mardi 30 mars 2010

Correspondances --- "Le cercle littéraires des amateurs d'épluchures de patates" de Mary ann Shaffer et Annie Barrows

Ma PAL (Pile de Livre à Lire) ne cesse de grossir et pourtant je trouve que cette année, j’ai une bonne cadence de lecture. Il faut bien avouer également que depuis que je fréquente encore plus assidûment les blogs littéraires ou le site de Livraddict, j’ai eu comme une poussée de fièvre et c’est ma PAL qui a encore dégusté… Pfff
« Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows m’intriguait depuis sa sortie. N’en ayant lu que des avis enthousiastes, je l’ai mis en réservation à la médiathèque et je viens enfin de l’obtenir. Ah oui, l’attente fut longue car un bon livre, en général se fait toujours attendre (merci le bouche à oreille !!!!)

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Les auteurs : (Source les éditions Laffont – Nil)

Mary Ann Shaffer est née en 1934 en Virginie-Occidentale. C'est lors d'un séjour à Londres, en 1976, qu'elle commence à s'intéresser à Guernesey. Sur un coup de tête, elle prend l'avion pour gagner cette petite île oubliée où elle reste coincée à cause d'un épais brouillard. Elle se plonge alors dans un ouvrage sur Jersey qu'elle dévore : ainsi naît fascination pour les îles anglo-normandes. Des années plus tard, encouragée à écrire un livre par son propre cercle littéraire, Mary Ann Shaffer pense naturellement à Guernesey. Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est son premier roman, écrit avec sa nièce, Annie Barrows, elle-même auteur de livres pour enfants. Mary Ann Shaffer est malheureusement décédée en février 2008 – peu de temps après avoir su que son livre allait être publié et traduit en plusieurs langues.

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L’intrigue : (quatrième de couverture)

Janvier 1946.
Tandis que Londres de relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va-t-il lui fournir? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l'occupant allemand: le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates".
De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey... Fantasque, drôle, tendre et incroyablement attachant... Bienvenue dans le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates !

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Ce que j’en pense :

Je n’ai pas voulu me poser trop de questions en débutant la lecture de cet ouvrage car il avait été apprécié par presque tout le monde. J’ai pensé simplement que j’y trouverai donc forcément des éléments positifs même si je ne l’appréciais que moyennement au final.
En fait, j’ai tout de suite adoré le lire.

J’ai peu lu de livres du genre épistolaire et je n’en gardais pas que d’excellents souvenirs. C’est quand même particulier.
Je n’ai jamais eu le sentiment de violer un secret en lisant ces lettres. Au contraire, je me suis senti tout de suite à l’aise avec la plume de chacun des protagonistes. J’ai eu la sensation d’être déjà proche d’eux car ils sont si simples, si humains, si ouverts et passionnés.
Pour une fois, il n’était pas question de complots internationaux, de guerres, de mystère sur les origines de l’humanité, du christianisme et j’en oublie. Non, c’était une histoire au départ assez banale, presque insignifiante, mais attendrissante.

Cela se lit facilement. Les missives sont courtes, longues ou laconiques, mais elles se suivent toutes, restent logiques. C’est un peu comme si on avait mélangé le style d’écriture que l’on retrouve sur les blogs personnels et les messageries instantanées (mais sans le langage SMS qui m’horripile). Il y a une telle spontanéité et réactivité dans ces lettres. On a l’impression que ce sont leurs auteurs même que l’on entend parler. Je n’ai jamais eu la sensation de lire en réalité. On m’a raconté une magnifique histoire à plusieurs voix.

Ce qui me fait le plus de peine, c’est de savoir que je n’aurai jamais l’occasion de me replonger dans un autre univers proche de cet ouvrage car l’auteur principal n’est plus. Sa nièce pourra peut-être reprendre le flambeau ?

Ma note finale : 18 / 20

dimanche 28 mars 2010

Salon du livre de Paris, édition 2010






Plus qu'un long discours, voici juste quelques clichés que j'ai réalisé durant ma visite au 30ème salon du livre, à Paris, Porte de Versailles.

vendredi 26 mars 2010

La première aube... - "Le premier jour" de Marc Levy

Marc Levy, on ne le présente même plus car si l'on ne sait pas qu'il est l'auteur français qui se vend le mieux et le plus facilement en librairie, même en temps de crise, c'est que l'on s'est éloigné trop longtemps de la civilisation.
Pourtant, malgré ou à cause de cette popularité, je n'avais encore rien lu de lui. Il n'y a pas que pour mes vêtements que je ne suis pas toujours les ultimes tendances du moment.
"Le premier jour" a pourtant trouve grâce à mes yeux. Sans doute à cause d’un sujet universel et intemporel.

Ma curiosité une fois piquée, il m'est difficile de ne plus me laisser tenter vers cette nouvelle expérience littéraire.
Et vous, franchirez-vous aussi le pas ?

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L’auteur : (Le site officiel de Marc Levy : http://www.marclevy.info/home.aspx)

Marc Levy est né le 16 octobre 1961 en France. À 18 ans, il s'engage à la Croix Rouge Française où il passe 6 ans à divers postes. Parallèlement, il étudie la gestion et l'informatique à l'Université Paris Dauphine.

En 1983 il crée une société spécialisée dans les images de synthèses en France et aux États-Unis. En 1989 il perd le contrôle de son groupe et démissionne.

À 29 ans, repartant de zéro, il rentre à Paris et fonde avec deux amis une société de travaux de finitions qui deviendra l'un des premiers cabinets d'architecture de bureau en France.

À 37 ans, Marc Levy écrit une histoire à l'homme que deviendra son fils. Encouragé par sa soeur scénariste (aujourd'hui réalisatrice), il envoie ce manuscrit aux Editions Robert Laffont qui acceptent aussitôt de publier Et si c'était vrai. Peu avant la sortie du roman, Steven Spielberg (Dreamworks) en acquiert les droits d'adaptation cinématographique. Le film, intitulé Just Like Heaven, produit par Steven Spielberg, interprété par Reese Whitherspoon et Mark Ruffalo, s'est classé premier du box-office américain lors de sa sortie en 2005.

Après la publication de son premier roman, Et si c'était vrai, en 2000, Marc Levy se consacre exclusivement à l'écriture. Tous ses romans figurent dès leur parution en tête des ventes annuelles en France et connaissent un succès international. Il publie Où es-tu ? en 2001 (adapté pour la télévision en 2007), Sept jours pour une éternité en 2003, La Prochaine Fois en 2004, Vous revoir, la suite de Et si c'était vrai, en 2005, Mes amis, mes amours en 2006 (adapté au cinéma en 2008), Les Enfants de la liberté en 2007 et Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites en 2008.

Son neuvième roman Le Premier Jour est sorti le 25 juin 2009.

La première nuit, la suite du Premier Jour est sorti le 2 décembre 2009.

Ses 10 premiers romans, traduits en 41 langues, ont été publiés à 19,5 millions d'exemplaires (toutes langues et toutes éditions confondues). Marc Levy est l'auteur français le plus lu dans le monde. (Source des chiffres de vente et de classement : Ipsos/Livres Hebdo - Le Figaro).

Marc Levy a écrit quelques nouvelles et réalisé un court-métrage pour Amnesty International, La lettre de Nabila, diffusé en mars 2004. Il a également écrit quelques chansons pour différents artistes, dont Johnny Hallyday.

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L’intrigue :

Un étrange objet trouvé dans un volcan éteint va révolutionner tout ce qu’on croit savoir de la naissance du monde.

Il est astrophysicien, elle est archéologue. Ensemble ils vont vivre une aventure qui va changer le cours de leur vie et de la nôtre.

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Ce que j'en pense :

Si la mince quatrième de couverture avait déjà su attirer toute mon attention, le corps même de l'ouvrage fit encore plus fort. Je suis rentrée immédiatement dans le récit et malgré des conditions de lecture peu confortable par instants (long trajet en train par des températures polaires et des attentes dans des halls ou les courants d’air étaient légion au moment où je me suis lancée dans cette « aventure » littéraire), j'ai bien peu souvent lâché mon livre.

Je ne pensais pas me laisser emporter de la sorte par la prose de Marc Levy. Je ne suis pas du genre à avoir des idées formatées plein la tête, mais ce fut une bien agréable surprise quand même.
Je n'ai pas trouvé son style d'écriture particulièrement incisif ou même capable de se distinguer d'un autre par ses qualités propres, mais je dois bien l'avouer, le texte est captivant.
La syntaxe est efficace à défaut d'être brillante ou illustre. Cela se lit sans peine. C'est d'une fluidité presque déconcertante, mais bien agréable.

Les personnages sont attachants même s'ils restent un tantinet excentriques. Ces chercheurs passionnés ne le sont-ils pas toujours ? J'en ai côtoyé quelques-uns pour savoir que oui, ce sont des originaux, mais passionnants pour qui sait les écouter.

Il y a des sentiments dans ce récit et pas seulement du mystère, des intrigues, de l'espionnage ou même de l'action. On frôle l'irrationnel parfois et pourtant que savons-nous vraiment de nos origines ? Tout ou presque reste à découvrir.

Le suspens est là. On sent qu'il monte progressivement ; on ne sait pas vraiment où l'on va ou même ce que l'on recherche (à la différence d'une enquête policière), mais c'est plaisant, distrayant. Je me suis laissée entraîner sans opposer plus de résistance.
Pourquoi d'ailleurs aurai-je boudé mon plaisir alors qu'il s'offrait à moi de manière si généreuse, voir même désintéressé ? Je suis parfois stupide, mais pas a ce point.

Maintenant, je suis certaine d'une chose, c'est que ce n'est pas le dernier Marc Levy que je lirai car "le premier jour" appelle une suite qui vient de paraître sous le titre de "La première nuit".
Comment vais-je résister à cet appel en librairie ? Je ne vais pas acheter un tome 2 sans posséder le tome 1. (cf. j'ai emprunté ce dernier en bibliothèque.)
Dieu seul le sait…


Ma note finale : 17 / 20

lundi 22 mars 2010

Ni mort, ni vivant... - L'étrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman



La Fantasy n'est pas mon genre littéraire de prédilection, mais j'aime en lire quelques titres par an. Cela me permet de me familiariser avec le style et complète un peu ma culture défaillante.
Avec « L’étrange vie de Nobody Owens » de Neil Gaiman, je n'ai pris aucun risque. Je n'en ai eu que de très bons échos.

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L'auteur : (Source Wikipédia)

Neil Gaiman (né le 10 novembre 1960 à Portchester) est un auteur britannique de romans et de scénarios de bande dessinée vivant aux États-Unis. Auteur prolifique et polyvalent, il a percé sur la scène du fantastique anglo-saxon grâce à sa série Sandman publiée par DC comics dans les années 1990.

Gaiman suit des études de journalisme après avoir été refusé par plusieurs éditeurs pour se créer des contacts pouvant l'aider, du moins l'espère-t-il, à être publié plus tard. C'est à cette époque qu'il écrit son premier livre, la désormais très recherchée biographie du groupe Duran Duran ainsi que de nombreux articles pour Knave magazine. Il collaborera avec Terry Pratchett sur De bons présages (Good Omens), à propos de l'imminence de l'apocalypse.

Gaiman commence à travailler sur des comic books après avoir lié amitié avec Alan Moore. Il écrit deux romans illustrés anglais avec son vieil ami et collaborateur favori Dave McKean : Violent Cases et Signal to Noise. Par la suite il travaille pour DC Comics qui publie L'Orchidée noire.

Il a eu trois enfants avec son ex-femme Mary McGrath. Il est dorénavant fiancé à Amanda Palmer (chanteuse de The Dresden Dolls).

Son site officiel : http://www.neilgaiman.com/

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L'intrigue :

Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois. Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux...

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Ce que j'en pense :

Avec mon âme d'enfant et les excellentes critiques que j'avais pu lire ici ou la sur la Toile, je me suis jetée dans la lecture de : « L’étrange vie de Nobody Owens » de Neil Gaiman, sans
crainte.
Cela débute comme un thriller, par des meurtres, mais très vite l'ambiance devient fantastique, magique.
C'est exactement ce que je pensais y trouver et pourtant j'ai été bien moins captivée que lors de ma lecture de "Stardust" du même auteur. (Lecture que j’ai grandement appréciée.)

Rien à redire au niveau du style. C'est bien raconté. Les illustrations présentent dans l'édition que j'ai eue entre les mains étaient en noires et blancs. Elles prolongeaient le récit, lui donner plus de poids. Elles ne faisaient en aucun cas enfantines.

Je pense que j'ai eu un petit problème avec l'intrigue en elle-même. Elle est pourtant intéressante, bien menée. Je ne sais pas ce qui a coincé. Je n'ai jamais pu être dedans complètement. Plutôt que d'incriminer l'ouvrage, je pense que je n'étais pas en phase avec lui.
Cela arrive parfois et l’on rate alors beaucoup d'éléments.
Dommage pour moi.

Les personnages sont simples, possèdent des caractéristiques marquées qui permettent au lecteur de les cataloguer aisément. Ils n'en sont pas moins riches et plaisants. La simplicité ne signifie pas dénuement.

Même remarque en ce qui concerne les décors qui sont admirablement plantés par une plume agile.

Une lecture de qualité qui n'a pas été aussi exaltante pour moi que prévue, mais que cela ne vous freine pas pour autant, surtout si vous aimez ce genre de récit. Il vaut le détour.

Ma note finale : 13 / 20.

vendredi 19 mars 2010

Incompris... - L’ombre d’Edgar Poe de Matthew Pearl

Voilà un autre livre que me faisait de l’œil depuis un bon moment sur les étals des librairies. J’ai su être raisonnable et patiente pour une fois, aussi je me suis tournée vers mon réseau de médiathèques et après quelques semaines d’attente bien occupée, j’ai enfin pu me plonger dans ces pages : « L’ombre d’Edgar Poe » de Matthew Pearl.

J’attendais sans doute beaucoup de cet ouvrage, peut-être trop d’ailleurs. Je l’ai lu dans la foulée d’un autre titre palpitant et du coup il m’a paru bien terne. Mauvais timing ? Possible
Dommage en tout cas, mais ce n’est quand même pas une raison pour ne pas vous en parler car malgré tout, il y a beaucoup à dire sur ce livre qui n’en n’est pas moins bon pour qui saura l’apprécier.

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L’auteur : (Sources : Evene)

Matthew Pearl est une sorte d'enfant prodige ; à vingt-huit ans, il est doublement diplômé des prestigieuses universités de Yale et de Harvard.
Il a été couronné par la Dante Society of America pour ses travaux de recherche sur le poète florentin avant d'écrire ce premier roman.
Il dirige aujourd'hui la nouvelle édition de 'L' Enfer' de Dante, traduit par Longfellow, et travaille à son prochain thriller. 'Le Cercle de Dante', son premier roman, a été acclamé par la critique. Il est resté de longs mois en tête du classement des best-sellers aux Etats-Unis et en Italie, et est numéro 1 en Espagne. Il est paru ou en cours de traduction dans vingt pays.

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L’intrigue :

L'avocat Quentin Hobson Clark est le témoin fortuit des funérailles d'Edgar Poe - un étrange enterrement auquel seulement quatre personnes assistent...
Troublé, le jeune homme entend élucider le mystère qui entoure la mort de cet écrivain qu'il admire entre tous, et laver ainsi l'honneur souillé de celui que la presse présente comme un dévoyé.

Ses recherches ne le menant nulle part, Clark décide de tourner le dos à la bonne société baltimorienne et d'embarquer sur-le-champ pour la France. Son intention? Retrouver l'homme ayant servi de modèle au chevalier C. Auguste Dupin, héros de plusieurs contes d'Edgar Poe habile à démêler les intrigues les plus inextricables, pour qu'il l'aide à tirer l'affaire au clair. À Paris, Clark fait la connaissance de deux hommes - le baron Claude Dupin et le détective Auguste Duponte - qui peuvent tous deux revendiquer la paternité du personnage. Mais lequel est le véritable Dupin ?

En consacrant son deuxième roman aux derniers jours de la vie d'Edgar Poe, Matthew Pearl choisit de s'attaquer à l'une des plus grandes énigmes de l'histoire littéraire: la mort, demeurée inexpliquée, de celui qui est considéré - ironie du sort - comme l'inventeur du roman policier.
Pearl a eu l'idée géniale et machiavélique de confier aux héros inventés par l'auteur des Histoires extraordinaires le soin de mener eux-mêmes l'enquête sur la disparition de leur créateur...

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Ce que j’en pense :

Dans mon introduction, j’ai dit que j’avais été déçu par ce livre, mais c’est sans doute parce que je ne l’ai pas lu dans un contexte favorable à son style.
Il faut rendre à César, ce qui est à César. « L’ombre d’Edgar Poe » de Matthew Pearl n’est pas un ouvrage médiocre, il demande que l’on prenne son temps pour l’apprécier. Il ne se dévore pas, mais se savoure.

Le rythme que nous impose l’auteur est très lent (enfin à mon goût). Il faut du coup de la patience (ce dont je ne suis pas vraiment pourvue) et de la ténacité (là, c’est déjà beaucoup mieux) afin de poursuivre la lecture de ce (long) récit et de ne pas laisser la lassitude nous envahir. Il m’est arrivé d’avoir quelques fourmis dans les bras, les yeux qui tombent de fatigue, mais comme je suis têtue, j’ai décidé d’y mettre le temps qu’il faudrait pour en venir à bout.

J’avoue sans détour que ce roman comporte des longueurs qui s’éternisent (si, si !), des redondances dont on se passerait bien et des passages presque ennuyeux (voir poussiéreux) mais il survenait heureusement toujours un événement, un retournement de situation, un mystère à découvrir pour soutenir mon intérêt et m’inciter à continuer. Il fallait bien cela pour titiller ma volonté de fer certes, mais qui peu se rouiller à force de lire ou relire un passage sur lequel je m’endors à chaque fois.
Heureusement, je suis toujours curieuse et je voulais à tout prix connaître la vérité sur la mort de Poe. Le chemin pour y parvenir fut bien long et ardu, mais il en valait la peine. Les efforts avaient porté leurs fruits !

Matthew Pearl mêle habilement les faits historiques et les événements romanesques. C’est une qualité essentielle pour ce type d’ouvrage, mais que l’on ne retrouve pas toujours hélas.
L’auteur se base sur les nombreux mystères entourant la fin misérable du poète : pourquoi passe-t-il la soirée à Baltimore alors qu'il se rendait pour affaires à New York ? Pour quelle raison la maison où il s'est rendu ce jour-là a-t-elle brûlé ? Et qui est ce Reynolds dont le nom revient sans cesse au cours des délires de l'écrivain à l'hôpital ?
Beaucoup de questions et des réponses qui vont arriver pour qui saura les attendre.


Ma note finale : 12 / 20

samedi 13 mars 2010

Le véritable poids de nos kg ---- "Gros problème - Une histoire de surpoids" de Gauthier et Pidancet-Barrière

Sur « Les chroniques d’Emeralda », je viens de lancer, il y a peu de temps, une saga de billets qui s’intitule : « Belle sans passer par la case régime ». Mes motivations sont personnelles et également parce que je crois que cela suffit tout ce diktat de la minceur.
Je viens de terminer « Gros problème – Une histoire de surpoids » par le docteur Mayah Gauthier et Véronique Pidancet-Barrière et cela me conforte dans mes positions. Ouf !
Je vous invite à découvrir ce titre peu connu, mais qui mérite de l’être !

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Les auteurs : (source Les Carnets de l’info : http://www.lescarnetsdelinfo.com/f/index.php)

Mayah Gauthier est diabétologue et endocrinologue pour adultes à Nice, ancien chef de clinique des hôpitaux. Depuis trois ans, après avoir suivi une formation spécifique à l'hôpital Trousseau à Paris, elle s'est orientée vers la prévention de l'obésité de l'enfant.

Véronique Pidancet-Barrière est auteur et scénariste. Elle déjà publié plusieurs ouvrages Les mots du cheval (Belin 2005), Au galop avec Sophie Thalmann ! (Hachette 2008), Hors Piste ! (Les Carnets de l’Info 2009).

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L’intrigue : (quatrième de couverture)

Tous les personnages mis en scène dans ce livre sont fictifs, mais ils sont nés des rapports que le Docteur Mayah Gauthier, diabétologue et endocrinologue, tisse au quotidien avec ses patients.

À partir de son expérience clinique, le Docteur Gauthier dresse, avec Véronique Pidancet-Barrière, auteur et scénariste, une galerie de portraits incisifs, qui expose l'ensemble des situations de l'obésité (la génétique, les troubles du comportement alimentaire liés à un malaise psychologique, etc.), à tous les âges de la vie. Grâce à cette forme originale et à des encadrés disséminés tout au long du récit, le Docteur Gauthier nous donne des clés pour réagir face au surpoids et notamment celui des enfants : qu'est-ce que l'obésité ? Peut-on y échapper ? Doit-on mettre un enfant au régime ? etc.

Espérant nous aider à décoder les liens qui nous unissent à la nourriture, le Docteur Gauthier nous (ré)apprend, loin du battage médiatique autour des régimes, à gérer les repas au quotidien et à faire rimer équilibre alimentaire avec plaisir. Un livre à consommer sans modération !

Anita, jeune trentenaire, obèse morbide, perd la moitié de son poids grâce à l'opération «Bypass». Jessica, enfant puis adolescente, subit les pressions de sa mère obsédée par les régimes, et peine à trouver son équilibre alimentaire.

Leurs routes se croisent. Vont-elles réussir à surmonter leurs difficultés avec l'alimentation ? Anita réussira-t-elle à assumer son douloureux passé de «grosse» afin d'être utile à la jeune fille ?

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Ce que j’en pense :

C’est plus qu’un roman, c’est un récit romancé car inspiré de cas tout ce qu’il y a de plus réels. La maison d’édition parle même de fiction documentée et je trouve cette appellation parfaitement adéquate car au sein même de l’intrigue, nous trouvons régulièrement des informations cliniques, techniques formulées par de véritables experts du problème abordé.

Que l’on soit ou non concerné par le surpoids, l’obésité, ce livre est un formidable outil pédagogique à mettre entre toutes les mains car nous sommes rarement épargnés par les phobies alimentaires, les idées fausses sur la bonne façon de se nourrir. Notre relation avec la nourriture est tout sauf simple de nos jours où le diktat de la minceur se fait plus pressant que jamais.

Les personnages qui nous sont proposés et que l’on voit évoluer au fils des jours, des semaines et même des années, sont proches de nous car ils sont ordinaires. Cela pourrait être vous, moi, votre enfant…
On se sent tellement pris par ce récit véridique sur le fond qu'on ne peut s’empêcher d’éprouver moult sentiments parfois contradictoires à l’image des protagonistes. Certains vont nous agacer, nous donner des envies de hurler, de crier, voir de taper et d’autres nous ferons de la peine. On aura envie d’en secouer plus d’un… C’est un peu comme avec nos amis, nos proches.

Ce n’est pas un livre de régime, mais un ouvrage abordant ce thème, mais aussi bien d’autres aspects liés au surpoids. On parlera de chirurgie, de psychologie, de nutrition, mais pas tellement en termes savants (juste ce qu’il faut en fait). On a ici un regard avant tout humain sur cette douleur psychique que peut causer l’obésité ou la peur de le devenir.
On comprend vite qu’écouter notre organisme est une chose que l’on ne fait plus. On veut tout contrôler, rentrer dans les bonnes cases de la réussite sociale à tel point que l’on en oublie de vivre. On se crée des problèmes là où il n’y en a pas ou si peu. On aggrave son cas, on se fait du mal…

Un livre à lire absolument avant de vouloir vous lancer dans un énième régime pour rentrer dans votre maillot de bain.
Un ouvrage à découvrir si vous êtes parents ou en passe de le devenir.
Un titre que l’on devrait mettre à disposition car il est à mon sens d’utilité publique…

Ma note finale : 18 / 20

Merci à Babélio et aux éditions Les carnets de l'info.

Au pays des geeks ---- "jPod" de Douglas Coupland

Geek, j’étais, geek, je ne suis plus… La vie quotidienne a eu raison de tout ceci et je ne puis plus être collée à mon ordinateur ou à mes consoles de jeux du matin au soir. Je suis largement dépassée aujourd’hui, même si je surnage grâce à mes bases solidement ancrées depuis quelques années déjà. Et puis j’essaie aussi de ne pas me laisser trop distancer, question de fierté !

Rares sont les livres traitants ou abordant ce sujet de manière originale et en sortant un peu des stéréotypes. « jPod » de Douglas Coupland m’a tout de suite intrigué. Je ne connaissais ni l’auteur, ni son style pour justement traité un sujet aussi vaste que trompeur…
Vite, je me suis lancée dans cette nouvelle aventure littéraire !

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L’auteur : (source : les éditions Au diable Vauvert)

Né en 1961, Douglas Coupland a grandi et vit à Vancouver sur la côte ouest du Canada. Plasticien et designer, il est l'auteur du roman aujourd’hui culte dans le monde entier, Génération X.
Toutes les familles sont psychotiques, Girlfriend dans le coma, Hey, Nostradamus ! et Eleanor Rigby, tous parus au Diable Vauvert, sont plébiscités par les lecteurs au format de poche, dans la collection 10/18.

Sa page web (en anglais) : http://www.coupland.com/

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L’intrigue :

Ethan Jarlewski et ses cinq collègues travaillent dans une boîte de jeux vidéo à Vancouver et sont plus préoccupés par l'organisation de tournois de Tetris et la recherche d'informations inutiles sur Internet que par la dernière tâche absurde imposée par leur direction : insérer un personnage de tortue dans un jeu de skate-board.
Bienvenue dans le quotidien dysfonctionnel de ces six geeks (accros à l'informatique) : la mère d’Ethan cultive du cannabis qu’elle revend à des bikers tandis que son frère fricote avec un puissant trafiquant de clandestins chinois. Une bien belle famille psychotique comme l’auteur sait si bien les camper…

Entre tournages de séries Z, compétitions de danse de salon, tribulations en Chine et autres situations déjantées, le récit nous plonge dans un univers amoral et échevelé.

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Ce que j’en pense :

La fanatique (douce) des produits Apple a immédiatement réagit au titre de cet ouvrage. Comment ne pas faire le lien entre le iPod, le baladeur numérique de la marque à la pomme croquée et l’intitulé de ce récit : « jPod ». Même la majuscule est placée au même endroit, ce n’est donc pas un hasard ou alors je ne m’y connais vraiment plus ! (Bon ok page 63, l’auteur nous donne sa version des faits et le pourquoi du comment du jPod, mais je n’y crois pas un seul instant !).
Cela débutait donc plutôt pas mal.
La couverture était originale et ces six petits personnages représentés avec des legos (ou ce qui y ressemble franchement) donne ce côté adulescent que je recherche dans ma lecture.

Voici même le lien jPod : http://www.jpod.info/

Je souhaitais aussi trouver quelque chose d’original et bien je suis servie !
L’éditeur, tout comme l’auteur s’est « amusé » avec les polices de caractère. On passe de l’une à l’autre en fonction de ce que l’on lit. Il y en a une pour les mails, une autre pour ce que les protagonistes voient en face d’eux et qu’ils évoquent pour nous, une autre encore pour le corps de l’intrigue…Et pour ma part, c’est du jamais vu. Cette originalité est une bonne idée, même si je peux aussi lui trouver au moins un défaut. D’un point de vue positif, c’est plus clair pour le lecteur qui en un seul coup d’œil sait replacer ce qu’il lit dans son contexte, mais c’est aussi lassant, voir fatiguant de devoir sans cesse s’adapter une police de caractère pas toujours des plus lisibles quand on est fatigué (oui, je lis le soir et parfois mes yeux font du tricot parce que je tombe de fatigue, mais je veux absolument avancer dans mes lectures).

Le récit est déjanté et je me demande où a bien pu pêcher toutes ces idées ce cher Douglas Coupland. Je sais bien que les geeks, en général, sont complètement décalés par rapport à la vie réelle, mais là quand même, c’est énorme ! Et que dire des géniteurs ???
J’ai trouvé cela hilarant, loufoque, complètement déjanté.
Jugez vous-même, l’auteur, Douglas devient même un des personnages de ce roman peu orthodoxe. C’est limite très narcissique quand même…

Ce pavé de plus de 500 pages est un OVNI. On le lit pour se dépayser, mais au final, on en ressort parfois avec la migraine tellement c’est tordu. On se perd, on se retrouve et l’on s’égare de nouveau. Wahou, cela en deviendrait presque indigeste.

Une lecture pas banale, que je ne conseillerai pas à tout le monde. Je crois que pour l’apprécier, il faut connaître un peu le monde de l’informatique, des jeux vidéos ne serait-ce que par un proche. Si on n’y connaît vraiment rien, on risque de passer totalement à côté.
Mais pour tous les autres, essayez, rentrez dans la partie : Insert coin !

Ma note finale : 14 / 20

Merci à Livraddict et aux éditions Au diable Vauvert pour cette lecture hors du commun.

mercredi 10 mars 2010

Belle escapade (2nde partie) de Baux Francis


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Lorsque la voiture quitta les Baux, après une visite du village à laquelle Belle ne put participer du fait de sa condition de passager clandestin séquestrée par la force des choses, la situation était tendue. Pour Belle la révélation de son mystérieux pouvoir : rendez –vous compte si en plus de la crise financière et de la politique il fallait prendre l’avis des animaux (même domestiques…) pour gouverner. Et Belle justement prenait de plus en plus la mesure de la menace qui pesait désormais sur elle : si elle était démasquée en sa qualité de « Chatte qui parle » elle serait exécutée. Elle pensait aux services secrets aux barbouzes, enfin tous les assassins de l’ordre qui sont payés pour que les lois de la République triomphent. Il fallait comme on le dit filer en catimini c'est-à-dire discrètement dés ce soir rejoindre la horde des animaux « domestiques » qui n’empêchent pas le monde de tourner. Pour bien comprendre les enjeux c’est comme si la presse officiellement reconnue en France se mettait à dire aux gens, les citoyens lambdas ce qu’ils savent grâce à telle « sourie ou minet » bien placé dans les palaces du pouvoir.
Dernièrement Belle avait entendue parler d’une histoire de ce genre mais peut-être que ne parlant pas l’argot elle n’avait pas bien compris le sens des mots « vous ne m’avez pas bien compris… » C’était l’expression qu’elle entendait le plus souvent quand ses maîtres suivaient une émission d’information ou un débat à la télévision.
Elle ne s‘imaginait pas en chat qui plaide et elle risquait la déportation dans une fourrière dans le meilleur des cas. Le pire n’est jamais certain alors pour se calmer elle se concentra sur tout ce qui se passait dans la voiture et autour d’elle : rester zen, comme le disaient ses maîtres lorsqu’ils recevaient des factures à payer.

Tendue également car le couple n’était pas au retour de la ballade dans le village le même qu’a la descente de la voiture. Faut expliquer.
Pierre avait ouvert la portière brusquement et dit « maintenant on rentre ! » Il avait la mine fâchée et la voix sèche des mauvais jours. Une dispute sans doute mais pourquoi ?
-Je ne peux imaginer que cette « créature » soit une collaboratrice de rien d’autre que de sauteries mon cher et tu veux que je te crois en jurant sur la tête de notre fils, quelle honte !
Le premier avec de ténébreuses basses et la seconde avec trop d’octaves : la crise de jalousie. La moins grave de toutes les crises mais la plus ravageuse pour l‘organisation d’une journée. Belle nota qu’ils n’avaient pas encore mangés le pique nique et qu’il n’était plus question de suaves paroles ou encore moins de main sur le genou. L’orage dans le couple, c’est comme en montagne il peut arriver très vite.
-Tu es ridicule ce n’est pas moi qui choisit la secrétaire comme tu le sais…
-Tais toi et rentrons, je ne souhaite pas avoir plus de preuves de ta lâcheté.
-Quelles preuves…
-Je me comprends démarre !
La voiture roula quelques instants dans un silence oppressant de défiance réciproque. Belle pensa que les disputes des hommes ressemblaient à ses combats pour le territoire qu’elle livrait régulièrement sur les toits pour imposer des limites.
Pierre ne roula pas en direction du chemin du retour juste pour contrer son épouse, il avait l’air en colère mais aussi bien ennuyé de la tournure que prenaient les évènements. Il tenta un petit coup de replis.
-Si je pouvais m’expliquer ce serait mieux…
-Non, mais tu as vu son allure et comment elle s’adresse à toi …sans me considérer…sait-elle que tu es mon mari ?
-Maintenant il est certain que oui, après une pareille scène devant tout le monde…
- C’est qui « tout le monde »
-Les gens sur la petite place de l’église, en haut, celle devant laquelle tu criais…
-Alors maintenant tu t’intéresse aux touristes mon pauvre Pierre !
- Arrêtons ! Veux-tu ! Lucile !

Belle venait d’entendre pour la première fois que la jeune femme avait pour prénom « Lucile » et ne comprenait pas ce qui se jouait dans cette voiture. Le territoire sexuel des chats est bien plus simple que celui des humains, ce qui est de nature à vous couper la parole …
Si on pense c’est que l’on est humain …
En me taisant je fais la bête moi qui suis un chat qui parle : que vaut-il mieux choisir ?
-Je me demande ce que tu as dans la tête dit Lucile.
-Belle eut juste le temps de réaliser que la question s’adressait au conducteur et se mordit la moustache pour ne pas répondre.
Elle aurait dit son embarras et cette malédiction qui faisait d’elle un « monstre » car à un certain niveau de différence les hommes n’acceptent pas ! Ce qui arrive alors est terrifiant de cruauté et la violence des humains est bien supérieure à celles des fauves les plus féroces. Belle avait vu « Nos amis les bêtes » à la télévision et dans la savane rien n’égale l’horreur de la guerre.
Ils ne vont pas se réconcilier tout de suite et on va rentrer plus tôt, il faut que je m’évade avant l’entrée du garage et passer par les toits pour revenir à la maison : ensuite que vais-je dire ?


7


Si on possède un pouvoir comment renoncer à l’exercer, c’est bien là toute la question que ce pose cette chatte intelligente et sensible.
Belle est surdoué nous le savons et on peut lui faire confiance mais il y en a tellement d’autres qui à sa place seraient d’une totale perversion. Elle pourrait intervenir dans la voiture et jouer sur la stupeur des personnes. Ou faire un faux témoignage. Ou demander un statut particulier : star des félins sur terre elle dominerait le monde…
Elle n’arrivait pas à se décider alors que Pierre roulait vite excédé par la tournure que prenait la dispute et que bientôt ils seraient de retour. Il mit même la radio mais tomba sur « France Culture » et un débat retransmis traitant « du sentiment libidineux comme vecteur de la jalousie dans le couple » …il y a des jours ! Il coupa net pour enchaîner avec « la chanson de vieux amants » sur Nostagie…
Il coupa le son et finit par se calmer adressant un clin d’œil interrogatif à son épouse toujours coincée.
Parler ou se taire à jamais se torturait la pauvre chatte qui n’avait rien demandé au bon Dieu comme elle savait pourtant que beaucoup (enfin ?) de personnes le font tous les dimanches.

- « Il est nécessaire de laisser du temps au temps… » Elle avait entendu cette phrase à la télévision, et ne se souvenait plus à quel propos mais qu’importe sans doute comme la plupart des personnes qui écoutaient ce jour là « Dieu » le dieu du moment qui avait été élu Président.
Sur les toits de la ville les chats ne sont pas organisés démocratiquement ils se battent à la loyale et c’est le plus fort qui commande et impose. Dans la rue où se déroule souvent le combat des hommes tout est bien plus compliqué à saisir. Encore une complication de plus pour Belle qui douée de parole avait la possibilité de se « présenter devant la tribu des hommes. Toutefois, se dit-elle fine psychologue je ne dois pas espérer un instant que chacun oublie mes origines même si je réussi une thèse brillamment à Sciences po.
Bête je suis, bête je resterai, en dépit de n’importe laquelle des mutations.



8


Il arrêta la voiture dans la pinède non loin de Fontvieille car en réalité désorientés par la dispute ils avaient tournés en rond. Souvent la colère qui est « une courte folie » ne permet pas grand-chose d’autre. Dans notre cas cette autre étape, comme une saison, une période dans la vie permit avec le changement de cadre une autre orientation pour tous les occupants du véhicule.
Pierre et Lucile, avaient choisis la pinède avant l’entrée dans Fontvieille pour réguler cette crise qui venait gâcher ce beau couple. Ils partirent dans une éclaircie de soleil et d’humeur aussi pour faire la paix, pour pique niquer et remâcher cette rencontre improbable qui avait déclenché la jalousie de Lucile.
Ventre et bas ventre sont les deux mamelles de notre civilisation. C’est un peu court mais en grande partie les nerfs dune guerre froide dans les idées du XXI éme siècle qui avec la mondialisation doit se regarder de plus haut que du clocher villageois.

Belle dans le monde animal est protégée, comme la nature dont on vient de se rendre compte qu’elle était menacée par son principal prédateur « l’homo économicus » si vous me permettez là aussi un raccourcie. C’est que je ne veux pas risquer de m’éloigner de la tragédie qui frappe cette chatte d’exception alors que personne ne s’en préoccupe. C’est un hasard assurément mais il faut que cette aventure soit la destinée d’une femelle –d’une femme pourrais-je dire – pour que les choses se compliquent car les grandes orientations, les changements les plus profonds ont été révélés et initiés par des hommes.
Si demain nous admettons que les animaux puissent s’exprimer et compter comme le genre humain alors c’est « le Chat botté » mais Belle, c’est une chatte ! De gouttière en plus. En résumé une vie provenant d’un genre inférieur qui viendrait de sa « banlieue » nous dire les termes d’une révolution ?

- « Yes we can » en quelque sorte dirait cette chatte !
Non mais en Provence, on veut bien rire mais attention pas de « chat » chez nous car sinon on se fâche. Le sens du sacré bouge tous les jours dans ce pays aux si nombreuses variétés de fromage. Moi qui suis de Toulouse comme Nougaro et je veux bien chanter New York mais pas en mode Aristo Chats car je suis encore dans le terroir.
Si on raconte des histoires il y a des limites : celles d’aujourd’hui sont composées d’intolérance et d’un zeste de fascisme.
-« Je reste sur mes gardes et je n’arrive pas à me décider » se dit Belle qui n’est qu’une pauvre bête qui a glissé d’un toit…

Belle qui est seule et toujours enfermée dans le coffre de la voiture réfléchit car les secrets trop lourds à porter nous étouffent et vous avez bien compris qu’elle doit, dés son retour se décider : « dire ou ne pas dire » à ses maîtres son incroyable pouvoir : elle accède désormais à la parole, elle a gagné son émancipation du monde animal puisque tel un humain elle parle !
Réfléchir dans les cas sérieux qui conduisent à quelques débouchés enviables c’est d’abord et surtout se souvenir, puis comparer les divers aspects de ce que l’on sait avec tout ce qu’on ignore et enfin opérer un choix. Réfléchir ce n’est pas si banal et c’est compliqué car le plus souvent le temps nous est compté : aller vite !
Le couple dans le bois prend le temps de se réconcilier car le bonheur vaut bien autant qu’une RTT comme dirait le salarié qui compte son temps et son argent.
Belle pense et conclue à cette première et prudente analyse :

- Depuis sa naissance elle ne se souvient pas de tout : elle est trop jeune encore. Les premiers instants qui lui reviennent en mémoire sont ceux de ses premières années après le sevrage où elle peut se glisser partout et observer tout se qui se déroule dans cette famille sympathique et ouverte qui est la sienne.
Dans sa famille auprès de ses maîtres elle apprend la littérature, la musique, la gastronomie et l’amour de la vie dans le cadre idéal d’une maison campagnarde. Sur les toits avec ses pairs elle doit combattre pour se maintenir dans son statut de « chat pas perdu, avec collier ».
Belle a dons l’habitude des nuances et se pose en exemple, « surdouée » a dit le vétérinaire, « philosophe » faudrait-il ajouter.

Des animaux qui parlent ? Il y a le perroquet, alors je ne serai pas la première !
Mais je ne suis pas un perroquet et des chats qui parlent je n’ai jamais su qu’il en existât. Ou alors de ses chats maléfiques des sorciers. Les chats noirs qui font peur à ceux qui ne passent pas sous les échelles… Donc, je ne connais personne de ma communauté qui soit fréquentable et qui parlerait. Problème : comment une telle nouveauté sera perçue ? « Très mal » lui souffle une voix intérieure qui est souvent présente pour relayer les esprits créatifs dan leurs efforts pour construire une vie meilleure.
Autre chose : le perroquet parle mais pour répéter ce qu’on lui a appris…
Belle n’est pas du genre influençable et vous allez bientôt pouvoir le constater. Elle est fine, discrète, élégante et douée c'est-à-dire le contraire de tous ses « moutons » qui suivent le berger….

Si je prends la parole, je veux pouvoir dire ce que je crois et qui m’importe de proclamer car sinon quelle souffrance. C’est une illusion du pouvoir et porte aussi un autre nom : la censure. Combien de gens a-elle-entendus qui disaient ce qu’ils étaient autorisés de dire : quasiment rien. Les pauvres, ils mènent « une vie de chien » comme disent les autres du genre plus ou moins humain.

Si je prends la parole je veux être utile ? Elle se demanda si avec les mots qui sont si difficiles à manier elle ferait plus que de miauler, si ses « ronronnements » n’étaient pas tout aussi expressif que ces « je t’aime » qui fusaient partout autour d’elle et qui finissaient dans des sanglots.

Si je prends la parole je veux être plus heureuse demain que maintenant !
Revendiquer pour qui ? Les chats sont habituellement muets, privés de parole et cependant ils furent érigés en Dieu tout puissant au début de l’histoire de l‘humanité.
Dire, pourquoi faire, de plus où autrement: je suis à poils et à pattes et pas debout et glabre…

Si je prends la parole je serai fichue et au mieux sinon plus malheureuse de vouloir tellement décrocher la lune…Et c’est l’histoire d’Icare qui veut voler, de la grenouille qui veut être grosse comme le bœuf et de tous ceux qui n’acceptent pas les limites normales de leur condition.
Si j’étais aussi bête qu’un homme qui ne veut pas vieillir, qui ne veut pas mourir.

C’est ainsi que cette chatte d‘exception décida dans ces conditions particulières de voyage initiatique avec des voisins étrangers de prendre la décision de se taire. Enfin pas totalement. En effet le silence comme la parole ne souffrent pas d’excès car ils deviennent complicité ou maladie grave pour l’un et accusation ou mensonge pour l’autre.
« Au commencement était le verbe » mais il faut voir où cela nous mène ! Peut-être que tout cela est trop compliqué pour moi se dit Belle sans fausse modeste mais usant de la prudence légendaire des chats, et des sages !
Elle dirait son extraordinaire histoire à son maître qui « en fera ce qu’il voudra, du moment que je dis la vérité » : cette vérité simple mais précieuse qui s’appelle « témoignage ».

Belle vit arriver le couple de ses voisins dans le reflet du rétroviseur comme dans le cadre d’une jolie photo. Ils se tenaient par la main et souriaient, le panier et la glacière accrochés au bout du bras de Pierre : rien ne pesait, tout avait été vidé.
Les portières s’ouvrirent dans un bel ensemble comme si l’union créait un rythme, une harmonie pour le moins.
Il était presque 17h ce fût la seule chose que Belle entendit de plus depuis sa cachette car Pierre conduisait d‘une main et de l’autre posée sur le genou de Lucile semblait vouloir tellement en faire qu’il ne disait plus rien. La confession avait eu lieu avant, si elle avait eu lieu ?


9

Le moment de l’évasion se rapprochait et la chatte aux aguets fit les mouvements d’approche qu’il fallait : l’organisation de la chasse pour les félins est un exercice qui les entraîne à la ruse. Belle pensa que le paysage étant le même qu’au départ il valait mieux revenir sous le siège conducteur pour mieux se préparer à sortir le moment voulu.
Les amoureux sur les bancs publics c’est bien connu, mais dans une voiture il s’en passe des choses et dans certains cas par discrétion il faut détourner les yeux ou ne rien dire, surtout si personne ne vous a invité a voyage.
Le couple coquin ne fit pas attention au petit froissement de tissu qu’ils auraient pu percevoir lorsque Belle se glissa du coffre jusqu’à sous le siège du passager. Elle avait choisi délibérément cet endroit en faisant le pari suivant :
-« Lorsqu’ils arriveront devant le garage ….elle dira, avant qu’il ne le demande pour signifier combien l’incident était clos,
-Ne te dérange pas mon chéri je vais ouvrir le portail (ou quelque chose d’approchant, pensait Belle)
Et alors elle laissera la portière ouverte après la descente de voiture pour réaliser cette manœuvre et il faudra choisir ce moment pour sortir de la voiture. Facile pensa la chatte qui ne doutait pas de gagner son coup de poker.
Belle installée sur la moquette du siège passager sentait les effluves du parfum de la robe de Lucile qui émanaient jusqu’à ses moustaches.

Pile ou face combien de destinées se jouent sur ce mode simple. Belle notre chat raisonnable et joueur ne s inquiétait plus depuis que sa décision était prise et qu’elle savait comment se conduire avec ses maîtres. Pour être tranquille il faut sortir le plus souvent de nos hésitations fondamentales et de la sorte connaître le cap à suive et dissoudre la peur du lendemain.
Demain prend racine maintenant et plus je l’installe plus il résistera au vent. Pas de fatalité pas de destin mais des rendez-vous manqués…

Belle préparée comme je viens de l’écrire ne rata pas le sien. Tout se déroula comme estimé et en très peu d’escalade et d’astuce de chat elle se retrouva enfin sur le toit attenant de la cour de chez ses maîtres : le toit de la glissade.
On glisse et on meurt ou alors ce n’est pas grave et au contraire l’expérience vécue apporte une « expertise » pour le reste de la vie. Il ne peut y avoir de justice possible si la même glissade conduit à de telles différences de sort et c’est pour cela « qu’il n’y a pas de justice » : les comptes se règlent peut-être ailleurs ?
Belle est toute émue de se retrouver ainsi au point de départ maintenant investie d’une mission qui découle de la promesse qu’elle s’est jurée (elle qui n’aime pas ça ) de réussir : convaincre son maître de son choix. Pour rappel il s’agit qu’il admette sans peur l’étrange récit de cette folle journée et AUSSI qu’il admette qu’elle redevienne ensuite une chatte ordinaire, qui ne lui parlera plus jamais !


10


Le soir pointait sa petite brume au-dessus des toits alors qu’il ne restait aucunes traces de l’ondée du matin. Belle n’avait pas faim malgré son jeûne car sa petite tête de chat cherchait les mots « dire ».
Ceux qui ont eu une fois seulement à raconter une aventure incroyable qu’ils devaient obligatoirement relater à des personnes proches pour d’autres raisons que de se justifier savent quels sont les affres du dilemme « comment convaincre ».

SI c’est incroyable comment alors faire passer le message. Il faut utiliser la méthode « Patte de velours » qui n’est pas accessible pour toutes les bourses. Le prix est en monnaie de singe mais vaut de l’or dans le cœur des hommes qui souffrent. Il suffit comme le fera le petit Prince de tutoyer les étoiles nimbé de leur lumière d’ajouter dans le creux de l’oreille de la personne à convaincre :

-« Tu me fais confiance car tu sais que je t’aime. »
Alors commence la métamorphose. Le confident se transforme car tout est possible de la part de celui que l’on aime et ce qui est envisagé n’a pas de borne. Il y a quelque chose d’irrationnel dans l’amour.
La suite n’est pas surprenante puisque la fusion des esprits transforme la relation en réaction chimique : les endorphines dites-vous ? Je ne sais pas le nom mais ces voix qui murmurent sont celles des « chers disparus » comme le dit Verlaine.

-« Tu me crois parce que je te crois. »
La réciprocité n’est pas un marchandage mais la corde sensible qui permet d’écouter la même musique. Si je parle d’argent pour signer une couleur il n’est pas concevable que ce soit du papier monnaie qui surgisse à ton esprit. Il n’y a pas de hiatus entre les mots qui sont compris par celui qui raconte et par l’autre celui qui les écoute.

-« Notre secret nous protège des autres »
Ce qui est dévoilé ne peut se divulguer aux autres que si le narrateur le demande expressément sinon le silence doit être celui des tombeaux.

Belle qui savait bien tout cela est venue se frotter à mes jambes, doucement, sans coup de tête. Il fallait bien que je fasse la différence : elle ne venait pas me demander comme d’habitude une chose habituelle. J’ai eu le pressentiment qu’un moment d’exception se préparait : elle ne me sauta pas sur les genoux. Alors que j’écrivais sur le clavier de l’ordinateur pour suivre une pente inspirée elle se mit à côté de moi sur le plan de travail qui me sert de bureau et me regarda gravement. Non ! Aujourd’hui je crois que c’était « tendrement » mais vous savez avec les mots…


11

-« Nous sommes seuls, écoute moi. »
Ces mots qui sortent de la gueule du chat ! Et moi qui croyait avoir de l’imagination alors que je sursaute stupéfait, ahurie ; enfin pas de mot pour le dire, c’est BELLE qui PARLE ?
Elle est campée sur son derrière, ses yeux fascinant et ses moustaches qui bougent au fur et à mesure qu’elle me raconte tranquillement, avec méthode, pédagogiquement son épopée.
Depuis j’ai beaucoup réfléchi à nos échanges. Ce fût un de ces moments si fort que parfois la vie nous accorde que j’ai hésité à vos le raconter pour les raisons que vous savez. C’est vrai que je cherche un public mais pas n’importe lequel il faut qu’il m’aime et réciproquement et que nous partagions nos secrets. Un public de cette qualité il faut le mériter dans une vie d’homme.
Encore plus que cela il faut le talent qui vient s’ajouter à la sincérité car des histoires comme celle –là, il y en a peu qui nous parviennent aux oreilles. C’est rare que des chats se confient à leur maître, ils n’ont pas assez confiance et l’amour et le secret ! J’insiste, permettez mais c’est capital.
Confiance, amour et secret voilà ce que m’a demandé de vous transmettre Belle car pour le reste, quelle importance ?
Je prendrais –si elle me le permet maintenant qu’elle miaule à nouveau- la liberté d’ajouter quelques mots de mon cru pour terminer ce récit. Des personnes mal intentionnées vont vous dire que je suis ceci où cela, comme toujours des jaloux ou des envieux sans doute. Je suis pour ces pages le biographe de Belle qui m’a comblé de bonheur en me confiant cette histoire de chat errant, faisant une escapade.

Que la vie vous trouble comme l‘a fait cet animal et que le message qu’il nous délivre soit bien clair :
« Il n’y a pas de sottes race mais que de mauvaises gens ». 

Moi je m’en balance … comme dans la Fiancée du Pirate.
J’ai dix ans… et j’adore le monde de l’enfance qu’il n’est pas question de quitter.

Adieu donc enfant de mon cœur… comme l’écrivait cet écrivain et travailleur social plus qu’à ses heures : Monsieur Gilbert Cesbron

Avec Belle ce sont mes références.

Fin

**********************************

Petits mots de Belle (en photo pour illustrer les 2 partie de cette nouvelle) :

Je suis « Belle »…


On m’a appelée ainsi car bébé chatte je fus recueillie aux BAUX de Provence
Je demeure maintenant avec d’autres Baux, mes maîtres portent aussi ce nom par coïncidence.


J’ai vécu une drôle d’aventure que LUI, qui se pique d’Ecrire, a voulu raconter : je lui ai donné mon autorisation et mes droits d’auteur…

« Patte de chat »
(Je ne sais pas signer)

mardi 9 mars 2010

Belle escapade (1ère partie) de Baux Francis


D'ordinaire, je ne publie ici que des chroniques, des modeste "critiques", mais le titre de l'une d'elles a interpellé un de mes lecteurs, écrivain à ses heures. Il a alors pensé à une nouvelle et m'a demandé s'il était possible de la diffuser. J'ai accepté avec joie car je suis une amoureuse des chats et rien que pour cela, mon accord était déjà accordé.

Je vous invite donc à découvrir cette nouvelle en 2 parties (pour plus de lisibilité) et à féliciter son auteur, Baux Francis, si cela vous a plu.

Bonne lecture...

1

« Chat alors », vous n’allez pas me croire !
Pourtant le récit de cette aventure extraordinaire m’a été confirmé par Belle, ma chatte de gouttière qui ne ment jamais.
Ce jour là, comme à l’accoutumé mademoiselle pattes de velours partit faire sa tournée des toits du quartier afin de prendre les nouvelles du voisinage. Seulement il pleuvait et avec les gouttes d’eau qui roulaient sur les tuiles elle fit une glissade qui la conduisit dans une impasse. Heureusement pas de bobo pour belle mais une grande frayeur juste avant de constater après sa chute, qu’elle se trouvait enfermée dans une sorte de puits de lumière ou seul l’ouverture d’une porte de cave offrait une issue possible.
Elle s’y engageât avec mille précautions comme le font les chats. Après la pluie vient le beau temps puisque miracle la cave débouchait sur un garage dans lequel se trouvait une somptueuse limousine, grande comme une voiture américaine. Belle en fit le tour et pu constater qu’une vitre ouverte lui permettait de pénétrer à l’intérieur du véhicule. Quel confort offraient les sièges moelleux de la banquette arrière qui invitait au repos. La chatte s’installa dessus ce lit improvisé, sans plus attendre, afin de se remettre de ses émotions. Tellement bien qu’elle s’endormit !

Pendant ce temps là les Machin, propriétaires de la voiture préparaient sur la carte routière leur voyage.
-Je crois qu’il faudrait passer par les petites routes qui sillonnent les Alpilles car à cet endroit la nature est surprenante de beautés cachées.
Pierre Machin aimait ces petites escapades qui pour une journée vous conduisent vers d’autres horizons.
- Tu as raison et pour ce type d’excursion je vais préparer un repas froid afin que nous puissions explorer la nature sans se soucier de chercher un restaurant.
Le couple des Machin s’entendait parfaitement et eux aussi ronronnaient du plaisir partagé à l’idée de ce petit voyage. Ils avaient la chance de résider, du côté de Tarascon, pas bien loin de ces routes provençales qui sentent bon de toutes les odeurs de la nature.

Belle dormait, les voyageurs d’un jour se préparaient.




2

Munis d’un panier, d’une petite glacière ils fermèrent la porte de leur maison soulagés de constater qu’en effet cette giboulée du mois de Mars n’avait pas de suite dans ces ondées.
Pierre ouvrit la porte du garage et au même moment Belle se réveillât comme mystérieusement alertée par le grincement des battants du portail sur les gongs. Rapide et souple la chatte se cachât sous la banquette comme par reflexe car elle savait ben que « tout le monde n‘aime pas les chats » comme lui disait ses maîtres et sauveurs qui l’avaient recueillis et adoptée le même jour alors qu’elle n’était qu’un bébé. Elle se souvenait de cette époque où vivant dans la grande précarité sur les toits des Baux de Provence elle se pelotonnait le soir en regardant, le ventre vide, défiler les petits nuages poussés par le vent qui dans la région passent sans faire leurs gouttes de pluie.
Maintenant aplatie sous le siège conducteur elle pouvait à peine y loger car elle était bien nourrie et avait pris des formes. Elle ne savait pas encore que cette aventure de la glissade allait provoquer autant de rebondissement dans sa vie de félin. Revenir sur les lieux de sa naissance est toujours une expérience bouleversante, même pour les animaux. De toute façon, il faut sans doute le préciser maintenant Belle est un chat « surdoué » qui d’après le vétérinaire devrait bientôt avoir l’usage de la parole mais l’indication de la date n’a pas pu être déterminée.

-Un jour à la suite d’une grande émotion, elle peut parler, comme vous et moi avait indiqué gravement le spécialiste.
- C’est possible cette chose incroyable dit son maître.
-Monsieur pour les chats de Provence, surtout du côté de Tarascon je ne crois pas qu’ils puissent être empêchés de réaliser quoique ce soit !
-Bien sûr, suis-je ignorant répliqua le maître qui avait lu qu’à Gonfaron , pas bien loin de la nationale 7, que tout le monde connaît, les ânes volaient.
Dans ces conditions il ne voyait pas comme trop surprenant que les chats puissent parler. De toute les façons, il s’agit d’une autre histoire et je préfère continuer la mienne puisque je lai commencée…

La voiture roulait en silence en direction des Alpilles via Fontvieille et les Baux dont je viens de parler et la chatte, belle prisonnière, faisait partie du voyage en classe « voyageur clandestin ». Quelquefois ce sont les meilleures places qui du haut de l’impériale à l’époque, sur la galerie du bus, dans le wagon ouvert destiné aux marchandises permettent paradoxalement de parcourir le mieux les paysages.
Pour le moment ce n’est pas le cas concernant Belle qui est en compagnie de toutes sortes d’ustensiles et de fils, y compris un affreux gilet fluo jaune qu’elle trouve du plus mauvais goût. Il faudrait rester cacher mais si elle pouvait profiter du paysage ce serait tellement mieux. De plus même si comme elle lui a entendu dire ils vont revenir à la maison ce soir, elle

doit anticiper sur une stratégie de fuite. Ce soir au retour, au moment, juste avant que la voiture ne soit à nouveau garée dans le garage elle devra trouver le moyen de sortir pour espérer ensuite retrouver la maison toute proche de ses maîtres. Elle n’aura qu’a écouter LUI siffle comme un merle pour l’appeler et ELLE crie son nom, d’une voix chevrotante qui est facilement reconnaissable.
Donc, dans l’urgence Belle doit rechercher une issue : comment voir sans être vue et préparer sa sortie ?
Notre aventureuse chatte n’est pas à cours d’idée et observant les recoins de la voiture elle aperçoit une possibilité bien tentante. Le panier et la glacière sont sur la banquette arrière car Pierre à connecté son nécessaire de camping à l’allume cigare pour que l’eau du pastis soit fraîche et que le jambon ne transpire pas : ce n’est pas la peine même si on ne va pas au restaurant d’abandonner les bonnes habitudes. De plus, la nourriture est sacrée : on mange si c’est bon sinon alors on jeûne !
Entre les deux, panier et glacière un trou, derrière dans le coin un espace suffisant pour passer la tête …Le reste passera, c’est bien connu des chats surdoués ou non. Que se passera-t-il ensuite, où vais-je me retrouver ce sont des questions que Belle se pose mais philosophe elle se dit en repensant à sa vie de chat instruit et férue de télévision (quand il fait mauvais quelquefois, et que les maîtres ne lisent pas…) elle a visionné des tas de films et « l’Aventure c’est l’Aventure » ; il faut penser avec des références pour s’en sortir.
Elle fonce dans le trou, puis dans l’espace entre le siège et la carrosserie et débouche dans le coffre arrière, c’est curieux il y fait jour comme dans le reste de la voiture et tellement mieux que sous le siège du conducteur. Belle a réussi son opération d’installation pour la suite du voyage.
-J’ai de la chance se dit-elle en constatant l’absence de la plage arrière qui doit être restée dans le garage après un chargement encombrant. Ainsi il fait jour dans ce coffre avec moquette et Belle voyage avec une sorte de toit panoramique : une première classe et incognito.
La cache est idéale, Belle entend tout ce qui se dit, voit tout autour d’elle et ne peut être découverte par les occupants, sauf s’ils devaient utiliser le coffre. Si elle était croyante elle prierait le ciel pour que cela ne se produise pas mais elle est athée. Sa religion est l’humanisme car depuis sa naissance les humains avec qui elle a dû composer sa vie ne lui ont jamais fait de mal.



3

Le spectacle peut commencer, Belle comme dans une loge de théâtre possède le son et l’image.

- Pierre, passes par la route de Maussane car par là, c’est si pittoresque jusqu’à Saint Rémy.
-Oui, Justement je voulais m’arrêter aux ruines de Glanum et prendre quelques photos.

Belle le nez en l’air ne sait pas sélectionner les images qui défilent devant ses yeux de chat. Elle est séduite par le spectacle car comme le dit le poète :
Le paysage dans le cadre des portières
Court furieusement, et des plaines entières
Avec de l’eau, des blés, des arbres et du ciel….
(Verlaine, la Bonne Chanson)
Elle pense que ses maîtres ont bien fait de lui transmettre le sens du beau au moyen de la musique, de la poésie et d’une forme d’épicurisme qui lui permet du haut de ses quatre pattes de chat de contempler la beauté du monde lorsqu’elle la rencontre. Bien sûr cette chatte a du talent mais les cordes sensibles que sont ces moustaches de chat ne vibrent que par l’émotion de la culture transmise.
Dire que certains se donnent « un mal de chien »pour éduquer leurs enfants alors qu’il suffirait de les mettre au contact des belles choses du monde : spectacle gratuit.
Quelquefois, après ce voyage avec Belle nous avons eu des conversations à caractère philosophique suite aux évènements constitutifs de ce récit.

-Regarde on voit déjà un peu du rocher des Baux, celui qui s’élève au-dessus du Val d’Enfer…
-Il paraît que Dante fut inspiré par ces lieux pour sa Divine Comédie
-Lorsque le vent souffle et que les nuages courent à toute vitesse dans le ciel cet endroit est magique. Il me fait peur même …
-Même si je suis là dit Pierre en posant la main sur le genou de son épouse.
Belle qui était pudique se demanda si ces deux n’allaient pas s’arrêter pour des galipettes car dans ce cas, plutôt qu’une telle indiscrétion elle se verrait obligée de miauler, comme on se gratte la gorge, afin de signaler sa présence.
La discrétion, la vertu c’est Chat.







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Pierre arrêta la voiture sur le petit parc de stationnement qui se trouve, après la Cathédrale des Images, cette magnifique galerie de pierre dans le creux de la montagne. De ce promontoire le regard peut embraser toute la vallée avec un gros plan sur le village des Baux. Le panorama est idéal et Belle peut le voir car par chance -il en faut toujours- la voiture est garée « prête à partir » c'est-à-dire le coffre vers le ravin et le moteur vers la route. Vous observerez ces curieux comportements de la part de personnes inquiètes sans doute pour des manœuvres à venir et qui s’avèreraient délicates à opérer ? Soit, Pierre est un bon conducteur et Belle apprécie au passage la conduite souple et prudente de son pilote.
En y regardant de plus prés il sembla à notre pertinente chatte que cet endroit lui paraissait connu et familier. Ces toits qui ressemblent à d’autres toits pour le commun des mortels évoquent en elle des frissons qui hérissent ses poils : elle ressemble un court moment à un chat électrisé par le magnétisme de l’air. Que transporte ce courant d’air, qu’évoque ce cadre dans son cerveau de chat ? Elle est troublée en en miauler de désespoir car le malaise grandit en elle au fur et à mesure qu’elle promène son regard sur tous ces toits si rose, si pareils aux autres et pourtant ? Elle ressentait ce moment d’une manière bien particulière sans pouvoir dire si c’était agréable, angoissant. Un sentiment indéfinissable pour un chat du moins.

- Tu vois le village d’ici est comme un magnifique premier plan sur le reste du paysage et je trouve que ces entrelacs que dessinent les toits des maisons forment une composition graphique très intéressante pour les peintres.
-Oui ce réseau est repérable si on fait bien attention. Cette vue d’avion devrait permettre à un œil avisé de deviner le nom du village.
-Tu sais, cela n’a rien à voir avec ce que tu dis mais je me souviens que nos voisins, ceux qui ont cette petite chatte amusante avec sa queue en panache…tu vois Pierre ?
- Non pas sûr mais quel rapport en effet avec ce que nous disions …
- Un jour, lors d’une rencontre de voisinage alors que je rentrais à la maison, notre voisine avait une petite chatte qu’elle venait de faire vacciner et dont elle m’a dit qu’elle avait été trouvée sur les toits de ce village par des artisans alertés par ses faibles miaulements de chaton. Ils avaient été sollicités pour savoir s’ils voulaient l’adopter et ils ont acceptés séduits par l’animal et poussés par leur petit garçon.
Je voulais dire que ses toits induisent de jolies histoires, c’est tout.
-Je comprends et je parierais volontiers que la chatte se nomme Belle, en souvenir des Baux ? Pas original mais gentil et amusant.
-Bravo Pierre tu es devin. Elle réfléchit et ajouta : « tu n’aurais pas entendu la voisine appeler Belle qui reste tard sur les toits les soirs d’été » mon cher écornifleur !
-Non je t’assure c’est l’idée qui me vient en t’écoutant raconter.

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Ils étaient restés non loin de la voiture, laissant les vitres ouvertes et avec le vent qui soufflait en portant la voix dans cette direction Belle qui oreilles dressées admirait le paysage avait tout entendu.
Quel choc, apprendre de ses voisins le secret de ses origines. Dan sa tête ce fut un électrochoc, rien de moins. Comment avait-elle pu ne pas savoir tout cela alors que depuis quatre ans elle vivait dans cette maison d’accueil. Enfin ce n’est pas grave, une belle histoire mais le savoir incidemment est intolérable. Certaines révélations qui sont fondamentales de l’identité ne souffrent pas de n’être pas entourées de précautions et d’une forme qui rend la nouvelle plus supportable pour celui qui la reçoit.
Belle senti ses coussinets des quatre pattes tous moites et aussi son nez qui chauffait, enfin la fièvre après le traumatisme.

« -ça alors ! »

Pierre et son épouse se sont retournés en entendant cette exclamation pensant trouver derrière eux d’autres admirateurs qui s’exclamaient devant le paysage.
Personne ?
-Tu as entendu Pierre où je rêve ? dit la jeune femme au comble de l’étonnement.
-Mais oui, fit Pierre qui roulait des yeux effarés.
Ils regardèrent aux alentours, il y a des personnes si vives : mais là, tout de même !
Ils se mirent à rire car sans solution si le problème qui se pose n’est pas contraignant alors on passe. Faute de mieux on réfléchit en silence. Après quelques pas sur le site comme pour se dégourdir les méninges, mais sans plus rien se dire, juste avec un sourire perplexe ils revinrent vers la voiture.
Le Val d’Enfer et avec Dante à la clef il s’en passe des choses.

Dans la voiture Belle est au plus mal, elle sait qu’elle a parlé et que les chats ne doivent normalement pas avoir l’usage de la parole. Heureusement ce n’est pas un chat noir. Mais enfin c’est terrifiant pour ce petit animal. Cependant, dans tous les cas il y a la mémoire qui aide ou aggrave ce genre de situation. Elle avait aussi entendu le vétérinaire affirmer :
« Ce chat est surdoué …au cours d’un grand choc émotionnel il pourrait se mettre à parler, enfin les recherches en cours n’interdissent pas de penser que… »
-Voilà, je suis bien avancée maintenant que je parle si je m’exprime vu ma condition on va me faire un sort. Je suis fichue.
Belle qui avait de l’instruction grâce à sa curiosité d’autodidacte savait les tristes récits du temps de l’inquisition et ne croyait pas forcement que cette époque fut révolue. Le soir, avec ses maîtres elle suivait le JT et franchement n’était pas rassurée par l’évolution de l’espèce à laquelle elle n’appartenait pas et se demandait simplement avec terreur si elle POUVAIT lui accorder confiance.
Ses maîtres eux n’étaient pas en cause mais ils n’étaient rien : dans la société moderne de 2009 que représente un couple avec un enfant. Elle se le demande Belle, car l’animal, il ne compte pas dans les statistiques : peut-être pour un agent immobilier qui voudrait vendre un petit appartement avec un jardinet…il ajoute en découvrant la bête « pour le chat ce serait bien » mais pas plus !
Un chat qui parle, je vous dis que « ça craint ».

Je pense donc je suis : « mais je pense à qui et je suis quoi ? » se dit Belle qui n’était qu’un chat. Ce n’est pas si bête attention car l’homme domine le monde : quel homme et quel monde ?
Dés que le chat s’exprime quel désordre pour la morale élémentaire et le politiquement correct.
Vous voyiez si je parle je suis condamnée, c’est sûr.
Aussi péremptoirement que je vous l’écris elle décida donc de garder le silence : pour le moment.

A suivre...

lundi 8 mars 2010

Chronipage ou pas ? --- "http:// Avez-vous déjà lu un blog" de Frankie Ventana

Un blog, c’est un moyen de communiquer, de faire passer ses coups de cœur et ses coups de gueule aussi à des millions de personnes (du moins le potentiel existe). On peut aussi le réaliser pour soi, pour quelques amis, pour des inconnus, pour personne…

Ces dernières années, les blogs ont le vent en poupe et ils fleurissent un peu partout. En ce moment même, vous êtes sur un blog, le mien, enfin l’un des miens car je suis une boulimique et j’en ai plusieurs avec chacun sa thématique (boulimique peut-être, bordélique beaucoup moins).

La toile est pleine de ces pages plus ou moins personnelles et il est évident que les maisons d’éditions traditionnelles jettent un œil plus qu’avide sur certaines d’entres elles pour y dénicher les grands auteurs de demain.
« http:// Avez-vous déjà lu un blog ? » de Frankie Ventana est une approche de ce nouveau style littéraire.

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L’auteur : (source les éditions Kyklos)

Après deux décennies passées dans le milieu cinématographique, Frankie Ventana s’est tournée vers l’écriture. Elle est aussi blogueuse sur 20 minutes et chroniqueuse citoyenne sur Agoravox.

En deux ans, plus de 70 000 visiteurs se sont penchés à la fenêtre de la muchacha pour y sillonner en sa compagnie les routes parallèles de l’info.
Du Dr Velikovsky aux Skull and Bones, de Carl Sagan aux divinités d’Asie, du jeu de Go à Lewis Carroll, d’Omar Khayyâm au roi « Lézard », du No man’s land de l’alcool aux prisonniers politiques tibétains, Frankie ne considère rien comme acquis, mais plutôt comme des vérités temporaires.

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L’intrigue : (Quatrième de couverture)

Il est en ce monde un réseau traversé d'autoroutes, de routes secondaires, de chemins parallèles entrecroisés d'une multitude d intersections et de connexions, autant de fils déployés sur l immense toile du Web, autant d'informations se propulsant à la vitesse de la lumière, autant de sources venues de tous horizons, alimentant, d'un simple clic, une étroite collaboration entre la machine et l'humain. Que ce soit au moyen de blogs, de médias citoyens, de sites alternatifs, l'internet reste le plus sûr moyen de combattre la généralisation des idées, les préjugés faute d'information, les amalgames issus de la méconnaissance des sujets. Un cinquième pouvoir qui ouvre de nouvelles perspectives et nous incite à réfléchir par nous-mêmes, avant que d'autres ne le fassent à notre place.

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Ce que j’en pense :

Ce livre que j’ai entre les mains n’est pas un roman, ni même un essai. Ce n’est pas vraiment un documentaire (encore que), ni un recueil de nouvelles. C’est un genre que je ne sais pas encore classifier car cet ouvrage est une sorte de compilation (un best of ?) d’une vingtaine de chroniques tirées du blog de culture alternative de Frankie Ventana : « Les tribunations de Frankie ».

Il n’y a donc pas de début, ni même de fin. On peut lire dans l’ordre, le désordre, par thème, par moments ou assidûment, c’est au choix du lecteur… J’avoue que j’ai presque tout lu d’une traite, mais du coup j’en ai ressenti une légère lassitude. Ménager donc votre monture et prenez votre temps.

Les chroniques choisies ne suivent pas particulièrement l’actualité du moment, elles abordent au contraire des thématiques plus intemporelles. Cela nous fait réfléchir, nous interpelle parfois car le style est résolument moderne, aborde les sujets de manière plus ou moins exhaustive, mais on y apporte toujours involontairement un peu de notre histoire, un peu de nous-même. On se les approprie donc un minimum.

Cet ouvrage est assez court et il se lit aisément. Son style est moderne, contemporain en diable, rythmé, citadin et érudit.
Cependant, comme je le disais précédemment, ces billets sont différents et tous n’ont pas trouvé le même écho chez moi. Je pense que cela est bien normal (la légère lassitude n’aidant pas vraiment car si les thèmes varient, mon intérêt pour lui aussi variait), mais j’ai apprécié de manière générale la plume de Frankie Ventana.
C’est vivifiant et je n’ai pas baillé un seul instant car plus d’un thème m’a passionné. Je pense par exemple à : « Sur les pas de la femme aux semelles de vent », « Chasseurs d’immortalité », « Frankie à la tête dans les étoiles », « Paris, une citadelle oubliée ».

Ce livre offre une vision de notre univers à travers un regard, celui de Frankie, mais on peut tous y trouver son compte et croiser le sien avec le nôtre…

Ma note finale : 14 / 20

Merci à Livraddict et aux éditions Kyklos pour ce partenariat.

dimanche 7 mars 2010

Chasseur-chassé ---- "La traque" de Muriel et Patrick Spens


Un thriller historique pourquoi pas ? S’il s’agit en prime d’un premier roman, c’est encore mieux car j’aime découvrir de nouveaux talents, de nouvelles plumes qui vont me faire frissonner, me transporter loin de mon quotidien.
C’est avec confiance que je me plonge donc dans « La traque » de Muriel et Patrick Spens.

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Les auteurs :

On ne sait rien d’eux sauf qu’il s’agit de leur premier roman.
Un peu de mystère ne nuit pas, mais au contraire attise ma curiosité…

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L’intrigue : (quatrième de couverture)

Pourquoi le célèbre romancier anarchiste Larsen, exilé au Mexique, n’a-t-il plus écrit de livres après 1940 ?

Pourquoi les seuls otages fusillés par le gouvernement communiste de Munich en 1919 appartenaient-ils tous à une société secrète dont les principaux membres inspirèrent ensuite son programme d’extermination à Adolf Hitler ?

Pourquoi Rudolf Hess, le dauphin d’Hitler, a-t-il gagné en avion la Grande-Bretagne au printemps 1941, avant le déclenchement de l’opération Barbarossa ?

Pourquoi Jacques Doriot, ancien communiste devenu chef du Parti populaire français collaborationniste, a-t-il été mitraillé dans sa voiture, en 1945, par des avions de chasse non identifiés, sur une route du sud de l’Allemagne ?

L’enquête menée à Paris au début de l’été 1942 par un inspecteur français à la suite de l’assassinat d’un officier SS conduit sur la piste de quelques-uns des aspects les plus mystérieux de la Seconde Guerre mondiale.

Un thriller historique qui fait revivre, sous les traits de Larsen, l’écrivain B. Traven, l’inconnu le plus fameux des annales littéraires du XXe siècle.

Ce roman, par son intrigue aux multiples rebondissements et son intelligence rouée, nous fait toucher du doigt toute l’ambiguïté de la période de l’Occupation.

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Ce que j’en pense :

L’Histoire est une passion au même titre que la littérature pour moi. Si je peux concilier les deux dans un même ouvrage, je le fais d’autant plus avec plaisir si ce dernier est de qualité.
Dans le titre qui nous intéresse aujourd’hui « La traque », nous sommes dans un roman et non dans une biographie. Cela signifie que les auteurs ont pris quelques libertés avec la réalité, que cela soit de manière volontaire ou par manque d’informations sur quelques points. Cela ne les empêche nullement de faire intervenir de véritables protagonistes dans ce thriller historique.
C’est indéniablement un plus qui bien travaillé apporte de la crédibilité à l’intrigue qui nous est racontée.
Ainsi si l’on souhaite véritablement en savoir un peu plus sur le romancier Larsen, je vous invite à suivre ce lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/B._Traven
Tout n’est pas à prendre au pied de la lettre dans « La Traque », mais l’esprit, l’atmosphère sont véridiques.

L’ensemble se lit assez aisément, même si on a un peu de mal à relier les différentes parties qui nous sont présentées les unes à la suite des autres (récit classique, pièces jointes à des dossiers nazis, coupures de presse, lettres…). On ne sait pas trop où veulent en venir les auteurs même si l’on se doute que tous les éléments doivent être importants.
On fait des allers et venues dans le temps, dans des périodes troubles de notre histoire européenne et si l’on ne possède pas un minimum de bagage historique, je pense que l’on s’y perd d’autant plus aisément. Heureusement, ma formation universitaire m’a bien servie même si ma mémoire n’est pas toujours des plus pointues.

Un style où les quatre mains ne se ressentent pas. Il n’y a aucune cassure de rythme, ni de style. Les auteurs se sont admirablement complétés au point que l’on ne peut pas les distinguer l’un de l’autre et que l’on doit se référer à la couverture pour savoir qu’ils sont deux.

Un bel ouvrage, avec une présentation soignée.
On trouve même un glossaire très utile pour nos mémoires défaillantes : les sigles politiques, des groupuscules, etc… Simple et utile, c’est parfait.
La couverture nous plonge dans le monde des arts indéniablement et cet homme ainsi représenté me fait un peu penser à Jean Moulin. Désolée, je pense que mes racines lyonnaises ont encore une fois parlé et puis le lieu où je vis n’y est sans doute pas pour rien non plus.

« La traque » se lit bien et laisse un bon souvenir une fois cet ouvrage refermé. C’est appréciable alors que la période traitée est loin d’être la plus flatteuse ou la plus glorieuse pour nous.
Des auteurs à suivre donc…

Ma note finale : 14 / 20

Merci beaucoup à Livraddict et aux éditions Le cherche midi pour ce partenariat, cette découverte et cette lecture qui fait encore froid dans le dos.

vendredi 5 mars 2010

Chat alors !!! ---- "Chats, tome 01 : Chats-tchatcha" , BD

Ce que j’en pense :

« Chats, tome 1 : Chats-tchatcha » est une petite découverte faite au hasard des rayonnages de la FNAC, mais je ne regrette point d’avoir craqué car cette BD a fait mon bonheur, mais aussi celui de ma fille aînée de 7 ans (qui l'a lu déjà à 2 reprises) et certainement très prochainement celui de Belle-maman qui n’aime guère la bande dessinée, mais qui fond devant tout ce qui touche au monde des chats.

L’intrigue est assez basique, mais ce n’est pas très important ici car les histoires que l’on nous narre ici se suivent certes, cependant les éléments les plus importants ce sont bien évidemment ce trio de copines de moins de 18 ans vivant encore chez leurs parents et leurs compagnons à quatre pattes.

Les aventures tiennent le plus souvent sur une planche, parfois sur quelques pages. Cela se lit très vite, presque trop vite. Je ne vous cache pas que j’attends déjà le tome 2 avec une certaine impatience.
C’est drôle, bien dessiné, attendrissant et diablement humain, voire félin !
Les amoureux des tigres de salon vont aimer, se reconnaître parfois, mais surtout fondre devant les facéties de ce petit monde.

Un titre que je juge plutôt visant un public jeune et féminin même si pour ma part, je me fiche bien des cibles des maisons d’édition ! Fichtre, le plaisir se prend là où il est !

Ma note finale : 16 / 20