lundi 16 novembre 2009

La raison a bon dos ----- "Les accommodements raisonnables" de Jean-Paul Dubois

Si j’ai mes genres de lecture privilégiés (comme beaucoup de lecteurs), je reste très curieuse et ouverte à toutes les expériences littéraires.

Je me lance très facilement en bibliothèque, mais beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’acheter mes prochaines lectures en librairie ; je suis plus réticente. La prudence, la réflexion sont de mises.

Dans le cadre d’un partenariat comme ce fut le cas cette fois-ci avec les éditions Points et Livraddict, je me suis laissée tenter par une quatrième de couverture qui avait piqué ma curiosité alors que la couverture elle-même, m’avait dans un premier temps un peu rebutée. L’auteur m’étant inconnu, je ne pouvais qu’espérer avoir fait une bonne pioche.

Suivez-moi pour découvrir « Les accommodements raisonnables » de Jean-Paul Dubois et voyons donc s’ils sont aussi raisonnables qu’on veut bien nous le faire croire.

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L’auteur : (Sources Evene)

Jean-Paul Dubois,
Écrivain français,
Né à Toulouse en 1950.

Avant d'être l'auteur d'une dizaine de romans, de recueils de nouvelles et de plusieurs essais dont « Eloge du gaucher dans un monde droitier », Jean-Paul Dubois se lance dans le journalisme et travaille au Nouvel Observateur. Il connaît bien les Etats-Unis pour y avoir été le correspondant du magazine pendant quinze ans. De ses romans, inspirés par ce continent, « L’Amérique m'inquiète », « Jusqu'ici tout allait bien en Amérique », il garde le surnom de « l’Américain ».

Il est également l'auteur de « Je pense à autre chose », « Tous les matins, je me lève », « Si je pouvais me rapprocher ».

Le très remarqué « Kennedy et moi » qui remporte, en 1996, le prix France télévisions, est adapté au cinéma par Sam Karmann, avec Jean-Pierre Bacri en vedette. (Un film que je vous recommande d’ailleurs)

Son roman « Une vie française », met en scène un personnage sous la toute jeune V ème République, entre tragédies, humour et perspectives historiques. Il est récompensé par le prix du roman FNAC et le prestigieux prix Femina 2004.

Si en 2006 « Vous plaisantez, Monsieur Tanner » aborde de façon humoristique l'enfer des travaux, Jean-Paul Dubois revient en 2007 à plus de gravité avec « Hommes entre eux ». Suit un an plus tard « Les Accommodements raisonnables » qui, entre tragique et comique, confirme encore une fois la qualité de la plume de l'auteur.

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L’intrigue : (Le mot de l’éditeur en grand format – Les Editions de l’olivier)


Jean-Paul Dubois retrouve le souffle romanesque d’Une Vie française dans ce livre qui devrait enthousiasmer ses fans. Aucun des « fondamentaux » ne manque à l’appel : Toulouse, un anti-héros (Paul Stern) et son épouse (Anna), un père encombrant, l’actuel président de la République, l’Amérique, les bateaux, les petits-enfants, etc.

Cette fois, Jean-Paul Dubois nous conduit à Hollywood.
Paul doit y réécrire le scénario d’un film dont il est l’auteur, pour le compte d’un producteur qui prétend en tirer un remake.
En réalité, Paul est parti pour oublier la maladie de sa femme, en dépression profonde, le remariage scandaleux de son père et, de manière plus générale, son échec personnel. Embauché par la Paramount, il découvre un autre univers où le sexe, l’argent, la drogue, la célébrité, mais aussi le désespoir occupent une place centrale.
Et puis, il rencontre Selma Chantz, employée comme lui par la Paramount. Et sa vie bascule. Car Selma est le double parfait d’Anna, avec trente ans de moins…Une femme fascinante et dangereuse.

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Ce que j’en pense :

Comme je l’ai déjà dit dans mon introduction, c’est avec curiosité que j’ai choisi cet ouvrage et que je me suis lancée dans sa lecture sans plus y réfléchir. Je me suis d’ailleurs habituée à cette couverture (qui ne m’attirait pas le moins du monde) si Hollywoodienne, tellement évocatrice du monde du cinéma et de ses stars d’un passé que l’on croit révolu et qui pourtant renaît toujours car intemporel, immortel.
L’univers du 7 ème art, on l’abordera par l’intermédiaire de notre narrateur, Paul Stern puisqu’il est script doctor et qu’il acceptera un emploi à la Paramount à Hollywood.
On flirtera avec le glamour, le rêve, les paillettes et l’on verra bien que cet espace où tout est factice (même des quartiers entiers de New York) n’est pas aussi reluisant que cela. On passera sous silence certains détails comme la lunette des toilettes de Nicholson.

Paul est ce que l’on appelle un anti-héros car il n’est ni brillant, ni extraordinaire. Il ne cherche pas à l’être non plus et se contente de sa petite vie qui lui convient bien. Enfin qui lui convenait bien car depuis le décès de Charles Stern, son oncle, les choses s’emballent un peu trop.
On va le suivre, l’écouter durant une année entière. Chaque chapitre est un mois de plus écoulé.
Un débit volontairement assez lent pour que l’on prenne conscience de ce que peut vivre ou ne pas vivre justement Paul. L’existence, un long fleuve tranquille ? Possible, mais je gage que comme certain cours d’eau de notre hexagone, il faille se méfier de l’eau qui dort.

La fuite en avant des éléments est sans doute la clef de cet ouvrage car chacun à sa manière, les protagonistes choisissent cette option pour échapper à quoi, à qui ? C’est selon et si l’on y réfléchit un peu, nous avons toutes et tous tendance à reproduire ce schéma par facilité, lassitude ou habitude.
On s’arrange avec la réalité, on passe des « deals » plus ou moins à notre avantage, on calcule, on profite, on est lâche. La nature humaine n’aime pas se compliquer l’existence donc elle fait au mieux. On tire la couverture à soi.

Le livre se lit aisément sans être captivant. Cependant, on y revient toujours presque inexorablement. Un peu comme notre propre routine, on veut connaître celle de Paul et de sa famille, de ses amis, de ses fréquentations. On observe, on note.

Heureusement parfois on s'amuse également :
« Décidément, ton oncle nous aura fait chier jusqu’au bout. »

Et que dire de ce triste constat de Paul sur son existence :
« Oui mais voilà, je n’avais ni foi, ni GPS, ma femme s’éloignait de moi chaque jour davantage, je vieillissais plus rapidement que mon père, ma fille inondait le pays d’objets inutiles et voraces en énergie que, par ailleurs, mon fils s’évertuait à sauvegarder. En outre, mon travail était aussi exaltant et enrichissant qu’une journée sur un practice de golf, mon oncle venait de mourir au volant d’une Mercedes-Benz à l’arrêt, et de partir en fumée sous les yeux réjouis de son cadet, mon père. »
On frise l’absurde, on a envie de dire, mais va te pendre mon pauvre gars !

C’est vrai que le Paul, il est mal en point, il les cumule en fait. Le pessimisme est partout et le ton monocorde de notre narrateur à parfois le don de nous irriter. J’ai souvent eu envie de le bousculer, d’essayer de l’interpeller pour qu’il réagisse, mais non, il est dans une telle torpeur que oui, il est proche de là où se trouve Anna, plus proche qu’il ne peut l’imaginer. Il n’admet pas la situation, c’est tout.

Je ne connaissais pas Jean-Paul Dubois, mais en revanche, j’ai pu voir à deux reprises le film adapté de son œuvre « Kennedy et moi ».
Bacri serait parfait dans le rôle de Paul tellement cet acteur sait jouer ceux qui font la « gueule », qui portent la poisse et à qui il n’arrive que des « tuiles ». Le ton est assez similaire tout en étant différent car évidemment l’intrigue n’est pas la même. Cependant le parallèle entre ces deux œuvres a été presque automatique dans mon esprit.

Mes impressions à l’issue de sa lecture sont mitigées.

J’ai aimé le lire, mais en prenant mon temps car il faut le digérer quand même. Cela fait beaucoup de pessimisme d’un coup. Déjà que nos vies ne sont pas roses, parfois, c’était un peu excessif, mais j’y revenais toujours et pas seulement parce que c’était une lecture dans le cadre d’un partenariat.
J’ai apprécié l’écriture de Jean-Paul Dubois. Sa prose est agréable.
Le format de poche rend l’approche plus facile car dans les moments de découragement (à l’image du narrateur), on n’a pas envie de se retrouver confronter à un pavé.

En revanche, j’ai eu du mal à me lancer sur des grosses périodes de lecture. Au bout d’une vingtaine de pages, j’en avais assez. J’avais eu ma dose de noirceur, de malheur et de cynisme.
La politique, ce n’est déjà pas franchement ma tasse de thé et là, nous avons un bon résumé de la dernière campagne et élection présidentielle. Je n’avais pas envie de lire les chroniques du « Monde », du « Figaro » ou de « Libération » avec en prime les commentaires issus du comptoir du coin.

À lire donc afin de découvrir un auteur qui a indéniablement une griffe, mais je ne sais pas si c’est l’œuvre idéale pour débuter avec lui.


Ma note finale : 12 / 20

3 commentaires:

Unknown a dit…

Pour ce bouqin il y a vraiment un avis général qui se dégage. Alors que parfois il peut y avoir des avis totalement différents.

J'adore le petit chat à droite de ton blog !!!

Pauline a dit…

Je suis d'accord avec toi : voir un chapitre se terminer c'est être soulagé qu'un mois soit passé^^

super l'horloge Mickey (c'est Robert Langdon qui va être content!)

Anonyme a dit…

assez intriguant Iphone Iphone poste gratuit