dimanche 11 septembre 2011

Des enfants pour quoi faire de Robert Benchley


Le livre :

Des enfants pour quoi faire de Robert Benchley, aux éditions Wombat (collection les insensés), 121 pages, 14 €




Le pitch :

"D'accord, un grand nombre de mères et de pères sont incapables d'élever des enfants au-delà du stade où ceux-ci arrêtent de baver, et la plupart des crimes et des problèmes sociaux actuels sont, selon toute probabilité, la faute de parents qui ont acheté des vêtements de taille dix ans à des garçons âgés de quatorze.
Mais, même si l'Etat fonctionnait à la perfection, je ne vois pas où pourrait mener sa tentative d'éduquer les enfants, sinon au chaos. De toute façon, je ne vois pas où peut mener toute tentative pour éduquer les enfants, sinon au chaos." Du bébé vagissant à l'adolescent taciturne, l'inénarrable Robert Benchley tente de percer, au fil de ces quinze textes humoristiques, le mystère de ces étranges créatures : les enfants.
Il se propose ainsi de répondre, à sa manière inimitable, à certaines questions vitales, comme " Comment porter un bébé? ou "Quel chien choisir pour votre garçon? (et inversement) ". A tous les parents, futurs ou présents, anxieux ou dépassés, le présent ouvrage offre une mine de conseils frappés au coin du nonsense.




Ce que j'en ai pensé :

Un nouveau livre, c'est comme un paquet surprise. On en attend beaucoup parfois. Il nous arrive d'être déçu, mais quand on aime autant la lecture que moi, on fonce, on court ce risque sans trop s'en soucier. Après tout, on ne vit qu'une seule fois et là, même si ce n'est pas bon, il n'y aura pas mort d'homme !

Avec ce titre, "les enfants pour quoi faire ?", on peut dire que je me suis lancée dans l'inconnu.
Je ne connais pas l'auteur, Robert Benchley.
J'ai choisi ce livre sur une impression globale. Je me suis laissée tenter par plusieurs petits détails  : une couverture avec une illustration humoristique qui colle bien avec mon tempérament de "mère indigne", qui n'est absolument pas politiquement correct, mais après tout, pour qu'il y ait des enfants heureux, ils faut aussi des parents qui le soient !
Le titre est provocateur, surtout à notre époque où l'on semble nous faire croire que la maternité ou la paternité, c'est le summum du bonheur. Rassurez-vous, je suis folle de mes deux pestouilles de 8 et presque 6 ans. Cependant, je veux aussi penser à ma vie de femme et ne pas être qu'une maman.

Cet ouvrage est une sorte de compilation de petits textes indépendants les uns des autres, mais ayant donc pour thème central : les enfants.
Le ton est vite donné par le premier. Tout est à prendre au second, voir au troisième degré. Cela se lit vite et bien. C'est encore très actuel, à peine si cela à pris quelques ridules. Certaines situations restent intemporelles.

J'ai souris assez largement dès la première chronique. Je me suis revue en tant que jeune maman, en train de lire une autre bible pour élever ma fille ainée parce que pour moi, les bébés, c'était tout nouveau, tout beau aussi, mais surtout un peu panique à bord !!! Genre : le bébé ? Ben comment ça marche ????
Riez donc, mais c'était comme ça. Au final rien ne vaut juste le bon sens ! Et une bonne dose de patience et d'humour parce plus d'une fois, ce sera / ce fut : Au secours !!! Et là, je fais quoi ?

Le second texte, sur l'art de porter bébé par un représentant du sexe masculin, m'a tout de suite fait penser à mon père. Il n'a toujours pris mes filles que de manière rarissime dans ses bras. Il avait une peur viscérale de les faire tomber.
Les exemples donnés dans le texte sont drôles, mais à ne jamais mettre en pratique même si bébé est plus solide qu'on ne le croit !

Vient ensuite, l'épineux problème de l'éducation.
J'ai déjà donné du coté de l'enfant précoce, voir très précoce.
Je donne encore, mais ça va mieux.
Ma seconde pestouille me donnera tout autant de soucis. Mêmes effets, mais causes variables.
Éduquer ses enfants n'est pas une mince affaire et même si cela peut être tentant parfois parce qu'on en peut plus, pas question de se décharger sur l'Etat. On irait alors à en croire l'auteur au-devant de nouveaux problèmes.
Évidemment tout est tiré par les cheveux. Il y a moult exemples où l'on sent une touche de vécu ou de subi (c'est selon), mais toutes les situations sont impensables. C'est  le propre des caricatures de grossir le trait (pas forcément le plus flatteur d'ailleurs sinon c'est beaucoup moins drôle).

"les enfants pour quoi faire" ne se lit pas d'une traite.  Enfin, si on peut le faire, mais alors je pense que c'est nettement moins ludique. Picorer les textes est plaisant. Chaque boutade est plus cinglante. Le piquant des répliques, la fraicheur des conclusions est ainsi préservé.
Car oui, certaines chroniques sont de véritables joyaux.
J'ai beaucoup aimé celle intitulée : le voyage en wagon d'enfants. Tout est dit ou presque. Le récit toujours humoristique de l'auteur est hélas par trop véridique. Les trajets avec des enfants, surtout ceux des autres sont des moments de torture que la convention de Genève devrait faire cesser immédiatement ( car oui j'ai peu voyagé pour le moment en train avec mes filles et encore, c'était toujours avec mon ainée qui a été une crème à chaque fois. J'avais même des compliments de la part des autres voyageurs de notre wagon, ce qui est rare). Soyons honnête, qui n'a pas eu envie d'étrangler, de jeter par la fenêtre ou de bâillonner un ou plusieurs casses pieds, oreilles et j'en passe âgés de moins de 10 ans ?!
Et je ne parle même pas des géniteurs qui sont à baffer tellement on les trouve mous du genou.  Bref, une petite perle ce texte.

Évidemment, tous les récits sont datés parce que Robert Benchley est décédé en  1945, mais je vous assure que globalement, on ne sent pas trop le poids des années écoulées. Il faut donc croire ou en déduire que les enfants n'ont que peu changé au fond.
Bon, il faut quand même dire que c'est sans doute aussi parce que j'ai plus de 20 ans que je dis cela. Je suis certaine que mes filles se demanderaient encore si je n'ai pas vécu au moyen-âge !!!

Une autre chronique intitulée cette fois : les pieds au musée, me laisse à penser que si moi je viens du fond des âges, mes filles (particulièrement, l'aînée) viennent quant à elles de Venus !!! Les visites de musée sont pour elles des moments privilégiés de découvertes et de partages. Elles sont toujours bien sages, curieuses et attentives. Ok, il faut parfois sauter quelques pièces qui ne les passionnent pas, mais d'autres suscitent un engouement tel que l'on est noyé sous les commentaires et les questions. A chaque âge ses passions !
Reste que ce texte est très amusant également. Une petite recréation pour tout lecteur.

En conclusion, voilà un petit livre à lire fort sympathique, mais que je vous conseille d'emprunter en bibliothèque plutôt que de l'acheter (prix public de 14€).
C'est distrayant, mais il plaira plus à vos grands-parents encore.
Tiens en voilà une bonne idée pour un anniversaire ou pour les cadeaux de fin d'année.



Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20



Les bonus :


La fiche wikipédia de l'auteur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Benchley

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