lundi 24 novembre 2008

Le virus du Faucheur ----- "Doomsday" (Blu-Ray disc)


Un week-end neigeux et des températures en forte baisse, il ne m’en fallait guère plus pour que je décide de rester avec ma petite famille bien au chaud. Et comme souvent en pareille occasion, les lecteurs de dvd tournent alors à plein régime à la maison. Cette fois, c’est ma platine Blu-ray que j’ai usé un peu plus avec la version longue non censurée de « Doomsday ». (Merci Marmotte)

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La petite fiche technique du film :

Date de sortie : 02 Avril 2008
Réalisé par Neil Marshall
Avec Rhona Mitra, Bob Hoskins, Adrian Lester
Film britannique.
Genre : Epouvante-horreur
Durée : 1h 45min.
Année de production : 2008
Interdit aux moins de 12 ans
Distribué par SND

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L’intrigue :

Une violente et soudaine épidémie ravage au printemps 2008 l’Ecosse. Les victimes se comptent par milliers rien qu’en une semaine. Très rapidement des mesures sont prises pour tenter d’endiguer la propagation de ce virus mortel. On finira par construire un mur infranchissable pour isoler la zone contaminée, laissant ainsi à l’abandon toute la population concernée. La violence fut employée pour mater les rébellions et toute tentative d’évasion de la zone de quarantaine.

30 années plus tard, alors que toute l’Ecosse est maintenant rayée de la carte mondiale, que l’Angleterre est plus isolée que jamais, voilà que réapparaît le virus tueur en plein cœur de Londres. Afin d’éviter le même scénario catastrophe, une équipe de choc est envoyée dans le No Man’s Land qu’est l’Ecosse d’alors afin d’y découvrir un vaccin potentiel…

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L’interface et les bonus :

Une présentation somme toute classique, mais où la navigation est parfois un peu difficile. Je me suis surprise à m’agacer sur la télécommande pour lancer la lecture du film après avoir choisi la piste sonore correspondante à mes attentes.
Peu de choix d’ailleurs à ce propos : une piste audio en 5.1 DTS-HD en anglais ou en français pour le film. Du dolby digital pour les bonus.
Pour ce qui est des sous-titres, c’est encore pire, juste du français.

Au niveau des bonus, c’est déjà un peu mieux. Ils sont tous en VOST français. Au programme :

- Le making of des effets visuels : Un classique pour un film qui y a beaucoup recours tout au long de son intrigue, même s’il s’en défend. C’est vrai que côté budget, ce n’était pas tout à fait cela et donc, il a bien fallut se montrer inventif. Ahhh le système D à ses adeptes même dans le 7ème art !

- Armes, gadgets et véhicules : Une petite présentation des éléments qui vont mettrent de l’animation dans votre film ! On part des dessins, en passant par les maquettes, puis arrive les réalisations grandeur nature. Les amateurs vont apprécier car les concepteurs des véhicules se sont fait vraiment plaisir. De véritables gosses avec de gros jouets.

- Autopsie d’une catastrophe : Ce n’est ni plus ni moins que le making of général du film. Très intéressant en soit surtout si vous avez apprécié le film dans son ensemble. Il vous permettra d’aller plus loin dans l’univers crée par Neil Marshall et ses équipes.

- Des bandes-annonces : Elles sont au nombre de trois. Vous aurez donc droit à « Iron Man », « L’incroyable Hulk » et enfin « 30 jours de nuit ».

- Le commentaire audio du long-métrage par Neil Marshall : A réserver pour les puristes et les grands fans.

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Mon avis :

Le thème de départ n’a rien de bien exceptionnel et ce n’est pas le premier long-métrage qui va exploiter le filon du virus mortel devenu incontrôlable, mais c’est sans doute par la violence des images que ce film va se démarquer. On a sous les yeux un thriller futuriste pour le moins sanglant. Ames sensibles attention !

Les images sont parfois dures, mais le thème l’est tout autant. Cette épidémie fait en quelque sorte ressurgirent de vieilles peurs, un peu comme celles que l’on devait éprouver au Moyen-Age avec les ravages de la peste. On évoque d’ailleurs les bûchers qui illuminent l’Ecosse durant des semaines.
La violence fait rage au sein même de la population déjà décimée par le virus. Les forces armées sont à cran et la peur au ventre, elles n’hésitent plus à faire feu sur tout ce qui peut se mouvoir. On tir à vue, sans sommation.
Ensuite, on se dirige vers l’abandon total, c’est la fin de la véritable condition humaine et n’est-ce pas cela qui est pire que tout ? Car autant l’on peut expliquer et comprendre la peur de la contamination, autant la lâcheté des dirigeants laisse sans voix. On se voile la face devant l’intolérable nécessité !

On cantonne, on cache aux yeux du monde la vérité derrière un mur qui n’est pas sans rappeler le mur de la honte durant la guerre froide. Alors oui, c’est sans doute ma formation d’historienne qui me fait penser à cela, mais tout de même, je trouve qu’il y a bien des similitudes dans ce film. On verra des sentinelles, des tourelles pour tirer sur les candidats à l’évasion, on devinera des tags, des peintures sur le mur, on lira des messages, des avis de recherche, on y verra les dernières traces d’humanité écossaise abandonnée à son triste sort.

Tout cela a forcément des conséquences. Cette utopie du confinement du problème va forcément réapparaître et dans le cas de « Doomsday », c’est par le biais du virus.
On pourrait croire alors que l’on va tirer les leçons de ce qui s’est passé 30 ans plus tôt, mais il n’en sera rien. Le profit et les manœuvres politiques vont passer bien avant l’intérêt général. C’est fou, mais parfois cela rappelle bien des faits d’actualité, de notre actualité…

« Doomsday » est un parfait exemple du film qui se veut futuriste grâce à de très bons effets spéciaux, des technologies de pointes misent en avant, mais en réalité, le visage qu’il nous offre de ce futur proche est assez sombre, voir rétrograde puisque l’on y découvre des pratiques d’un autre âge (du moins on voudrait s’en persuader) : l’esclavage pour ne citer que.

Les amateurs d’hémoglobine ne seront point déçus car elle coule à flot. Cela gicle même de partout et il faut parfois avoir l’estomac bien accroché.
D’ailleurs à ce propos, même les animaux ne sont pas épargnés ! Mais que fait donc la SPA qui a porté plainte contre le réalisateur du film « Vilaine » (dans vos salles obscures depuis le 12 novembre 2008) à cause d’une scène où l’héroïne mettait à la poubelle un malheureux chat. En revanche silence radio pour « Doomsday » alors que les petits lapins se font explosés à grands coups de mitrailleuses automatiques, les vaches écrasées par des blindés…
Ah, je vous avais mis en garde, ils ne font pas dans la dentelle !

La mission suicide est une catastrophe. Elle cadre bien avec les décors assez réussis de cette apocalypse localisée. Le cannibalisme qui résulte de l’isolement total des seuls survivants fait penser aussi à de bien sombres faits divers pas si anciens que cela. La survie est-elle à ce prix ? Cela fait froid dans le dos quand même.
Des survivants qui ont des faux airs de « Mad Max », des looks très punk, forcément « No futur » ou même sado masochiste.
Et est-ce mieux lorsque brusquement, il semblerait que l’on remonte encore un peu plus la courbe espace-temps pour se retrouver en plein Moyen-Age avec des histoires de clans, de familles, des chevaliers en armure ? Le film prend alors un petit air de quête du saint Graal qui n’est autre que le vaccin miracle. Ah il est chouette le « Jurassic Park » des temps féodaux !
Heureusement, la grande héroïne est encore plus forte que « Tomb Raider », mais les formes pulpeuses en moins. Reste qu’elle est quand même à mi-chemin entre « Robocop » et « Terminator » version féminine.

L’action ne manque pas et l’on ne s’ennuie pas non plus. C’est déjà une bonne chose, mais « Doomsday » n’est quand même pas le film de l’année, même en Blu-ray Disc.
Les images sont fluides, limpides même. On sait que c’est de la haute définition alors même que l’on souhaiterait voir un peu moins de détails macabres ou sanguinolents (Haute définition en 1920 * 1080).

Le jeu des acteurs est correct, on ne peut pas leur reprocher grand chose. La pauvreté de certaines répliques n’est aucunement de leur fait, idem pour certaines parties faiblardes du scénario qui s’inspire plus que largement parfois d’autres classiques du même genre.
La photographie même de qualité ne peut pas tour rattraper hélas.
Côté bande originale, on est dans la moyenne du genre. Elle fait son office sans passer par la case : il me la faut absolument après avoir visionner le long-métrage. Fonctionnelle donc, mais pas essentielle.

« Doomsday » est un assez bon cru en général et son édition Blu-Ray n’a pas à rougir. Toutefois, si vous n’êtes pas amateur du genre, vous pourrez très bien vous en passer et occuper vos loisirs avec d’autres images moins torturées, plus enjouées et assurément plus optimistes sur la nature humaine…

Note finale : 12 / 20

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