C'est un blog, mon blog Littéraire pendant de longues années, mais aussi un espace de détente et d'éveil à la culture en général donc j'y aborderai d'autres thématiques et supports comme les films, séries, podcast, applications, jeux vidéo et que sais-je encore !!!! Soyons curieux de tout.
mercredi 26 octobre 2011
L'écologie en bas de chez moi de Iegor Gran
Le livre :
L'écologie en bas de chez moi de Iegor Gran, chez P.O.L, 180 pages, 15 € 50
Pourquoi ce livre ?
J'ai choisi de lire ce livre pour deux raisons essentiellement.
La première, c'est encore mon émission littéraire du jeudi soir qui est responsable. J'ai suivi l'intervention de Iegor Gran dans la Grande Librairie sur France 5 lors de la sortie de ce titre (en février dernier). J'ai ensuite rencontrer l'auteur lors du salon du livre à Paris en mars 2011 et si je n'ai pas acheté cet ouvrage à ce moment là, c'est juste parce que j'ai dû faire des choix sur place et me raisonner afin de ne pas partir avec la quasi intégralité de ce qui se trouvait sur les stands !
La seconde, c'est que ce bouquin est revenu me taquiner alors que je l'avais un peu reléguer dans mes priorités de lecture. On l'a évoquer lors de ma dernière réunion littéraire à la médiathèque en bas de chez moi (ben oui, y a pas que l'écologie justement en bas de chez-moi !) et voilà, je suis repartie avec le parallélépipède de papier sous le bras.
Il y a même une troisième raison, plus personnelle encore.
C'est le fait que l'écologie est importante pour moi car je suis une amoureuse de la nature et que je trouve inadmissible que pour des raisons aussi futiles que dévastatrices, on détruise notre planète en pensant à faire du profit pour aujourd'hui, sans penser à demain qui n'est pourtant pas si loin. Après moi le déluge ? Non merci, on m'a appris toute petite à respecter les affaires communes donc quand je prends quelque chose, je le rends impeccable. On ne peut pas faire de même pour notre environnement ?
Un roman/essai sur ce thème ne pouvait que me toucher et même s'il ne va pas forcément dans mon sens, je ne suis pas fermée aux arguments d'autrui pour peu que cela soit justifié. Je pense toujours que c'est de nos différences (de mode penser) que l'on peut apprendre et ainsi obtenir une vision plus globale, plus large, plus complète.
Le pitch :
Un voisin durable, c'est un voisin qui trie ses déchets et me surveille pour que j'en fasse autant.
Une amitié durable, c'est une amitié où l'on ne met pas en danger l'avenir de la planète, même en paroles. On évite d'aborder les sujets qui fâchent. On gobe le discours moralisateur avec le sourire. On accepte l'opportunisme marchand en ouvrant son portefeuille. On se garde de penser sans gourou, sans nounou. On se retient. Ce livre raconte comment je ne me suis pas retenu.
Ce que j'en ai pensé :
L'ironie, le ton plein de sarcasme de l'auteur sur un sujet tellement actuel, à la mode oserai-je même dire, ne se fait pas languir.
Dès les premières phrases tout le monde en prend pour son grade et les premières victimes seront les voisins. En même temps qui n'a jamais eu envie de maudire un peu ce compagnon de palier non choisi, mais plutôt subi et qui est parfois envahissant, d'autre fois agaçant, sans gène, pas discret, bruyant même etc… Et l'écologie évoquée dès le titre ne tardera point. Elle va être centrale et ne sera pas épargnée via ses "gourous".
Ensuite, on rentre dans le plus personnel, ciblé. Les noms tombent comme des mouches. C'est sanglant ! On est dans le règlement de compte pas prémédité, mais bien orchestré.
Tout cela est bien entendu à ne pas prendre au pied de la lettre, même si on sent qu'il y a bien un fond de vérité dans tout ce bazar. L'auteur aime la polémique, il n'en fait pas mystère et il n'a pas la vocation d'un mouton de Panurge et se méfie comme de la peste des effets de mode, du bien pensant et de tout ce que l'on veut lui imposer par le biais la société au nom du politiquement correct.
Car oui l'auteur a choisi son camp, celui du siège de l'avocat du diable.
L'écologie et tout son marketing, son matraquage de bonnes intentions, son formatage et même son côté sectarisme va être battu en brèche par Iegor Gran tel un chevalier isolé, mais qui ne se laisse pas démonter, qui cherchera presque sans relâche des arguments pour justifier sa prise de position.
Il usera et abusera des notes en bas de page au point de se moquer de lui-même (et oui, il ne s'épargne non plus), mais à chaque fois, il citera ses sources, les développera et argumentera encore.
Force est de constater que tout n'est absolument pas idiot et même l'écologiste que je suis en train de devenir et même de renforcer au fil des années apprend des choses. Comme quoi, il est toujours bon de diversifier ses sources, même avec un roman/essai qui comporte une base autobiographique et qui se veut aussi provocateur.
Le doute est souvent salutaire pour ne pas aller trop loin, pour ne pas se mettre des oeillères et oublier ce qui fait la vie réelle. Il ne faut pas prendre pour parole d'Evangile tout ce que l'on nous dit dans les médias. Je ne vais pas vous l'apprendre. Tout comme, il faut également garder un oeil critique pour tout ce que l'on peut lire ici ou là. "L'écologie en bas de chez moi" est une vision assez personnelle et provocatrice qui mérite que l'on s'y attarde, mais là encore, forgez-vous votre propre opinion. Personne n'a la science infuse, personne n'a jamais totalement raison ou tort, car la vie est teintée de nuances de gris, mais rarement de blanc éclatant ou de noir profond.
Le ton est assez exalté. On sent bien la fougue de l'auteur, sa détermination à nous prouver que l'on fonce tête baissée vers une illusion de plus, une chimère ? Peut-être pas vraiment, mais du moins les méthodes ne sont pas toujours les plus recommandables, tout n'est pas baigné de bonnes intentions. Bref, à nous aussi de réfléchir un peu avant de mettre les pied dans cette "secte" qu'est l'écologie. On ne doit pas tout prendre pour argent comptant encore une fois et parfois même un peu de bon sens serait plus écologique que tout ce miroir aux alouettes que l'on nous présente partout. En ce sens, je suis assez d'accord. On veut nous vendre trop souvent une "bonne conscience" écologique alors que par d'autres méthodes bien plus simples, on pourrait faire mieux encore.
Mais que voulez-vous, on vit dans une société consumériste avant tout, même si parfois les mentalités changent, mais cela prend du temps, beaucoup de temps et ce n'est pas toujours en profondeur car l'Homme est ainsi fait, il aime la facilité et ce qui l'arrange avant tout autre chose.
Ce livre est le cri (du coeur) d'un homme qui ne veut pas qu'on lui dicte sa conduite. Il revendique sa liberté, celle de choisir son entrée dans le système, mais aussi ses sorties. Car rien n'est tout blanc ou tout noir dans ce bas monde (je me répète un brin), on le sait pourtant bien, mais on préfère parfois se mentir, se raccrocher à une doctrine qui nous arrange.
Alors oui, il y a de la mauvaise foi, mais Iegor Gran nous livre aussi des chiffres, des informations qui peuvent également avoir leur importance et que pourtant, on méconnait parce qu'elle ne sont pas dans la "tendance verte" du moment.
C'est un livre polémique, qui en a agacé plus d'un et qui continuera, qui est parfois méchant, qui se veut piquant, acerbe, mais je trouve qu'appuyer là où cela peut déranger et faire mal n'est pas une si mauvaise chose. On doit alors réfléchir sur notre engagement pour la planète, pour la nature, pour ce que l'on croit être bon pour nous (c'est global).
Foncer et agir sans savoir réellement ce que l'on fait, pourquoi on le fait, n'a pas de sens, et j'aime donner un sens à ma vie, aussi modeste soit-il. C'est assez égoïstement que j'agis. Je pense à moi, à mes goûts, à mes enfants, à ce que je veux leur donner comme éducation, comme valeur. C'est avec ma conscience à moi que je souhaite être en paix, pas parce que cela fera plaisir à untel ou untel.
Pour ma part, je reste une écolo à mon niveau.
Je ne changerai pas mes positions, mais je serai encore plus vigilante. Je ne veux pas que l'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes. Je suis bien dans ce cadre là, il me correspond bien plus.
D'ailleurs, je ne suis pas une adepte du bio parce que c'est à la mode, c'est juste que j'ai mangé bio dés mon enfance sans savoir que c'était du bio ! Je me nourrissais "nature" avant que cela devienne un marché. Je marchais ou je prenais mon vélo pour mes trajets, ainsi que les transports en commun car c'était plus pratique, moins cher (que de prendre ma voiture) et que cela me faisait du bien de bouger un peu plus naturellement.
Il y a tant de petits gestes dits écologiques que j'avais déjà mis en place avant de savoir qu'ils l'étaient. C'était pour moi du bon sens.
Pourquoi jeter et acheter un autre objet quasi similaire alors que l'autre fonctionne encore très bien ? Pourquoi ne pas recycler, ne pas réutiliser, c'est tellement plus logique, non ? La consommation à tout va n'est pas bonne détoures manière pour mon porte-monnaie et pour l'environnement non plus d'ailleurs !
Alors oui, je pratique l'écologie en bas de chez moi, mais en toute connaissance de cause et vous ?
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20
Les bonus :
Le film "Home" qui est à l'origine de ce livre, du moins qui est le catalyseur et le déclencheur d'une réaction pour le narrateur (l'auteur en quelque sorte) est visible ici :
http://www.youtube.com/watch?v=NNGDj9IeAuI
Un libraire comme je les aime, bien connu et qui n'a pas sa langue dans sa poche, mais qui dit ouvertement ce qu'il pense des ouvrages qu'il vend et surtout qui les lis aussi, vous présente ce livre qui assurément dérange et fait polémique :
http://www.youtube.com/watch?v=GM_K8FBwC1c&feature=related
Sur le site de l'éditeur, P.O.L, on peut trouver les réactions de la presse à la sortie de ce livre ainsi qu'en version PDF, les premières page de l'ouvrage :
http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-1334-2
En suivant les liens que je vous mets ici, vous pourrez voir deux vidéos de Iegor Gran qui va nous parler de son ouvrage, du pourquoi il s'est lancé dans cette aventure littéraire qui ne fut pas sans soulever quelques réactions sulfureuses. Il reprendra certains arguments de son raisonnement développés dans son ouvrage. Cela pourra vous faire réagir, parfois violemment car oui, il n'y va pas avec le dos de la cuillère, mais après tout pour élever le débat, c'est parfois nécessaire et permet alors d'aller plus au fond des choses car il faut sans doute raisonner un brin, ne pas se laisser emporter par un mouvement de masse aussi louable soit-il. Après, c'est à vous de vous forger votre propre opinion, de voir comment vous aller vous positionner :
http://www.youtube.com/watch?v=XLw_ZwAM7f8
http://www.youtube.com/watch?v=zp69OyTuHKM
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