lundi 25 mars 2019

Artifices de Didier Fossey



Le livre :

Artifices de Didier Fossey aux éditions Flamant noir, 385 pages, 19 € 50.
Publié le 18 juin 2018.



Pourquoi cette lecture :

C’est sur un pitch accrocheur que je me suis décidée.



Le pitch :

Avril 2013 - Hôpital psychiatrique de Cadillac.
Après trois années d'internement, un tueur en série est autorisé à quitter sa cellule, sous haute surveillance, pour des sorties régulières dans le parc... 

Deux ans plus tard... Forêt de Rambouillet.
Un corps est retrouvé ligoté à un arbre, sauvagement mutilé par des feux d'artifice. La violence du crime est sans précédent. L'enquête est confiée à Boris Le Guenn, commandant au 36 quai des Orfèvres. Une experte en explosifs vient l'épauler dans cette affaire.
Tandis que d'autres meurtres se succèdent sur le même mode opératoire, un inconnu s'introduit au domicile du commandant Le Guenn et se met à le harceler par téléphone. Il semble en savoir long sur lui... 
Qui peut bien lui en vouloir ? Et si le passé de chacun était un premier indice ?



Ce que j’en pense :

Avec un titre et une quatrième de couverture de ce type, je me suis dit que j’allais passer un moment de lecture disons haletant, voir haut en couleurs. J’ai eu raison.

Je n’ai pas lu le premier volet des aventures de Boris Le Guenn, mais ce n’est pas si grave. Ce ne sera pas la première fois que je rentre dans un univers glauque d’enquêtes macabres et tordues. Au pire, il m’a manqué des détails que l’on récupère un peu au vol, au détour d’une phrase. Et puis, il semblerait bien que l’auteur nous remette à niveau dans les premiers chapitres au cas où. Un peu comme dans certaines séries où l’on a un épisode double. Au début du second, on vous retrace les grandes lignes du premier, ainsi même en arrivant en court de route, vous n’êtes pas totalement perdus.

Le moins que je puisse dire, c’est que cette lecture fut facile grâce à l’écriture de Didier Fossey qui, sans tomber dans tous les travers et clichés du genre, livre là un récit bien ficelé et plaisant littérairement parlant. Concilier les deux n’étant pas aussi aisé qu’on pourrait le croire.
Autre qualité, c’est complètement addictif et reposer ce livre pour simplement dormir, manger, aller travailler sera compliqué.

Le personnage de Boris Le Guenn est intéressant, même au-delà de l’enquêteur. Je me suis attachée à lui, à ses qualités, à ses défauts, à sa façon de raisonner, à son questionnement qui lui aussi va au-delà du sujet de ce roman. Sa vie personnelle et professionnelle se mêle, tout devient complexe et cette affaire est décidément une très sale affaire comme il en existe hélas de manière bien réelle. Cela aussi l’auteur a su le faire passer à ses lecteurs.
Le reste de l’équipe de Boris n’est pas moins intéressante. Chaque protagoniste apporte sa pierre à l’édifice qu’est ce roman. J’étais bien avec eux aussi.

Difficile d’écrire un avis complet sans trop en dévoiler. Ce qu’il faut retenir surtout, c’est que c’est un super roman et que vous partiez ou non en vacances, vous allez être aux abonnés absents le temps de le dévorer.


Et s’il fallait mettre une note : 16 / 20



lundi 18 mars 2019

Bienvenue au motel de pins perdus de Katarina



Le livre :

Bienvenue au motel de pins perdus de Katarina aux éditions Denoël, 570 pages, 21 € 90.
Publié le 7 février 2019


Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Denoël.
C’est même un envoi surprise de la part de cet éditeur qui savait que j’avais lu le premier roman de cet auteur.


Le pitch :

On meurt tous un jour... pas forcément dès le premier chapitre ! C'est pourtant ce qui arrive à Henny. Mais elle se refuse à quitter notre monde sans avoir accompli une dernière tâche : retrouver, réconcilier et rendre heureux ses anciens amis. Drôle, farfelue et émouvante, Henny est l'amie qu'on rêve d'avoir à ses côtés... vivante de préférence !



Ce que j’en pense :

Ce n’est pas le premier roman de Katarina Bivald qui passe entre mes mains (j’avais lu à sa sortie « La bibliothèque des cœurs cabossés »). Je connais donc un peu son « fond de commerce » si je puis dire, même si parfois on peut être surpris.
Cette fois-ci, je n’ai pas noté de grande révolution. Dans l’ensemble, « Bienvenue au motel des pins perdus » reprend beaucoup des codes utilisés dans ma précédente lecture. J’avais apprécié donc ce n’est pas un problème en soit.

Pas de grand mystère concernant la destinée d’Henny puisqu’elle meurt d’emblée. Le plus surprenant, c’est l’avoir comme narratrice plutôt bien vivante. Le procédé n’est absolument pas novateur, mais amusant. Encore une fois, avec le style plutôt léger de l’auteur cela matche bien, même si j’aurais quelques remarques à faire un peu plus loin. On reste dans le cadre d’une comédie et pas celui d’une tragédie même si tout n’est pas drôle et enjoué.

Le livre va s’attacher principalement à cette bande d’amis d’enfance qui formait un cercle ressemblant aux « Trois mousquetaires » qui étaient bien quatre également. Henny étant réduite au rôle du fantôme, on retombe sur nos pattes.

La narration va alterner entre le présent et des flash-back plus ou moins lointains qui mettront en lumière des éléments qui sinon n’auraient pas ou peu de sens pour nous les lecteurs.

Quelques bémols sont à préciser maintenant.
J’ai regretté que le récit ne s’étire un peu trop. Au début, on avait une certaine dynamique et puis petit à petit, c’était moins vrai. Il y a même eu des passages où j’avais l’impression de m’enliser. Bref, le rythme est un peu trop inégal et cela dessert l’intrigue pourtant sympathique.
J’ai regretté également qu’Henny ne bénéficie d’aucun pouvoir d’influence sur les événements. Tant qu’à faire, avoir un fantôme sous le coude, c’est bien, mais c’est encore mieux s’il peut se manifester même de manière indirecte, incomplète… Qu’on le ressente à minima. Bref, on avait une note de surnaturel, l’auteur aurait pu pousser le curseur un peu plus pour pourquoi pas redynamiser son intrigue.

Avec des faux airs de romans feel good, ce livre offre une approche très humaine des relations qui évoluent dans le temps, de l’importance des choix de chacun volontaires ou non d’ailleurs, de ce que l’on a pu exprimer ou non, de ce que l’on a fait ou pas… Sur ce point, j’ai retrouvé l’esprit de ma première lecture de Katarina Bivald.

C’est une lecture plutôt de détente à faire partager. Parfaite pour un long week-end ou une semaine de congés.




Et s’il fallait mettre une note : 13 / 20