Le livre :
Bon établissement de Marie-sabine Roger, aux éditions du Rouergue, 204 pages, 18€80.
Pourquoi cette lecture :
Un peu par hasard. J'ai juste lu la quatrième de couverture dans le rayon des nouveautés de la médiathèque la plus proche de chez moi et hop, me voilà avec le livre dans mon petit sac. Parfois, il n'en faut pas plus.
Le pitch :
" Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mail, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder. Bon rétablissement. Quelle formule à la con ! " " Veuf, sans enfants ni chien ", Jean-Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voilà immobilisé pendant des semaines à l'hôpital.
Il ne pouvait pas imaginer pire. Et pourtant, depuis son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme... Avec sa verve habituelle et son humanisme, Marie-Sabine Roger nous offre une nouvelle fois une galerie de portraits hauts en couleur. C'est un tableau doux-amer qu'elle peint de l'hôpital, avec l'humour et le sens de la formule qui la caractérisent, et qui ont fait le succès de ses deux précédents romans, La tête en friche et Vivement l'avenir.
Ce que j'en ai pensé :
Livre de hasard, mais lecture fantastique ! Il semblerait donc bien que le hasard fasse très bien les choses.
Vous l'aurez compris, c'est un coup de coeur et j'espère que j'arriverai à vous donner envie de vite découvrir cet auteur et plus particulièrement, cet ouvrage.
Jean-Pierre, c'est un peu moi au masculin et avec un paquet d'années en plus, mais je me suis vite retrouvée en lui. Le côté bourru, ours sans aucun doute. Sa patience aussi…
Sa situation n'est guère enviable, il se retrouve cloué sur un lit d'hôpital, façon "puzzle" et avec une gros trou de mémoire concernant le 2 ou 3 jours qui précèdent son saut de l'ange dans la Seine par un frais matin, à 5 h 00 quand Paris s'éveille tout juste.
Cette immobilisation forcée va lui donner l'occasion de perfectionner son art : pester, bougonner, râler. Il va aussi beaucoup cogiter, repenser à sa vie, à tout ce qu'il a bien pu faire durant 67 ans ou ne pas faire également. Il va réaliser combien nous sommes bien peu de chose en réalité et que l'on doit "s'assoir" sur sa dignité par moment. Il fera aussi des rencontres frustrantes, agaçantes, révoltantes, amusantes, perturbantes etc. Bref, sans bouger ou si peu de sa chambre n°28, il va vivre énormément de choses et nous les faire partager avec un sens de l'humour que j'adore. C'est du brut de décoffrage, pas toujours très fin car Jean-Pierre ne fait pas vraiment dans la dentelle. Il appelle un chat, un chat, mais c'est aussi pour cela que c'est si bon. On s'éloigne du politiquement correcte sans jamais basculer dans la vulgarité, ni même la facilité.
Marie-Sabine Roger (que je ne connaissais pas avant cette lecture) nous dresse ici un portrait de notre civilisation au vitriol et il n'y a pas toujours de quoi être fier. Cependant, c'est la vie et même avec ce qu'elle a de pas très reluisant, il y a quand même des bons côtés. Savourons-les !
Je me suis régalée avec ce livre. J'ai été touchée, j'ai été émue, mais j'ai aussi beaucoup rigolé toute seule dans mon lit. Ce n'est pas si fréquent et les pages défilent beaucoup trop vite.
A découvrir de toute urgence !
Et s'il fallait mettre une note : 18 / 20
Bonus :
Née en 1957 à Bordeaux, Marie-Sabine Roger est d'abord institutrice avant de se consacrer à sa passion, l'écriture. Elle publie plus d'une vingtaine d'ouvrages dont Le Quatrième soupirail qui reçoit le prix Sorcière 2006 dans la catégorie romans pour adolescents. Elle reçoit aussi le prix Marguerite Audoux pour Vivement l'Avenir publié en 2010 aux éditions du Rouergue. Elle concourt en 2012 pour le prix Orange du livre pour Bon rétablissement, toujours publié aux éditions du Rouergue.
1 commentaire:
Salut Emeralda, tu m'as donné envie de le lire. Je l'avais déjà repéré mais j'attendais le déclic! J'ai beaucoup apprécié la lecture de "La tête en friche" et j'espère passer un bon moment encore.
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