Lire un livre en avant-première (sortie prévu pour le 10 mars 2011) est un plaisir rare (car oui, cela ne m'arrive pas tous les jours). C'est excitant car même si on sait que d'autres l'auront lu avant vous (les comités de lecture de la maison d'édition, des journalistes ainsi que d'autres blogueurs littéraires), vous faîtes parti d'un petit cercle privilégié.
Vous ne savez rien ou presque et je trouve que le plaisir se trouve justement dans cette part mystérieuse.
Pour "Fedeylins, tome 1, Les rives du monde", je l'avoue, je ne connaissais pas l'auteur et n'avais jamais entendu parlé de cet ouvrage. Une découverte à 100 % !
Je pourrais vous parler de Nadia Coste maintenant que j'ai pu la découvrir par le biais de son premier livre publié chez Gründ, mais je trouve que le plus simple et le plus agréable est que vous alliez à sa rencontre sur son blog personnel (http://fedeylins.blogspot.com/). Elle s'y livre (autant qu'elle le souhaite, vous parlera de ses passions, de sa manière d'écrire, de travailler…). Une encyclopédie sur l'auteur "made in by herself" !
Sachez juste qu'elle est née en 1979 et que les livres, leur univers l'a toujours passionné. Elle a suivi un long parcours avant d'arriver jusqu'à la naissance de son "bébé de papier" : la saga des Fedeylins, mais elle en tire donc une force et une légitimité qu'elle ne doit qu'à elle-même.
Pour découvrir Fedeylins, rien de mieux aussi que le site officiel : http://www.fedeylins.fr/
On y trouve un petit topo sur Nadia Coste (l'auteur), David Revoy (l'illustrateur qui possède aussi son propre site : http://www.davidrevoy.com/) et même des vidéos (très instructives).
Reste qu'il est aussi instructif de lire le résumé proposé par l'éditeur pour se donner une petite idée du sujet :
Les fedeylins, petits êtres ailés d’une quinzaine de centimètres de haut, vivent heureux au bord de la mare qui constitue leur Monde. C’est un peuple fragile qui craint essentiellement les gorderives, les batraciens armés de l’autre rivage. Depuis près de trois cent ans, un pacte de non-agression maintient la paix entre fedeylins et gorderives.
Les cinq Pères Fondateurs fedeylins, seuls mâles fécondants, apposent à chaque petit une marque derrière l’oreille gauche avant son éclosion. Cette marque permet une répartition équitable de la société entre les castes (récolteurs, bâtisseurs, prieurs, transmetteurs et créateurs). Croire au destin est fondamental pour accepter la mort qui ravage quotidiennement le village. Pour tous, la marque et le destin sont liés et chacun est persuadé d’avoir une place déterminée.
Ce que j'ai pu en penser après l'avoir lu (le tome 1 en intégralité et pas seulement le résumé, voyons un peu de sérieux !) :
J'ai tout d'abord trouvé magnifique le travail de David Revoy. La couverture de ce premier tome est très belle, avec des teintes douces, apaisantes (beaucoup de vert et en cette fin d'hiver, j'avoue que c'est particulièrement agréable. On pense au printemps, à des températures plus clémentes, à une certaine douceur, au renouveau de Dame Nature…).
Ensuite, j'ai apprécié être projetée dans un univers complètement différent du notre grâce au travail soigné de Nadia Coste. Je ne doute pas un instant qu'il lui ait fallut effectivement écrire neuf versions avant d'arriver à cet petit bijou.
Tout, je dis bien tout à été pensé jusqu'au moindre détail sans pour autant que cela soit pesant pour le lecteur. Au contraire même, on est donc immergé dans ce monde (en 3D dans notre esprit ?) et l'on n'a pas envie d'en sortir car c'est tellement bien fait que c'est extrêmement douloureux de revenir à la réalité.
On perd un peu la notion du temps qui s'écoule car Nadia sait faire défiler les années sans qu'il y paraisse.
Un gros travail est à noté au niveau des transitions qui sont fines et donc agréables.
Belle galerie de portraits et de caractères, ce qui rend encore plus crédible ce monde fabuleux. En effet, dans la vie, c'est l'accumulation de différences qui fait que l'existence est ce qu'elle est. Rien n'est jamais véritablement figé.
Il reste bien quelques parts d'ombres, mais je ne doute pas qu'elles seront éclairées dans les prochains volumes de la saga. Nadia Coste ne pouvait pas tout nous révéler dans un seul livre bien qu'avec sa plume légère et si fluide, on aurait pu continuer notre lecture sans fournir plus d'efforts.
Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait d'un livre Fedeylin. Je trouve cela bien vu. Les amoureux des livres vont avoir encore plus envie de poursuivre. Je suis même certaine qu'ils voudraient pouvoir en lire encore d'avantage !
On pourrait regretter le manque d'action, mais je pense que pour que l'ensemble de la saga soit grandiose, il fallait certainement passer par cette étape un peu ingrate, un peu obligée qui consiste à poser le décor, les fondations de cette construction imaginaire. Si ces dernières ne sont pas assez solides, les lecteurs n'auraient pas envie d'aller beaucoup plus loin donc soigner ce passage est gage de qualité, d'engagement de la part de l'auteur.
Et puis pour compenser, il y a le personnage de Cahyl. On ne peut que l'apprécier, avoir envie d'être avec lui. On s'attache beaucoup à lui. Et ce d'autant plus facilement que je n'ai pas eu l'impression de lire un roman à classer "jeunesse".
Même si je suis très ouverte, on sent toujours cette différence de "ciblage" du lectorat et c'est normal. On n'a pas tout à fait le même vécu, la même richesse de vocabulaire etc. Mais là, c'était parfait car rien n'était trop naïf, trop simpliste.
Une belle quête identitaire, un beau récit qui passe fort bien grâce à une écriture soignée, une saga qui débute, en bref vivement la suite prévu pour le mois d'octobre…
Ma note finale : 17 / 20
PS : Merci à Cécilia Thomas pour cette découverte.
Attention, vendredi 18 février, je vous donne rendez-vous pour tenter de gagner un exemplaire de "Fedeylins".
4 commentaires:
Ce n'est pas mon genre de prédilection, mais ta belle chronique me convaincrait presque qu'il faut que je m'y mette :) Quelle chance de lire un roman en avant première !
J'ai lu que de bons avis sur ce livre ! Il m'attend sagement en France ;-)
Ah tu as mis le doigt dessus : tout a été effectivement pensé dans les moindres détails et c'est certainement ce qui fait la qualité de ce roman !
Ah, moi je n'ai pas trouvé du tout que l'action pouvait manquer ;)
Oui Marion, il faut parfois sortir un peu de ses sentiers battus pour trouver des perles. A priori, ce n'était pas non plus tout à fait mon style et pourtant...
Oui Liyah, les avis pour ce que j'ai pu en lire sont tous bons. Bonne prochaine lecture alors ?
Et si AcrO, j'ai trouvé qu'il manquait un tout petit peu d'action dans ce premier volume, mais ce n'est pas si grave que cela car forcément, il y a une approche différente.
Et puis je préfère qu'il en manque un tout petit peu, mais que l'ensemble du livre soit bien construit et là, c'est vraiment le cas !
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