lundi 5 septembre 2011

Léviatemps de Maxime Chattam


Le livre :

Léviatemps de Maxime Chattam, aux éditions Albin Michel, 443 pages, 22 €



L'intrigue :


A trop désirer la mort, on y brûle son âme.
Paris, 1900.
Prisonnier de son succès, un écrivain décide de tout quitter pour entrer au plus profond de ses cauchemars, de ses abysses, explorer ce qu’il y a de pire en lui. Dans ce terreau de peurs se cache la matrice des monstres enfouis en chacun de nous. Un Léviathan d’ombres, un golem de violence. Guy de Timée voulait déterrer la fange, il va rencontrer le Mal.
Des cercles ésotériques de la capitale aux démesures de l’Exposition universelle, le début du XXe siècle inspire à Maxime Chattam un thriller halluciné où les progrès de la science nourrissent la folie des âmes perdues en quête d’éternité.



Ce que j'en ai pensé :

Je ne suis pas une inconditionnelle de Maxime Chattam, mais on va dire que je suis en phase de découverte approfondie pour cet auteur.
J'ai déjà lu un titre de lui et je l'ai particulièrement apprécié. Aussi quand j'ai vu son dernier roman (ou presque) disponible dans ma médiathèque, je l'avoue, je n'ai pas vraiment réfléchi, je l'ai emprunté. L'occasion faisant le larron comme on dit encore par chez moi.

L'auteur nous dévoile les musiques qui l'ont accompagné lors de la rédaction de son livre. Je trouve cela assez inhabituel, mais fort plaisant. Il nous indique en somme la bande-originale de son récit. On peut, si on le souhaite, écouter ces compositions et se plonger ainsi dans le même univers que Maxime Chattam lors de sa création.
Voici une bien sympathique attention de l'écrivain qui souhaite partager au mieux ses univers avec ses lecteurs.
C'est aussi une approche presque cinématographique de l'ensemble (on imagine grâce aux mots et notre esprit transforme tout ceci en petit film), voir une certaine vision interactive que ne permet pas toujours le support papier. En bref, on dépoussière le mythe sacré de la lecture, on bouscule un tant soit peu les éléments et nous voilà avec un concept vieux de plusieurs siècles, mais revu avec un brin de modernité.

Un style d'écriture facile à lire, qui nous emporte un gros siècle en arrière, mais tout en restant dans notre douce France.
Soulignons aussi le talent pour dépeindre la Paris du début du  XX ème siècle, celui de cette exposition universelle de 1900. On sent que beaucoup d'éléments de la vie quotidienne sont en train de changer (les lampadaires sont au gaz et de plus en plus à l'électricité, les voitures se font plus nombreuses, même les courants littéraires changent, évoluent). En bref, c'est toute la société qui évolue à un rythme d'enfer.
Maxime Chattam réussit à nous dépeindre tout ceci sans que cela ne paraisse complètement démodé. Au contraire, on est presque époustouffé par autant de modernité.

L'intrigue en elle-même est prenante. Je déplore juste que certaines aides tombent un peu trop à poing nommé, c'est presque un peu trop évident, mais pour le reste, tout est bon.
L'univers des maisons closes (remis un peu sur le devant de l'actualité avec la série télévisée sur Canal +  en septembre, l'an dernier, le débat sur une réouverture possible de ces lieux de charme…etc) est propice aux mystère, aux non dits, aux suspens. C'est une bonne idée de l'auteur pour situer son roman. C'est un peu sulfureux, sombre à souhait.
On est donc dans un bon thriller historique avec quelques pointes de gothique (volonté esthétique ?). J'aime vraiment beaucoup.

Les personnages sont assez bien dépeints eux-aussi. J'ai eu un faible pour celui de Faustine car elle est assez pragmatique, logique, mais avec une pointe de folie dans ses décisions. Elle est impulsive, têtue, cultivée et d'une beauté peu commune.
Guy m'a laissé plus de marbre. Je pense que si je l'avais réellement côtoyé, il m'aurait agacé. Je l'ai trouvé effectivement lâche, sans véritable relief, parfois, trop pédant et à la limite de l'inconscience (de la bêtise profonde). Ceci étant dit, il a de belles manières et a tout de même quelques beaux éclats de génie. Tout n'est pas à jeté en lui, loin de là.
Quant à Gibaiko qui garde et protège la maison close, son personnage est au final peu présent. C'est un peu dommage car il offrait pas mal de possibilités. Seront-elles mieux exploitées par la suite ? Je croise les doigts car il apporte une touche exotique en dehors de tout ce que l'on pouvait voir au sein de l'exposition universelle qui est également fort bien dépeinte.

Le titre de l'ouvrage prend tout son sens une fois la lecture terminée. Pour une fois, on n'a pas l'impression qu'il a été choisi à la dernière minute sur un coup de tête ou juste pour être plus dans l'air du temps, plus racoleur.
Reste que la fin, si elle n'est pas mauvaise, ne m'a pas complètement séduite. J'ai eu l'impression que cela allait trop vite, que c'était du déjà vu (lu). Mais l'ensemble du livre reste plaisant, à lire donc et  je dirai que je pourrais me laisser de nouveau tenter par un ouvrage de Maxime Chattam et pourquoi pas avec la seconde partie de ce dytique ?




Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20



Bonus :


Une vidéo avec une biographie de Maxime Chattam (une fort belle présentation globale qui ne peut que vous allécher), mais pas seulement. vous trouverez environ 10 minutes d'informations pour mieux cerner l'auteur et ses livres : http://www.web-tv-culture.com/leviatemps-de-maxime-chattam-212.html?xtor=RSS-1290

Maxime Chattam nous présente son livre, avec quelques explications sur le thème, ses raisons : http://www.youtube.com/watch?v=2xgfUsw1zw0

Une rencontre avec l'auteur lors d'une séance de dédicace de ce titre : http://www.youtube.com/watch?v=JRx1LiGOPHo

5 commentaires:

Frankie a dit…

Je pense le lire un jour mais j'avais été déçue par les derniers Chattam que j'avais lus. En fait, je n'ai aimé que sa trilogie du mal !

Manu a dit…

J'ai bien aimé La trilogie du mal. Je pense que ce titre finira dans ma PAL dès sa sortie en poche.

Emeralda a dit…

Frankie, tu devrais t'y retrouver dans ce dyptique. C'est bien noir !!!! lol

La sortie en poche, voir en coffret pourrait se faire pour l'été prochain peut-être. De quoi frissonner à la plage en 2012 , lol

Luna a dit…

J'ai passé un bon moment avec ce roman bien que je sois un peu déçue par rapport aux autres livres de l'auteur...

Emeralda a dit…

Ayant lu principalement cette série, je ne peux pas vraiment comparé...