jeudi 20 octobre 2011

Les portes de Nazca de Luc Mérandon


Le livre :


Les portes de Nazca de Luc Mérandon, chez Encres Insolites, 422 pages, 23 €.


Pourquoi ce livre ?

Ce livre m'a été proposé en partenariat. J'étais libre d'accepter ou non.
Je l'ai fait parce que la quatrième de couverture m'avait accroché. Disons que j'en avais eu assez pour aiguiser ma curiosité. Je voulais en savoir plus. C'était donc une bonne quatrième de couverture.
Il y avait aussi le fait qu'il s'agissait d'une maison d'édition inconnue avec un auteur qui l'était tout autant à mes yeux. J'aime avoir la possibilité de sortir un moment des sentiers battus, même en littérature. C'est distrayant et c'est un peu comme partir à l'aventure sans changer de pays (sauf que là, on part pour le Chili quand même). Car si je n'ai rien contre les best-seller, les écrivains qui vendent leurs ouvrages aussi facilement que des petits pains, j'aime varier les plaisirs et découvrir de nouveaux talents.
Non, la curiosité n'est pas toujours un vilain défaut !!!!

Le pitch :

Carole part pour le Chili afin d'y poursuivre ses études.
Ses parents l'accompagnent pour aider à son installation chez les Duarte qui l'accueillent comme jeune fille au pair. Bertrand, son père océanographe, découvre dans la presse locale un article qui l'interpelle. Une anomalie géologique, sous-marine, aurait été découverte lors du sauvetage de marins-pêcheurs près d'un archipel, au large des côtes chiliennes. De leur côté, les autorités du pays décrètent un black-out sur cette affaire qu'un vieil amiral tente de relier à une ancienne et intrigante énigme remontant à une civilisation préincaïque : les Nazcans.
Mais quel message le peuple de Nazca voulait-il transmettre à leur descendance, à travers ces immenses figures ? Et Carole, enfant adoptée avec amour, d'origine chilienne par sa mère biologique, que lui réserve donc la terre de ses aïeux ?



Ce que j'en ai pensé :

Le prologue m'a immergé dans une civilisation pour le moins étrange. On est avec une autre univers qui n'est pas complètement différent du notre, mais quand même qui se distingue par bien des aspects. On sent que l'on est ailleurs sans savoir vraiment où.
J'ai été un peu surprise. Et puis au fil de ma lecture, j'ai vu que ce même prologue se poursuivait. Vous en trouverez un bout au début de chaque partie du livre et forcément, le voile est à chaque fois un peu moins opaque.
Mais pour essayer de vous faire comprendre un peu ce que j'ai ressenti après avoir lu la première partie du prologue, on va dire que je me suis retrouvée un peu comme l'équipe SG-1 (référence à la série TV Stargate SG-1) qui débarque sur une nouvelle planète habitée via la porte des étoiles. J'étais une exploratrice, une chercheuse, une archéologue (?).

Quand on m'a proposé le livre, j'ai pensé à un ouvrage de type ésotérique. Un secret, un trésor, des écritures, des vestiges… Voilà de quoi faire une quête sympathique pour ceux qui aiment, non ?
Quand j'ai vu la couverture, je me suis dit : ah, il est possible que ce soit plus du genre fantasy (voir les codes de couleurs, les étoiles, le mélange des symboles…). Ce n'est pas ce que je préfère comme genre littéraire, mais quand c'est bien écrit, cela peut être très divertissant et apaisant (voyage dans d'autres états, avec d'autres populations, côtoyer des modes de pensée différents, envisager d'autres alternatives…)
Quand j'ai lu le prologue, assez court en fait, j'étais entre les deux. Déroutant non ?
Enfin… J'avoue qu'il m'est assez difficile de vous expliquer les sentiments que j'ai ressenti car c'était un brin confus, mais loin d'être désagréable.

C'était ensuite pour mieux revenir dans notre monde, en 2009 et en région parisienne. Là, j'étais en territoire plus familier même si je vis loin de la banlieue de notre capitale. Je me projette largement plus aisément là-bas que dans n'importe quelle contrée lointaine et je pense que vous feriez de même.
C'est là que l'on fait connaissance avec Bertrand et Judith, les parents adoptifs de Carole. Le lecteur doit très vite se mettre à l'aise avec le passé de cette famille recomposée par le destin pas toujours gai. Rassurez-vous juste ce qu'il faut de malheur pour que le texte possède quand même un peu de relief et que donc l'intrigue se construise peu à peu. On sent que ces détails auront une certaine importance par la suite.
Après, on part très vite au Chili. Cependant le dépaysement n'est pas total car on reste avec des francophones ou alors des hispanophones qui n'ont pas peur du choc des cultures (d'ailleurs y en a-t-il encore un avec cette mondialisation des modes de vie actuels ?). On est sur des soucis classiques de logement, de prises de contacts avec les personnes qui vont entourer la jeune Carole durant son année de Master. L'auteur construit donc petit à petit le décors. Il ne nous brusque pas dans un premier temps.

Dès le deuxième chapitre, on se plonge dans le mystère. On ne sait pas vraiment de quoi il retourne, mais cela sent la légende, l'aventure et prochainement de grandes découvertes. On deviendrait pour le coup impatient. On veut rentrer dans le vif du sujet non d'une pipe ent bois !!!!!
Alors on tourne les pages et doucement, en parallèle de l'installation de Carole, on découvre des éléments. On se fait à l'idée d'être des archéologues qui avec leurs instruments vont remonter à la surface des vestiges d'un passé plus ou moins lointain. Il faut du temps et de la patience. Il nous en faudra même si dans ce cas précis, on aura droit à des moyens plus colossaux.
Forcément, il va y avoir des interactions plus politiques, d'autres diplomatiques. C'est ce qui encre le roman dans la réalité.

J'ai également pris la liberté de me documenter un peu sur les Nascans. J'ai visionné les documentaires que je cite dans la partie bonus.
J'ai beau avoir une formation d'historienne, je l'avoue, cette civilisation m'était pratiquement inconnue. On apprend donc tous les jours pour peu que l'on s'en donne la peine et franchement avec les moyens qui sont à notre disposition, ce n'est vraiment pas compliqué.
J'imagine que l'auteur a fait de même avant de se lancer dans l'écriture de ce roman et même si pour ce que j'ai pu trouver, on nous parle bien peu de la mer, on sait que les Nascans sont probablement venus par ce chemin et qu'ils ont toujours entretenu des liens avec des populations vivant des richesses de l'Océan. Tout n'est donc pas fiction dans le récit. Il y a donc des bases solides qui font références à des découvertes ou des hypothèses scientifiques, même si ensuite l'auteur prend de larges libertés, mais ce n'est pas un document, on lit bien un roman. C'est de la fiction. 

Mais ce n'est pas tout à fait tout. "Les portes de Nazca" sont un roman à tiroirs. Comprenez par là qu'il n'y a pas une, mais plusieurs histoires en une et qui finissent par se rejoindre sur certains points (on voit que les protagonistes ont plus de liens en commun qu'ils ne le croient).
L'avantage est que le lecteur est toujours tenu en haleine, mais il faut que l'auteur soit assez doué pour que chacune des intrigues se valent. C'est globalement le cas ici.
L'autre difficulté dans ce titre, c'est que les périodes, les lieux sont forts disparates. Cela ne nous gène pas en tant que lecteur, mais au niveau du travail d'écriture, cela nécessite encore plus de rigueur pour justement ne pas perdre son auditoire en cours de route.

Certains passages ou directions prises par la narration sont assez évidentes, mais rassurez-vous Luc Mérandon réussira sans doute aussi à vous surprendre. Je l'ai été en tout cas.
Le final, par exemple, est très bien pensé et j'oserai même le comparer à un classique (enfin pour moi, c'en est un) : La planète des singes de P. Boulle. C'est vous dire !

Je mettrai juste deux bémols pour l'évaluation qui n'ont rien en commun avec le contenu de ce roman, mais qui sont pour moi cruciaux car j'attache également beaucoup d'importance à l'objet-livre :
- La couverture : On sait qu'elle est importante car elle attire ou non le potentiel lecteur. Dans ce cas précis, je ne la trouve pas très réussie car elle peut induire un brin en erreur quant au genre même du roman et de plus, je la trouve un peu trop fouillis. M'enfin le goûts et les couleurs, cela ne se discute pas trop.
- La police de caractère : Elle donne une impression de forte densité pour chaque page et même si elle reste claire, elle fatigue vite. C'est un peu dommage.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé très agréable de lire cet ouvrage qui n'a vraiment pas grand chose à envier à d'autres tirages plus important. Il mérite d'être mis plus en avant.
Ce n'est pas un coup de coeur complet, mais une fort belle découverte qui sort un peu de l'ordinaire et ça j'aime vraiment beaucoup !



Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20


Merci aux éditions Les 2 encres et Aux agents littéraires pour ce partenariat.



Les bonus :


Le site de l'auteur, Luc Merandon, très complet : http://www.luc-merandon.com/

Les géoglyphes des Nazca, pour de vrai, voici le lien wikipédia pour en apprendre un peu plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9oglyphes_de_Nazca

Un documentaire très intéressant, mais qu'il faut louer pour voir en intégralité. Je vous mets toutefois le lien pour que vous puissiez voir déjà les 2 premières minutes gratuitement : http://www.vodeo.tv/documentaire/l-enigme-des-nascas
Disponible ici en qualité moindre, mais complet :
http://www.dailymotion.com/video/xd4pca_l-enigme-des-nascas-1-4_webcam
http://www.dailymotion.com/video/xd4orv_l-enigme-des-nascas-2-4_webcam#rel-page-3
http://www.dailymotion.com/video/xd4oe4_l-enigme-des-nascas-3-4_webcam#rel-page-3
http://www.dailymotion.com/video/xd4o81_l-enigme-des-nascas-4-4_webcam#rel-page-2

Un autre documentaire est également visible en plusieurs parties ici :
http://www.dailymotion.com/video/xdfgzx_perou-sur-les-traces-des-nazca-1-3_webcam#rel-page-5
http://www.dailymotion.com/video/xdfgsv_perou-sur-les-traces-des-nazca-2-3_webcam
http://www.dailymotion.com/video/xdfgn8_perou-sur-les-traces-des-nazca-3-3_webcam

1 commentaire:

Feanor a dit…

Ok, j'ai ma réponse a ton commentaire de l'autre jour.
Quoi qu'il en soit, fort bonne critique de ta part, après, je ne sais pas si je serais tenter par ce bouquin, suis mitiger...