrai que lorsque l’on est captivé par sa lecture, on n’a pas envie de perdre du temps avec des redites. (Oui je ne suis pas du genre patiente, mais lors de mes lectures, surtout quand elles sont excellentes).

Comme dans le premier tome, l'auteur a recours à de courts chapitres souvent entrecoupés d'ellipses et parfois même clos par des cliffhangers. Cela fait très analyse de séries, mais il est vrai que le style même de Pierre Pevel a quelque chose qui favorise nettement notre imagination et des images très nettes viennent danser devant nos yeux. Le découpage du texte n’est pas fait au hasard et il impose un rythme à cette syntaxe qui elle-même ne faiblit à aucun moment.

L’art de Pierre Pevel trouve son apogée dans les descriptions des décors qui sont précises, mais jamais ennuyeuses et dans sa capacité qu’il a de nous faire croire sans difficulté à une histoire se déroulant en plein XVIIe siècle, mais réécrite avec les dragons.
Je suis historienne de formation donc je suis un petit plus difficile à duper, mais cela est si bien fait que cela semble logique, impensable autrement.

Les protagonistes ne nous ont pas encore livrés tous leurs secrets, loin s’en faut d’ailleurs. On est intrigués par ces Lames qui se complètent si bien, mais qui sont si différentes au fond. C’est sans doute ce qui fait leur force. La magie de l’écriture les réunie pour notre plus grand plaisir et fait en sorte que tout s’emboîte à merveille.

Comme dans le tome précédent, le suspens monte au fil des pages. Il y a beaucoup de surprises. Certains comploteurs sont en réalités d’autres victimes, mais chut, je ne vais pas en dire plus !
Les éléments de cette nouvelle intrigue sont complexes, retords, mais propices aux rebondissements qui offrent de nombreuses perspectives pour les prochains volumes qui ne manqueront pas de paraître un jour. (Oui, on le souhaite même ardemment !)
Le final ne laisse que peu de doutes à ce sujet.

En lisant certains passages de ces nouvelles aventures des Lames du Cardinal, je n’ai pu m’empêcher de penser à un film que j’ai eu l’occasion d’analyser très en détail à l’université : « Paris brûle-t-il ? ». Cela m’avait permis d’en découvrir moult détails et de pouvoir faire ce parallèle. Vous comprendrez pourquoi en lisant bien sûr ce livre.

Si j’avais déjà apprécié le premier opus de cette saga, j’avoue que ce second volume ne m’a pas déçu, bien au contraire. Je l’ai sans doute préféré au premier (ce qui me semblait impossible) et je suis déjà très impatiente de lire la suite.
Je pense que je vais rechercher des informations à ce sujet car quand on aime, on ne compte pas, mais quand même !

Ma note finale : 18 / 20

vendredi 27 novembre 2009

Le bonheur retrouvé --- "365 méditations quotidiennes du Dalaï-Lama"


Je suis tout sauf une personne zen. Je sais bien qu’il faudrait que je le sois bien plus, mais c’est contre ma nature. Cependant, j’essaie d’y tendre un peu plus chaque jour. Je vous assure qu’il y a du travail et qu’une vie n’y suffira pas.

Mes moments de détente sont souvent liés à mes temps de lectures. J’ai donc, lors d’un de mes passages en bibliothèque, décidé de rendre une petite visite aux nombreux titres disponibles au rayon philosophie - religion.
C’est là que je suis tombée nez à nez avec « 365 méditations quotidiennes du Dalaï-Lama ».

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L’auteur : (sources Wikipédia)

Le dalaï-lama est reconnu par les Tibétains comme le plus haut chef spirituel du Tibet et la réincarnation du bouddha de la compassion ; il est devenu le chef temporel (politique) du gouvernement du Tibet depuis le XVIIe siècle jusqu'à la première moitié du XXe siècle, puis chef de l'Administration centrale tibétaine encore à ce jour.

Tenzin Gyatso, né Lhamo Dhondrub le 6 juillet 1935 à Taktser au Tibet, est le 14e dalaï-lama, et le chef du Gouvernement tibétain en exil.

Moine bouddhiste de l'école Gelugpa, il est intronisé lors de l'intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951).
En 1959, il s'exile en Inde pour créer le gouvernement tibétain en exil, qu'il dirige depuis. Vivant actuellement à Dharamsala, il est considéré par l'Administration centrale tibétaine comme le plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain. Il plaide pour l'indépendance du Tibet jusqu'en 1973, puis pour l'autonomie réelle de l'ensemble du Tibet à l'intérieur de la Chine.
Selon le Comité Nobel pour la Paix et d'autres, il a constamment œuvré à la résolution du conflit sino-tibétain par la non-violence et reçoit à ce titre le prix Nobel de la paix en 1989.

Il est souvent invité par des centres bouddhistes, des institutions ou des personnalités, et effectue de nombreux voyages à travers le monde pour enseigner le bouddhisme tibétain, et diffuser un message de paix et de non-violence.
En mai 2008, le Time le classe premier sur sa liste des cent personnes les plus influentes au monde.

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L’intrigue :

Le Dalaï-Lama propose, pour chaque jour de l’année, une méditation inspirée et ouverte sur le monde. Quel que soit son âge ou sa condition sociale, chacun y trouve la nourriture spirituelle qui élève l’âme et donne de l’espoir.

C’est comme si Sa Sainteté avait la clef de nos cœurs. Pour lui, le quotidien n’est pas une banalité, puisque c’est le vôtre, le nôtre, celui des milliards d’individus qui, aux quatre coins du globe, forment l’Humanité.

Pour lui, le cœur de chaque homme, de chaque femme, de chaque enfant, renferme un trésor caché qui, tel un lotus, ne demande qu’à s’ouvrir pour libérer une lumière, et éclairer la vie ; afin que tel un fleuve lent et harmonieux, elle s’écoule au fil des jours vers un océan de plénitude et de bonheur.

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Ce que j’en pense :

Comme j’avais emprunté mon ouvrage dans une médiathèque, il est clair que je n’ai lu qu’une seule méditation par jour. Il m’a fallu accélérer un peu le rythme, mais j’ai quand même pris mon temps et j’ai apprécié chaque aparté avec le Dalaï-Lama.

Je précise tout de suite que je ne suis pas bouddhiste, je suis même sans religion, mais j’aime parfois lire des textes ou écouter les paroles pleines de sens de certaines personnes ayant la foi, leur foi. Point n’est besoin d’être converti pour y découvrir des vérités qui sont accessibles à tout le monde.
Le Dalaï-Lama n’exclut personne dans ses réflexions, on ne se sent jamais écarté, bien au contraire, il prend soin de démontrer que nous pouvons tous apporter quelque chose de bon à l’humanité.

Le style est fluide, on a l’impression d’un échange véritable avec le Dalaï-Lama. Il écrit, nous parle avec une simplicité qui abolie les distances, les différences d’âges, d’origines, de croyances, de sexe, et que sais-je encore. Il se met à notre hauteur et ne cesse de proclamer notre égalité. Cette dernière peut nous permettre à tous de parvenir à faire du bien autour de nous et donc à être plus heureux.

On peut toujours dire qu’il enfonce des portes ouvertes.
C’est parfois vrai, mais cela reste utile car ces éléments ne sont jamais trop mis en avant. Il est bon de se rappeler l’essentiel.

Beaucoup de ces méditations quotidiennes s’enchaînent les unes aux autres ce qui ne gène absolument pas pour une lecture plus en continue de cet ouvrage.
Ces textes courts donnent des exemples assez précis, on peut aisément se reconnaître. On est donc vite interpellé et ces phrases tournent un peu dans nos esprits. Ce n’est peut-être pas réellement de la méditation, mais au moins on y réfléchit un peu plus.

Ce livre m’a fait du bien pendant sa lecture, mais aussi après.
Je ne suis pas devenue zen, mais il m’a apaisé en quelque sorte. Il m’a permis d’assurer mes prises de positions actuelles. Je sais donc que je prends le bon chemin, il me faut maintenir le bon cap maintenant.
Il paraît que c’est à la portée de tous…

Ma note finale : 18 / 20

mercredi 25 novembre 2009

Challenge Pierre Bottero


Un auteur qui disparaît de manière aussi brutale, cela ne peut pas laisser indifférent un lecteur.

Point n’est besoin de l’avoir lu, ni même d’apprécier le genre dans lequel ce dernier exerçait le talent de sa plume. Il suffit juste de se dire que la vie est parfois injuste, cruelle et qu’il faut que ceux qui restent n’oublie pas ceux qui sont partis bien trop tôt.

Pierre Bottero, je ne le connaissais que de nom, de réputation, mais je me disais toujours que j’avais le temps de lire ses œuvres dont j’entendais toujours dire le plus grand bien.
Aujourd’hui, il n’est plus, mais il a laissé derrière lui un héritage.

Je compte bien lui rendre hommage en participant à ce challenge littéraire. Vous trouverez tous les renseignements utiles à cette adresse : Challenge Pierre Bottero.

lundi 23 novembre 2009

Cet été là --- "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan


Il est de nombreux auteurs connus et reconnus que je n’ai pas encore eu le courage ou l’opportunité d’aborder. Je crois sincèrement qu’il faut être prêt pour accueillir la prose d’un écrivain dans notre giron personnel.
Cela commence par l’envie de se plonger dans un univers nouveau, où tout nous est étranger, très différent de ce que l’on côtoie d’ordinaire, troublant parfois et pas si facile d’accès que cela. Mais la condition ultime pour lire sereinement ces ouvrages, c’est notre capacité à aborder des conceptions innovantes. Il faut être prêt à les découvrir au fil de ces mots qui s’enchaînent avec une logique qui n’est pas la nôtre.
Cela peut être très plaisant, mais également déstabilisant car il est si agréable de camper sur ses positions, ses certitudes. L’inconnu, l’étranger, c’est dérangeant. On perd ses repères si rassurants.

Françoise Sagan n’aimait rien de moins que tout ce qui était convenu (du moins en apparence) et ce premier ouvrage allait faire couler beaucoup d’encre.
Cela ne pouvait que titiller agréablement ma curiosité.
Une attente imprévue et un passage à la FNAC la plus proche ont fait que cette volonté de découvrir plus avant la plume de cette femme hors norme a été possible.

Avec « Bonjour tristesse », disponible aujourd’hui chez Pocket pour une somme modique, Françoise Sagan connaît un succès immédiat et ce livre sera l’un des " best-seller " de l’année 1954. Elle a alors 18-19 ans. N’est-ce pas l’âge de la jeunesse éternelle, celle que l’on garde à jamais tout au fond de son cœur ?

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L’auteur : (Sources Evene)

Françoise Sagan,
Écrivain française,
Née à Carjac le 21 juin 1935,
Décédée à Honfleur le 24 Septembre 2004.

Issue d'une famille de la grande bourgeoisie, Françoise Quoirez, dite Sagan, passe une enfance épargnée par les pénuries de la Seconde Guerre mondiale.
Les années défilent et le triomphe se profile grâce à son roman « Bonjour tristesse » écrit à l'âge de 18 ans. Bien que le public et la critique soient séduits, cette oeuvre suscite la polémique. Traitant du désir sexuel d'un point de vue féminin, ses formules sont quelque peu acerbes.
Françoise Sagan adopte par la suite un style de vie des plus décalés, tant sur le plan de l'avoir que de l'être. Ses oeuvres s'en inspirent et mettent en exergue l'ennui et la fuite dans l'alcool. Elle incarne une insolence et une fraîcheur qui ne peuvent que choquer les étouffantes années 1950.

Tentée par la scène, elle s'essaye à quelques pièces de théâtre : « Un château en Suède », « La Robe mauve de Valentine », « L’Excès contraire »...

Malgré le succès de ses oeuvres, elle ne reçoit que peu de prix littéraires, mais se voit tout de même décerner en 1985 le prix Monaco, qui vient saluer l'ensemble de son oeuvre.

Si l'on peut toujours discuter de sa place dans le panthéon littéraire, Françoise Sagan était avant tout un être vrai et libre. Elle restera dans l'histoire comme un personnage, sans doute plus important que ses livres, un mythe dont la notoriété dépasse les frontières de l'Hexagone, le totem d'une époque faite de liberté et d'insouciance.

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L’intrigue :

La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux.

La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare. C'était l'été 1954.

On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un "charmant petit monstre" qui allait faire scandale. La deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.

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Ce que j’en pense :

« Bonjour tristesse » est une première œuvre, mais déjà cet ouvrage contient tous les thèmes chers à Françoise Sagan : la vie facile, les voitures rapides, les villas bourgeoises, le soleil, un mélange de cynisme, de sensualité, d’indifférence et d’oisiveté. Ne connaissant pas cet auteur, je me jette dans ces lignes sans aucune idée préconçue.

Nous voilà donc plongés dans un été comme tant d’autres, chaud, avec la fraîcheur relative des eaux de la Méditerranée face aux pinèdes qui résistent tant bien que mal aux rayons du soleil ardant.
La brûlure pourtant ne viendra pas forcément de là où on l’attend (enfin sauf peut-être pour cette pauvre Elsa qui décidément ne peut que brûler, se consumer inexorablement et courir ainsi vers sa perte qui était de toute manière prévisible à plus ou moins longue échéance.)
« Les premiers jours furent éblouissants. Nous passions des heures sur la plage, écrasés de chaleur, prenant peu à peu une couleur saine et dorée, à l’exception d’Elsa qui rougissait et pelait dans d’affreuses souffrances. »
« La pauvre Elsa était dans un état lamentable, elle se couvrait d’huile. Je ne donnais pas une semaine à mon père pour… »

Elsa était pourtant un parfait faire valoir avec cette cure de soleil pour le père de Cécile (17 ans). Ce veuf était un parfait Don Juan qui se lassait assez vite de ses conquêtes toujours prises sur un modèle immuable. La jeune femme y correspondait parfaitement et cela donne une idée de l’univers futile, surfait dans lequel évolue notre jeune narratrice.
« À ce début d’été, il poussa même la gentillesse jusqu’à me demander si la compagnie d’Elsa, sa maîtresse actuelle, ne m’ennuierait pas pendant les vacances. Je ne pus que l’encourager car je savais son besoin des femmes et que, d’autre part, Elsa ne nous fatiguerait pas. C’était une grande fille rousse, mi-créature, mi-mondaine, qui faisait de la figuration dans les studios et les bars des Champs-Élysées. Elle était gentille, assez simple et sans prétentions sérieuses. »

Pour un peu, on oublierait que nous sommes en 1954. Tout est tellement actuel que rien ne paraît dater de plus de cinquante ans. Il en va ainsi de certains sentiments, des révoltes de jeunesse, mais aussi du cœur des Hommes.
Et oui, à l’heure du tout numérique où tout va de plus en plus vite, on peut encore se reconnaître dans des personnages qui n’ont pas pris une ride malgré les années qui se sont écoulées. La véritable fontaine de Jouvence est très certainement là.

Suivant notre propre âge, on se projette plus dans l’un des protagonistes que dans un autre, mais au fond, le discours qui trouve le plus de résonance dans notre cœur, dans notre âme, c’est celui de Cécile. Elle est le reflet de cette jeunesse éternelle, fougueuse et parfois révoltée, le plus souvent insouciante et si peu attentive aux conséquences de ses actes pour le lendemain tant l’ivresse se doit d’être totale et instantanée.
Même si nous avons été plus sage qu’elle, Cécile nous rappelle comment nous aimions, souhaiterions réagir alors.
Sa liberté d’action est telle que l’on peut l’envier tant alors, au même âge, on se sentait prisonnier de nos geôles. On en voulait à la Terre entière de ne pas écouter notre avis et encore moins de lui trouver un semblant d’intérêt.
« - Vous avez des idées à la mode, mais sans valeur, dit Anne
C’était peut-être vrai. Je pensais ce que je disais, mais il était vrai que je l’avais entendu dire. Néanmoins, ma vie, celle de mon père allait à l’appui de cette théorie et Anne me blessait en la méprisant. On peut être aussi attaché à des futilités qu’à autre chose. Mais Anne ne me considérait pas comme un être pensant. »

Ici point n’est besoin d’un suspens insoutenable, de meurtres affreux ou d’effets spéciaux. Tout coule de source avec une telle évidence que cela s’impose à nous avec un naturel désarmant. Le génie réside dans la simplicité, dans ce que l’on considère comme tellement évident qu’on n’y porte plus aucune attention.

« Bonjour tristesse », c’est le récit d’un été pas tout à fait comme les autres. Celui où la vie va en bousculer plus d’un, mais après tout, c’est la vie justement. Tout n’est pas que gaieté ou pleurs. Il faut un peu de tout et l’on apprend souvent en se brûlant les doigts, sinon les ailes.


Ma note finale : 14 / 20

jeudi 19 novembre 2009

Le tag

Madame Charlotte a tagué Mazel... .
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La chose consiste à citer 7 choses aimées et 7 blogs méritant le Prix de l’amitié (chabada bada).
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C'est donc à mon tour...
J'aime

1- les livres en général, les gros, les petits, les neufs, les vieux...
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2- la lecture car elle est mon refuge.
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3- les bibliothèque et les librairie, j'y passe des heures et je rêve de tous ces ouvrages par la suite.
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4- les bouquinistes et les brocantes, pour toutes les trouvailles littéraires que je peux y faire à moindre coût (ma banquière aime cela).
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5- "La grande librairie", sur France 5, tous les jeudi soir. C'est sacré !
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6- les lecteurs, parce qu'avec eux, je me sens bien et surtout je me sens comme eux.
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7- les blogs littéraires, pour les découvertes, les échanges qui en découlent.


Pour les 7 blogs ... pas facile
(trop ou pas assez ! un peu au hasard...)





lundi 16 novembre 2009

La raison a bon dos ----- "Les accommodements raisonnables" de Jean-Paul Dubois

Si j’ai mes genres de lecture privilégiés (comme beaucoup de lecteurs), je reste très curieuse et ouverte à toutes les expériences littéraires.

Je me lance très facilement en bibliothèque, mais beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’acheter mes prochaines lectures en librairie ; je suis plus réticente. La prudence, la réflexion sont de mises.

Dans le cadre d’un partenariat comme ce fut le cas cette fois-ci avec les éditions Points et Livraddict, je me suis laissée tenter par une quatrième de couverture qui avait piqué ma curiosité alors que la couverture elle-même, m’avait dans un premier temps un peu rebutée. L’auteur m’étant inconnu, je ne pouvais qu’espérer avoir fait une bonne pioche.

Suivez-moi pour découvrir « Les accommodements raisonnables » de Jean-Paul Dubois et voyons donc s’ils sont aussi raisonnables qu’on veut bien nous le faire croire.

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L’auteur : (Sources Evene)

Jean-Paul Dubois,
Écrivain français,
Né à Toulouse en 1950.

Avant d'être l'auteur d'une dizaine de romans, de recueils de nouvelles et de plusieurs essais dont « Eloge du gaucher dans un monde droitier », Jean-Paul Dubois se lance dans le journalisme et travaille au Nouvel Observateur. Il connaît bien les Etats-Unis pour y avoir été le correspondant du magazine pendant quinze ans. De ses romans, inspirés par ce continent, « L’Amérique m'inquiète », « Jusqu'ici tout allait bien en Amérique », il garde le surnom de « l’Américain ».

Il est également l'auteur de « Je pense à autre chose », « Tous les matins, je me lève », « Si je pouvais me rapprocher ».

Le très remarqué « Kennedy et moi » qui remporte, en 1996, le prix France télévisions, est adapté au cinéma par Sam Karmann, avec Jean-Pierre Bacri en vedette. (Un film que je vous recommande d’ailleurs)

Son roman « Une vie française », met en scène un personnage sous la toute jeune V ème République, entre tragédies, humour et perspectives historiques. Il est récompensé par le prix du roman FNAC et le prestigieux prix Femina 2004.

Si en 2006 « Vous plaisantez, Monsieur Tanner » aborde de façon humoristique l'enfer des travaux, Jean-Paul Dubois revient en 2007 à plus de gravité avec « Hommes entre eux ». Suit un an plus tard « Les Accommodements raisonnables » qui, entre tragique et comique, confirme encore une fois la qualité de la plume de l'auteur.

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L’intrigue : (Le mot de l’éditeur en grand format – Les Editions de l’olivier)


Jean-Paul Dubois retrouve le souffle romanesque d’Une Vie française dans ce livre qui devrait enthousiasmer ses fans. Aucun des « fondamentaux » ne manque à l’appel : Toulouse, un anti-héros (Paul Stern) et son épouse (Anna), un père encombrant, l’actuel président de la République, l’Amérique, les bateaux, les petits-enfants, etc.

Cette fois, Jean-Paul Dubois nous conduit à Hollywood.
Paul doit y réécrire le scénario d’un film dont il est l’auteur, pour le compte d’un producteur qui prétend en tirer un remake.
En réalité, Paul est parti pour oublier la maladie de sa femme, en dépression profonde, le remariage scandaleux de son père et, de manière plus générale, son échec personnel. Embauché par la Paramount, il découvre un autre univers où le sexe, l’argent, la drogue, la célébrité, mais aussi le désespoir occupent une place centrale.
Et puis, il rencontre Selma Chantz, employée comme lui par la Paramount. Et sa vie bascule. Car Selma est le double parfait d’Anna, avec trente ans de moins…Une femme fascinante et dangereuse.

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Ce que j’en pense :

Comme je l’ai déjà dit dans mon introduction, c’est avec curiosité que j’ai choisi cet ouvrage et que je me suis lancée dans sa lecture sans plus y réfléchir. Je me suis d’ailleurs habituée à cette couverture (qui ne m’attirait pas le moins du monde) si Hollywoodienne, tellement évocatrice du monde du cinéma et de ses stars d’un passé que l’on croit révolu et qui pourtant renaît toujours car intemporel, immortel.
L’univers du 7 ème art, on l’abordera par l’intermédiaire de notre narrateur, Paul Stern puisqu’il est script doctor et qu’il acceptera un emploi à la Paramount à Hollywood.
On flirtera avec le glamour, le rêve, les paillettes et l’on verra bien que cet espace où tout est factice (même des quartiers entiers de New York) n’est pas aussi reluisant que cela. On passera sous silence certains détails comme la lunette des toilettes de Nicholson.

Paul est ce que l’on appelle un anti-héros car il n’est ni brillant, ni extraordinaire. Il ne cherche pas à l’être non plus et se contente de sa petite vie qui lui convient bien. Enfin qui lui convenait bien car depuis le décès de Charles Stern, son oncle, les choses s’emballent un peu trop.
On va le suivre, l’écouter durant une année entière. Chaque chapitre est un mois de plus écoulé.
Un débit volontairement assez lent pour que l’on prenne conscience de ce que peut vivre ou ne pas vivre justement Paul. L’existence, un long fleuve tranquille ? Possible, mais je gage que comme certain cours d’eau de notre hexagone, il faille se méfier de l’eau qui dort.

La fuite en avant des éléments est sans doute la clef de cet ouvrage car chacun à sa manière, les protagonistes choisissent cette option pour échapper à quoi, à qui ? C’est selon et si l’on y réfléchit un peu, nous avons toutes et tous tendance à reproduire ce schéma par facilité, lassitude ou habitude.
On s’arrange avec la réalité, on passe des « deals » plus ou moins à notre avantage, on calcule, on profite, on est lâche. La nature humaine n’aime pas se compliquer l’existence donc elle fait au mieux. On tire la couverture à soi.

Le livre se lit aisément sans être captivant. Cependant, on y revient toujours presque inexorablement. Un peu comme notre propre routine, on veut connaître celle de Paul et de sa famille, de ses amis, de ses fréquentations. On observe, on note.

Heureusement parfois on s'amuse également :
« Décidément, ton oncle nous aura fait chier jusqu’au bout. »

Et que dire de ce triste constat de Paul sur son existence :
« Oui mais voilà, je n’avais ni foi, ni GPS, ma femme s’éloignait de moi chaque jour davantage, je vieillissais plus rapidement que mon père, ma fille inondait le pays d’objets inutiles et voraces en énergie que, par ailleurs, mon fils s’évertuait à sauvegarder. En outre, mon travail était aussi exaltant et enrichissant qu’une journée sur un practice de golf, mon oncle venait de mourir au volant d’une Mercedes-Benz à l’arrêt, et de partir en fumée sous les yeux réjouis de son cadet, mon père. »
On frise l’absurde, on a envie de dire, mais va te pendre mon pauvre gars !

C’est vrai que le Paul, il est mal en point, il les cumule en fait. Le pessimisme est partout et le ton monocorde de notre narrateur à parfois le don de nous irriter. J’ai souvent eu envie de le bousculer, d’essayer de l’interpeller pour qu’il réagisse, mais non, il est dans une telle torpeur que oui, il est proche de là où se trouve Anna, plus proche qu’il ne peut l’imaginer. Il n’admet pas la situation, c’est tout.

Je ne connaissais pas Jean-Paul Dubois, mais en revanche, j’ai pu voir à deux reprises le film adapté de son œuvre « Kennedy et moi ».
Bacri serait parfait dans le rôle de Paul tellement cet acteur sait jouer ceux qui font la « gueule », qui portent la poisse et à qui il n’arrive que des « tuiles ». Le ton est assez similaire tout en étant différent car évidemment l’intrigue n’est pas la même. Cependant le parallèle entre ces deux œuvres a été presque automatique dans mon esprit.

Mes impressions à l’issue de sa lecture sont mitigées.

J’ai aimé le lire, mais en prenant mon temps car il faut le digérer quand même. Cela fait beaucoup de pessimisme d’un coup. Déjà que nos vies ne sont pas roses, parfois, c’était un peu excessif, mais j’y revenais toujours et pas seulement parce que c’était une lecture dans le cadre d’un partenariat.
J’ai apprécié l’écriture de Jean-Paul Dubois. Sa prose est agréable.
Le format de poche rend l’approche plus facile car dans les moments de découragement (à l’image du narrateur), on n’a pas envie de se retrouver confronter à un pavé.

En revanche, j’ai eu du mal à me lancer sur des grosses périodes de lecture. Au bout d’une vingtaine de pages, j’en avais assez. J’avais eu ma dose de noirceur, de malheur et de cynisme.
La politique, ce n’est déjà pas franchement ma tasse de thé et là, nous avons un bon résumé de la dernière campagne et élection présidentielle. Je n’avais pas envie de lire les chroniques du « Monde », du « Figaro » ou de « Libération » avec en prime les commentaires issus du comptoir du coin.

À lire donc afin de découvrir un auteur qui a indéniablement une griffe, mais je ne sais pas si c’est l’œuvre idéale pour débuter avec lui.


Ma note finale : 12 / 20

Grand Challenge 2010 Livraddict


Je crois bien que c’est la première fois que je me lance dans une telle aventure, mais qu’importe, il faut bien débuter un jour et si cela est possible avec l’équipe et les membres de Livraadict, alors cela ne peut-être que positif.

Des défis, des challenges, on en relève tous les jours, mais on ne l’annonce pas publiquement à chaque fois car ils sont noyés dans notre quotidien et sans réelle importance pour autrui.

Aujourd’hui, je déclare officiellement ma participation au grand challenge 2010 de Livraddict (oui, un peu comme pour l’ouverture des J.O ou une candidature à une élection d’importance).
Je vais rester modeste en m’engager (promesses électorales ?) à lire 7 livres sur les 100 titres présents dans le top 100 de Bibliomania (arrêté au 15 /11/2009 pour les besoins du challenge). C’est assez peu, mais comme pour tous les défis, je vais essayer d’aller plus loin encore.

Beaucoup de titres ont vraiment l’air passionnants et fort heureusement, j’en ai lu un certain nombre.
Je ne puis que vous inviter à les découvrir vous-même sur Livraadict et à participer également.

Rendez-vous le 31/12/2010 pour dresser un bilan final, mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant de l’avancé de ce challenge au fil des semaines.

vendredi 13 novembre 2009

Littérairement votre


Je pense que les fidèles de ce blog l’auront remarqué depuis un bon moment déjà : « Espace Temps Libre » a pris un petit virage éditorial depuis quelque temps pour devenir exclusivement littéraire.

Je ne souhaite pas délaisser mes autres passions, mais j’ai beaucoup moins de temps pour rédiger des billets en ce sens, aussi ces derniers seront-ils plus rares. Je préfère me concentrer sur ce qui est sans doute ma première passion la lecture, les livres et comme on le dit pompeusement : la littérature au sens large car j’aborderai encore l’univers de la bande dessinée, celui du manga et bien d’autres encore.
Point de limite en ce sens !

En espérant que ce changement vous satisfera pleinement, je retourne vers mes piles de livres et mon clavier.

lundi 9 novembre 2009

Venez jouer dans notre basse cour --- "Une vie de pintade à Paris" de Layla Demay et Laure Watrin - Livre




Paris restera toujours Paris.

J’aime m’y rendre régulièrement car il y règne une atmosphère différente de partout ailleurs.
Certes, je vous l’accorde la pollution, qu’elle soit sonore ou atmosphérique est considérable, mais quelle vie quand même. Quels décors ! Une histoire riche et un bouillonnement culturel permanent !

Je n’ai pas la prétention de correspondre à la définition de la pintade (donnée par les auteurs : « Une pintade n’est ni une poule, ni une dinde et certainement pas une bécasse, mais le symbole de la femme d’aujourd’hui, sérieuse et frivole à la fois. »), mais j’essaie d’y tendre quand même un minimum. Elle n’a rien de péjoratif, bien au contraire.

Moi qui ne connaissais que de nom les livres de cette série sur les femmes modernes dans le monde (les pintades donc), j’avoue que cette découverte réalisée grâce à un partenariat entre les éditions Hachette (Livre de Poche) et Livraddict fut une expérience fort sympathique pour ne pas dire pleinement satisfaisante.
Venez donc avec moi découvrir « Une vie de pintade à Paris » de Layla Demay et Laure Watrin.

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Les auteurs et leur illustratrice : (Sources Wikipédia)

Nota bene : Je m’excuse pour les répétitions, les carrières des deux jeunes femmes, à l’origine de la série « Les pintades », suivent le même parcours depuis quelques années, signe que leur complicité et complémentarité n’est pas factice.


Layla Demay est une journaliste, auteur et réalisatrice française.

Née à Paris le 26 juin 1971, Layla Demay passe son baccalauréat au lycée Francisque Sarcey à Dourdan en Essonne. Elle est diplômée de Lettres Modernes de l’Université Paris IV-Sorbonne, elle est également diplômée de l'Institut Français de Presse, (Université Paris II).

Elle commence sa carrière de journaliste à l’Agence Capa, dans le cadre de l’émission de télévision Ruban Rouge, une émission dédiée au problème du SIDA, puis collabore à TF1 et ARTE. En 1997, elle quitte la France pour s’installer à New York, où elle travaille comme journaliste free-lance pour des chaînes de télévision françaises. Elle effectue des reportages sur la société américaine. Elle collabore à des émissions telles que « Des racines et des ailes », ARTE Info et Envoyé Spécial.Elle est nominée pour le Prix Albert Londres en 2000 pour son reportage sur les Amish, produit par Sunset Presse et diffusé sur France 3.
En 2004, elle débute sa carrière d’auteur avec la publication aux Éditions Jacob-Duvernet de son premier livre, « Les Pintades à New York », qu’elle signe avec sa co-auteur Laure Watrin. Ce premier ouvrage annonce le début de la collection des Pintades, que Layla Demay a co-fondé avec Laure Watrin, et qu’elle co-dirige. Elle est la co-auteur de l’ouvrage « Le New York des Pintades » aux Éditions Jacob-Duvernet et « Une vie de Pintade à Paris » aux Éditions Calmann-Lévy, qu’elle a également co-signé avec Laure Watrin. Elle est directrice de collection des ouvrages « Les Pintades à Londres » et « Les Pintades à Téhéran ».
Entre 2007 et 2009, Layla Demay co-signe avec Laure Watrin trois documentaires « Les Pintades » dans le cadre de l’émission Le Club des Nouveaux Explorateurs, la série documentaire thématique de voyages diffusée sur Canal + et présentée par Maïtena Biraben, puis par Diego Buñuel.
Les documentaires sont des films d’exploration mettant l’accent sur les femmes dans des grandes villes du monde. Les villes explorées sont Londres, Rio de Janeiro et New York.

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Laure Watrin est une journaliste et auteur française.

Née à Nancy le 10 avril 1971, Laure Watrin est diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et du Centre de Formation des Journalistes.

Reporter radio à RTL pendant 12 ans, elle y a notamment couvert l'actualité médicale et les questions familiales.
Elle débute sa carrière d’auteur avec la publication aux Éditions Jacob-Duvernet de son premier livre, « Les Pintades à New York », qu’elle signe avec sa co-auteur Layla Demay. Ce premier ouvrage annonce le début de la collection des Pintades, que Laure Watrin a co-fondé avec Layla Demay, et qu’elle co-dirige. Elle est la co-auteur de l’ouvrage « Le New York des Pintades » aux Éditions Jacob-Duvernet et « Une vie de Pintade à Paris » aux Éditions Calmann-Lévy, qu’elle a également co-signé avec Layla Demay. Elle est directrice de collection des ouvrages « Les Pintades à Londres » et « Les Pintades à Téhéran ».
Entre 2007 et 2009, Laure Watrin co-signe avec Layla Demay trois documentaires « Les Pintades » dans le cadre de l’émission Le Club des Nouveaux Explorateurs, la série documentaire thématique de voyages diffusée sur Canal + et présentée par Maïtena Biraben, puis par Diego Buñuel.
Les documentaires sont des films d’exploration mettant l’accent sur les femmes dans des grandes villes du monde. Les villes explorées sont Londres, Rio de Janeiro et New York.

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Margaux Motin est une illustratrice française. Elle est connue, entre autres, pour son blog, où elle expose avec humour des anecdotes de sa vie de trentenaire.

Après un baccalauréat L option arts plastiques, Margaux Motin fait un BTS Communication Visuelle à l’école ENSAAMA Olivier de Serres. Ses débuts professionnels se font en tant qu’illustratrice de presse chez le magazine Muteen (rubrique J'ai testé) de 2002 à 2008. Par la suite, elle signe ses illustrations autant pour la presse, l’édition, que pour la publicité. En mars 2008 elle ouvre son blog qui l’a fait connaître du grand public. En mai 2009 elle publie un recueil d’illustrations issues en majorité de son blog.

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Les pintades sur la Toile :

Un site est dédié ces membres de la basse-cour. Je vous conseille vivement d’y faire un petit détour. C’est la continuité logique de la série de livres que Layla Demay et Laure Watrin écrivent ensemble.
En ligne donc : http://www.uneviedepintade.fr/

Ne pas oublier de jeter un œil aussi sur le site de l’illustratrice :
Le site de Margaux Motin : http://margauxmotin.typepad.fr/

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La quatrième de couverture :

La réputation des Parisiennes n’est plus à faire. Partout dans le monde, on les dit élégantes, sophistiquées, gourmandes, séductrices nées, dépensant la moitié de leur salaire en lingerie. Après avoir exploré pas mal de basses-cours dans le monde, Layla Demay et Laure Watrin ont eu envie de s’attaquer à ces Pintades de choix qui vivent en bord de Sein

Sous leur plume, une pintade n'est ni une poule, ni une dinde, ni même une caille, et certainement pas une bécasse mais le symbole de la femme d'aujourd'hui, sérieuse et frivole à la fois.

De Belleville à Passy, du Marais au canal Saint-Martin, de Convention à la rue Lepic, qui sont-elles vraiment ? Bobos, frondeuses, débrouillardes, héritières des vieilles familles, provinciales « montées » à Paris, immigrées, comment vivent-elles dans une ville qu’elles seules ont le droit de dénigrer ?

Laure Watrin et Layla Demay, journalistes et pintades en chef, vous font découvrir les coulisses d’une capitale que vous croyez connaître. Une vie de Pintade à Paris aborde tous les thèmes qui font le quotidien des Parisiennes. Cet ouvrage est à la fois une étude de mœurs, une série de portraits piquants, et un guide pratique pour survivre dans une ville dont on n’a pas forcément tous les codes, même quand on y habite !

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Ce que j’en pense :

« Une vie de pintade à Paris » n’est pas un roman. Les héroïnes, ce sont les Parisiennes, les pintades de cette ville qui fascine autant qu’elle peut en révulser d’autres. En tant que lecteur, il n’est pas si facile de s’identifier à ces demoiselles plus ou moi âgées, mais qui ont toutes de nombreux points communs, à commencer par celui de vivre à Paris. Il est d’autant plus compliqué de s’identifier à elles si l’on ne connaît pas du tout notre belle capitale.
Pour ma part, sans dire que je connais Paris comme ma poche, on va dire que j’adore y jouer ma petite Parisienne d’adoption. Je sais que j’ai encore bien des progrès à faire et donc cet ouvrage tombe à point nommé.

Un livre qui s’adresse prioritairement aux femmes, mais qui n’exclue pas nos compagnons. La formule des auteurs est d’ailleurs à ce propos fort bien tourné et donne le ton immédiatement : « Ce que nous écrivons est d’ailleurs valable pour les Parisiens, mais comme notre propos, c’est les pintades, pardon messieurs, mais on vous taillera un costard un autre jour. »

La pintade parisienne a ses particularités. Les auteurs nous la définissent assez bien dès le début afin que l’on ne se méprenne pas et ne la confonde pas avec ses consoeurs venues d’autres basses-cours :
« À Paris, la pintade est beaucoup plus compliquée. Elle va râler, pester, fulminer, et puis aussi, elle va resquiller. Que ceux qui l’accusent de manquer de civisme aillent se faire voir chez les Grecs. C’est pour cela qu’elle vit à Paris et pas à Athènes. D’ailleurs, elle ne resquille pas. Rroghh, tout de suite les grands mots… »
« C’est que les pintades parisiennes considèrent qu’elles ont des droits, elles ont coupé la tête de leur roi et de leur reine, elles paient leurs impôts. Donc elles assument d’être râleuses. Elles râlent d’ailleurs pour (presque) tout et (quasi) n’importe quoi. »

Des illustrations parsèment le livre, elles sont signées Margaux Motin et elle nous ravissent régulièrement. Elles ponctuent notre lecture et ce même dans cette édition de poche. Ce n’est donc pas du tout une édition au rabais. Elle a tout d’une grande !
Oui, vraiment tout, sauf le prix. C’est un avantage non négligeable. Le plaisir n’étant de toute manière pas forcément proportionnel au prix de vente du produit, n’est-ce pas ?
Vous pourrez donc craquez chez votre libraire sans remords.


Le contenu de cet ouvrage est complet. Les thèmes qui sont abordés, restent des plus variés.
Des adresses toutes plus alléchantes les unes que les autres. Je vous rassure tout de suite, toutes ne sont pas en lien avec la nourriture, mais notre flair aux bonnes astuces sait qu’il n’a pas été floué.
Le tout est bien mis en avant par des récits, des explications bien amenées.
Une langue qui n’est pas de bois, avec juste ce qu’il faut comme langage châtié pour que l’on se sente à l’aise. On est entre copines. L’humour ne fait jamais défaut aux auteurs, on s’amuse beaucoup même sur des sujets de la vie pratique qui ne sont pas toujours drôles au premier abord. Et oui, les pintades ont aussi de vrais problèmes, des soucis de garde des pintadeaux par exemple.
Tout ne se résume pas aux derniers bouts de chiffon à la mode ou à l’ultime It Bag. Le tout est d’y mettre les formes.

Il y a du vécu dans ce petit livre, on le sent tout de suite et surtout on se reconnaît dans nombre de situations.
« Qui n’a jamais connu le stress, au moment de commander un croque salade (on ne parle même pas d’obtenir un verre d’eau avec son café, des glaçons avec son Coca ou de la moutarde), de voir passer une bonne demi-douzaine de fois le serveur qui feint de ne pas vous voir, le bras levé, les yeux suppliants, tentant désespérément d’établir un eye contact, « S’il vous plait ! Ouh Ouh ! S’il vous plait ! Monsieur ! », et qui finit miraculeusement par prendre votre commande un quart d’heure plus tard, au moment où vous vous apprêtez à partir ? »

On y retrouve aussi ce que nous, en simple habituée des rues et trottoirs de Panam, on savait déjà, mais que l’on peine à faire croire aux autres, nos amies qui n’y mettent jamais les pieds et qui ont des idées toutes faites sur notre belle capitale :
« « C’est extraordinaire, on ne se croirait pas à Paris ! » Mais si justement, ça c’est Paris ! Paris, ce n’est pas seulement les Grands Boulevards. »
« Paris, c’est une agrégation de « villages », une succession d’ambiance très différentes. »
On espère maintenant être plus crédible. C’est écrit noir sur blanc par des spécialistes des pintades quand même !

On est pourtant bien obligées de dire que tout n’est pas rose dans cette ville que l’on affectionne tant.
« Paris n’a pas usurpé non plus sa stature de « City of crottes ». Si à New York, le premier mot de nos enfants a été « Taxi », ici, ça a été « caca de chien ». Et lorsque notre Big Boy a été pris d’un besoin urgent sans un pipiroom en vue, le gosse de nous dire : « C’est pas grave, je vais faire sur le trottoir. » Face à notre mine horrifiée et à notre refus catégorique, Big Boy a répondu : « Mais, c’est pas juste, les chiens, ils ont le droit, pourquoi pas moi ? » C’est ça une vie de chien. Ici, Médor a plus de prérogative que Junior. »
Cela ne s’invente pas ça, cela se vit.

Mais Paris restera toujours Paris ! Pour rien au monde, on voudrait en changer, c’est notre domaine aussi imparfait soit-il.

« Une vie de pintade à Paris » est instructif et plaisant à lire pour les novices de la ville des lumières, mais également utile pour les apprenties pintades (il faut bien se parfaire un peu). Il permet en outre aux véritables volailles labellisées « made in Paris » de réviser ses bases.
Un petit guide a mettre entre toutes les mains pour le plaisir d’en rire.

Ma note finale : 16 / 20

lundi 2 novembre 2009

Passé simple ---- "Dickens, barbe à papa et autres nourritures délectables " de Philipe Delerme - Livre


Chaque semaine, j’essaie de suivre au plus près l’actualité littéraire, mais il est bien évident que cela reste un vœux pieu car tout lire, tout découvrir est impossible. Cependant, j’essaie d’avoir un regard le plus large possible et ne rien laisser de côté volontairement.
Philippe Delerm était l’invité de « La grande Librairie » sur France 5, il y a de cela trois semaines déjà. Je connais l’auteur de nom, de réputation, quelques-uns de ces titres bien qu’aucun ne me soit encore passé entre les mains avant « Dickens, barba à papa et autres nourritures délectables ».
Ce n’est pas son dernier ouvrage car celui-ci est paru en 2005, mais qu’importe pourvu que je découvre cette plume ravie tant de personnes et en agace tout autant. Il me fallait débuter par un texte alors pourquoi pas celui-ci ?

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L’auteur : (Sources EVENE)

Peintre des petits bonheurs du quotidien, Philippe Delerm accède à la notoriété grâce au succès phénoménal de « La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », paru en 1997.
Inspirés par la peinture impressionniste, ses écrits dénotent un goût prononcé du détail, du souvenir et de l'émotion prise sur le vif, un cocktail savoureux qui signe sa marque de fabrique et suscite l'enthousiasme de ses nombreux lecteurs.
Ce fils d'instituteur, diplômé de lettres modernes et lui-même enseignant, envoie ses premiers manuscrits dès 1976 mais se heurte à des refus d'éditeurs, jusqu'à la parution discrète mais remarquée de « La Cinquième Saison ». L'engouement constant qui accompagne la parution de ses recueils de nouvelles, tels que « La Sieste assassinée » en 2001 ou « Enregistrements pirates » en 2004, lui permet d'abandonner l'enseignement et de vivre de sa plume. Il écrit alors des romans catégorie jeunesse comme « L’envol » ou « Elle s'appelait Marine ».
En 2006, Delerm devient directeur de la collection Le Goût des mots pour les éditions Point, tout en poursuivant sa carrière d'écrivain.
Plus attaché à son village de l'Eure qu'aux cercles parisiens, Philippe Delerm est parvenu à s'imposer comme un auteur renommé et populaire, considéré comme le chef de file d'une école littéraire minimaliste et humaniste.

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L’intrigue : (quatrième de couverture)

« Merci pour la purée, pour Alain de Botton, pour le vin chaud, pour Léautaud, pour les Mustang de don Pedro, pour Flaubert et la menthe à l'eau, pour la pizza des pas perdus, les nuits anglaises de Dickens et les secrets du mousseux tiède. Bien sûr que l'on dévore encore. Comment se souvenir sinon d'avoir pu dévorer ? »

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Ce que j’en pense :

Des textes courts sur un thème, un objet, un plaisir de la vie… Des souvenirs liés à l’enfance (de l’auteur ?) et alors narrés sous forme de petites fables.
On y aborde par exemple La saveur et la texture si particulière de la purée de pomme de terre. Le fait que cette préparation nous fasse irrémédiablement plonger dans notre enfance, celle qui reste éternelle.

On y fait l’apologie de la simplicité : « Ce n’était pas parce que c’était bon qu’il fallait faire petit. C’est parce qu’il fallait faire petit que c’était bon ». À une nuance près, plus rien n’est pareil !

On y analyse finement les relations des couples célèbres comme Tintin et le capitaine Haddock. On redécouvre certaines subtilités qui nous avaient peut-être échappé consciemment.

On a encore les papilles qui frémissent des sucreries de l’époque, celles qui piquent, qui font tousser, qui émoustille notre convoitise si on avait le mot gagnant inscrit dessus. Quelques mots bien pesés, deux ou trois tournures de phrase et voilà, les décors de notre enfance qui refont surface sans avoir pris une ride ou presque.

On aime encore déroger aux règles de bonne conduite littéraire et l’on apprécie faire des incartades dans des univers qui ne sont pas « respectables » : « Savourer encore quarante pages de Mustang, c’est un meilleur rapport qualité-prix pour tant d’œuvres littéraires qu’on se doit de lire sous peine de délabrement intellectuel. Aujourd’hui comme hier, c’est bon de mépriser la prescription. »

On se souvient de ces verres de menthe à l’eau qui ponctuaient nos baignades l’été. Ces parfums, ces goûts, cette lumière, on croit pouvoir tout retrouver en fermant les yeux et en se berçant de quelques bons mots.

Il y aussi ces images, cette voix qui nous donne l’espoir, qui nous fait rêver à l’issue d’un film en noir et blanc intitulé « Crin-Blanc » de René Guillot : « L’eau chantante du Rhône les berçait doucement. La belle eau les emportait tous deux dans le courant du grand fleuve, jusqu’à une île merveilleuse où les enfants et les chevaux sont toujours des amis. ».
Ces vieux livres, ces collections désuètes, mais qui nous font soupirer tant on a rêvé avec ses héros : Idéal-Biliothèque, Bibliothèque rose, Bibliothèque verte…

On repense aux cours de dessins en classe à l’école primaire. Ces pots de yaourt en verre alors remplis d’eau pour que nos pinceaux les teintent de volutes plus ou moins colorées. Tout devenait très sombre à la fin de la séance, mais il y avait aussi ces petits bruits qui ponctuaient l’heure de détente.

Je pourrais vous en parler durant des heures de ce petit ouvrage qui ne paie pas de mine, qui est disponible en format de poche, que l’on trouve également dans toutes les bonnes bibliothèques. C’est simple, c’est court car point n’est besoin d’en faire trop pour parler de ces petits bonheurs.
Un style ouvert qui pourra être abordé par tous les types de lecteurs.
Une découverte littéraire qui ne vous pousse qu’à une seule chose : rêver, à repenser au passé, à être d’humeur nostalgique…

Une nostalgie fort contagieuse parfois, mais qui peut aussi laisser de glace car il faut avoir connu les mêmes éléments pour pouvoir se sentir concerner.
Ce livre va tout particulièrement toucher les lecteurs de la même génération que l’auteur. Pour les autres, le plaisir procuré par ces instants de lecture sera moins constant, plus chaotique, mais pas forcément absent.

Ma note finale : 13 / 20