vendredi 18 décembre 2009

Si on parle de testament, c'est qu'il y a un héritage ? ----- "Le testament des siècles" d'Henri Loevenbruck

Les romans de styles ésotériques ont le vent en poupe depuis quelques années. En fait depuis l’immense succès du « Da Vinci Code ». Ils ont toujours existé, mais ont renoué avec les ventes grâce à ce phénomène. Je ne vais pas m’en plaindre, je ne boude pas mon plaisir même s’il est parfois de bon ton d’émettre des réserves qu’à cette mode (qui perdure toutefois).
Les ventes dans ce registre littéraire ne doivent pas être trop mauvaises si l’on s’en réfert aux nombres de titres sortis chaque année.

Il est clair que tous ne se valent pas et pour un bon cru, on en dénombre souvent une bonne dizaine de moyennement bons, mais qu’importe pourvu qu’on est l’ivresse, l’aventure, les frissons d’angoisse, les mystères et le suspens.
On lit pour le plaisir et c’est dans cette optique que j’ai débuté la lecture de ce livre d’Henri Loevenbruck, « Le testament des siècles ».

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L’auteur :

Il a son propre site sur la toile.
Une vraie mine d’information pour qui cherche à en savoir un peu plus sur cet auteur français qui s’est taillé une part du lion sur le marché international des livres, plusieurs genres confondus. (Thriller et Fantasy)

Voici l’URL : http://www.henriloevenbruck.com

Je vous laisse y aller pour découvrir ou redécouvrir l’homme, l’écrivain.

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L’intrigue :

Un jeune scénariste et une séduisante journaliste tentent de percer le mystère de la « pierre de Iorden », la clé du dernier message du Christ.
Meurtres, sociétés secrètes, sombres complots et énigmes historiques sur la piste des francs-maçons, des Templiers, de Léonard de Vinci ou de Napoléon…

Cet incontournable best-seller remarquablement bien écrit (et publié pour la première fois avant la déferlante du Da Vinci Code!) impose ce jeune auteur déjà virtuose dans la Fantasy comme un des maîtres d’un thriller ésotérique français qui n’a rien à envier à ses équivalents américains.
Au contraire....

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Ce que j’en pense :

Si la grande Histoire est souvent plus qu’intime avec la petite (histoire), elles ne font pas toujours bon ménage. Il faut pour cimenter cette union parfois tout le talent narratif des bons conteurs, des écrivains qui savent nous mener par le bout du nez pour que nous nous sentions happés par leurs intrigues.
Henri Loevenbruck n’en est pas à son premier coup d’essai, même si ce titre date déjà de 2005. Il a bien tout d’un grand maître des thrillers, de la Fantasy et de l’ésotérisme romanesque. Il connaît les bonnes ficelles, même celles que l’on devine à force de lire des ouvrages qui traitent plus ou moins du même sujet. On se laisse prendre car c’est bien amené, on ne s’ennuie pas. On est captivé quoiqu’il en coûte.

On sent ce qui va arriver, mais on veut être surpris. Il y parvient parfois, c’est un régal.
Et même quand il n’y arrive pas, on reste indulgent car il y a peu de temps morts, peu d’instants où l’on peut souffler. C’est comme pour les protagonistes, ils courent tout le temps. Le découpage même du texte amplifie cette sensation. Pour un peu, on en serait essouffler.

L’auteur prend le temps de bien nous expliquer le cheminement logique lié à la résolution de l’énigme proposée. Cela en devient limpide. On se demande même comment démêler le vrai du faux, où est la vérité dans tout ceci.
Heureusement que nous ne sommes pas naïve à ce point.

Un vrai coup de cœur de ce début d’hiver que j’avais de la peine à lâcher même pour quelques minutes.
Des personnages tourmentés ou au contraire bien installés dans leur petite vie, le tout se mêle avec le plus grand naturel. Tout coule de source, c’est certain et cela révèle le talent de l’auteur car il n’est pas si évident que cela de faire plonger les lecteurs dans cet univers réel et pourtant fictif.

C’est le second ouvrage que je lis d’Henri Loevenbruck, un second thriller et j’avoue que ce ne sera pas le dernier. Il maîtrise le genre et sa plume sait bien me faire vibrer.
Je replonge dans le bain de l’aventure quand il veut !

Ma note finale : 17 / 20

mercredi 16 décembre 2009

Sa majesté ne manque pas de courage ! -- "La reine Celte, tome 1 : Le rêve de l’aigle" de Manda Scott


L’Histoire et le romanesque font aussi parfois bon ménage. Je les apprécie autant l’un que l’autre et encourage même ce mariage qui m’entraîne dans des contrées inconnues au fil des pages. Certains auteurs ont véritablement un don pour cela, mais ces ouvrages demandent alors une énorme énergie car ils aiment coller aux évènements véridiques et simplement combler les « trous » des chronologies avec leur imaginaire. Ils redonnent vie à des personnages oubliés, à ceux que l’on ne perçoit même plus en tant qu’être humain à part entière. Les écrivains peuvent alors leur rendre leur humanité, celle que nous portons tous en nous.

Un nouveau partenariat entre Le Livre de Poche et Livraddict me permet de découvrir « La reine celte, tome 1 : Le rêve de l’aigle ». Je m’en réjouis d’avance.
Vous me suivez ?

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L’auteur : (sources Wikipédia)

Manda Scott est médecin vétérinaire et auteure. Née et éduquée en Écosse, elle a suivi ses études à l'école vétérinaire de l'Université de Glasgow. Elle est principalement connue en tant qu'auteure de romans policiers.

Son premier roman, Hen's Teeth (les dents de la poule), a été retenu pour le Orange Prize en 1997. Son troisième roman, Stronger than Death (plus fort que la mort), a reçu le prix d'Angleterre pour la littérature et son quatrième, No Good Deed (aucun bon contrat), a été nommé dans la catégorie du meilleur roman du prestigieux Edgard Awards en 2003.

Les romans de la reine celte sont ses premiers romans historiques. Ils sont, dit-elle, les livres qu'elle est née pour écrire. Elle réside actuellement en Angleterre, dans le Shropshire.

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L’intrigue :

C'était au temps où l'on appelait les druides " rêveurs ", où les dieux luttaient avec les hommes contre les peines du monde, où les femmes exerçaient le pouvoir dans les tribus, où les guerriers brandissaient leur glaive contre Rome et ses légions.

Ban et Breaca sont frère et sueur, enfants de la reine des lcènes. Breaca venge sa mère et fait un songe : des aigles vont s'abattre sur son peuple... Ban est enlevé, puis vendu comme esclave aux Romains. Sans le savoir, il affrontera sa propre sueur dans de sanglantes batailles. Un grand destin attend celle-ci : elle sera Boudicca, la reine qui apportera la victoire à son peuple.

Récit au souffle épique, Le Rêve de l'aigle décrit les origines du conflit légendaire de la Bretagne tribale contre l'envahisseur romain : un monde empreint de magie, où les animaux, les paysages deviennent des personnages à part entière, un monde héroïque où les guerriers se battent pour l'honneur autant que pour la victoire.

Le site de l’auteur : http://www.mandascott.co.uk/index.php

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Ce que j’en pense :

Comme tout roman historique qui se respecte, il ne faut pas appréhender « La reine celte, Tome 1 : Le Rêve de l’aigle » comme un document véridique mais comme un divertissement qui peut donner une image plus concrète de nos amis les Celtes. On les connaît au final assez mal. J’avoue que c’était mon cas. Mais je note que la partie romaine du récit est toute aussi intéressante que la partie celte. À ce moment-là, j’étais plus à mon aise grâce au fait d’avoir lu déjà pas mal d’ouvrages spécialisés sur cette période lors de mes études.

Alors oui, tout ce qui concerne les peuplades de Bretagne et leurs modes de vie relèvent de la fiction dans cet opus. Je le sais bien, cependant, Manda Scott s’est attachée à faire évoluer ses personnages dans un cadre plausible du point de vue archéologique. C’est sans doute le plus important en fin de compte. Cela apporte une certaine crédibilité au récit. On ne s’y attache que d’autant plus.

Le choix même de la couverture n’est pas anodin. « Walkyrie » de Peter Nicolai assoit encore un peu plus le côté authentique du récit, sauvage de l’époque et donne presque un visage plus palpable à Breaca. Il m’est arrivée de passer quelques longues minutes à détailler ce tableau admirable. Un très bon choix de la part de l’éditeur qui va attirer presque à coup sûr le regard des passionnés du genre roman historique.

Dans ce livre, Manda Scott a réussi un petit miracle que je tenais à saluer : du plaisir et encore du plaisir… Celui qui donne envie de lire encore et encore sans jamais s'arrêter. C’est important de le signaler quand on sait que la version des éditions du Livre de Poche ne compte pas moins de 821 pages. Cela pourrait en rebuter plus d’un ou une, mais surtout n’ayez pas peur. Une fois commencé, on ne veut plus lâcher l’ouvrage. On avale les pages aussi vite que cela nous est possible. Un régal !

Les personnages se mettent en place progressivement et l’on apprend à les connaître. Cela nous les rend plus sympathiques, plus proches de nous, même si un peu moins de 2 000 ans nous séparent. La nature humaine n’a point tant changé que cela.
Encore une fois, je me retrouve confronté au caractère intemporel des certaines situations. Les éléments extérieurs changent, les aspects techniques également, mais pas les sentiments.

Le style de l’auteur est parfois un peu rude, mais la période historique concernée ne l’est-elle pas aussi ? N’est-ce pas une manière de nous transporter encore au plus près des protagonistes ? Je l’ai ressenti ainsi, mais certains lecteurs pourraient en être gênés ce qui serait fort dommage quand on a la chance de tomber sur une aussi belle « fresque » littéraire. Les mots sont les couleurs, des touches discrètes qui forment des images de ce passé lointain et si proche.

Ma note finale : 16 / 20

jeudi 10 décembre 2009

Il n'est jamais trop tard... - "Le drôle de Noël de Scrooge" de C. Dickens


Il y a des classiques de la littérature que l’on lit plus jeune et qui bien des années plus tard se représentent devant vous. C’est comme une invitation personnelle pour replonger dans ces écrits qui vous ont transporté alors.

Ces mêmes classiques ont été adaptés maintes fois au cinéma ou à la télévision (avec plus de 75 adaptations dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, parfois non-officielles, on frise le record absolu), mais une nouvelle version est toujours un événement. Quand Disney est derrière le projet, c’est encore plus « magique ».
Cela donne l’occasion de faire découvrir aux plus jeunes que cette histoire était à l’origine un livre, écrit par un auteur de talent et dont ils connaissent peut-être certains titres de nom à défaut de les avoir déjà lus.

« Le drôle de Noël de Scrooge » de Charles Dickens sort dans toutes les bonnes salles de cinéma, mais aussi dans vos librairies. C’est un « produit » de saison en plus, mais il ne faut pas que cela vous empêche de le lire ou de le voir en plein mois d’août !
C’est quand même dans l’optique de faire une lecture commune dans le ton du mois de décembre, que ce titre (qui possède plusieurs traductions en français comme « Un chant de Noël ») est devenu celui du Book Club en décembre 2009, sur le site de Livraddict.
Une nouvelle occasion d’échanger, de discuter et partager ma passion pour la littérature.

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L’auteur : (Source http://clpav.fr/dickens.htm)


Né le 7 février à Portsmouth en Angleterre en 1812, Charles Dickens est l’un des conteurs et écrivains des plus fameux. Il passa une enfance heureuse à Chatham au sein d’une famille modeste.
Malheureusement, alors qu’il rejoint son père, muté à Londres, il doit arrêter ses études pour des raisons financières. Les difficultés sont telles que la famille se retrouve en grande misère et que son père est emprisonné pour dettes. À tout juste douze ans, Charles Dickens se retrouve employé dans une simple fabrique de cirage. Cette nostalgie de l'enfance heureuse et pure, cette obsession de la faim et de la pauvreté sont des thématiques et de réels sentiments qui se retrouveront dans son œuvre.

Quelques temps après, Charles Dickens entreprend tout de même trois années d'études et entre ainsi dans un cabinet juridique au service d’un avoué. Friand et passionné de littérature et de lectures en tout genre, il trouve une place en tant que sténographe dans une revue. En 1833, il fait ses débuts d’écrivain dans divers journaux et magazines de contes dans les quartiers populaires de Londres. C’est en 1836, que son premier livre de contes et autres pièces intitulées Les Esquisses de Boz (Boz étant son pseudonyme) paraît. Dès 1837, il commence à révéler son talent avec Les Aventures de M. Pickwick, son succès est immédiat. Entre écriture et grands voyages, Charles Dickens est prolifique et inspiré. C’est à cette même époque qu’il se marie avec une certaine Catherine Hogarth. Pratiquement tous les romans de Charles Dickens seront publiés de façon mensuelles ou hebdomadaires.

On lui connaît aujourd’hui une grande qualité et quantité d’ouvrages, on citera, entre autres bien sûr : La Maison d'Âpre-vent ; Le Conte de Deux Cités ; Oliver Twist (1837-1839) ; Les Mémoires de Joseph Grimaldi (1838) ; Le Pendule de Maître Humphrey (1840-1841) ; Le Magasin d’Antiquités (1841) ; Le Célèbre Conte de Noël ; Notes Américaines (1842) ; Un Chant de Noël (1843) ; Les Carillons (1844) ; Le Grillon du Foyer (1845) ; La Bataille de la Vie (1846) ; David Copperfield (1849-1850) ; Le Pauvre Voyageur (1858) ; Message Venu de la Mer (1860) ; Les Grandes Espérances (1851) ; Notre Ami Commun (1864-1865) ; L’Abîme (1867), etc.

En pleine gloire, il se sépare de sa femme et devient à ce qu’on dit « le baladin national et international de l'Angleterre » car il fait alors des lectures à travers le monde : en Angleterre, en France et même aux Etats-Unis. Surmené et très nerveux, Charles Dickens ne se ménage pas et sa santé en pâtit. Le 9 juin 1865, il a un terrible et grave accident de chemin de fer qui le diminue physiquement. Le même jour, cinq ans plus tard, il meurt à Gadshill, un 9 juin 1870 exactement. Il est inhumé avec les honneurs à l’abbaye de Westminster. Son roman, Le mystère d'Edwin Drood ne sera jamais achevé…

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L’intrigue :

Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul.
Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.

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Ce que j’en pense :

La jolie couverture de cette édition « Le Livre de Poche Jeunesse » est fidèle à l’affiche du film de Disney qui va être prochainement dans tous les cinémas. Ce livre fait partie des « produits dérivés » alors qu’en réalité, c’est le film qui en est réellement un.
Qu’importe, le texte lui est bien le même que durant mon enfance !

Grâce à la performance-capture(1), Jim Carrey interprète non pas un mais huit rôles dans « Le Drôle de Noël de Scrooge ». Le travail des graphistes, des animateurs du film est également a souligné car si l’on reconnaît les traits du visage de l’acteur sous toutes ces transformations, ils ont aussi été à la hauteur du Scrooge que la plume de Charles Dickens nous dépeint : « Dur et tranchant comme une pierre à fusil dont jamais l’acier n’a fait jaillir une étincelle généreuse, secret, renfermé en lui-même et solitaire comme une huître. Le froid qui était au-dedans de lui geler son vieux visage pinçait son nez pointu, ridait sa joue, rendait sa démarche raide et ses yeux rouges, bleuissaient ses lèvres minces et se manifestait au de-dehors par le son aigre de sa voix. Une gelée blanche recouvrait constamment sa tête, ses sourcils et son menton fin et nerveux. Il portait toujours et partout avec lui sa température au-dessous de zéro ; il glaçait son bureau les jours caniculaires et ne dégelait pas d’un degré à Noël.
La chaleur et le froid extérieurs avaient peu d’influence sur Scrooge. Les ardeurs de l’été ne pouvaient le réchauffer, et l’hiver le plus rigoureux ne parvenait pas à le refroidir. Aucun souffle de vent n’était plus âpre que lui. Jamais neige en tombant n’alla plus droit à son but, jamais pluie battante ne fut plus inexorable. Le mauvais temps ne savait par où trouver prise sur lui ; les plus fortes averses, la neige, la grêle, les giboulées ne pouvaient se vanter d’avoir sur lui qu’un avantage : elles tombaient souvent « avec profusion ». Scrooge ne connut jamais ce mot. »

Le décor est parfaitement posé. (L'histoire du Drôle de Noël de Scrooge se déroule en pleine période victorienne (1837 à 1901), âge d'or de l'Empire britannique qui voit Londres s'imposer comme la ville la plus peuplée du monde (1 860 000 habitants en 1845) jusqu'en 1925.). Les descriptions sont précises, mais ne se perdent pas dans des détails infimes. Les images, les comparaisons sont habiles.
Le style est si fluide que nous parvenons à construire avec de simples mots, la toile de fond de cette histoire avec une grande facilité. Nous ne lisons pas seulement ce récit, nous le vivons de l’intérieur.
J’avais des frissons en lisant, comme si je me retrouvais aux côtés de Scrooge lui-même. D’ailleurs le narrateur nous le suggère même. Il nous informe également agir pareillement avec nous.

On s’aperçoit avec certaines descriptions de situations que le bonheur est presque toujours fort simple. Il faut arrêter de courir après des chimères. Ce n’est ni bon pour le monde en général et encore moins pour nous.
Dans notre économie et notre monde d’aujourd’hui, Les miroirs aux alouettes ne manquent pas et donc il est encore plus facile de se fourvoyer de chemin. Le texte de C. Dickens est donc plus que jamais d’actualité.
« Ce n’était pas une belle famille ; ils n’étaient pas bien vêtus ni les uns ni les autres ; leurs souliers étaient loin d’être imperméables ; leurs habits n’étaient pas cossus ; … Cependant, ils étaient heureux, reconnaissants, satisfaits les uns des autres et contents de leur sort ; et au moment où Scrooge les quitta, ils semblaient plus heureux encore à la lueur des étincelles que la torche de l’Esprit répandait sur eux ; »

Je regrette juste que Scrooge change aussi vite. À la limite je trouve qu’il précipite un peu trop les évènements.
« - Guidez-moi ! dit Scrooge, guidez-moi ! La nuit avance rapidement ; c’est un temps précieux pour moi, je le sais. Esprit, guidez-moi. »
Ce qu’il doit voir est des plus troublants, mais j’ai trouvé que tout allait peut-être un peu trop vite. Lui pourtant si froid, si impénétrable voit son armure se fendre presque aux premiers coups portés par les esprits.

Enfin qu’importe, ce petit classique ne se démode pas et il est toujours bon de le relire de temps en temps. N’est-ce pas l’une des qualités premières des classiques justement, l’intemporalité ?

Ma note finale : 14 / 20

1- Une technologie dérivée de la motion-capture, qui ne se contente plus de capturer les mouvements mais aussi les performances des comédiens, afin de les réinjecter dans des personnages virtuels au sein d'un environnement numérique. Tournés sur des plateaux quasi-vides, à 360°, les plans sont ensuite retravaillés en post-production, offrant aux réalisateurs une totale liberté de mise en scène.


Nota Bene :

Petite information amusante et pour montrer que l’œuvre de Dickens a inspiré à toutes les époques, sachez que le personnage de Scrooge a servi d'inspiration à Carl Barks pour créer Picsou en 1947, nommé Uncle Scrooge en anglais. Drôle de coïncidence !

mardi 8 décembre 2009

Un voyage fascinant ----- "Sahara dévoilé" de William Langewiesche


Je ne suis pas une grande voyageuse bien que mes amis pensent plutôt le contraire car je bouge pas mal, je prends le train comme si de rien n’était, la voiture ne me pose pas de problème et naviguer dans les méandres des métros et réseaux de bus des grosses agglomérations est routinier.
Je n’irai certainement pas au bout du monde (sauf pour découvrir le Japon). Je n’irai pas m’isoler volontairement dans des steppes ou des forêts tropicales. L’aventure, je laisse cela aux autres et je préfère la vivre par procuration.
Les reportages ou les livres, c’est merveilleux pour cela.

Dans le cadre d’un nouveau partenariat entre les éditions Vagabonde et Livraddict, j’ai pu justement partir à la découverte du désert, le Désert par excellence grâce à la prose de William Langewiesche dans « Sahara dévoilé ».

Un long périple, mais je n’ai pas trop souffert car je suis restée bien calée dans mon lit pour tourner les pages et jouer à la routarde chevronnée (que je ne suis en aucun cas).

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L’auteur :

William Langewiesche, né en 1955, est un écrivain et journaliste américain.
Depuis 2006, il est le correspondant international du magazine Vanity Fair.
Lorsqu’il ne parcourt pas le monde, il réside à Davis, Californie, et en France.

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L’intrigue :

Si aride que la plupart des bactéries ne peuvent y survivre, et aussi vaste que les États-Unis… Tel est le Sahara, territoire de l’extrême, parfois menaçant, où se conjuguent de multiples enjeux : migrations volontaires ou involontaires, affrontements entre groupes rivaux, guerres civiles... Toutefois, les lois de l’hospitalité y ont toujours cours. D’Alger à Dakar, traversant l’Algérie, le Niger, le Mali et le Sénégal, William Langewiesche parcourt ces vastes étendues (en voiture, en taxi, en camion, par bateau et en train), explorant leurs richesses visibles et enfouies, relatant avec esprit le tumulte de la vie de ses habitants, les interrogeant sur leurs destinées. Touaregs, expatriés, voyageurs, nomades sédentarisés, marchands, rebelles et populations soumises à l’hostilité de “ cette partie invisible du monde ” composent ainsi une puissante partition sensible à laquelle se mêlent les sensations propres de l’auteur, ses impressions, mais aussi l’Histoire et les contes, donnant au Sahara toute sa dimension réelle et imaginaire. Un voyage épique et éclairant, à la dimension de cette terre éclaboussée de lumière qui semble reculer tel un horizon intérieur à mesure qu’on avance.

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Ce que j’en pense :

Qu’est-ce qu’un désert ?
Qu’est-ce que le Sahara ?
Nos images d’Epinale sont réductrices. La réalité du terrain est tout autre, plus riche, plus complexe aussi. Même les spécialistes ne savent pas quels critères choisirent pour définir cette nature hors norme.
L’auteur, William Langewiesche, nous propose sa définition assurément plus humaine. Est-ce la plus juste ?
Étant une profane, je me garderai bien de la juger ainsi

J’écoute, je découvre, je me tais.
Je voyage par procuration une fois de plus et ce dès les premières lignes de « Sahara dévoilé ».

Il faut savoir se montrer humble face au désert. Il impose la simplicité, le dépouillement, mais il est riche d’enseignement sur notre nature profonde.
« Le désert apprend la patience, mais la patience est difficile et longue à acquérir. »

Avant son départ pour le désert, l’auteur nous parlera d’Alger, cette ville si belle, mais si dangereuse également comme l’est souvent les plantes toxiques. On aura droit à quelques considérations générales sur les conditions de vie de ses habitants au quotidien. Rien n’est embelli, la description sonne juste, véridique même si l’on ne peut le vérifier par nous-même, William Langewiesche évoque sans fards les points sombres de cette société Algéroise.
Nous ne sommes pas en train de lire un roman, on est bien sur un témoignage, un documentaire.

Tout se mérite donc, même l’arrivée aux portes même du désert que l’on souhaite toujours repousser. Cependant, on ne dompte pas le Sahara. Celui qui possède le pouvoir de tout dominer, c’est bien lui. Surtout quand on se trompe de problématique dès le départ, les solutions n’en sont pas et le résultat est faussé.
« Mais ce sont la surpopulation et une agriculture mal adaptée, et non l’avancée des sables, qui ont rongé la terre. L’armée s’est mobilisée pour affronter un mythe et n’a pas prêté attention, sur place, au véritable ennemi. »

Dans les oasis, il y a des villes entières (je n’aurais jamais pensé une chose pareille et avec cet ouvrage, je vais de découverte en découverte). On y apprend que les Sahariens ne luttent plus contre le sable, mais s’en font au contraire parfois un allié pour leurs plantations de palmiers ou pour leurs intérieurs. Ils vivent avec lui, il est le compagnon de tous les jours.
J’admire leur patience, celle que le désert leur a inculquée au fil des générations et que donc je n’aurais sans doute jamais. Je deviendrais folle de sentir mon pain crisser sous mes dents, de sentir ces grains de sable partout !

Dans cet ouvrage, on apprend aussi que le désert n’est pas uniforme. Voilà encore une de mes idées qui prend l’eau si j’ose dire.
Toutes les dunes ne sont pas identiques et elles obéissent à des lois physiques aussi strictes qu’immuables.

Le désert n’est pas une mer de sable, mais l’on peut aisément vite en devenir un naufragé si l’on n’y prend pas garde. Heureusement, nous avons là un bon guide.
Il nous en dévoile des facettes du désert ! Ma vision de ce dernier a complètement été bousculée, chamboulée. Ma tête s’est remplie d’images, de paysages, mais aussi de visages. Le mot même, désert, va prendre un tout autre sens. Sa véritable identité m’a été si élégamment dévoilée…

Ma note finale : 16 / 20

mercredi 2 décembre 2009

Et si on ne souhaite pas gagner ? - "Perdre est une question de méthode" de Santiago Gamboa


Un partenariat avec une maison d’édition, c’est toujours une nouvelle occasion d’aller vers des livres que l’on aurait sans doute pas empruntés et encore moins achetés.
Ce n’est pas que notre curiosité n’est pas piquée, loin de là, mais le choix est si vaste dans les librairies que forcément, on se cantonne un peu dans des registres littéraires que l’on maîtrise un peu plus.
Dernière raison qui explique ce comportement du lecteur, c’est sans doute, le fait que nous n’ayons pas tous des finances sans limites. Nous allons donc vers ce que nous qualifions de valeurs sûres (enfin presque car il nous arrive encore d’avoir quelques mauvaises surprises).

« Perdre est question de méthode » est écrit par Santiago Gamboa. Cet auteur m’est totalement inconnu et je n’ai jamais vu l’adaptation cinématographique de cet ouvrage pourtant réalisé par Sergio Cabrera.
C’est donc totalement vierge de tout préjugé que j’ai débuté la lecture de ce roman dit noir. La couverture ne risquait pas de contredire cette classification des genres. Heureusement que je n’étais pas d’humeur aussi funeste.

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L’auteur : (Source Wikipédia)

Santiago Gamboa est un écrivain colombien né en 1965 à Bogota.

Il a étudié la littérature à l'Université nationale de la Colombie, puis la philologie hispanique à l'Université de Madrid.
Après avoir été journaliste au service en langue espagnole de Radio France internationale et correspondant du quotidien El Tiempo, il est actuellement attaché culturel de l'ambassade de Colombie à l'UNESCO.

L'essentiel de son œuvre traduite en français est parue aux Éditions Métailié.

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L’intrigue :

Victor Silanpa est détective, journaliste à ses heures, un brin escroc et franchement désabusé.
Un matin brumeux, la découverte d'un cadavre crucifié et empalé sur les rives du Sisga ranime sa soif de justice. Aidé de Quica, une jeune prostituée qui le tient sous son charme, il enquête dans les bas-fonds de Bogota, allant jusqu'à déjouer la machination de puissants politiciens véreux...

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Ce que j’en pense :

Dès les premières lignes du roman, j’ai eu du mal à savoir si Victor Silanpa était un journaliste ou un flic.
Ses méthodes sur le terrain, ses attitudes et surtout l’accès privilégié auquel il a droit sur les scènes de crimes, dans la morgue… sont troublantes, voir déroutantes. J’avais sans cesse l’impression d’avoir raté un élément qui aurait pu me permettre de le situer impeccablement. À ce moment, les frontières étaient par trop perméables à mon goût.

« Noir, c’est noir » comme le chante si bien Johnny Hallyday, mais dans ce cas précis, on débute quand même avec un crime particulièrement sordide. Accrochez-vous !

A noter que j’ai eu la désagréable impression au cours de ma lecture que je manquais des étapes. Je relisais donc certains paragraphes, mais rien n’y faisait. Il manquait des phrases, des transitions, que la présentation n’était pas adéquate, que sais-je encore. Des détails, mais qui m’ont un peu agacé car ils me laissaient un arrière-goût d’insatisfaction.
Cela ne m’a pas gêné au point de ne pas pouvoir suivre l’intrigue, mais j’étais moins enthousiaste à poursuivre.

Très vite page 47, on trouve la justification du titre de cet ouvrage. Victor garde certaines citations dans les poches de sa poupée : « J’ai perdu. J’ai toujours perdu. Ça ne m’irrite pas, ça ne m’inquiète pas. Perdre n’est qu’une question de méthode : Louis Sepulveda. »
Cela tient aussi au caractère de ce journaliste pas banal : « Se battre avec une femme, c’est un combat perdu d’avance. Napoléon, qui a réussi à conquérir la moitié de l’Europe, a eu cette phrase pleine de sagesse : « Les batailles contres les femmes sont les seules qu’on gagne en fuyant ».
- Mais je n’ai pas envie de gagner.»
Tout est dit, non ?

Pas mal de vulgarité dans les phrases, parfois même elles me semblaient gratuites et n’apportaient rien de plus au style. Un ton cru donc qui ne m’aurait sans doute pas gêné le moins du monde pour peu que j’en trouve la justification à chaque fois.
Cela noircissait un tableau qui n’en avait pas franchement besoin, même pour un roman noir.

Les vagues traces d’humour n’étaient pas franchement hilarantes, mais j’ai quand même eu quelques petits sourires. Ce sont eux qui ont rendu cette lecture possible jusqu’au bout.

« Perdre est une question de méthode » fut un ouvrage que j’ai lu sans y prendre beaucoup de plaisir. J’ai eu le sentiment de perdre également et je ne parle pas de mon temps, mais de mon énergie.
Cet opus m’endormait chaque soir un peu plus vite.
Je crois bien que c’était devenu mon arme absolue contre les insomnies. Une qualité parfois très recherchée… Enfin, au moins autant que le sommeil alors !
À quand le remboursement par la Sécurité Sociale ?

On ne peut pas plaire à tout le monde, mais cela n’enlève rien aux qualités intra secs de l’œuvre qui trouvera sans doute des preneurs. Je les cherche encore, c’est tout… Mais peut-être que je n’étais pas prête pour ce livre.

Ma note finale : 10 / 20

Merci à Livraddict et aux éditions Points.