lundi 2 juillet 2012

On ne peut pas lutter contre le système de J. Heska


Le livre : 

On ne peut pas lutter contre le système de J. Heska, aux éditions GreatSpace, 13€59, 342 pages.
Disponible aussi en version numérique pour 2€99.


Pourquoi cette lecture : 

J'ai été directement contactée par l'auteur, J. Heska, par mail et je puis dire que son approche très sympathique, ainsi que ma curiosité (bientôt légendaire) pour découvrir de nouveaux styles, de nouveaux auteurs a fait le reste. 
Pourquoi se cantonner au hit-parade de l'édition ? Soyons donc un peu curieux de ce qui fait aussi à côté, il y a souvent des perles en sommeil. 


Le pitch : 

Le système financier mondial vient de s’écrouler. Il ne s’en relèvera pas, plongeant toute une civilisation dans le chaos.

Lawrence Newton a accepté sa destinée. Il a renoncé à ses espoirs, à ses convictions, et à l’amour de sa vie pour suivre les traces de son père au sein du consortium HONOLA.
Samson Bimda est le chef d’un village au nord de l’Ouganda. Les semences OGM vendues par la compagnie ruinent ses champs et ne lui permettent plus d’assurer sa subsistance.
Clara, Hakim et Louise sont trois militants au sein du mouvement écologiste GreenForce. Au hasard d’une de leurs actions, ils tombent sur des documents compromettants qui vont les dépasser.

À la veille du plus grand sommet européen déterminant l’avenir de millions de personnes, chacun doit défendre ses intérêts, quitte à en payer le prix le plus lourd.


Ce que j'en ai pensé : 

Le thriller, voilà un genre que je ne rechigne pas à lire. 
Celui-ci est très réaliste, presque trop parfois et pour le coup, j'ai vraiment frémis pour de bon, mais vous vous doutez bien que je ne me plains pas réellement de ceci.

Coincé entre l'intrigue économique et écologique, on a aussi droit à une bonne grosse dose d'action. Je n'ai pas eu le temps de m'endormir sur cette prose, cela n'arrête jamais ou presque. 
On voyage partout dans le monde, on fait même quelques bonds dans le passé pour mieux se perdre (?).  J. Heska est malin et s'il nous donne bien quelques clefs, il essaie de nous perdre un peu en route car il nous réserve un final bien pensé. Je l'avais hélas un peu deviné à l'avance, mais c'est ce que je nomme "le revers de la médaille du gros lecteur". On finit par connaître les trucs et astuces des auteurs. Cependant, rassurez-vous, vous devriez appréciez ce bouquet final qui ne manque pas d'humour.

C'est d'ailleurs une autre qualité de cet ouvrage : c'est  malgré ou grâce au thème assez dur de l'intrigue, J. Heska nous fait ici ou là des clins d'oeil. Les références vont parler à tous les 30 - 45 ans. Des pastilles de douceur dans ce monde de brutes ! 

Et oui car noir, c'est noir (comme le dit la chanson d'un certain Johnny H.), on trouve des gentils et des méchants (au pays de Candy, mais pas seulement) qui n'hésitent pas à employer les grands moyens. 
On aura des explosions, des coups de feu, des cascades, des moyens dignes des agences de services secrets, du sang, des intrigues et des coups bas même et surtout avec les cols blancs, de la stratégie de haut vol… Bref, un ensemble complexe qui tient la route et qui peut faire peur (ou réfléchir) car tellement proche de notre réalité…

Ses protagonistes sont quelques fois à la limite de la caricature, mais reconnaissons que même dans la vie réelle, on en croise aussi des pires que les idées toutes faites ! Si, si, ne cherchez pas si loin. 
Ils ne sont pas lisses, le plus souvent torturés ou hantés par des démons ou des fantômes que l'on découvre peu à peu au fil de notre lecture qui ne fait que monter en puissance pour nous en mettre plein les mirettes jusqu'au bout.  

Un auteur à découvrir car il ne manque pas d'idées, ni d'inspiration. Il a le talent du conteur et un style moderne, contemporain, très visuel, mais sans délaisser le fond pour la forme. 


Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20


Les bonus : 

Voilà l'univers de l'auteur que je vous invite à découvrir, vous verrez, il n'est pas si différent de nous et il sait en plus nous raconter des histoires font frémir… 

6 commentaires:

J. Heska a dit…

Ouah ! Merci énormément pour cette très belle chronique et se décorticage en règle de mon roman :-)

Pour le final, effectivement, c'est un équilibre complexe à l'écriture. Car il faut qu'il soit cohérent et crédible pour le lecteur (et donc que des "implants" soient placés au fur et à mesure dans l’œuvre) mais il faut également qu'il soit surprenant. Et comme cela dépend de l'expérience, du ressenti et de la sensibilité du lecteur, c'est un vrai casse-tête ! Parfois ça fonctionne, parfois moins ;-)

Je vois également que le personnage de Safia ne vous a pas laissé indifférente (on m'a déjà dit qu'elle était un poil caricatural) ;-) Pourtant, elle est basée sur des personnes que j'ai rencontré et côtoyé tout au long de ma vie professionnelle, et pratiquement toutes les remarques méchantes / sèches qu'elle peut prononcer sont basées sur celles que j'ai déjà entendues ;-).

En tout cas, merci beaucoup pour cette critique très pertinente ! Hop, je ne résiste pas à l'envie de mettre le lien Amazon pour commander le livre ;-) (au cas où) : http://www.amazon.fr/peut-pas-lutter-contre-syst%C3%A8me/dp/1477501002/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1341228683&sr=8-2

Emeralda a dit…

Mais de rien, j'avoue que j'ai passé un agréable moment avec ce livre.

Le final n'est pas décevant, loin de là, mais comme je l'ai déjà dit, souvent les gros lecteurs peinent un peu à se faire surprendre.

Je ne doute pas un seul instant que le personnage de Safia soit plus vrai que nature. On en croise toutes et tous des comme elle. J'ai moi aussi connu des Safia.

Et pas de problème pour le lien afin que mes lecteurs tentés puissent vite assouvir cette frénésie d'achat.

Mélanie De Coster a dit…

je ne suis pas une fan de ce genre de livres, donc ce ne serait pas pour moi, mais je trouve ça chouette que les auteurs viennent trouver les bloggeurs pour se faire connaître ! et ça donne l'occasion de faire de belles découvertes

Emeralda a dit…

Ils jouent le jeu et c'est du gagnant-gagnant en fait.

Post Tenebras Lire a dit…

Perso l'auteur vient de chuter dramatiquement dans mon estime
Il paye myKindex pour propulser (comme ils disent) un de ses livres dans le top d'amazon
https://twitter.com/MyKindex/status/354268733918818304

Emeralda a dit…

Ah oui ? C'est pour gagner en visibilité. C'est un peu nul en effet, mais c'est tellement la jungle. Et puis combien paie aussi pour être dans les premiers résultats de recherche sur Ggogle ?
Ces pratiques faussent tout et je le déplore. La course à la première place me désespère dans tous les cas.
Dommage.